Spécial Japon : boîte à bento culturelle

Essais

Ceci n’est pas un hasard, de Ryoko Sekiguchi (POL).

Dans ce livre, un cœur bat ! Ryoko est à Paris lorsque, le 11 mars 2011, frappe le terrible tsunami. D’abord rivée à la télévision, puis à Tokyo, elle recueille paroles et souvenirs. Le journal vivant d’un archipel blessé.

Petit Éloge de l’errance, d’Akira Mizubayashi (Folio).

Des samouraïs de Kurosawa à son propre père, des bancs de son école à une page de Soseki, l’auteur livre un portrait fascinant de la société japonaise, qu’il aime sans l’épargner.

Mangas


« Chiisakobé », de Minetaro Mochizuki © DR

Chiisakobé, de Minetaro M…

Consultez notre dossier : Japon, la civilisation qui fascine l’Occident

Crise entre la Turquie et les Pays-Bas, Erdogan crie au « nazisme »

La Haye – L’interdiction faite au ministre turc des Affaires étrangères d’atterrir aux Pays-Bas pour y mener campagne en faveur du président turc a viré à la crise diplomatique samedi, Recep Tayyip Erdogan accusant La Haye d’entretenir des « vestiges du nazisme ».

Les Pays-Bas, en pleine campagne électorale, ont annoncé qu’ils « retiraient les droits d’atterrissage » de l’avion qui aurait dû conduire Mevlut Cavusoglu sur leur sol. « Les autorités turques ont menacé publiquement de sanctions. Cela rend impossible la recherche d’une solution raisonnable« , a expliqué le gouvernement néerlandais.

La décision de La Haye a suscité l’ire du président Recep Tayyip Erdogan qui a dénoncé des « vestiges du nazisme« . Des propos qualifiés de « fous » et « déplacés » par le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.

En revanche, et à rebours de la décision de La Haye, les autorités locales ont confirmé la venue de M. Cavusoglu dimanche à Metz, dans l’est de la France, pour un meeting.

Mevlut Cavusoglu est attendu à Metz « en début d’après-midi« , a indiqué Alain Carton, secrétaire général de la préfecture de Moselle, qui représente l’Etat français localement. « Une salle du centre des congrès est louée par une association turque locale« , a-t-il été précisé.

Le déplacement du ministre turc en France a été « accepté par le ministère des Affaires étrangères » a déclaré M. Carton, rappelant que « la préfecture est chargée de la sécurité de la manifestation et des abords et le fait qu’il n’y ait pas de trouble à l’ordre public« .

« Le ministère (des Affaires étrangères) a été informé de la venue du ministre« , a confirmé une source diplomatique française.

L’avion du chef de la diplomatie turc « a décollé » pour la France, a indiqué de son côté samedi soir un responsable turc s’exprimant sous condition de l’anonymat. Le ministre devait également se rendre dimanche à Zurich, en Suisse.

M. Cavusoglu avait défié samedi matin les autorités néerlandaises en maintenant une visite prévue à Rotterdam dans le cadre de la campagne du référendum prévu en Turquie le 16 avril sur le renforcement des pouvoirs présidentiels, et en les menaçant de « lourdes sanctions » si elles l’empêchaient de venir. Il devait assister à un meeting.

Mais le gouvernement néerlandais avait fait savoir jeudi son opposition à cette visite, et le meeting avait été annulé dès mercredi par le maire de Rotterdam – au motif de l’indisponibilité du gérant de la salle.

M. Erdogan a laissé entendre que la Turquie riposterait en interdisant aux responsables néerlandais d’atterrir sur son territoire, mais n’empêcherait pas « les visites de citoyens » néerlandais.

M. Cavusoglu, s’exprimant depuis Istanbul, a jugé « inacceptable » l’attitude des Pays-Bas. Et dans la métropole turque, une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés devant le consulat des Pays-Bas pour protester.

La Turquie a convoqué le chargé d’affaires néerlandais à Ankara, selon un responsable du ministère turc des Affaires étrangères qui a requis l’anonymat.

