Adama Traoré: les circonstances de l’interpellation se précisent, pas les causes de la mort

Pontoise (France) – Comment Adama Traoré est-il mort ‘ Les circonstances de l’interpellation du jeune homme de 24 ans par trois gendarmes, le 19 juillet dans le Val-d’Oise, se sont précisées mardi. Mais les causes de son décès restent toujours inconnues.

Maintenu sous « le poids » de trois gendarmes

Lors de son arrestation, Adama Traoré a été maintenu au sol sous « le poids des corps » de trois gendarmes, a dit mardi à l’AFP une source proche de l’enquête, citant les déclarations de l’un des militaires.

« Nous avons employé la force strictement nécessaire pour le maîtriser, mais il a pris le poids de notre corps à tous« , a affirmé ce gendarme aux enquêteurs, précisant « qu’aucun coup » n’avait été porté.

Adama Traoré, dont la mort qualifiée de « bavure » par ses proches a entraîné plusieurs nuits de violences dans la petite ville de Beaumont-sur-Oise et dans les communes voisines, a été interpellé lors d’une opération qui visait son frère Bagui, suspecté d’extorsion de fonds.

Vers 17H15, en ce jour de canicule, les gendarmes effectuent un contrôle d’identité sur Adama Traoré, qui se trouve dans son quartier avec son frère et la petite amie de ce dernier. « Quand il a vu qu’on voulait l’interpeller, il a posé son vélo et est parti en courant« , a relaté l’un des gendarmes.

Rattrapé, il parvient à s’échapper et se réfugie dans un appartement. Une demi-heure plus tard environ, les gendarmes y pénètrent et « distinguent une forme humaine par terre, comme cachée dans un drap« .

Après son arrestation, le jeune homme leur dit avoir des « difficultés à respirer« . Il perd connaissance lors de son transport vers la brigade de la ville voisine de Persan.

Au moment de le sortir du véhicule, les gendarmes le mettent en position latérale de sécurité et appellent les secours, qui constateront le décès à 19H05.

Deux autopsies, pas de « cause immédiate du décès » identifiée

Le légiste qui a effectué la première autopsie a relevé un « syndrome asphyxique » et des « lésions d’allure infectieuse« , au poumon et au foie notamment, selon une source proche de l’enquête. Sans parvenir à identifier la « cause immédiate » du décès.

Le procureur de la République de Pontoise, Yves Jannier, évoque de son côté « une infection très grave« , « touchant plusieurs organes » et souligne l’absence de « traces de violence significatives« .

A la demande de la famille, une contre-expertise est effectuée une semaine après sa mort par un collège d’experts, à Paris. Là encore, les médecins notent un « syndrome asphyxique« , mais relèvent « l’absence de point d’appel d’une infection sévère« . Et ne parviennent pas à identifier la cause du décès.

L’examen de prélèvements réalisés sur le coeur d’Adama Traoré mettent par ailleurs « en évidence un ensemble de lésions compatibles avec une cardio-myopathie hypertrophique qui est potentiellement la cause directe de la mort« , selon le procureur.

« D’abord une crise cardiaque, après une infection et maintenant une asphyxie… Que nous cache-t-on ‘ Que s’est-il passé ‘« , s’interrogent les proches du jeune homme.

« L’hypothèse que je privilégie, c’est que ce qui a provoqué l’asphyxie (…) serait la compression thoracique telle qu’expliquée par les gendarmes« , a dit mardi à l’AFP l’avocat de proches d’Adama Traoré, Yassine Bouzrou.

La communication des autorités mise en cause par la famille

Pour Me Bouzrou, le parquet, qui a confié l’enquête à une juge d’instruction, a communiqué de manière « partielle et partiale » en « éludant les éléments les plus importants du dossier« .

« Les parties ont connaissance de l’ensemble des éléments du dossier« , répond le procureur. « Il n’est pas question de cacher des choses, mais de donner des informations sur des éléments avérés. En l’état, aucun des deux rapports ne donne la cause et les circonstances exactes du décès« , insiste-t-il.

Le procureur souligne que « l’explication de la cause du décès ne pourra être apportée qu’avec l’ensemble des analyses (bactériologie, toxicologie, anatomopathologie)« .

Le parquet a confié deux enquêtes parallèles, à la section de recherches de Versailles (gendarmerie) et l’Inspection générale de la gendarmerie.

Entre 600 et un millier de personnes se sont rassemblées samedi à Paris pour réclamer « la vérité« , mais la manifestation qui devait suivre a été interdite par la préfecture de police.

L’inquiétude sur les banques fait reculer la Bourse de Paris

Paris – La Bourse de Paris a clôturé en recul de 0,69% lundi, lestée par un regain d’inquiétude sur les valeurs bancaires après les résultats des tests de résistance sur le secteur en Europe.

L’indice CAC 40 a perdu 30,64 points à 4.409,17 points, dans un volume d’échanges faible de 2,6 milliards d’euros. Vendredi, il avait gagné 0,44%.

Sur les autres places européennes, la Bourse de Francfort a fini à l’équilibre (-0,07%) et celle de Londres en baisse de 0,45%. Par ailleurs l’Eurostoxx a reculé de 0,78%.

La cote parisienne a ouvert dans le vert avant de perdre du terrain, peinant à digérer les résultats des tests de résistance publiés vendredi par l’Autorité bancaire européenne (EBA).

« La séance a été marquée par un retournement des valeurs bancaires qui avaient pourtant ouvert dans le vert« , a observé Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant Bleu Gestion.

« Dans un premier temps, les investisseurs ont analysé positivement ces stress tests. Mais les inquiétudes sont vite revenues sur les capacités de certaines banques à se recapitaliser, à commencer par les banques italiennes« , a-t-il développé.

– Fragilité –

Ces tests mettent « en exergue la fragilité d’une dizaine d’acteurs qui devront s’ajuster« , ont aussi souligné les économistes de Crédit Mutuel-CIC.

La cote a en outre souffert d’une « nouvelle baisse du prix du baril qui a pesé sur les valeurs pétrolières et parapétrolières« , a-t-il complété.

En outre du fait « des faibles volumes estivaux« , les mouvements ont été accentués, a-t-il ajouté.

Du côté des indicateurs, l’indice PMI pour le Royaume-Uni s’est avéré plus faible que celui dévoilé fin juillet lors de la première estimation, ce qui a pesé sur les marchés européens, a noté Jasper Lawler, analyste de CMC Markets.

L’indice ISM d’activité manufacturière a pour sa part ralenti en juillet.

Mais comme il « s’est révélé dans la lignée des attentes, avec un léger ralentissement aux Etats-Unis qui était déjà perceptible dans les chiffres du PIB de vendredi dernier, ce chiffre n’a donc pas été de nature à changer l’analyse du marché« , a estimé M. Larrouturou.

