Ce que l’on sait de la mystérieuse disparition de la famille Troadec à Nantes

Une enquête a été ouverte dans le cadre « d’homicides volontaires, enlèvements et séquestrations » à la suite de la disparition des quatre membres de cette famille, à Orvault.

Ils n’ont pas donné signe de vie depuis le 16 février. Une famille de quatre personnes -les parents et deux enfants- a disparu mystérieusement de son domicile près de Nantes, où des traces de sang ont été découvertes, suscitant l’inquiétude sur un possible drame au sein de cette famille. Le point sur les premiers éléments de l’enquête.

Que sait-on des disparus?

Les enfants, étudiants, sont un garçon âgé de 21 ans et une fille âgée de 18 ans. La mère travaille dans un centre d’impôts à Nantes tandis que le père est employé depuis plus de dix ans dans une PME spécialisée dans la fabrication d’enseignes lumineuses à Orvault, où vit la famille depuis une dizaine d’années dans un pavillon d’un quartier résidentiel, à une dizaine de kilomètres au nord de Nantes.

La famille semble ne pas avoir tissé de liens dans le quartier. « C’était des gens réservés, ils étaient là depuis au moins 10 ans, c’était des gens qui ne faisaient pas parler d’eux et n’avaient pas forcément envie de nouer des relations », a confié une voisine. « On les voyait de temps en temps. Lui devant son barbecue, elle à étendre son linge (…) On n’a jamais entendu parler de problèmes. Ce sont des gens ordinaires », a confié un couple de retraités résidant à quelques mètres du pavillon dans Ouest-France.

Comment la disparition a-t-elle été constatée?

Depuis le 16 février, les membres ne la famille ne répondaient plus aux appels téléphoniques et avaient cessé toute activité sur les réseaux sociaux. Les parents ne se sont pas présentés sur leur lieu de travail. La mère aurait dû reprendre le travail lundi dernier. Le père devait reprendre quant à lui vendredi. « Je l’ai appelé et je suis tombé directement sur sa messagerie », a déclaré, Bertrand Ploquin, le PDG de l’entreprise de ce dernier, qui a précisé « ne pas le connaître personnellement ».

Inquiète de leur silence inhabituel, la soeur de la mère de famille, originaire du Finistère, a alerté les enquêteurs, jeudi. « On n’arrive à joindre personne », a confié le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès.

Des policiers se sont rendus au domicile de la famille après l’appel de la soeur de la mère. Les enquêteurs ont minutieusement fouillé le jardin ainsi que l’intérieur du pavillon d’un étage. Ils y ont découvert notamment « un téléphone portable avec des traces de sang », a indiqué le procureur. D’autres traces de sang ont également été retrouvées dans une pièce de la maison. Le véhicule du fils n’était pas garé devant le pavillon, selon une source proche du dossier.

Où en est l’enquête?

Dimanche après-midi, le procureur de Nantes, Pierre Sennès, a confirmé que les traces de sang retrouvées dans la maison appartiennent bien à la famille. Dans un communiqué publié ce samedi, ils a précisé qu’une enquête avait été ouverte dans le cadre « d’homicides volontaires, enlèvements et séquestrations ». Les traces de sang « nous font penser qu’il y a eu une scène de violence sans qu’on ait de détail à ce stade de l’enquête », a-t-il souligné. « Ces traces de sang nous inquiètent, il y a une hypothèse de violences », a-t-il insisté.

Pour autant, « il n’est pas possible à ce stade de déterminer avec précision le déroulement des faits, les enquêteurs de la police judiciaire retenant toutes les hypothèses envisageables », a précisé le procureur. Les investigations se poursuivent actuellement en différents endroits du territoire national et « sont complétées par un travail d’exploitation de toutes les traces et indices recueillis dans la maison », ajoute Pierre Sennès.

Dans le cadre de l’enquête, des prélèvements ont été effectués par les enquêteurs et les deux véhicules du couple ont été placés sous scellés. Des scellés ont aussi été posés par les enquêteurs sur les volets, la porte d’entrée, sur la porte du garage au rez-de-chaussée, sur le portail et sur la boîte aux lettres du pavillon. Sur la porte de la maison, est indiqué « disparition inquiétante ».

Des perquisitions ont été menées vendredi dans les résidences des deux enfants, en Vendée et dans le Maine-et-Loire, selon une source proche du dossier.