D’après l’agence progouvernementale Anadolu, la ministre turque de la Famille, Fatma Betül Sayan Kaya, comptait pour sa part se rendre à Rotterdam par la route, depuis Dusseldorf (Allemagne).

A Rotterdam, la police a fermé la rue où se trouve le consulat de Turquie, invoquant « des informations selon lesquelles un certain nombre de personnes comptent s’y rassembler« .

– ‘Solution acceptable’ –

L’exécutif turc misait sur sa campagne en Europe pour toucher la diaspora. Aux Pays-Bas vivent ainsi près de 400.000 personnes d’origine turque.

« Les Pays-Bas ne veulent pas » que la visite du ministre Cavusoglu ait lieu, avait expliqué jeudi le chef de la diplomatie Bert Koenders. « Nous ne participerons pas à la visite d’un responsable gouvernemental turc qui veut mener une campagne politique pour le référendum« , avait-il poursuivi, soulignant qu' »aucun des moyens habituels fournis pour une visite ministérielle ne seront accordés« .

La Haye et Ankara discutaient depuis lors pour trouver « une solution acceptable« , notamment « pour voir si les autorités turques pouvaient déplacer le rassemblement et lui donner un caractère privé, à petite échelle dans le consulat turc ou l’ambassade« , a précisé samedi le gouvernement néerlandais.

La crise entre les Pays-Bas et la Turquie survient à quelques jours du scrutin législatif néerlandais mercredi, au terme d’une campagne où l’islam a été un thème majeur. Le parti du député anti-islam Geert Wilders est donné en deuxième place par les derniers sondages.

La campagne lancée en Europe auprès de la diaspora turque est à l’origine de tensions entre plusieurs pays et la Turquie, à commencer par l’Allemagne, en raison de l’annulation par plusieurs villes allemandes de rassemblements pro-Erdogan.

Celui-ci avait accusé le 5 mars l’Allemagne de « pratiques nazies« , des propos qui avaient suscité la colère à Berlin et à Bruxelles. Mais la chancelière Angela Merkel avait appelé à « garder la tête froide« .

L’Allemagne compte la plus importante communauté turque au monde hors de Turquie, avec 1,4 million de personnes.

UE: Paris et Berlin poussent vers une Europe à « plusieurs vitesses »

Bruxelles – L’Allemagne et la France ont poussé vendredi vers le scénario d’une Europe à « plusieurs vitesses » pour surmonter l’épreuve du Brexit, se heurtant au refus des pays de l’Est, Pologne en tête.

Les dirigeants nationaux ont débattu à Bruxelles de leur avenir à 27, après une première réunion jeudi marquée par une confrontation avec la Pologne, qui a tenté en vain d’empêcher la reconduction du Polonais Donald Tusk à la tête du Conseil européen.

« La devise est que nous sommes unis, mais unis dans la diversité« , a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel, évoquant l’objectif d’un texte solennel préparé par les 27 dans l’optique du sommet de Rome, prévu le 25 mars.

La délicate préparation de cette « Déclaration de Rome » a occupé pendant plusieurs heures les dirigeants, réunis sans la Première ministre britannique Theresa May, comme c’est devenu l’usage pour ces réunions sur l’avenir post-Brexit.

« Il faut que l’on soit capable d’avancer plus vite à quelques-uns« , a appuyé le chef de l’État français François Hollande, car l’Europe a « montré qu’elle n’était pas capable de prendre des décisions au bon moment« .

Il a cité la défense, la zone euro, l’harmonisation fiscale et sociale comme autant de sujets sur lesquels des groupes de pays doivent être « capables d’aller plus vite, plus loin, sans fermer la porte à qui que ce soit« , comme c’est déjà le cas aujourd’hui dans d’autres domaines.

D’autres pays, comme la Belgique, le Luxembourg ou l’Espagne ont apporté leur soutien à cette idée.

– Pas de ‘rideau de fer’ –

Ce scénario n’instaure pas « un nouveau rideau de fer entre l’Est et l’Ouest« , a assuré le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. « Ce n’est pas l’intention« , a-t-il assuré à l’adresse des pays de l’Est.

Ces derniers, notamment ceux du groupe de Visegrad – Hongrie, République tchèque, Slovaquie et Pologne – s’inquiètent d’être déclassés comme des membres de seconde zone de l’Union.