– Net recul de Société Générale –

Sur le terrain des valeurs, le secteur bancaire a reculé nettement. Société Générale a lâché 3,67% à 29,44 euros, Crédit agricole 1,43% à 7,81 euros, BNP Paribas 1,49% à 43,70 euros et Natixis 1,14% à 3,64 euros.

Les titres liés au pétrole ont été aussi pénalisés, Technip refluant de 3,24% à 48,31 euros, Vallourec de 2,98% à 3,16 euros, CGG de 6,22% à 20,05 euros et Total de 1,56% à 42,10 euros.

Air Liquide a perdu 2,42% à 93,08 euros. Le groupe de gaz industriels a publié lundi un bénéfice net en baisse de 4,6% au premier semestre, pénalisé par les coûts exceptionnels liés à l’acquisition d’Airgas, et a confirmé ses objectifs annuels.

Legrand a pris 3,79%% à 51,22 euros. Le groupe a confirmé « pleinement » ses objectifs pour 2016 après avoir dégagé un bénéfice net stable au premier semestre.

Le titre de la société de gestion d’actifs Amundi a fini en tête de la cote, progressant de 7,42% à 42,00 euros, à la faveur de la publication d’un deuxième trimestre solide marqué par des encours dépassant pour la première fois 1.000 milliards d’euros.

Le secteur automobile a évolué à la baisse, Renault perdant 1,10% à 77,39 euros et Peugeot 1,78% à 13,27 euros. Après un an et demi de hausse continue, le marché automobile français a enregistré une baisse des immatriculations neuves de 9,6% en juillet, qui confirme le ralentissement attendu au second semestre.

Veolia a pris 0,15% à 19,89 euros, après sa performance opérationnelle au premier semestre, dans un environnement économique atone.

Maurel et Prom a été quant à lui suspendu. La compagnie nationale pétrolière indonésienne Pertamina va devenir le principal actionnaire du groupe en rachetant la part de 24,53% détenue par Pacifico, la société du PDG du groupe pétrolier français, Jean-François Hénin, et prévoit de lancer dans la foulée une OPA valorisant l’entreprise à au moins 822 millions d’euros.

SoLocal a de son côté demandé la suspension de sa cotation jusqu’à l’ouverture de la séance de jeudi, dans l’attente d’un communiqué « sur l’avancement de sa restructuration financière« .

Cac 40 (Euronext)

Saint-Etienne-du-Rouvray: ce que l’on sait du meurtre d’un prêtre dans une église

Deux forcenés ont pris en otage ce mardi plusieurs personnes dans une église près de Rouen. Ils ont été abattus par les forces d’élite de la police. Un prêtre a été égorgé et un paroissien sérieusement blessé. L’attaque, dont les l’un des auteurs a été identifié, a été revendiquée par Daech.

Bain de sang en Seine-Maritime. Un prêtre a été tué ce mardi lors d’une prise d’otages dans son église, à Saint-Etienne-du-Rouvray, dans l’agglomération de Rouen. L’attaque, menée par deux assaillants abattus par les forces de l’ordre, a été revendiquée par le groupe Etat islamique.

EN DIRECT >> Attaque dans une église: le prêtre égorgé, un otage « entre la vie et la mort »

Le parquet antiterroriste de Paris s’est saisi de l’enquête, confiée à la sous-direction antiterroriste (SDAT) et aux services de renseignement (DSGI).

Que s’est-il passé?

Deux forcenés ont fait irruption aux alentours de 9h25 et ont retenu en otage six civils: un curé, trois soeurs et deux fidèles. Une religieuse, soeur Danielle, est parvenue à fuir et a alerté la police. « Ils sont entrés brusquement. Ils ont pris l’espace. Ils parlaient en arabe, a-t-elle confié au Figaro. J’ai vu un couteau. Je suis partie au moment où ils commençaient à agresser le père Jacques. Je ne sais même pas s’ils ont réalisé que je partais ».

Le prêtre, qui a été frappé au thorax et égorgé, est mort. Selon soeur Danielle, les assaillants ont filmé leur crime. « Ils se sont enregistrés. Ils ont fait un peu comme un sermon autour de l’autel en arabe », a-t-elle indiqué à RMC.

Un autre paroissien, âgé de 86 ans, a été blessé, mais son pronostic vital n’est pas engagé, a déclaré ce mardi François Molins, le procureur de la République de Paris.

Les deux assaillants ont été abattus sur le parvis de l’église par les hommes de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Rouen. Outre des armes blanches, les assaillants avaient un « vieux pistolet inopérant » et un dispositif explosif « factice », selon un source proche du dossier.

L’église concernée est située rue Gambetta, dans le centre ville. Les deux forcenés seraient passés par l’entrée de derrière alors que se déroulait une messe. « C’est une petite église, qui dispose de peu de fidèles », explique la gérante d’un institut de beauté situé non loin, contactée par L’Express.

Saint-Etienne-du-Rouvray, commune théâtre d'une nouvelle attaque terroriste.

Saint-Etienne-du-Rouvray, commune théâtre d’une nouvelle attaque terroriste.

Google Map

Qui sont les tueurs et quelles sont leurs motivations?

L’attaque a été perpétrée par « deux terroristes se réclamant de Daech », a affirmé François Hollande, qui s’est rendu sur les lieux du drame. Le groupe terroriste a ensuite revendiqué l’attaque, via son agence de propagande Aqma. Les deux assaillants avaient prêté allégeance à Daech dans une vidéo relayée par Amaq.

L’un des deux suspects, Adel Kermiche, 19 ans, était mis en examen depuis 2015 pour association de malfaiteur en lien avec une entreprise terroriste, après deux départs avortés vers la Syrie. Il était assigné à résidence et placé sous bracelet électronique, après avoir été placé en détention provisoire. Le parquet avait fait appel de sa libération

LIRE AUSSI >> Saint-Etienne-du-Rouvray: Adel Kermiche disait qu’il « sauverait des frères »

L’identification « formelle » du second terroriste est toujours en cours. Les enquêteurs ont toutefois acquis la quasi-certitude qu’il s’agit d’un dénommé Abdel Malik P., un jeune homme de 19 ans originaire de Savoie. Une carte d’identité à ce nom a été retrouvée au domicile familial d’Adel Kermiche. Selon nos informations, le téléphone du complice présumé a, en outre, borné près de l’église où a été perpétré l’attentat.

LIRE AUSSI >> Abdel Malik P., le second tueur présumé, était-il traqué avant l’attaque de l’église?

