Migrants: le centre d’accueil humanitaire parisien ouvrira mi-octobre

Paris – Annoncé au printemps, le centre humanitaire pour migrants prévu à Paris ouvrira finalement mi-octobre près de la porte de la Chapelle, une alternative aux campements indignes qui continuent de se reconstituer dans la capitale.

« Nous avons fait le choix d’une double localisation« , a déclaré la maire de Paris Anne Hidalgo, en détaillant mardi son projet dont l’annonce avait fait grand bruit fin mai.

Le site parisien, installé « dans une ancienne friche SNCF » du nord de la capitale, ouvrira « autour de la mi-octobre » et sera réservé aux hommes seuls qui pourront y rester « de cinq à dix jours« . Un second, à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, en proche banlieue sud, accueillera dans une ancienne usine de traitement des eaux « les publics vulnérables, les femmes, les enfants, qui nécessitent un accompagnement beaucoup plus important« .

Le camp parisien aura une capacité de 400 lits à l’ouverture, portée à « 600 d’ici la fin de l’année« , et celui d’Ivry proposera 350 places. Mais « si d’autres sites doivent être créés, nous le ferons« , a-t-elle assuré.

Le dispositif veut offrir un « accueil digne » aux migrants qui s’entassent dans des campements de fortune, a insisté Bruno Morel, le directeur général d’Emmaüs solidarités qui pilotera le centre.

– ‘Saturation’ –

Depuis un an, l’État a proposé des mises à l’abri à 15.000 personnes environ, au cours de 28 opérations menées dans la capitale. Mais les bidonvilles se reconstituent. Mardi matin encore, un campement de plusieurs centaines de personnes a été partiellement démantelé près du métro Jaurès.

D’où la nécessité, selon Anne Hidalgo, de « changer de braquet et de méthode » face à la « saturation » des dispositifs existants, avec ce « centre d’accueil » où les migrants pourront « se poser, bénéficier d’un bilan médical, d’une aide psychologique » et « d’un conseil sur leur situation et ce à quoi ils peuvent prétendre« .

En clair: vers quel type d’hébergement ils peuvent être orientés. Centre pour demandeurs d’asile (Cada), centre d’accueil ou d’orientation (CAO)… « Ce centre complètera les 74 sites franciliens que l’État a déjà mis à disposition » et « les 161 CAO » où « plus de 5.000 personnes ont été orientées« , ont rappelé les ministres de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et du Logement Emmanuelle Cosse dans un communiqué.

Et pour les migrants non éligibles à l’asile’ « Bien entendu ce ne sera pas un lieu de contrôle policier« , a assuré Bruno Morel. Mais pour les orienter, les personnes « seront invitées à un point sur leur situation administrative qui sera réalisé en dehors du centre. Elles iront ou n’iront pas« , selon la préfète de Paris, Sophie Brocas.

Ce centre représente aussi un « défi budgétaire » puisque l’investissement initial s’élève à 6,5 millions d’euros, pris en charge à 80% par la ville de Paris.

– ‘Réversible’ –

L’État assurera les coûts d’hébergement, et « au moins 15 millions d’euros en année pleine« , a expliqué Emmanuelle Cosse, évoquant « un maillon supplémentaire de la chaîne que nous construisons depuis plusieurs mois« . L’Office français d’immigration et d’intégration (Ofii) apportera « jusqu’à 500.000 euros par an« , selon son directeur Didier Leschi.

Selon la ministre du Logement, dans cette crise « aucun territoire ne peut s’en sortir seul, et la clé du succès repose sur la solidarité nationale » et « l’ouverture de places dans toute la France« .

Du côté d’Emmaüs, qui officialisait sa participation au centre de Paris mais déplorait l’incendie d’un de ses futurs centres d’accueil pour migrants à Forges-les-Bains (Essonne), on avertit aussi qu' »il faut de la fluidité pour que ce centre fonctionne« .

