Des moniteurs d’auto-école indépendants pas très légaux

Vous trouvez le permis trop cher? En quelques clics, une solution s’offre à vous : les annonces de leçon de conduite avec un moniteur indépendant. Beaucoup moins chères certes mais, totalement illégales.

Pour dénicher ses clients, Alex poste des petites annonces. Sur Internet, il propose des leçons de conduite pour 28 euros de l’heure. Les intéressés le contactent, par mail ou par téléphone, fixent une date, une heure et un lieu de rendez-vous. Le jour J, Alex arrive avec sa voiture à double commande, charge l’élève et les voilà partis pour une ou plusieurs heures… en toute illégalité.

Il propose ses services directement aux particuliers sur le web, tout en sachant parfaitement que cette dernière activité est interdite. « Si je me fais contrôler par la police pendant un cours, je dirais que je loue une voiture à double commande et que mon activité d’accompagnateur est offerte », confie-t-il. Mais ce cas de figure ne s’est jamais produit. Alex, ingénieur de formation, enseigne sous la casquette de moniteur indépendant dans la région parisienne depuis un an après avoir été salarié d’une auto-école pendant sept ans. Lorsque celle-ci a fermée, en 2013, il venait d’avoir 50 ans.

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« Les patrons veulent des jeunes pour répondre à la clientèle, s’exclame Alex. Comme je n’arrivais pas à trouver de boulot, je suis devenu auto-entrepreneur – sans jeu de mots – simplement pour travailler. » Quand il était salarié, Alex gagnait 2000 euros bruts. « Aujourd’hui, je déclare uniquement la somme nécessaire pour ma retraite, explique-t-il. Mais, en additionnant l’ensemble de mes activités, j’empoche l’équivalent de mon ancien salaire. Pas plus. » L’assurance de son véhicule, qu’il a acheté pour ce travail, vaut pour lui et ses passagers. Quant aux réformes et techniques d’apprentissage, Alex est à la page. Il applique avec sa clientèle personnelle, issue des petites annonces, la même pédagogie que celle que les auto-écoles lui imposent.

29 euros de l’heure, contre 50 euros dans une auto-école

Comme Alex, de plus en plus de moniteurs choisissent le statut d’indépendant. Et pas toujours dans la légalité, ce qui commence à inquiéter sérieusement l’Union nationale intersyndicale des enseignants de la conduite (Unidec). Le monitorat indépendant est légal tant que les prestataires vendent leurs services dans le cadre d’une ou plusieurs auto-écoles, qui sont les intermédiaires officiels entre le professeur et l’élève.

Les professeurs auto-déclarés sortent des clous lorsqu’ils proposent leurs prestations en direct. De ce fait, « ils n’ont pas d’agrément préfectoral », s’indigne Jean-Pierre Lemonier, secrétaire général de l’Unidec. Pour publier leurs annonces, en effet, les moniteurs d’auto-école n’ont l’obligation d’indiquer ni leur numéro d’agrément, ni leur nom, prénom et adresse. « Seul le numéro de SIRET est exigé, poursuit Jean-Pierre Lemonier. Et lorsqu’on les vérifie ils sont rarement corrects. » Selon le gouvernement, près de 1,5 million de candidats passent chaque année l’examen du permis de conduire. Un marché juteux dont les moniteurs « sauvages » veulent avoir leur part.

Nihal Guevara, une candidate de 23 ans, a raté trois fois son permis. Son oncle a cherché une solution pour lui permettre de repasser l’examen à moindre coût. Il a découvert les prix très attractifs de son futur moniteur indépendant. « Je paye mon moniteur 29 euros de l’heure, pour le même service l’auto-école me facture 50 euros », assure Nihal Guevara, Pour profiter de cette offre alléchante Nihal doit régler, avant ou après l’heure, en espèces. Elle reçoit alors une facture sans aucune valeur légale. Mais, Nihal a choisi de prendre ce type de cours aussi pour la disponibilité du professeur. Il lui accordait parfois des heures la veille, voire le jour même.

Jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende

L’Unidec traque depuis deux ans ces moniteurs indépendants. Le fruit de ces investigations est transmis à son cabinet d’avocats ou à la préfecture de police. « Il y a, au minimum, une annonce publiée par jour dans chaque département », assure Jean-Pierre Lemonier. Le nombre de moniteurs condamnés reste secret. Ponctuellement, l’organisation divulgue certains cas. Ainsi, le Tribunal de commerce de Nantes a prononcé une ordonnance le 5 avril 2016 contre un conducteur. Il enseignait sous le statut d’exploitant, avec l’enseigne LOCALIB. Il lui a été ordonné de « cesser l’activité de loueur de véhicule spécialisé dans l’enseignement de la conduite automobile avec sa présence à bord du véhicule le temps de la location. » Il a écopé d’une astreinte de 2000 euros au titre de l’article 700 du Code de la procédure Civile.

Une somme relativement modérée par rapport aux sanctions maximales encourues par les fraudeurs : jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Sans oublier l’URSSAF qui, de son côté, peut réclamer aux contrevenants les prestations sociales non versées.

« Soyons clairs, il s’agit de travail au noir, les enseignants demandent le paiement en numéraire pour ne pas déclarer, s’offusque Jean-Pierre Lemonier. Par ailleurs, sans poursuite judiciaire, il est compliqué de vérifier leur diplôme et leur assurance. » Une difficulté qui pose la question de la sécurité autant pour l’élève que pour les personnes présentes dans l’espace public.

Le Bon Coin dans le collimateur

Si les policiers arrêtent un moniteur et son élève en flagrant délit durant une leçon, le client peut être condamné pour conduite sans permis devant le tribunal correctionnel. Une infraction passible d’un an d’emprisonnement, 15 000 euros d’amende et l’interdiction de conduire pendant une durée de 5 ans. En outre, les véhicules dans lesquelles les élèves apprennent à conduire disposent d’une assurance valable uniquement pour le moniteur. En cas d’accident, le fonds des assurances indemnisera les victimes mais le moniteur devra intégralement rembourser ces sommes.

Les sanctions encourues pour conduite sans permis.

Les sanctions encourues pour conduite sans permis.

Capture d’écran www.legipermis.com

Ce risque calculé, les moniteurs indépendants sont prêts à le prendre compte tenu des gains potentiels. Théoriquement, avec une heure facturée entre 30 et 35 euros, un moniteur ne payant pas ses impôts et travaillant 35 heures par semaine peut espérer gagner entre 4200 et 4900 euros par mois. Une rétribution conséquente, quand le salaire moyen mensuel de la profession s’élève à 2000 euros bruts.

Pour endiguer le succès de ces moniteurs indépendants qui – bons ou mauvais pédagogiquement – restent hors la loi, l’Unidec a décidé de prendre le mal à la racine en s’attaquant aux sites d’annonces. L’organisation a adressé deux courriers par l’intermédiaire de ses avocats au site Le Bon Coin afin de leur demander de vérifier la légalité des annonces postées sur leur site.

Pyongyang défend son programme nucléaire face au « chantage » américain

Séoul – Pyongyang a justifié samedi son programme atomique comme une protection contre le « chantage » des Etats-Unis, au moment où la communauté internationale envisage une riposte au cinquième essai nucléaire nord-coréen.

De son côté, Séoul a observé que la menace nord-coréenne était entrée dans une nouvelle dimension, exhortant le Conseil de sécurité à durcir encore les sanctions pesant sur son inquiétant voisin.

La puissance de la bombe testée vendredi à été estimée à 10 kilotonnes, soit près du double de celle du précédent essai nucléaire du Nord en janvier. La Corée du Nord a en outre affirmé vendredi que l’engin testé était une tête susceptible d’équiper un missile.

« On pense que la capacité nucléaire du Nord s’est considérablement sophistiquée et développée à un rythme plus rapide« , a déclaré le chef de la diplomatie sud-coréenne, Yun Byung-Se.

Vendredi soir, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de s’atteler à une nouvelle résolution pour imposer des sanctions, qui s’ajouterait donc à cinq trains de sanctions qui, depuis le premier essai nord-coréen il y a dix ans, n’ont nullement dissuadé Pyongyang de poursuivre ses ambitions militaires.