Seules les comparaisons ADN entre la dépouille du tueur et un membre de la famille d’Abdel Malik P. permettront de lever les derniers doutes.

Qui est la personne en garde à vue?

Un homme a été interpellé avant d’être placé en garde à vue en début d’après-midi. Il s’agit d’un mineur de 16 ans dont les initiales sont H.B, d’après une source proche de l’enquête et une source policière.

LIRE AUSSI >> Saint-Etienne-du-Rouvray: le mineur en garde à vue est le frère d’un djihadiste

Comme Adel Kermiche, H.B. vit à Saint-Etienne-du-Rouvray, plus précisément à 200 mètres de l’église visée. Bernard Cazeneuve a affirmé ce mercredi matin sur Europe 1 que lors de son interpellation, ce mineur était assigné à résidence depuis la semaine dernière, sur décision de la préfète du département.

Selon le ministre de l’Intérieur, « il ne semble pas qu’il y ait de lien entre cet individu et ce qu’il s’est passé à Saint-Etienne-du-Rouvray ». Son grand frère, A.B., est parti en Syrie au printemps 2015 avec les papiers d’identité d’Adel Kermiche. Peu travailleur, A.B. fréquentait assidûment la mosquée et se serait radicalisé en l’espace de deux mois.

Qui sont les victimes?

Le prêtre tué est le père Jacques Hamel. Il était âgé de 84 ans, selon l’archevêque de Rouen. Il officiait comme prêtre auxiliaire dans l’église.

INTERVIEW >> Le prêtre Jacques Hamel « a été assassiné en étant au service des gens »

Jointe par L’Express, une paroissienne décrit la victime comme un « bon prêtre », « très disponible pour les uns et les autres ». « C’était quelqu’un de très apprécié dans la commune, abonde la gérante d’un salon de beauté, situé dans la rue de l’église attaqué. Il était très discret, il n’aimait pas se mettre en avant ».

Quelles sont les réactions de l’exécutif et des instances religieuses?

Le président de la République s’est rendu sur les lieux de l’attentat, accompagné du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. « Ce sont les catholiques qui ont été frappés, tous les catholiques, mais ce sont tous les Français qui se sentent concernés », a déclaré François Hollande. Ce mardi soir, le chef de l’Etat a lancé depuis l’Elysée: « Tuer un prêtre, c’est profaner la République. »

Sur Twitter, Manuel Valls a également appelé à faire « bloc ». Le Premier ministre s’est longuement exprimé ce mardi lors du JT de TF1. « En s’attaquant à un prêtre, à l’Eglise catholique, on voit bien quel est l’objectif: jeter les Français les uns contre les autres, s’attaquer à une religion pour provoquer une guerre de religions », a-t-il affirmé.

De son côté, le pape François a déclaré s’associer « à la douleur et à l’horreur » et a condamné l’attaque « de la manière la plus radicale ». Le Conseil français du culte musulman a enfin condamné « avec la plus grande vigueur cet acte terroriste lâche et barbare » et a exprimé sa « totale solidarité avec l’ensemble des chrétiens de France », dans un communiqué.

Obama: Non Donald Trump, l’Amérique n’est pas au bord de l’apocalypse

Le président américain Barack Obama, lors d'un discours à Washington, le 4 mai 2016
Le président américain Barack Obama, lors d’un discours à Washington, le 4 mai 2016

Hausse de la criminalité, immigrants dangereux, tensions raciales avivées: Donald Trump a dépeint jeudi une Amérique proche de l’apocalypse mais qui, selon son président Barack Obama, « ne correspond pas » à la réalité vécue par ses habitants.

« Le discours irresponsable de notre président, qui a utilisé sa fonction pour nous diviser par race et par couleur, a rendu l’Amérique plus dangereuse comme (…) jamais vu auparavant », a clamé l’homme d’affaires populiste en acceptant sa nomination pour porter les couleurs républicaines à l’élection présidentielle de novembre.

Mais pour le président démocrate, « cette idée selon laquelle l’Amérique serait au bord de l’effondrement, cette vision de violence et de chaos partout, ne correspond pas vraiment à ce que les gens vivent ».

« Nous n’allons pas prendre de bonnes décisions si elles sont fondées sur des peurs qui ne sont pas soutenues par des faits », a-t-il soutenu, dans une allusion aux approximations et aux contrevérités dont le milliardaire est coutumier.

Outrés par ses excès et ses attaques, les grands médias ont d’ailleurs mobilisé leurs troupes pour faire du « fact-checking » (vérification des faits) à grande échelle sur le texte de Trump.

Devant les délégués du parti réunis à Cleveland (Ohio), Donald Trump a promis le « retour à la sécurité ». Il s’est posé en recours pour une nation décrite à feu et à sang, le seul à avoir la poigne nécessaire pour terroriser les délinquants, fermer la porte aux clandestins venus du Mexique et tenir tête aux pays qui infligent selon lui « humiliation après humiliation » aux Etats-Unis, de l’Iran à la Chine.

« Les homicides ont augmenté l’an dernier de 17% dans les 50 plus grandes villes américaines », a ainsi dénoncé le candidat républicain.

Le président Obama a lui affirmé que « l’Amérique est beaucoup moins violente qu’il y a 20 ou 30 ans, et l’immigration beaucoup moins un problème non seulement qu’il y a 20 ou 30 ans mais aussi que lorsque je suis devenu président ».

– Emeutes raciales en 68 –

Donald Trump s’est volontairement inspiré dans son discours de celui de Richard Nixon à la convention républicaine de 1968, avec les mêmes références aux « Américains oubliés » et une même promesse de ramener l’ordre public dans les rues américaines.

Pourtant à l’époque de Nixon, le fossé racial était bien plus profond, les tensions atteignant leur paroxysme avec l’assassinat du leader du mouvement des droits civiques Martin Luther King le 4 avril.

Sa mort provoque une vague d’émeutes dans tout le pays.

Le candidat républicain Donald Trump lors de son discours à la convention républicaine à Cleveland, le 21 juillet 2016 © Brendan Smialowski AFPLe candidat républicain Donald Trump lors de son discours à la convention républicaine à Cleveland, le 21 juillet 2016 © Brendan Smialowski AFP
Le candidat républicain Donald Trump lors de son discours à la convention républicaine à Cleveland, le 21 juillet 2016 © Brendan Smialowski AFP

L’Amérique est aussi en guerre au Vietnam et beaucoup de jeunes Noirs, qui n’ont pas les moyens d’échapper à la conscription, sont envoyés au front. A la convention démocrate en août à Chicago, les manifestations pacifistes sont violemment réprimées par la police.