Au niveau pratique, les sites retenus sont temporaires, destinés à d’autres projets d’ici deux à quatre ans, a prévenu Anne Hidalgo, et « il faudra les libérer« .

« Il ne s’agit pas d’installer des lits de camp en ligne dans un gymnase« , a dit l’architecte Julien Beller, en précisant que « le site dans 18 mois pourra être démonté et remonté« . Le projet sera « réversible et attentif à l’environnement et au paysage« : chambres en bois, sanitaires… L’accueil sera installé dans une « structure gonflable« , et les bureaux « dans des containers maritimes transformés« .

Hong-Kong: des partisans de la rupture avec Pékin élus au « Parlement »

Hong Kong – De jeunes militants prônant la rupture avec Pékin ont été élus pour la première fois lundi au « Parlement » hongkongais, un résultat susceptible de déplaire à la Chine deux ans après les grandes manifestations prodémocratie de 2014 dans l’ex-colonie britannique.

Plus de 2,2 millions de personnes, soit près de 60% des inscrits – un record – ont participé à ce scrutin où se présentaient des nouveaux candidats partisans de l’indépendance ou de l’autonomie du petit territoire du sud-est de la Chine.

Les élections au Conseil législatif (LegCo) surviennent au moment où de nombreux Hongkongais ont le sentiment que Pékin veut renforcer son emprise sur la ville semi-autonome.

Le dépouillement a confirmé que cinq candidats demandant la rupture avec Pékin avaient obtenu un siège au LegCo, une victoire qui adresse selon les analystes un signal « fort » à la Chine, laquelle n’a eu de cesse de dénoncer les partisans du divorce.

Parmi ces jeunes élus, Nathan Law, 23 ans, qui avait été à l’automne 2014 une des figures de proue du « Mouvement des Parapluies« , ces manifestations massives qui avaient paralysé des quartiers entiers de Hong Kong.

Son mouvement, Demosisto, demande un référendum sur l’indépendance, insistant sur les droits des Hongkongais à choisir leur avenir.

« Les Hongkongais veulent vraiment le changement« , a-t-il déclaré. « Les jeunes ont un sentiment d’urgence en ce qui concerne leur avenir« .

– ‘Combattre le Parti communiste’ –

Malgré la défiance suscitée par les partisans de la rupture dans le camp démocrate traditionnel, Nathan Law a plaidé lundi pour l’union des forces d’opposition.

« Nous devons être unis pour combattre le Parti communiste » chinois, a-t-il dit à l’AFP.

Beaucoup de Hongkongais craignent que les libertés dont dispose Hong Kong, en vertu de l’accord qui avait permis la rétrocession à la Chine en 1997, ne soient en train de s’éroder. L’affaire des libraires hongkongais disparus alors qu’ils publiaient des titres salaces sur la classe politique chinoise, puis réapparus en Chine cet hiver, en est une illustration.

Malgré plus de deux mois de blocage des rues, le « Mouvement des Parapluies » avait échoué à obtenir la moindre concession de la Chine en matière de réformes politiques.

Sur les cendres de cette révolte était né le mouvement dit « localiste » qui cherche à prendre ses distances avec la Chine. Et est apparue une nouvelle génération demandant l’indépendance pure et simple, une notion jusqu’alors taboue, tandis que d’autres militent pour l’autodétermination du territoire.

Les autorités hongkongaises avaient disqualifié des candidats ouvertement indépendantistes, affirmant que leur cause était illégale. Pour pouvoir concourir, certains ont savamment évité d’utiliser ce terme.

Parmi eux, Yau Wai-Ching, candidate du nouveau mouvement Youngspiration, qui a été élue, en défendant le droit de Hong Kong à « parler de sa souveraineté« .

– Resserrer l’étau’ –

Autre candidat de ce parti, Baggio Leung, 30 ans, dont le discours était truffé d’appels à l’indépendance, entre aussi au LegCo.

Les électeurs ont voulu envoyer « un message fort » à Pékin, a jugé l’analyste politique Willy Lam.