« Nous n’accepterons jamais de parler d’une Europe à plusieurs vitesses« , a prévenu la Première ministre polonaise Beata Szydlo, estimant que cela « compromettrait l’intégrité » de l’UE.

Mme Szydlo s’était déjà illustrée la veille en s’opposant à la reconduction dans ses fonctions du président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, considéré comme un ennemi politique par le gouvernement nationaliste et conservateur au pouvoir à Varsovie.

Mais M. Tusk a été réélu jeudi à une écrasante majorité, à 27 voix contre une. En représailles, Varsovie a refusé d’accepter les conclusions du sommet, qui devaient ponctuer la journée.

Ces conclusions sur des thèmes variés (immigration, économie, défense ou encore la situation dans les Balkans occidentaux), avaient donc été publiées jeudi au nom du président du Conseil européen, avec le « soutien de 27 États membres« , sans incidence sur la reconduction de Tusk jusqu’en novembre 2019.

-« Chantage« –

Revenant sur les tensions de la veille, Mme Szydlo a affirmé vendredi qu’elle avait eu une escarmouche verbale avec le président français François Hollande, qu’elle a accusé de « chantage« .

« Devrais-je prendre au sérieux le chantage d’un président qui a 4% de soutien dans les sondages et qui bientôt ne sera plus président ‘ Je ne sais pas« , a-t-elle lancé devant la presse, sans préciser la teneur de propos qu’aurait tenus M. Hollande.

Selon des médias polonais, il aurait évoqué la question des fonds structurels massivement octroyés à la Pologne par l’UE. Mais ni une source européenne, ni l’entourage du président, interrogés par l’AFP, n’ont confirmé qu’il y avait eu des mots assimilables à une menace portant sur ces fonds.

François Hollande a réaffirmé que l’UE n’était pas « un jeu à somme nulle où l’on calculait ce qu’on obtenait pour examiner ce que l’on consentait à mettre en oeuvre« , a affirmé la source européenne.

M. Tusk, au coeur de la confrontation de jeudi, a tenté vendredi de concilier toutes les sensibilités concernant l’avenir de l’UE: « Notre principal objectif devrait être de renforcer notre confiance mutuelle et l’unité à 27« , a-t-il dit.

Le chef de l’exécutif européen, M. Juncker, a de son côté adressé un message à Londres, qui a promis de notifier son départ de l’UE d’ici la fin du mois: « J’espère qu’un jour viendra où les Britanniques remonteront dans le bateau » européen.

Caméras-piétons

Certaines affaires ont le mérite de faire bouger les lignes. Après plusieurs affaires d’interventions policières délicates, une nouvelle mesure a été mise en place : depuis ce mercredi, les contrôles d’identité doivent être systématiquement filmés dans 23 zones de sécurité prioritaires du pays. Policiers et gendarmes sont dotés de quelques 2600 caméras portatives. Ces zones comportent des ZSP parisiennes, de même que des départements au nombre desquels les Alpes-Maritimes.
Ce n’est encore qu’un test, qui est d’ailleurs l’objet d’un décret en cours d’examen par le Conseil d’Etat. Mais c’est déjà une excellente initiative. Ce procédé est appliqué depuis un bout de temps à l’étranger, et a plus d’une fois démontré sa valeur. Le but de ce dispositif est de tranquilliser les relations de part et d’autre : les fonctionnaires peuvent ainsi prouver qu’ils n’ont pas commis d’infraction, et les habitants sont en mesure de prouver leurs dires si une bavure est commise. C’est clairement un système favorable à tous. En plus, cette disposition permet d’éviter les longs rapports rédigés, ce qui pourrait réduire un peu la part administrative : si vous avez déjà vu un policier devant un ordinateur, vous comprenez de quoi je parle !A l’issue de cette expérience, les directeurs généraux de la Police et de la Gendarmerie Nationales offriront au ministre de l’Intérieur un rapport pour évaluer l’impact de ces caméras sur les contrôles d’identité. Si ce dispositif est validé, des affaires comme celles de Théo début février ne devraient donc plus défrayer la chronique. Voilà au moins une avancée favorable qu’on gardera de Hollande. Ceci dit, le dispositif d’enregistrement n’est pas automatique. Mais ce serait vraiment tendre le bâton pour se faire battre.