A Cleveland, Donald Trump a multiplié les louanges aux forces de l’ordre, sous pression depuis le meurtre de 5 policiers à Dallas et 3 à Baton Rouge, par deux hommes dont le motif semble bien avoir été de venger le racisme et les violences policières endémiques dont est victime la communauté noire.

Il a aussi avancé que le nombre de policiers tués dans l’exercice de leur fonction avait bondi de 50% par rapport à l’an dernier. Il est en réalité parfaitement stable, selon les données publiées par le site Officer Down Memorial Page.

Le milliardaire a aussi estimé que 180.000 clandestins devant être expulsés des Etats-Unis pour des délits « menaçaient » les Américains. Une menace cependant difficile à établir puisque la nature de ces délits n’aurait pas été établie, selon le Washington Post.

Le président Obama a rétorqué qu’aujourd’hui « beaucoup moins de travailleurs clandestins (…) traversaient la frontière que dans les années 1980 ou 1990 ou quand George Bush était président ».

Enfin le républicain a affirmé qu’en 2009, quand Mme Clinton arrivait à la tête de la diplomatie, « la Libye coopérait ». « L’Egypte était en paix, (…) la violence diminuait en Irak » et la Syrie était « plus ou moins sous contrôle », oubliant de rappeler que Libye, Egypte et Syrie étaient dirigées par des dictateurs qui seront contestés par le Printemps arabe en 2011.

Donald Trump présente un « danger unique » pour les Etats-Unis et le monde, résume vendredi le Washington Post dans un éditorial au vitriol.

Concernant ses opinions, tacle le quotidien, « elles sont fausses dans leur diagnostic sur les problèmes de l’Amérique et dangereuses dans les solutions proposées ».

23/07/2016 07:07:22 – Washington (AFP) – © 2016 AFP

Loi Travail: après le 49.3, le texte du gouvernement en 25 mesures clés

Le gouvernement peut se féliciliter: la mise en oeuvre de la loi Travail n’est plus qu’une question d’heures… Le recours au 49.3, mercredi 20 juillet, a permis de faire passer un texte souvent remanié. Voici ce qu’il va changer pour l’entreprise et le salarié.

Il n’y a pas eu d’effet de surprise. Comme attendu, Manuel Valls a dégainé ce mercredi 20 juillet le 49.3 pour passer en force sur le projet de loi relatif au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels. C’était son troisième usage de cet outil et il vient conclure cinq mois de débats et de tensions autour d’un texte censé redéfinir le code du travail.

« Une adoption aux forceps », a dénoncé la CGT qui estime la loi « régressive ».

Les sénateurs ayant rejeté le texte hier sans même en débattre, le processus de modification législative s’achève mercredi 20 juillet.

Sauf coup de théâtre ou censure du Conseil constitutionnel, qui pourrait décider de retoquer certains points, le texte est désormais figé et contient les réformes voulues par le gouvernement. 127 décrets sont attendus dans les prochains mois – avant la fin du mandat présidentiel,assure le ministère du Travail.

Beaucoup a été écrit sur le contenu de ce texte très dense et il est parfois difficile de savoir que retenir.

Voici 25 mesures qui vont impacter le quotidien des entreprises et des salariés, qu’il convient de suivre de près.

1. Refonte du code du travail

Création d’une commission chargée de proposer au gouvernement d’ici deux ans un nouveau code du travail. Cette commission associe à ses travaux les partenaires sociaux, en s’appuyant sur le Haut Conseil du dialogue social, qui « organisera en son sein une réflexion collective sur la refondation du code du travail ».

2. Religion dans l’entreprise

La loi rend possible d’inscrire dans le règlement intérieur de l’entreprise un principe de neutralité, restreignant la manifestation des convictions des salariés « si ces restrictions sont justifiées par l’exercice d’autres libertés et droits fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise et si elles sont proportionnées au but recherché ».

3. Temps de travail

Les 35 heurespar semaine demeurent la référence légale.

Pour les heures supplémentaires, l’entreprise pourra, via un accord, ramener la majoration de salaire à seulement 10% (le taux légal de majoration étant de 25%).

La durée maximale quotidienne de travail pourra, par accord d’entreprise, être portée de 10 à 12 heures, en cas d’activité accrue ou pour des motifs liés à l’organisation de l’entreprise. Il sera aussi possible, toujours par accord d’entreprise, de passer à une moyenne hebdomadaire de travail de 46 heures (au lieu de 44) sur 12 semaines.

Quand un salarié prend en charge une personne handicapée (ou un malade chronique), il pourra refuser de travailler la nuit.

Le forfait jours est sécurisé pour les entreprises : la loi reprend les principes érigés par la jurisprudence, exigeant des conventions de branches qu’elles comprennent, sous peine de nullité, des garanties minimales en terme de santé et de sécurité. Pour autant, une convention défaillante sur ces points ne fera plus forcément tomber le forfait jours, à condition que l’employeur ait de son côté fait les choses comme il faut : vérification de la charge de travail, entretiens périodiques, droit à la déconnexion…

4. Accords d’entreprise

Un accord d’entreprise, pour être valide, devra être majoritaire (signé par des syndicats représentant plus de 50% des suffrages aux dernières élections).

Les accords d’entreprise primeront sur les accords de branche, dans les domaines de l’organisation et du temps de travail.

Dans les entreprises dépourvues de délégués syndicaux, l’employeur pourra conclure un accord d’entreprise avec un élu ou un salarié mandaté (par un syndicat) dans tous les domaines où la négociation collective est ouverte.

Les accords d’entreprise feront l’objet d’une publicité, afin d’alimenter une base de données en open data. Les signataires pourront demander l’anonymisation de certains points.

5. Référendum

Faute d’avoir pu signer un accord majoritaire, les syndicats minoritaires (représentant quand même au moins 30% des suffrages aux dernières élections) pourront initier un référendum auprès des salariés pour valider l’accord. L’accord sera valide s’il est approuvé par les salariés à la majorité des suffrages exprimés

6. Branches

Un travail de restructuration des branches sera mis en oeuvre, pour réduire leur nombre.

Les branches vont être amenées à négocier un ordre public conventionnel, autrement dit des sujets (autres qu’en matière d’organisation ou du temps de travail) pour lesquels elles n’autoriseront pas un accord d’entreprise à prévoir des mesures moins favorables que l’accord de branche. Les sujets revenant forcément à la branche sont le salaire minimum, les classifications, les garanties collectives en matière de prestations sociales complémentaires, la mutualisation des fonds pour la formation professionnelle, la pénibilité, et l’égalité homme-femme.

Les branches pourront négocier des accords-types applicables directement et unilatéralement par les employeurs, dans les entreprises de moins de 50 salariés.