Dans une déclaration unanime, les 15 membres du Conseil, dont la Chine alliée de Pyongyang, ont indiqué qu’ils allaient « commencer immédiatement à travailler sur des mesures appropriées, selon l’article 41 de la Charte de l’ONU, et sur une résolution du Conseil« .

L’article 41 concerne « des mesures n’impliquant pas l’utilisation de la force armée« .

-échec international’-

Les Etats-Unis, la France et le Japon ont réclamé de nouvelles et lourdes sanctions contre la Corée du Nord.

A Séoul, quelques dizaines de manifestants pour la plupart âgés ont brûlé samedi une effigie du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, demandant des frappes préventives sur les installations nucléaires du Nord. « Eliminez Kim Jong-Un!« , pouvaient-on entendre dans ce rassemblement.

Les médias sud-coréens apparaissent partagés entre l’idée de durcir la riposte internationale, ou au contraire de changer radicalement de stratégie face à l’entêtement de la Corée du Nord.

« Il faut mettre en oeuvre une stratégie pour isoler Kim Jong-Un et sa clique de l’intérieur, et les renverser« , demande le quotidien conservateur Chosun Ilbo.

Mais pour le journal Hankyoreh, classé à gauche, ce cinquième essai, huit mois après le précédent, illustre l’échec de la stratégie internationale de sanctions.

« Il faut cesser de tout miser sur la théorie illusoire selon laquelle le Nord serait proche de l’implosion. Une nouvelle stratégie globale est nécessaire« , préconise le journal.

Au Nord, l’organe officiel du parti au pouvoir, le Rodong Sinmun, est passé à l’offensive dans une attitude de défi vis-à-vis de Washington, qualifiant au passage la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye de « sale prostituée » des forces américaines.

« L’époque où les Etats-Unis pouvaient faire un chantage nucléaire unilatéral à la RPDC est révolue« , écrit samedi le journal en référence au nom officiel du pays (République populaire et démocratique de Corée).

« Les Etats-Unis sont exaspérés par les mesures militaires fortes prises progressivement par la RPDC« , ajoute-t-il.

-nucléarisation du Sud’-

Les Etats-Unis comptent 28.500 militaires au Sud. Le quotidien Joongang Ilbo a enjoint Séoul de convaincre Washington de déployer à nouveau des armes nucléaires tactiques, comme celles qui avaient été retirées de la péninsule au début des années 1990.

Le Conseil de sécurité avait adopté en mars les sanctions économiques, financières et commerciales les plus dures contre Pyongyang, après deux mois de négociations entre Washington et Pékin.

Celles-ci n’ont cependant pas dissuadé Pyongyang de multiplier ces derniers mois les tests de missiles -y compris depuis un sous-marin- certains s’abîmant jusque dans les eaux japonaises.

Les capitales étrangères enjoignent de longue date la Chine de faire rentrer dans le rang son voisin et allié.

Mais l’ambassadeur chinois Liu Jieyi s’est montré très prudent vendredi, estimant qu’il fallait « s’abstenir de toute provocation des deux côtés« .

Or pour imposer de nouvelles sanctions ou appliquer strictement celles existantes, il faudra compter sur la bonne volonté de Pékin, premier partenaire économique de Pyongyang.

S’il a dénoncé l' »aventurisme dangereux » de Pyongyang, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a aussi jugé qu’il fallait « s’abstenir de prendre des mesures qui pourraient aggraver les tensions et mettre la région à deux doigts d’un affrontement armé« .

Si Pyongyang arrivait à fabriquer une bombe nucléaire assez petite pour équiper un missile, et renforcer la précision, la portée et la capacité de ses vecteurs, elle se rapprocherait de son objectif maintes fois affiché: être capable d’atteindre des cibles américaines.

La menace nucléaire nord-coréenne

Corée du Nord: le ministre de l'Education exécuté par "manque de respect"

Corée du Nord: le ministre de l’Education exécuté par « manque de respect »

Kim Yong-Jin, qui avait le rang de vice-Premier ministre, a été fusillé en juillet, annonce Séoul. Deux autres responsables nord-coréens ont été envoyés en rééducation, selon la même source.