Casseurs à Saint-Denis: le gouvernement sous les critiques

Bobigny – Le gouvernement s’est retrouvé mercredi, en pleine campagne présidentielle, sous le feu des critiques de la droite et du Front national, au lendemain d’incidents à Saint-Denis pour lesquels huit mineurs vont être présentés à la justice.

Les huit mineurs sont soupçonnés de « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique« , « attroupement armé » et « rébellion« , a déclaré dans la soirée le parquet de Bobigny.

Après des incidents aux abords du lycée Suger, dans le quartier réputé difficile du Franc-Moisin, des jeunes s’en étaient pris mardi aux policiers et avaient commis des dégradations dans cette ville de Seine-Saint-Denis, en banlieue parisienne.

Cinquante-cinq jeunes, dont 44 mineurs, avaient été placés en garde à vue mardi. Finalement, 46 jeunes devaient être relâchés mercredi soir, a précisé le parquet. Un autre avait déjà été remis en liberté.

« Il y a quelque chose de brisé dans notre République« , a lancé François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle. Il a dénoncé « une véritable émeute, suivie d’une guérilla urbaine dans les rues« . « Cette situation n’est pas tolérable. Moi je ne la tolérerai pas! »

La présidente de l’Île-de-France, Valérie Pécresse (Les Républicains), qui s’est rendue sur place, a annoncé que la région porterait plainte. Elle a « renouvelé » sa demande au gouvernement « de protéger les abords des lycées franciliens, qui depuis plusieurs semaines sont le théâtre d’incidents violents« .

La candidate du Front national à la présidentielle Marine Le Pen a, elle, critiqué « une réaction minimale » du gouvernement.

« Le Premier ministre est sans doute trop occupé à faire campagne contre ma candidature pour se soucier de ce qui se produit dans le pays!« , a-t-elle accusé, appelant à « restaurer l’ordre républicain et reconquérir les territoires perdus de la République« .

Bernard Cazeneuve a répliqué en mettant en garde « ceux qui cherchent à exploiter » ces violences « inacceptables » à « des fins électorales« .

– ‘Une digue semble avoir sauté’ –

Les violences ont débuté mardi matin par des jets de fumigènes dans l’enceinte du lycée, qui avait connu des violences similaires en septembre, lorsqu’un surveillant avait été blessé, selon une source proche de l’enquête. L’établissement a été évacué.

« Quatre-vingt à 100 jeunes » ont alors pris la direction du centre-ville, selon une source policière. Sur leur chemin, « ils ont caillassé des policiers, incendié des poubelles et détruit du mobilier urbain« . Ils se sont aussi « introduits de force » dans un autre lycée, où ils ont commis quelques dégradations, a expliqué une autre source.

« Une digue semble avoir sauté » avec « l’introduction de la violence non plus seulement sur le parvis des établissements mais à l’intérieur« , a estimé sur BFMTV la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem.

Elle avait réuni dès mardi, des membres de la communauté éducative, le préfet du département et des élus. Elle a rappelé que les équipes mobiles de sécurité (EMS) avaient été renforcées à l’automne, notamment dans l’académie de Créteil (+35%) dont dépend la Seine-Saint-Denis, pour accroître la sécurité dans les établissements et à leurs abords.

Le premier syndicat des proviseurs, le SNPDEN-Unsa, s’est alarmé de « graves dérives, dont le caractère chronique et l’escalade régulière (…) menacent les communautés éducatives d’un drame« .

Le maire PCF de Saint-Denis, Laurent Russier, a lui condamné auprès de l’AFP des « événements inadmissibles« , en appelant toutefois à ce que les gardes à vue ne soient pas « un moyen de punition« .

En toile de fond des violences de mardi, « des reliquats de l’affaire Théo« , du nom du jeune homme victime d’un viol présumé avec une matraque lors de son interpellation le 2 février à Aulnay-sous-Bois, dans ce même département, ont expliqué des sources policières. « On a pu entendre quelques slogans du type +vengeance pour Théo+« , a rapporté l’une d’elles.