7. Accords de préservation et de développement de l’emploi

Il sera possible, par accord d’entreprise, de revoir l’organisation du travail, y compris en terme de durée et de rémunération, en vue de préserver ou développer l’emploi. Seul garde-fou: le maintien de la rémunération mensuelle des salariés.

Cet accord primera sur le contrat de travail. L’employeur pourra licencier le salarié qui refuse la modification de son contrat. Celui-ci bénéficiera d’un licenciement spécifique (ni économique, ni personnel) et du nouveau parcours d’accompagnement personnalisé, mais sans les mesures de reclassement.

L’accord de préservation et de développement de l’emploi pourra prévoir une clause « de retour à meilleure fortune » prévoyant « les conditions dans lesquelles les salariés bénéficient d’une amélioration de la situation économique de l’entreprise à l’issue de l’accord ».

8. Licenciement économique

Les critères justifiant un licenciement économique sont précisés dans la loi et différenciés selon la taille de l’entreprise. Un seul trimestre de baisse de chiffre d’affaires significative, par rapport à la même période l’année précédente, suffira dans les TPE, mais il faudra deux trimestres consécutifs dans les entreprises comptant 11 à 299 salariés, 3 trimestres consécutifs dans celles comptant 50 à 299 salariés, et 4 trimestres consécutifs dans celles de 300 salariés et plus).

Le périmètre géographique d’appréciation des difficultés reste international.

9. Transfert et PSE

Lorsqu’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) comporte une reprise de site, les règles du transfert n’empêcheront pas l’entreprise cédante de procéder au licenciement des salariés non repris.

10. Provision pour risque prud’homal

Toute entreprise de moins de dix salariés recrutant un salarié en CDI après la promulgation de la loi Travail, pourra, dès son embauche, provisionner des fonds pour de potentiels prud’hommes. La provision sera déductible du résultat imposable.

11. Congés exceptionnels

Certaines durées de congés exceptionnels sont modifiées.

Congé pour mariage: 4 jours ; pour le mariage d’un enfant : 1 jour ; pour la naissance d’un enfant ou l’arrivée d’un enfant adopté : 3 jours ; pour le décès d’un enfant : 5 jours (contre 2 actuellement) ; pour le décès du conjoint ou partenaire de PACS, du père, de la mère, du beau-père, de la belle-mère, d’un frère, d’une soeur : 3 jours (contre 2 aujourd’hui) ; pour l’annonce de la survenue d’un handicap chez un enfant : 2 jours.

12. Temps de trajet domicile-travail

Quand le temps de trajet domicile-travail est plus important ou plus pénible du fait d’un handicap, possibilité d’une compensation sous forme de repos.

13. Appui aux TPE/PME en matière du droit du travail

Création d’un service public territorial de l’accès au droit, pour aider les entreprises de moins de 300 salariés.

14. Compte personnel d’activité (CPA)

La loi Travail formalise l’ouverture en 2017, d’un compte ouvert pour chaque personne, dans lequel, tout au long de sa carrière, elle accumulera des droits et pourra décider de leur utilisation : formation, départ anticipé à la retraite… Il comprendra le compte personnel de formation (CPF), le compte pénibilité, et un nouveau compte d’engagement citoyen.

Il sera ouvert aux retraités.

Pour les salariés peu qualifiés (sans diplôme ou titre de niveau V, ou sans certification reconnue par une convention collective nationale de branche), l’alimentation du CPF est portée à hauteur de 48h par an, dans la limite d’un plafond de 400 heures.

15. Jeunes

Pour les jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en étude, ni en formation, généralisation dès 2017 du droit à la garantie jeunes sous condition de ressources: accompagnement renforcé vers l’emploi et allocation mensuelle de 461 euros, pendant un an. Pour les moins de 28 ans diplômés depuis moins de trois mois, création d’une aide à la recherche du premier emploi, accordée durant quatre mois.

16. Médecine du travail

La visite médicale systématique à l’embauche est supprimée, sauf pour les postes « à risque ».

Le mécanisme de contestation des avis d’inaptitude est revu.

17. Télétravail

Engagement d’une concertation sur ce thème, avec les partenaires sociaux, avant le 1er octobre 2016. Elle portera notamment sur l’évaluation de la charge de travail des salariés en forfait jours, les pratiques liées aux outils numériques et les modalités de fractionnement du repos quotidien ou hebdomadaire.

18. Droit à la déconnexion

A partir de 2017, le droit à la déconnexion devra être abordé lors de la négociation annuelle d’entreprise sur la qualité de vie au travail. Dans les entreprises de plus de 50 salariés, s’il n’y a pas d’accord d’entreprise abordant le droit à la déconnexion, obligation de signer une charte sur le sujet.

19. Bulletin de paie

Sauf opposition du salarié, l’entreprise pourra choisir de remettre la fiche de paie sous format électronique.

20. Représentativité patronale

Le poids des différents syndicats patronaux dépendra à la fois du nombre d’entreprises adhérentes (30%) et du nombre de salariés qui y travaillent (70%).

21. Protection des jeunes mères

Interdiction de licencier les jeunes mères revenant de congé maternité pendant 10 semaines (contre 4 aujourd’hui).

22. Contrat de professionnalisation

À titre expérimental jusqu’au 31 décembre 2017, le contrat de professionnalisation pourra être conclu par des demandeurs d’emploi, y compris ceux écartés pour inaptitude et ceux reconnus comme handicapés, notamment les moins qualifiés et les plus éloignés du marché du travail.

Ils pourront acquérir des qualifications autres que celles définies actuellement.

23. Amorce de statut pour les travailleurs des plateformes collaboratives

Une responsabilité sociale des plateformes est mise en place. Elles devront prendre en charge la cotisation d’assurance accidents du travail, à moins que le travailleur n’adhère à un contrat collectif souscrit par la plateforme et comportant des garanties au moins équivalente à l’assurance volontaire. Les travailleurs des plateformes bénéficient aussi d’un droit d’accès à la formation professionnelle, de la validation des acquis de l’expérience, du droit de grève, ainsi que de la possibilité de constituer un syndicat.

24. Formation des délégués syndicaux

Hausse de 20% du crédit d’heures.

25. Franchise

Instauration d’une instance de dialogue social dans les réseaux de franchise d’au moins 300 salariés.

Attentat de Nice: le Sénat vote une version durcie de l’état d’urgence

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.

afp.com/VALERY HACHE

Un homme au volant d’un camion a foncé dans la foule jeudi soir sur la promenade des Anglais, à Nice, après le feu d’artifice du 14 juillet, tuant 84 personnes. Samedi matin, l’agence Amaq, liée au groupe Etat islamique, a revendiqué l’attaque, présentant le tueur comme l’un de ses « soldats ». Selon Bernard Cazeneuve, qui s’est exprimé à l’issue du conseil défense, a souligné que la radicalisation de Mohamed Lahouaiej Bouleh, 31 ans, semblait très rapide.