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Migrants: le centre d’accueil humanitaire parisien ouvrira mi-octobre

Paris – Annoncé au printemps, le centre humanitaire pour migrants prévu à Paris ouvrira finalement mi-octobre près de la porte de la Chapelle, une alternative aux campements indignes qui continuent de se reconstituer dans la capitale.

« Nous avons fait le choix d’une double localisation« , a déclaré la maire de Paris Anne Hidalgo, en détaillant mardi son projet dont l’annonce avait fait grand bruit fin mai.

Le site parisien, installé « dans une ancienne friche SNCF » du nord de la capitale, ouvrira « autour de la mi-octobre » et sera réservé aux hommes seuls qui pourront y rester « de cinq à dix jours« . Un second, à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, en proche banlieue sud, accueillera dans une ancienne usine de traitement des eaux « les publics vulnérables, les femmes, les enfants, qui nécessitent un accompagnement beaucoup plus important« .

Le camp parisien aura une capacité de 400 lits à l’ouverture, portée à « 600 d’ici la fin de l’année« , et celui d’Ivry proposera 350 places. Mais « si d’autres sites doivent être créés, nous le ferons« , a-t-elle assuré.

Le dispositif veut offrir un « accueil digne » aux migrants qui s’entassent dans des campements de fortune, a insisté Bruno Morel, le directeur général d’Emmaüs solidarités qui pilotera le centre.

– ‘Saturation’ –

Depuis un an, l’État a proposé des mises à l’abri à 15.000 personnes environ, au cours de 28 opérations menées dans la capitale. Mais les bidonvilles se reconstituent. Mardi matin encore, un campement de plusieurs centaines de personnes a été partiellement démantelé près du métro Jaurès.

D’où la nécessité, selon Anne Hidalgo, de « changer de braquet et de méthode » face à la « saturation » des dispositifs existants, avec ce « centre d’accueil » où les migrants pourront « se poser, bénéficier d’un bilan médical, d’une aide psychologique » et « d’un conseil sur leur situation et ce à quoi ils peuvent prétendre« .

En clair: vers quel type d’hébergement ils peuvent être orientés. Centre pour demandeurs d’asile (Cada), centre d’accueil ou d’orientation (CAO)… « Ce centre complètera les 74 sites franciliens que l’État a déjà mis à disposition » et « les 161 CAO » où « plus de 5.000 personnes ont été orientées« , ont rappelé les ministres de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et du Logement Emmanuelle Cosse dans un communiqué.

Et pour les migrants non éligibles à l’asile’ « Bien entendu ce ne sera pas un lieu de contrôle policier« , a assuré Bruno Morel. Mais pour les orienter, les personnes « seront invitées à un point sur leur situation administrative qui sera réalisé en dehors du centre. Elles iront ou n’iront pas« , selon la préfète de Paris, Sophie Brocas.

Ce centre représente aussi un « défi budgétaire » puisque l’investissement initial s’élève à 6,5 millions d’euros, pris en charge à 80% par la ville de Paris.

– ‘Réversible’ –

L’État assurera les coûts d’hébergement, et « au moins 15 millions d’euros en année pleine« , a expliqué Emmanuelle Cosse, évoquant « un maillon supplémentaire de la chaîne que nous construisons depuis plusieurs mois« . L’Office français d’immigration et d’intégration (Ofii) apportera « jusqu’à 500.000 euros par an« , selon son directeur Didier Leschi.

Selon la ministre du Logement, dans cette crise « aucun territoire ne peut s’en sortir seul, et la clé du succès repose sur la solidarité nationale » et « l’ouverture de places dans toute la France« .

Du côté d’Emmaüs, qui officialisait sa participation au centre de Paris mais déplorait l’incendie d’un de ses futurs centres d’accueil pour migrants à Forges-les-Bains (Essonne), on avertit aussi qu' »il faut de la fluidité pour que ce centre fonctionne« .