« Pekin sera très mécontent de ce résultat et il est très possible qu’il s’en serve comme prétexte pour resserrer encore plus durement l’étau sur Hong Kong« , a-t-il dit à l’AFP.

Le commentateur politique Joseph Cheng s’attend aussi à ce que la Chine adopte une position « très dure« .

Les autorités chinoises comme hongkongaises ont martelé avec constance que l’indépendance était anticonstitutionnelle.

Certains avaient pu craindre qu’une percée des « localistes » dans les urnes ne renforce paradoxalement l’emprise de Pékin sur le LegCo, en affaiblissant le camp des démocrates traditionnels.

Mais après dépouillement de la quasi totalité des bulletins de vote, le camp démocrate –y compris les élus indépendantistes– est assuré de conserver sa minorité de blocage au LegCo.

L’Assemblée penche toujours toutefois du côté de Pékin aux termes d’un système électoral alambiqué, qui empêche quasiment à coup sûr le camp démocrate d’obtenir la majorité.

Trente des 70 sièges sont réservés à des groupes socio-professionnels acquis à la Chine continentale.

Samsung, géant de l’électronique venu de Corée du Sud

Samsung ouvre un parc d'attractions de réalité virtuelle à Paris

Samsung ouvre un parc d’attractions de réalité virtuelle à Paris

Du 17 au 19 juin, Samsung lance le S7 Life Changer Park, le premier parc d’attractions de réalité virtuelle -gratuit- sur l’esplanade de la bibliothèque François Mitterrand, à Paris. Equipé de lunettes Samsung Gear VR, vous serez lancé sur une piste de ski, secoué dans une montagne russe ou entouré de dinosaures.

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Macron ferait un « bon » président de la République pour 45% des Français

Paris – Emmanuel Macron, qui a démissionné mercredi de son poste de ministre de l’Economie, est perçu par 45% des Français comme susceptible de faire un « bon » président de la République, selon un sondage Odoxa à paraître dimanche dans Le Parisien/Aujourd’hui en France.

L’ancien ministre arrive derrière Alain Juppé (56%) à la deuxième place du classement des personnalités politiques perçues comme susceptible de faire un « bon » président de la République.

Selon ce sondage, Emmanuel Macron serait le candidat que les Français préféreraient pour la gauche avec 20% de citations, devant Manuel Valls (15%), Jean-Luc Mélenchon (12%) et François Hollande (6%).

51% des personnes interrogées disent avoir « une bonne opinion » du ministre démissionnaire et 45% souhaitent qu’il se présente à l’élection présidentielle. Sa démission lui a rapporté 4 points de popularité par rapport au mois de juillet et sa cote de popularité s’élève dorénavant à 58%.

Emmanuel Macron, qui a quitté le gouvernement pour se consacrer à plein temps à son mouvement politique, En marche!, apparaît « dynamique » aux yeux de 73% des personnes interrogées, « courageux » (62%), compétent » (59%), il est perçu comme « incarnant le renouveau » pour 58% et « sachant où il va » pour 58%.

Ancien ministre de l’Economie et ancien banquier, il est jugé par 66% des Français comme étant « trop proche de la finance » et 68% pensent qu’il n’est pas « proche des gens« .

Enfin 74% pensent qu’il a eu raison de démissionner et parmi les sympathisants de gauche 65% approuvent sa décision.

Sondage réalisé par internet les 1er et 2 septembre auprès d’un échantillon de 1024 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Trois jours après l’annonce des résultats de la présidentielle, le Gabon sous haute tension

Libreville – Les émeutes ont fait au moins cinq morts au Gabon où règne une ambiance insurrectionnelle, tandis que l’opposant Jean Ping se proclame « président élu », réclamant un recomptage des voix, bureau de vote par bureau de vote afin de chasser Ali Bongo.

« Le monde entier connaît qui est le président de la République: c’est moi, Jean Ping« , a lancé l’opposant, bravant implicitement le président sortant qui avait revendiqué jeudi sa légitimité face à une opposition qu’il jugeait destructrice et antidémocratique.