LIRE AUSSI >> Le film des événements, minute par minute

Le chauffeur qui a été abattu, avait laissé sa carte d’identité dans le camion. Il a été identifié vendredi matin. Une perquisition a eu lieu à son domicile dans un quartier populaire à l’est de la ville, et son ex-femme, ainsi que quatre autres hommes de son entourage ont été placés en garde à vue.

LIRE AUSSI >> Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un si « discret » terroriste

Le terrible bilan est pour l’instant de 84 morts, dont 10 enfants et d’adolescents. Il pourrait encore augmenter puisque « 202 personnes ont été blessées, 52 se trouvent en état d’urgence absolue dont 25 sont toujours en réanimation », a indiqué le procureur de la République François Molins.

LIRE NOTRE REPORTAGE >> « Mes enfants vont bien, mais j’ai trop mal à l’intérieur »

Dans la nuit de jeudi à vendredi, la section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête, ouverte pour assassinats et tentatives d’assassinats en lien avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle.

François Hollande, qui a réuni vendredi matin un conseil restreint de défense et de sécurité, a décrété trois jours de deuil national, les 16, 17 et 18 juillet. Décidée par le chef de l’Etat, la prolongation pour trois mois de l’état d’urgence sera examinée la semaine prochaine par le Parlement.

Autres annonces de François Hollande, la décision « du maintien de l’opération Sentinelle [10 000 militaires mobilisés, NDLR], à son niveau maximal. Il souhaite également faire appel à la réserve opérationnelle qui sera redéployée « dans tous les sites et toutes les villes où nous en aurons besoin ».

LIRE AUSSI >> Qu’est-ce que la « réserve opérationnelle » appelée par Hollande?

Après l’attentat de Nice, l’état d’urgence pourrait être prolongé jusqu’en 2017

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.

afp.com/VALERY HACHE

Un homme au volant d’un camion a foncé dans la foule jeudi soir sur la promenade des Anglais, à Nice, après le feu d’artifice du 14 juillet, tuant 84 personnes. Samedi matin, l’agence Amaq, liée au groupe Etat islamique, a revendiqué l’attaque, présentant le tueur comme l’un de ses « soldats ». Selon Bernard Cazeneuve, qui s’est exprimé à l’issue du conseil défense, a souligné que la radicalisation de Mohamed Lahouaiej Bouleh, 31 ans, semblait très rapide.

LIRE AUSSI >> Le film des événements, minute par minute

Le chauffeur qui a été abattu, avait laissé sa carte d’identité dans le camion. Il a été identifié vendredi matin. Une perquisition a eu lieu à son domicile dans un quartier populaire à l’est de la ville, et son ex-femme, ainsi que quatre autres hommes de son entourage ont été placés en garde à vue.

LIRE AUSSI >> Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un si « discret » terroriste

Le terrible bilan est pour l’instant de 84 morts, dont 10 enfants et d’adolescents. Il pourrait encore augmenter puisque « 202 personnes ont été blessées, 52 se trouvent en état d’urgence absolue dont 25 sont toujours en réanimation », a indiqué le procureur de la République François Molins.

LIRE NOTRE REPORTAGE >> « Mes enfants vont bien, mais j’ai trop mal à l’intérieur »

Dans la nuit de jeudi à vendredi, la section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête, ouverte pour assassinats et tentatives d’assassinats en lien avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle.

François Hollande, qui a réuni vendredi matin un conseil restreint de défense et de sécurité, a décrété trois jours de deuil national, les 16, 17 et 18 juillet. Décidée par le chef de l’Etat, la prolongation pour trois mois de l’état d’urgence sera examinée la semaine prochaine par le Parlement.

Autres annonces de François Hollande, la décision « du maintien de l’opération Sentinelle [10 000 militaires mobilisés, NDLR], à son niveau maximal. Il souhaite également faire appel à la réserve opérationnelle qui sera redéployée « dans tous les sites et toutes les villes où nous en aurons besoin ».

LIRE AUSSI >> Qu’est-ce que la « réserve opérationnelle » appelée par Hollande?

Bernard Cazeneuve lance un appel aux Français à rejoindre la réserve nationale

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.

afp.com/VALERY HACHE

Un homme au volant d’un camion a foncé dans la foule jeudi soir sur la promenade des Anglais, à Nice, après le feu d’artifice du 14 juillet, tuant 84 personnes. Samedi matin, l’agence Amaq, liée au groupe Etat islamique, a revendiqué l’attaque, présentant le tueur comme l’un de ses « soldats ». Selon Bernard Cazeneuve, qui s’est exprimé à l’issue du conseil défense, a souligné que la radicalisation de Mohamed Lahouaiej Bouleh, 31 ans, semblait très rapide.

LIRE AUSSI >> Le film des événements, minute par minute

Le chauffeur qui a été abattu, avait laissé sa carte d’identité dans le camion. Il a été identifié vendredi matin. Une perquisition a eu lieu à son domicile dans un quartier populaire à l’est de la ville, et son ex-femme, ainsi que quatre autres hommes de son entourage ont été placés en garde à vue.

LIRE AUSSI >> Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un si « discret » terroriste

Le terrible bilan est pour l’instant de 84 morts, dont 10 enfants et d’adolescents. Il pourrait encore augmenter puisque « 202 personnes ont été blessées, 52 se trouvent en état d’urgence absolue dont 25 sont toujours en réanimation », a indiqué le procureur de la République François Molins.

LIRE NOTRE REPORTAGE >> « Mes enfants vont bien, mais j’ai trop mal à l’intérieur »

Dans la nuit de jeudi à vendredi, la section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête, ouverte pour assassinats et tentatives d’assassinats en lien avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle.

François Hollande, qui a réuni vendredi matin un conseil restreint de défense et de sécurité, a décrété trois jours de deuil national, les 16, 17 et 18 juillet. Décidée par le chef de l’Etat, la prolongation pour trois mois de l’état d’urgence sera examinée la semaine prochaine par le Parlement.

Autres annonces de François Hollande, la décision « du maintien de l’opération Sentinelle [10 000 militaires mobilisés, NDLR], à son niveau maximal. Il souhaite également faire appel à la réserve opérationnelle qui sera redéployée « dans tous les sites et toutes les villes où nous en aurons besoin ».

LIRE AUSSI >> Qu’est-ce que la « réserve opérationnelle » appelée par Hollande?

Attentat de Nice: comment rassurer les enfants?