Au niveau pratique, les sites retenus sont temporaires, destinés à d’autres projets d’ici deux à quatre ans, a prévenu Anne Hidalgo, et « il faudra les libérer« .

« Il ne s’agit pas d’installer des lits de camp en ligne dans un gymnase« , a dit l’architecte Julien Beller, en précisant que « le site dans 18 mois pourra être démonté et remonté« . Le projet sera « réversible et attentif à l’environnement et au paysage« : chambres en bois, sanitaires… L’accueil sera installé dans une « structure gonflable« , et les bureaux « dans des containers maritimes transformés« .

Hong-Kong: des partisans de la rupture avec Pékin élus au « Parlement »

Hong Kong – De jeunes militants prônant la rupture avec Pékin ont été élus pour la première fois lundi au « Parlement » hongkongais, un résultat susceptible de déplaire à la Chine deux ans après les grandes manifestations prodémocratie de 2014 dans l’ex-colonie britannique.

Plus de 2,2 millions de personnes, soit près de 60% des inscrits – un record – ont participé à ce scrutin où se présentaient des nouveaux candidats partisans de l’indépendance ou de l’autonomie du petit territoire du sud-est de la Chine.

Les élections au Conseil législatif (LegCo) surviennent au moment où de nombreux Hongkongais ont le sentiment que Pékin veut renforcer son emprise sur la ville semi-autonome.

Le dépouillement a confirmé que cinq candidats demandant la rupture avec Pékin avaient obtenu un siège au LegCo, une victoire qui adresse selon les analystes un signal « fort » à la Chine, laquelle n’a eu de cesse de dénoncer les partisans du divorce.

Parmi ces jeunes élus, Nathan Law, 23 ans, qui avait été à l’automne 2014 une des figures de proue du « Mouvement des Parapluies« , ces manifestations massives qui avaient paralysé des quartiers entiers de Hong Kong.

Son mouvement, Demosisto, demande un référendum sur l’indépendance, insistant sur les droits des Hongkongais à choisir leur avenir.

« Les Hongkongais veulent vraiment le changement« , a-t-il déclaré. « Les jeunes ont un sentiment d’urgence en ce qui concerne leur avenir« .

– ‘Combattre le Parti communiste’ –

Malgré la défiance suscitée par les partisans de la rupture dans le camp démocrate traditionnel, Nathan Law a plaidé lundi pour l’union des forces d’opposition.

« Nous devons être unis pour combattre le Parti communiste » chinois, a-t-il dit à l’AFP.

Beaucoup de Hongkongais craignent que les libertés dont dispose Hong Kong, en vertu de l’accord qui avait permis la rétrocession à la Chine en 1997, ne soient en train de s’éroder. L’affaire des libraires hongkongais disparus alors qu’ils publiaient des titres salaces sur la classe politique chinoise, puis réapparus en Chine cet hiver, en est une illustration.

Malgré plus de deux mois de blocage des rues, le « Mouvement des Parapluies » avait échoué à obtenir la moindre concession de la Chine en matière de réformes politiques.

Sur les cendres de cette révolte était né le mouvement dit « localiste » qui cherche à prendre ses distances avec la Chine. Et est apparue une nouvelle génération demandant l’indépendance pure et simple, une notion jusqu’alors taboue, tandis que d’autres militent pour l’autodétermination du territoire.

Les autorités hongkongaises avaient disqualifié des candidats ouvertement indépendantistes, affirmant que leur cause était illégale. Pour pouvoir concourir, certains ont savamment évité d’utiliser ce terme.

Parmi eux, Yau Wai-Ching, candidate du nouveau mouvement Youngspiration, qui a été élue, en défendant le droit de Hong Kong à « parler de sa souveraineté« .

– Resserrer l’étau’ –

Autre candidat de ce parti, Baggio Leung, 30 ans, dont le discours était truffé d’appels à l’indépendance, entre aussi au LegCo.

Les électeurs ont voulu envoyer « un message fort » à Pékin, a jugé l’analyste politique Willy Lam.

« Pekin sera très mécontent de ce résultat et il est très possible qu’il s’en serve comme prétexte pour resserrer encore plus durement l’étau sur Hong Kong« , a-t-il dit à l’AFP.