Mardi, trois autres jeunes avaient été placés en garde à vue après des incidents devant le lycée Paul-Éluard à Saint-Denis et devant le lycée Voltaire à Paris. Ces dernières semaines, des heurts ont éclaté aux abords de plusieurs lycées en région parisienne, lors de rassemblements contre « les violences policières« .

Journée internationale des droits des femmes

8 mars: "Il n'y a pas un 'nouveau' féminisme mais un renouveau du féminisme"

8 mars: « Il n’y a pas un ‘nouveau’ féminisme mais un renouveau du féminisme »

Comment le féminisme a-t-il franchi le XXIe siècle? A l’occasion de la journée mondiale des droits des femmes, Karine Bergès, maîtresse de conférences à l’université de Cergy-Pontoise, étudie ce renouveau militant, entre combats traditionnels et outils modernes.

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Au salon de Genève, un secteur automobile raisonnablement optimiste

Genève – Réunis au salon de Genève (Suisse), les principaux dirigeants du secteur automobile ont manifesté mardi un optimisme prudent quant aux perspectives de l’industrie pour 2017, malgré des incertitudes, notamment politiques.

Pour la première journée presse de cette manifestation qui ouvrira au public jeudi, des dizaines de milliers de personnes ont convergé au centre Palexpo pour des présentations de produits et conférences de presse, les sujets le plus souvent évoqués étant le ralentissement du marché européen après trois ans de forte croissance, et le mariage entre PSA et Opel.

« Ce que nous voyons pour 2017 c’est un marché qui est plutôt stable, une petite croissance, c’est une situation qui nous convient tout à fait« , a déclaré à l’AFP le patron de PSA Carlos Tavares, très courtisé au lendemain d’un accord sur le rachat de PSA qui a officialisé la formation du deuxième groupe automobile du continent, derrière Volkswagen.

Une prévision partagée par Matthias Müller, le patron de ce dernier. « Je pense que le marché européen devrait être cette année au même niveau que l’année dernière« , a-t-il indiqué à l’AFP. Le numéro un mondial des ventes compte évoluer comme le marché.

« Ce qui est important, c’est de préserver la rentabilité de l’entreprise (…) pour être en situation d’encaisser d’éventuelles variations de marché. Pour l’instant, nous ne les voyons pas« , a estimé M Tavares.

Chez Renault-Nissan, l’humeur est aussi bonne. « Le marché européen va bien, nous avons tous été surpris par la solidité du marché » en début d’année, a indiqué le PDG Carlos Ghosn. « On dirait que le marché est bien plus résistant que ce que nous pensions, et nous espérons que 2017 sera une meilleure année qu’escompté« .

Sur le rapprochement PSA-Opel, M. Ghosn, qui vient de rattacher Mitsubishi à l’alliance Renault-Nissan, a estimé que « ce n’est pas une surprise de voir une consolidation du secteur, cela existe depuis longtemps« .

Volkswagen ne s’aventure pas à faire de commentaire sur ce mariage. « Nous avons toujours pris au sérieux PSA et Opel en tant que concurrents. Maintenant, ils sont réunis sous le même toit. Il faudra voir comment cela évolue mais cela n’influence aucunement nos propres projets« , a dit M. Müller.

Sur fond de nouveaux rendez-vous électoraux cette année (France, Pays-Bas, Allemagne), aux conséquences imprévisibles après les chocs du Brexit et de l’élection de Donald Trump, certaines inquiétudes transpirent néanmoins.

– Cohue chez Alpine –

« Si des décisions protectionnistes sont prises, cela plongera dans l’inquiétude l’économie mondiale dans son ensemble« , a mis en garde M. Müller.

Il a appelé à faire preuve de « calme » concernant le nouvel occupant de la Maison Blanche. » La nouvelle administration est en fonction depuis seulement deux mois« , a-t-il rappelé. « On doit lui donner l’occasion de déterminer quelle est la meilleure voie pour les Etats-Unis, dans le cadre d’une économie mondiale très interconnectée« .