Un homme a foncé dans la foule avec un camion ce jeudi 14 juillet à Nice. Comment les parents peuvent-ils répondre aux questions des enfants sur le terrorisme, sans transmettre leurs propres angoisses?

Ce 14 juillet au soir, un homme au volant d’un camion a foncé dans la foule sur la promenade des Anglais, à Nice, provoquant la mort d’au moins 84 personnes. Couvert par les médias, le sujet sensible du terrorisme nécessite d’être abordé pour contenir l’éventuelle inquiétude qu’il provoque et limiter son impact dans les foyers. Comment aborder la question en famille? Eléments de réponse.

Répondre à toutes les questions

« Le dialogue est la clé », assure Anne Bacus, psychologue clinicienne spécialiste de la famille. « Demandez à votre enfant ce qu’il ressent face à cette injustice. Invitez-le à partager avec vous ses émotions. » Il ne faut surtout pas faire du terrorisme un tabou à la maison (ou ailleurs). « L’enfant est pourvu d’une capacité de penser« , rappelle Alix Foulard, psychologue, coach et praticien chercheur. « Mais c’est une personne qui a son propre niveau de maturité, en fonction de son âge et de son vécu. Il ne faut donc pas le brusquer, mais engager la discussion avec prudence, adapter son discours, sans le polluer avec des problèmes d’adultes« . Ne rentrez pas dans les détails complexes. « Cela ne sert à rien d’essayer de tout lui expliquer. Inutile de tenter de lui faire comprendre la différence entre musulman et islamiste, par exemple. Il faut rester clair, tout en se méfiant des raccourcis simplistes. »

Evitez cependant d’édulcorer la vérité. « Il ne faut pas faire vivre les enfants dans un monde truqué« , explique Pierre Mannoni, psychologue et enseignant chercheur à la retraite. « Si vous leur racontez des mensonges, ils n’auront plus confiance en vous et iront chercher les informations auprès de sources pas forcément fiables. Ne fuyez aucune question« , encourage le spécialiste.

Le choc des images

Difficile d’y échapper. Les images des fusillades sont diffusées en boucle. Et risquent de s’imprimer dans la tête de ceux qui pourraient se trouver exposés. « Vous n’allez évidemment pas allumer votre poste sur BFM TV et vous installer en famille sur le canapé! » lance Alix Foulard, qui conseille de garder les enfants à distance des chaînes d’information en continu ou du JT. Même avis pour sa consoeur Anne Bacus, qui préconise: « Tenez les enfants âgés de moins de 7 ou 10 ans éloignés de la télévision. Les images ont un impact plus fort que les mots sur le psychisme. Les parents doivent tenir leur rôle de pare-excitation, c’est-à-dire protéger leurs enfants d’images si fortes qu’elles deviennent traumatisantes. Cela leur évitera bien des cauchemars! »

>>> A lire aussi: Attentats terroristes, comment ne pas céder à la psychose?

Anne Bacus ajoute: « Les adolescents ont davantage conscience du bien et du mal, de la vie et de la mort. On ne peut donc pas faire comme si rien ne s’était passé. Ils vont de toute façon y être exposés. Dans ce cas, il faut en parler, pour mettre l’horreur à distance. » Il est -quasiment- impossible que les jeunes de 12 à 18 ans aient échappé aux vidéos ou images circulant sur les réseaux sociaux. « Ils sont nés avec des portables ou des manettes de jeux vidéo dans la main! », ironise Alix Foulard. « Sauf que là, ce n’est pas virtuel, mais bien réel. » Une fois encore, il ne faut pas en minimiser l’emprise, et ouvrir le débat. « Comme les adultes, les ados sont en capacité de supporter une certaine dose d’images choquantes », déclare Pierre Mannoni.

Continuer à vivre normalement

La peur du terrorisme est en chacun de nous. Les parents doivent au maximum essayer de ne pas transmettre leurs propres angoisses. « Cela ne sert à rien de lui dire de rester vigilant. Il est impossible de prédire ce genre d’évènement », reconnaît Anne Bacus. La police et l’armée sont là pour les protéger. « A l’inverse, ne lui dites pas qu’il ne craint rien. On ne sait jamais ce qu’il peut arriver. Il faut continuer à vivre normalement. Rappelons que le risque est bien plus grand qu’il se fasse renverser par une voiture en allant à pieds à l’école, plutôt qu’il se retrouve dans un attentat! Essayez de vous maîtriser et de rester rationnel. Contenez vos propres émotions (peur, colère, tristesse…) pour ne pas les diffuser au sein de votre famille. »

« Expliquez-lui que ce qui fait notre force, c’est justement de ne pas obéir à la peur. Le courage n’est pas du côté des Kalachnikovs, mais de ceux qui refusent la violence. Discutez de la solidarité qui s’est mise en place, de la mobilisation et des hommages à travers le monde entier. Proposez aux plus grands de vous rendre aux marches de soutien. »

Et après?

Les parents se doivent de rester vigilants. « Soyez en alerte dans les jours qui suivent votre discussion », prévient Anne Bacus. « Le sujet est forcément abordé à l’école, que ce soit en classe par les enseignants, ou dans la cour de récréation avec ses camarades. Demandez-lui comment ça se passe. Écoutez ce qui se dit à la sortie de son établissement scolaire, rectifiez si besoin. Restez attentif à un éventuel changement de comportement, comme des troubles du sommeil, une perte d’appétit ou la peur de rester tout seul, qui pourraient traduire un état d’anxiété. »

« Faites aussi attention à la porosité de vos opinions politiques« , met en garde Anne Bacus. « Evitez de les politiser, cela arrivera bien assez vite! », avertit Pierre Mannoni. « Expliquez-lui que ses copains d’origine arabe ne sont pas des ennemis potentiels, ne représentent pas une menace et n’en demeurent pas moins fréquentables. On peut vite tomber dans le racisme. » Evitez le piège.

EN IMAGES. Dix choses à savoir sur le bikini qui fête ses 70 ans

Le plus célèbre des maillots de bain fête ses 70 ans. Immortalisé par les stars les plus glamour, de Marilyn à Brigitte Bardot, voici dix choses à savoir sur cet accessoire de bain, épisodiquement controversé, et passé au rang de phénomène de société.

Le bikini fête ses 70 ans cette semaine. Très médiatisé pour l’occasion, il fait l’objet d’une exposition à Lyon à la Sucrière et à Paris à la galerie Joseph Froissart.

Costume de la femme objet pour certains, de la femme libérée pour d’autres, le bikini est aujourd’hui le maillot de bain le plus vendu au monde. Né en 1946, mais popularisé par Brigitte Bardot et Marilyn dans les années 1950 et 1960, il possède une histoire riche, souvent liée au scandale. L’Express Styles vous révèle dix choses à savoir sur le plus célèbre des bouts de tissu.