Le commentateur politique Joseph Cheng s’attend aussi à ce que la Chine adopte une position « très dure« .

Les autorités chinoises comme hongkongaises ont martelé avec constance que l’indépendance était anticonstitutionnelle.

Certains avaient pu craindre qu’une percée des « localistes » dans les urnes ne renforce paradoxalement l’emprise de Pékin sur le LegCo, en affaiblissant le camp des démocrates traditionnels.

Mais après dépouillement de la quasi totalité des bulletins de vote, le camp démocrate –y compris les élus indépendantistes– est assuré de conserver sa minorité de blocage au LegCo.

L’Assemblée penche toujours toutefois du côté de Pékin aux termes d’un système électoral alambiqué, qui empêche quasiment à coup sûr le camp démocrate d’obtenir la majorité.

Trente des 70 sièges sont réservés à des groupes socio-professionnels acquis à la Chine continentale.

Samsung, géant de l’électronique venu de Corée du Sud

Samsung ouvre un parc d'attractions de réalité virtuelle à Paris

Samsung ouvre un parc d’attractions de réalité virtuelle à Paris

Du 17 au 19 juin, Samsung lance le S7 Life Changer Park, le premier parc d’attractions de réalité virtuelle -gratuit- sur l’esplanade de la bibliothèque François Mitterrand, à Paris. Equipé de lunettes Samsung Gear VR, vous serez lancé sur une piste de ski, secoué dans une montagne russe ou entouré de dinosaures.

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Macron ferait un « bon » président de la République pour 45% des Français

Paris – Emmanuel Macron, qui a démissionné mercredi de son poste de ministre de l’Economie, est perçu par 45% des Français comme susceptible de faire un « bon » président de la République, selon un sondage Odoxa à paraître dimanche dans Le Parisien/Aujourd’hui en France.

L’ancien ministre arrive derrière Alain Juppé (56%) à la deuxième place du classement des personnalités politiques perçues comme susceptible de faire un « bon » président de la République.

Selon ce sondage, Emmanuel Macron serait le candidat que les Français préféreraient pour la gauche avec 20% de citations, devant Manuel Valls (15%), Jean-Luc Mélenchon (12%) et François Hollande (6%).

51% des personnes interrogées disent avoir « une bonne opinion » du ministre démissionnaire et 45% souhaitent qu’il se présente à l’élection présidentielle. Sa démission lui a rapporté 4 points de popularité par rapport au mois de juillet et sa cote de popularité s’élève dorénavant à 58%.

Emmanuel Macron, qui a quitté le gouvernement pour se consacrer à plein temps à son mouvement politique, En marche!, apparaît « dynamique » aux yeux de 73% des personnes interrogées, « courageux » (62%), compétent » (59%), il est perçu comme « incarnant le renouveau » pour 58% et « sachant où il va » pour 58%.

Ancien ministre de l’Economie et ancien banquier, il est jugé par 66% des Français comme étant « trop proche de la finance » et 68% pensent qu’il n’est pas « proche des gens« .

Enfin 74% pensent qu’il a eu raison de démissionner et parmi les sympathisants de gauche 65% approuvent sa décision.

Sondage réalisé par internet les 1er et 2 septembre auprès d’un échantillon de 1024 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Trois jours après l’annonce des résultats de la présidentielle, le Gabon sous haute tension

Libreville – Les émeutes ont fait au moins cinq morts au Gabon où règne une ambiance insurrectionnelle, tandis que l’opposant Jean Ping se proclame « président élu », réclamant un recomptage des voix, bureau de vote par bureau de vote afin de chasser Ali Bongo.

« Le monde entier connaît qui est le président de la République: c’est moi, Jean Ping« , a lancé l’opposant, bravant implicitement le président sortant qui avait revendiqué jeudi sa légitimité face à une opposition qu’il jugeait destructrice et antidémocratique.

« En tant que président élu, je suis naturellement très préoccupé par la situation de notre pays qui évolue vers un chaos généralisé. Aussi j’en appelle à la responsabilité des uns et des autres, afin que le pays retrouve le chemin de l’apaisement« , a dit M. Ping lors d’une conférence de presse à son domicile de Libreville vendredi, lors de sa première déclaration depuis la proclamation de la victoire du président sortant.

