Vague de froid en vue mardi en France

Paris – Gouvernement, collectivités, associations, distributeurs d’électricité… L’Hexagone se préparait lundi à affronter, à partir de mardi, une vague de froid inédite depuis 2012.

Sous l’effet d’un air glacial venu du nord-est, favorisé par un vaste anticyclone, les températures devraient commencer à plonger mardi, avec des gelées très marquées mercredi.

Le froid devrait se faire particulièrement sentir avec la bise mercredi et jeudi, indique Météo-France.

Les premières régions affectées seront mardi le nord-est, avec des minimales de -6°C à Strasbourg, -8 à Langres (Haute-Marne).

A Paris, -3 à -4 degrés sont annoncés mardi et mercredi, -4 à -6 en banlieue. En journée le thermomètre aura du mal à franchir 1°C. Et avec le vent, le ressenti sera plutôt de -9 à -10 dans la capitale.

Mercredi, on attend -6 à Orléans, mais aussi -9 à Tarbes ou -4 à Biarritz (à peine 0 à 2 en journée). Avec le vent ce sera une impression de -14 à Langres, Orléans, Reims…

« C’est une pellicule d’air froid qui finit par s’installer« , résume le prévisionniste Frédéric Nathan, évoquant une durée possible de six jours.

Cependant, son « intensité devrait être relativement modérée« , par rapport à la vague de froid de février 2012, ajoute-t-il.

Cet épisode précédent avait duré deux semaines et battu de nombreux records (-17°C dans le Sud-Ouest). Rien de tel attendu cette fois-ci, même si des records localisés tomberont peut-être.

Rien à voir non plus avec les vagues de froid « historiques » de février 1956 ou janvier 1985.

Selon Météo-France, les températures devraient commencer à remonter en fin de semaine, avec cependant des nuits encore très froides.

« Il y aura de la place » pour tous les SDF –

En attendant, le froid piquant a surtout concerné lundi l’est du pays, où il a fait -5 de minimale à Mulhouse, -2 à Strasbourg, Nancy ou Lille.

En revanche à Paris il a fait encore 1°C lundi, 6 à Caen, 10 à Brest.

A Grenoble (-12), où la neige au sol accentue le froid, la situation n’a pas entamé l’ardeur des sportifs, joggeurs matinaux, cyclistes ou seniors munis de bâtons de randonnée.

Mais en stations, il fallait une certaine détermination pour aller skier par – 9 aux Deux Alpes à 1.650 m, voire -16 à Val Thorens à 2.300 m.

A Dijon, une bâche chauffée devait être installée sur la pelouse du stade Gaston-Gérard afin de préserver le terrain avant le match de samedi contre Lille.

Les deux départements de Corse ont eux été placés en vigilance orange neige-verglas à partir de lundi en fin d’après-midi.

Un épisode neigeux maintient aussi quatre départements du massif pyrénéen en alerte avec risque « très fort » d’avalanche au moins jusqu’à mardi.

Les domaines skiables de plusieurs stations sont fermés pour raisons de sécurité, et de nombreuses avalanches ont été signalées lundi, dont certaines ont atteint des routes.

En prévision du grand froid, le gouvernement a mis en place samedi un « pilotage national quotidien » pour anticiper les besoins.

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a appelé collectivités locales et associations à mettre à disposition des locaux pour les sans-abri.

« Il y aura de la place pour tout le monde« , a promis lundi le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux.

Sécurité civile, police, gendarmerie et sapeurs-pompiers sont mobilisés. Un « bilan quotidien des besoins » doit être établi par les préfets.

La préfecture des Alpes-Maritimes, où le thermomètre pourrait descendre à -2°C, annonce par exemple avoir mis à disposition des sans-abri 40 places supplémentaires.

Concernant l’approvisionnement en électricité, alors qu’il prévoyait des pics de consommation atteignant les 100.000 mégawatts (MW) mercredi et jeudi, proche du record historique de 2012, le gestionnaire du réseau de transport (RTE) a revu à la baisse ses anticipations lundi.

Le fameux pic, atteint lorsque les Français regagnent leur domicile et poussent notamment le chauffage, est désormais attendu autour de 93.000 mégawatts mercredi soir et 96.200 MW jeudi matin.

La ministre de la Santé Marisol Touraine a déjà appelé à « une vigilance accrue » face aux risques d’intoxications au monoxyde de carbone, ou aux chutes dues à la neige.