Il tire son nom d’un atoll du Pacifique

L’ingénieur français Louis Réard, qui était un « fin publicitaire » explique Ghislaine Rayer, auteure du livre Bikini, la légende, cherche en 1946 un concept accrocheur pour lancer son modèle de maillot de bain. Il lui donne le nom de « bikini », en référence à un atoll du Pacifique où les Américains font des essais nucléaires, afin que les femmes qui le porte soient des « bombes atomiques ».

« Il y a un reportage sur l’atoll de Bikini le 1er juillet 1946, détaille à L’Express Ghislaine Rayer, et le 5 juillet, Louis Réard dévoile son modèle de maillot du même nom à la fête de l’eau, un événement de la mode balnéaire. »

Des femmes en bikini le 19 mai 1950. Collection satin.

Des femmes en bikini le 19 mai 1950. Collection satin.

Ghislaine Rayer

Il a été conçu comme le plus petit maillot du monde

Louis Réard veut, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, un « maillot plus petit que le plus petit des maillots. » L’historien et artiste Olivier Saillard, donne dans son livre Les Maillots de bain  » une définition du bikini qui va tout à fait dans ce sens: « c’est quatre triangles qui composent un maillot de bain avec des ficelles et le tout doit passer au creux d’une alliance. »

Photo de l'exposition sur les 70 ans du bikini à Lyon.

Photo de l’exposition sur les 70 ans du bikini à Lyon.

Ghislaine Rayer

Il avait des ennemis chez les communistes

Jeannette Vermeersch, l’épouse de Maurice Thorez, le secrétaire général du Parti communiste français, voyait le maillot de bain comme l’apanage de la décadence bourgeoise. Elle s’insurgeait aussi contre son prix, « à peu près 25% du salaire mensuel d’une secrétaire ».

Affiche de l'exposition sur les 70 ans du bikini à la Sucrière à Lyon.

Affiche de l’exposition sur les 70 ans du bikini à la Sucrière à Lyon.

Ghislaine Rayer

Il a échappé à la censure franquiste

Le maire de Benidorm, un petit village de pêcheurs en Espagne, craint dans les années 1950 que l’interdiction du bikini ne nuise à son tourisme. Il arrive à arracher à Franco une autorisation du maillot scandaleux, sans que l’on sache précisément ce qui a motivé la décision du dictateur, raconte Ghislaine Rayer dans son livre.

Femme portant un maillot de la collection Réard en mai 1955.

Femme portant un maillot de la collection Réard en mai 1955.

Ghislaine Rayer

Il est immortalisé par BB en 1953 à Cannes

La star des années 1950 offre son heure de gloire au maillot à Cannes, en 1953 en s’exhibant en bikini. « C’est la femme libre » commente pour L’Express Ghislaine Rayer, elle rompt avec les codes de l’époque avec une chevelure défaite ». L’écrivaine avoue d’ailleurs regretter ce temps « des stars », où les séances photo étaient très mises en scène, à l’inverse des photos triviales des peoples en maillot d’aujourd’hui.

Brigitte Bardot, fait sensation aux premiers jours du Festival de Cannes, en arborant un bikini sur les plages de la Croisette puis, plus tard à St Tropez.

Brigitte Bardot, fait sensation aux premiers jours du Festival de Cannes, en arborant un bikini sur les plages de la Croisette puis, plus tard à St Tropez.

Maxppp

… mais il n’est pas dans Dieu créa la Femme

« La légende veut que Brigitte Bardot porte dans ce film un bikini imprimé Vichy plaisante Ghislaine Rayer, or ce n’est pas le cas! » En l’occurrence, dans Dieu créa la femme, c’est sa robe rose qui est en Vichy.

Il est méprisé par les Américains dans les années 1950

Puritanisme oblige, les Américains ont la dent dure avec « le plus petit des maillots de bain » dans les années 1950. Un article du site Slate.com, traduit en français, a exhumé l’an dernier plusieurs commentaires de journaux américains de l’époque qui désignent le bikini comme le summum de la vulgarité. En 1950, Fred Cole, la référence dans l’industrie du maillot de bain, déclare au Time qu’il « n’a que mépris pour les fameux maillots bikinis venus de France », suggérant aux Françaises de porter des maillots de bain qui allongeraient leurs jambes. On peut encore lire dans la revue Modern Girl en 1957 « Il est presque inutile perdre son temps à parler de ce fameux bikini, puisqu’il est tout bonnement inconcevable qu’une fille pourvue d’une simple once de tact et de décence s’avise de porter pareille chose. »

Ava Gardner sur la plage en 1940.

Ava Gardner sur la plage en 1940.

Corbis

Il déclenche les foudres du Vatican

Le port du bikini est condamné par le Vatican en 1964.

L'actrice Jayne Mansfield en bikini et son futur mari l'acteur Mickey Hargitay.

L’actrice Jayne Mansfield en bikini et son futur mari l’acteur Mickey Hargitay.

Corbis

Son image évolue avec Ursula Andress

Avec Ursula Andress, qui incarne la très culte James Bond Girl, Honey Rider, dans James Bond 007 contre Dr No en 1962, le bikini est immortalisé une nouvelle fois. A l’époque, ses ventes explosent. Il est toujours une caution sexy, mais sa connotation évolue un peu car il est cette fois-ci porté par un personnage féminin « indépendant et intelligent » explique Ghislaine Rayer.

Ursula Andress avec Sean Connery dans James Bond 007 contre Dr No .

Ursula Andress avec Sean Connery dans James Bond 007 contre Dr No .

Prod DB

Son âge d’or est la période post 1968

Le bikini est fortement lié à l’évolution de l’image de la femme et de sa sexualité. Ce n’est pas un hasard si l’accessoire explose auprès du grand public après 1968, année charnière de passage d’un ordre ancien à une nouvelle société plus libre. « Dans les années 1970, je me souviens que toutes les filles en portaient se rappelle Ghislaine Rayer, elles portaient un bikini même avec des bottes! »

Bikini Lolita années 60 Collection Nuits de Satin Photo Alain Guizard

Bikini Lolita années 60 Collection Nuits de Satin Photo Alain Guizard

© Alain Guizard

Il est devenu la star du selfie

Malgré le retour sur le devant de la scène cyclique du une pièce, le bikini reste la tenue phare de la plage et de la villégiature. Il est devenu un monument de la culture pop surtout grâce aux stars qui inondent les réseaux sociaux de selfies en bikini (comme Rihanna sur la photo ci-dessous) ou qui se font chassés par les paparazzi dans cette tenue.