Le patron du groupe italo-américain Fiat-Chrysler, Sergio Marchionne, a appelé à la raison. « Décrire le Vieux continent comme un facteur de risque géopolitique pour une multinationale, c’est à mon avis exagérer un peu les choses« , a-t-il déclaré.

Pour 2017, l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) prévoit une croissance du marché automobile de l’UE de seulement 1%.

L’année 2016 a marqué un retour à des chiffres de ventes presque à la hauteur de ceux d’avant la crise de 2008-2013: 14,64 millions d’unités écoulées dans l’Union européenne (+6,8%).

Côté produits, le salon de Genève a respecté son image de « salon des belles voitures et des bolides exclusifs« , selon l’expression de l’expert allemand Ferdinand Dudenhöffer.

Au milieu d’une grosse cohue, le groupe Renault a enfin dévoilé la version définitive de sa nouvelle « berlinette » Alpine A110, légère (1,08 tonne) et dotée d’un moteur 1,8 litre de 252 chevaux synonyme d’une accélération de 0 à 100 km/h en 4,5 secondes.

Les marques de rêve Ferrari, Lamborghini, Pagani, McLaren ou encore Bentley ont aussi profité de ce salon pour présenter leurs toutes dernières nouveautés.

Mais ce sont les 4×4 urbains, désormais proches de 30% du marché européen, qui se sont taillé la part du lion, comme le Volvo XC60, le prototype Citroën C-Aircross, le DS7 Crossback ou le Land Rover Velar.

Au total, près de 180 exposants présentent quelque 900 voitures jusqu’au 19 mars. L’édition 2016 avait attiré 687.000 visiteurs.

EN DIRECT. François Fillon attendu au 20h après le rassemblement du Trocadéro

Les militants de la campagne de François Fillon rassemblés pour soutenir leur candidat, place du Trocadéro à Paris

Les militants de la campagne de François Fillon rassemblés pour soutenir leur candidat, place du Trocadéro à Paris

GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Désormais lâché par une grande partie des cadres juppéistes et lemairistes, François Fillon, candidat Les Républicains à l’élection présidentielle a malgré tout décidé de jouer son va-tout. Dimanche, un rassemblement se tient au Trocadéro, à Paris, pour soutenir le député de Paris, empêtré dans le Penelopegate et l’affaire des emplois présumés fictifs de ses enfants. L’enjeu pour lui est crucial: organiser une démonstration de force pour prouver à l’opinion publique que sa candidature tient toujours. Et empêcher la mise en place d’un plan B: une candidature d’Alain Juppé.

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Depuis mercredi, le camp Fillon souffre pourtant d’une hémorragie de défections. Dans le sillage de Bruno Le Maire, ses soutiens Franck Riester, Yves Jégo et Sébastien Lecornu (directeur-adjoint de campagne) ont fait leurs cartons, tout comme les juppéistes Gilles Boyer, Benoist Apparu, Dominique Bussereau ou Fabienne Keller. Qu’à cela ne tienne, François Fillon a réitéré, lors de son meeting à Nîmes jeudi, qu’il était un « combattant ».

Nathalie Kosciusko-Morizet, elle, organise son lâchage selon nos informations. Après Gérald Darmanin ou Pierre Lellouche, la sarkozyste Nadine Morano conseille elle à François Fillon de se retirer et plaide désormais pour l’hypothèse François Baroin. Mais dans leur majorité, les cadres LR appellent à ce que le député de Paris soit remplacé par son ancien rival Alain Juppé.

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Celui qui, il y a plus de trois mois, se considérait comme le champion incontesté de la droite avec 66,5% des voix au second tour de la primaire, sait qu’il lui reste peu de temps. Le 17 mars, le Conseil constitutionnel date clôt la récolte des parrainages et, par là même, scelle les candidatures à l’élection présidentielle. Reste à savoir si François Fillon, qui doit intervenir sur France 2 dimanche soir selon son entourage, obtiendra un répit de deux semaines grâce à son rassemblement du Trocadéro.