« Je sais, a-t-il ajouté, que l’apaisement ne peut survenir que si la vérité des urnes (…) est rétablie et respectée sur la base du comptage des voix, bureau de vote par bureau de vote. »

Il a rappelé qu’il s’agissait d’une exigence formulée par « le Conseil de sécurité de l’ONU, l’Union européenne, l’Union africaine, la France et les Etats-Unis« .

Le pouvoir gabonais refuse ce recomptage, invoquant la loi électorale du pays qui ne prévoit pas cette procédure.

Assis en bout de table, Jean Ping s’exprimait entouré de leaders de l’opposition relâchés peu de temps avant.

Une vingtaine d’entre eux étaient retenus par les forces de l’ordre à son QG de campagne depuis jeudi matin. Le bâtiment avait alors été pris d’assaut. A l’intérieur de l’immeuble, l’AFP a pu constater des impacts de balles et des traces de sang.

Après plus de 36 heures et une intervention de la France, les autorités gabonaises ont autorisé ces opposants à repartir vendredi soir.

Plus tôt vendredi, les « 27 » avaient lancé, par l’entremise de leur avocat en France, Me Eric Moutet, un appel à la communauté internationale dénonçant « leurs conditions de séquestration » et « le hold-up électoral » commis par le régime.

« Ils sont sortis, je pense que les pressions ont fini par payer« , s’est réjoui Me Moutet à leur libération, espérant que « les centaines d’autres qui ont été arrêtés » le seraient bientôt.

L’un des opposants séquestrés, Paul-Marie Gondjout, avait annoncé qu’ils allaient « saisir la Cour constitutionnelle et demander à la Cenap (la commission électorale, ndlr) de recompter les voix« .

– 5 civils tués –

Dans tout le pays, la tension était extrême: deux hommes ont été tués par balle dans le quartier de Nzeng Ayong dans la nuit de vendredi, lors d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, selon deux journalistes de l’AFP.

« Ils ont trouvé mon fils devant la porte, sur la route. Une voiture noire est arrivée. Ils ont baissé la vitre, ils étaient deux, ils ont tiré deux coups« , a déclaré la mère de l’un d’entre eux à l’AFPTV.

Ces deux décès portent à cinq le nombre de victimes recensées depuis le début des troubles mercredi après-midi, juste après l’annonce de la réélection contestée d’Ali Bongo.

Les affrontements ont fait trois blessés parmi les forces de l’ordre et « entre trois et cinq morts » parmi les manifestants, a reconnu vendredi soir le porte-parole du gouvernement gabonais, Alain-Claude Bilie-By-Nze, de passage à Paris. Entre 800 et 1.100 personnes ont été interpellées dans l’ensemble du pays.

La situation est aussi tendue dans les quartiers périphériques qui s’étendent le long de l’unique route nationale reliant Libreville au reste du pays.

« On a entendu des coups de feu toute la nuit« , a détaillé à l’AFP Nicolas, un menuisier de la périphérie de la capitale.

La pénurie de pain et de produits frais menace, les transports étant paralysés. Une situation aggravée par les pillages de commerces.

Plusieurs villes de province comme Oyem, Port-Gentil ou Bitam, ont elles aussi connu des troubles, notamment dans le nord, proche du Cameroun, où la situation est « particulièrement tendue« , selon une source sécuritaire.

La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), une ONG panafricaine basée à Dakar, a déploré vendredi une « inaction africaine » et appelé les camps adverses à « l’arrêt immédiat de l’escalade de la violence« .

La Chine, géant de l’Asie de l’Est

Chine: les chantiers pharaoniques de l'empire conquérant

Chine: les chantiers pharaoniques de l’empire conquérant

Routes, voies ferrées, ports, pipelines… De l’Asie à l’Amérique du Sud, de l’Afrique à l’Europe, le régime de Pékin investit dans de gigantesques chantiers. Tour du monde de cette nouvelle ambition géopolitique.

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