« En tant que président élu, je suis naturellement très préoccupé par la situation de notre pays qui évolue vers un chaos généralisé. Aussi j’en appelle à la responsabilité des uns et des autres, afin que le pays retrouve le chemin de l’apaisement« , a dit M. Ping lors d’une conférence de presse à son domicile de Libreville vendredi, lors de sa première déclaration depuis la proclamation de la victoire du président sortant.

« Je sais, a-t-il ajouté, que l’apaisement ne peut survenir que si la vérité des urnes (…) est rétablie et respectée sur la base du comptage des voix, bureau de vote par bureau de vote. »

Il a rappelé qu’il s’agissait d’une exigence formulée par « le Conseil de sécurité de l’ONU, l’Union européenne, l’Union africaine, la France et les Etats-Unis« .

Le pouvoir gabonais refuse ce recomptage, invoquant la loi électorale du pays qui ne prévoit pas cette procédure.

Assis en bout de table, Jean Ping s’exprimait entouré de leaders de l’opposition relâchés peu de temps avant.

Une vingtaine d’entre eux étaient retenus par les forces de l’ordre à son QG de campagne depuis jeudi matin. Le bâtiment avait alors été pris d’assaut. A l’intérieur de l’immeuble, l’AFP a pu constater des impacts de balles et des traces de sang.

Après plus de 36 heures et une intervention de la France, les autorités gabonaises ont autorisé ces opposants à repartir vendredi soir.

Plus tôt vendredi, les « 27 » avaient lancé, par l’entremise de leur avocat en France, Me Eric Moutet, un appel à la communauté internationale dénonçant « leurs conditions de séquestration » et « le hold-up électoral » commis par le régime.

« Ils sont sortis, je pense que les pressions ont fini par payer« , s’est réjoui Me Moutet à leur libération, espérant que « les centaines d’autres qui ont été arrêtés » le seraient bientôt.

L’un des opposants séquestrés, Paul-Marie Gondjout, avait annoncé qu’ils allaient « saisir la Cour constitutionnelle et demander à la Cenap (la commission électorale, ndlr) de recompter les voix« .

– 5 civils tués –

Dans tout le pays, la tension était extrême: deux hommes ont été tués par balle dans le quartier de Nzeng Ayong dans la nuit de vendredi, lors d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, selon deux journalistes de l’AFP.

« Ils ont trouvé mon fils devant la porte, sur la route. Une voiture noire est arrivée. Ils ont baissé la vitre, ils étaient deux, ils ont tiré deux coups« , a déclaré la mère de l’un d’entre eux à l’AFPTV.

Ces deux décès portent à cinq le nombre de victimes recensées depuis le début des troubles mercredi après-midi, juste après l’annonce de la réélection contestée d’Ali Bongo.

Les affrontements ont fait trois blessés parmi les forces de l’ordre et « entre trois et cinq morts » parmi les manifestants, a reconnu vendredi soir le porte-parole du gouvernement gabonais, Alain-Claude Bilie-By-Nze, de passage à Paris. Entre 800 et 1.100 personnes ont été interpellées dans l’ensemble du pays.

La situation est aussi tendue dans les quartiers périphériques qui s’étendent le long de l’unique route nationale reliant Libreville au reste du pays.

« On a entendu des coups de feu toute la nuit« , a détaillé à l’AFP Nicolas, un menuisier de la périphérie de la capitale.

La pénurie de pain et de produits frais menace, les transports étant paralysés. Une situation aggravée par les pillages de commerces.

Plusieurs villes de province comme Oyem, Port-Gentil ou Bitam, ont elles aussi connu des troubles, notamment dans le nord, proche du Cameroun, où la situation est « particulièrement tendue« , selon une source sécuritaire.

La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), une ONG panafricaine basée à Dakar, a déploré vendredi une « inaction africaine » et appelé les camps adverses à « l’arrêt immédiat de l’escalade de la violence« .

La Chine, géant de l’Asie de l’Est

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