Isolé, Fillon reste sourd aux appels de retrait

Paris – Imperturbable dans la tempête, le candidat de la droite à la présidentielle François Fillon présente samedi après-midi son programme lors d’un meeting en région parisienne et exhorte ses partisans à « résister », en ignorant les défections en série et les appels à son retrait.

« Jusqu’où ira t-il ‘« , interroge samedi en Une le quotidien Le Parisien, en évoquant une atmosphère de « Sauve qui peut » dans l’entourage du candidat, menacé d’une mise en examen le 15 mars pour une affaire d’emplois fictifs présumés de plusieurs membres de sa famille.

Après son porte-parole, c’est son directeur de campagne – Patrick Stefanini – qui a jeté l’éponge. Il quittera ses fonctions dimanche soir, à l’issue d’un rassemblement de soutien à François Fillon convoqué en plein coeur de Paris, sur la place du Trocadéro.

Tous les yeux sont tournés vers cette manifestation, dont le degré de réussite permettra de mesurer le soutien populaire dont dispose encore M. Fillon, qui a 63 ans samedi.

Abandonné par quelque 140 élus, selon le « compte des lâcheurs » tenu par le quotidien Libération, le champion de la droite maintient envers et contre tout sa candidature en tablant sur le socle d’électeurs qui lui gardent leur confiance.

« Ne vous laissez pas faire, ne laissez personne vous priver de votre choix, je vous demande de résister« , a lancé M. Fillon dans une vidéo postée dans la soirée de vendredi sur Twitter. Il a invité ses partisans à venir « très nombreux » le soutenir dimanche.

Fidèle à sa ligne, l’ancien Premier ministre qui se revendique en « combattant« , poursuivra sa campagne samedi comme si de rien. Il doit présenter dans l’après-midi son programme détaillé devant des représentants de la société civile.

Mais ce « capitaine du Titanic » – comme le brocardent certains adversaires – fait face à des vents contraires de plus en plus violents.

Vendredi, le parti de centre droit UDI lui a retiré son soutien et demandé « solennellement » un changement de candidat pour éviter « un échec certain« .

Le nom d’Alain Juppé, maire de Bordeaux et ancien Premier ministre de Jacques Chirac, est celui qui revient le plus souvent pour prendre un éventuel relais.

Nettement battu par M. Fillon au second tour de la primaire de la droite et du centre en novembre dernier, M. Juppé, 71 ans, a fait savoir qu’il ne se « défilerait pas« , à deux conditions: si « François Fillon se retire de lui-même« , et s’il obtient un soutien « unanime » du parti.

– ‘Dégoût total’ –

Ce feuilleton politique aux rebondissements quotidiens laisse un goût amer à de nombreux Français, divisés sur les suites à donner à « l’affaire » Fillon.

« C’est un dégoût total. Je n’écoute plus rien« , confie à l’AFP Guy Roy, un militant de droite de l’ouest de la France. A 82 ans, il prévoit de se rendre au rassemblement de soutien à François Fillon. « Moi quand je me levais à 4 heures du matin pour aller faire les marchés, ce n’était pas fictif« , déplore Eliane, elle aussi retraitée.

Les autres candidats dénoncent une affaire qui parasite le déroulement de la campagne. « Nous n’arrivons pas à organiser le débat de cette élection présidentielle« , regrette le candidat socialiste Benoît Hamon, pour qui l’affaire Fillon « sature le débat démocratique« .

A sept semaines du premier tour, la droite se voit désormais écartée du second tour du scrutin selon les sondages, qui la donnaient jusqu’en janvier victorieuse à la présidentielle.

Ce second tour, prévu le 7 mai, pourrait ainsi se jouer entre Marine Le Pen, présidente du parti d’extrême droite Front national, et Emmanuel Macron, ancien ministre de l’Economie du président socialiste François Hollande, repositionné au centre.

Mais selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting publié vendredi, si Alain Juppé devenait le candidat de la droite et du centre à la place de M. Fillon, il arriverait légèrement en tête au premier tour.

Egalement visée par la justice, Mme Le Pen a quant à elle fait savoir qu’elle ne se rendrait pas à une convocation, en vue d’une possible inculpation dans une enquête sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants parlementaires de son parti au Parlement européen. En faisant jouer son immunité de députée européenne.