Manifestation nocturne de policiers: rappel à l’ordre des autorités

Paris – La manifestation-surprise de centaines de policiers, en pleine nuit à Paris, pour exprimer leur ras-le-bol, a poussé mardi les autorités à adresser un ferme rappel à l’ordre à ces agents, même si elles ont dit comprendre leur « exaspération ».

« Défiler avec des voitures de police et des gyrophares (…) n’est pas conforme à ce qu’est la déontologie de la police dans la République« , a lancé mardi au Sénat le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. « Ils manifestent une exaspération que je comprends« , a-t-il toutefois ajouté.

La « police des polices » (IGPN) va enquêter sur « les manquements individuels aux règles statutaires » après cette manifestation sur les Champs-Élysées, a annoncé le directeur général de la police nationale Jean-Marc Falcone. Les manifestants « fragilisent la police nationale » ainsi que « chaque policier« , a-t-il asséné.

De son côté, après avoir rappelé mardi matin aux policiers leur « devoir de réserve et de loyauté« , le préfet de police de Paris Michel Cadot s’est adressé plus personnellement dans l’après-midi à ses troupes, dans un autre message.

S’il demande « instamment de respecter les règles« , il dit aussi partager « l’indignation« , « l’émotion« , « la peine » des policiers « face à ces agressions intolérables« .

Des SMS avaient circulé lundi en fin d’après-midi annonçant la formation d’un cortège depuis l’Essonne vers l’hôpital Saint-Louis, à Paris. « Face à une hiérarchie carriériste, des élites syndicales enlisées dans leurs conflits, et une justice complètement désintéressée par notre sort, nous devons nous souder. Entre bleus« , était-il écrit.

A minuit et demi, selon une source policière, « ils étaient environ 400 dont un large contingent venu » de l’Essonne devant l’établissement parisien où est hospitalisé un adjoint de sécurité de 28 ans. Cet agent a été très grièvement brûlé aux mains et au visage après l’attaque au cocktail Molotov de son véhicule à Viry-Châtillon.

– Tags antipolice –

Vers 01H00, le cortège s’est dirigé vers les Champs-Élysées. En tenue civile, gyrophares allumés, ils ont perturbé pendant plus d’une demi-heure la circulation autour de l’Arc de Triomphe, avant de se disperser. « Nous sommes à bout« , a lâché l’un d’eux.

« On s’est organisé nous-mêmes, par les réseaux sociaux et le bouche à oreille« , a expliqué à l’AFP une source policière. Des rassemblements avaient déjà eu lieu en Essonne les jours précédents, selon une source policière.

« On peut comprendre le ras-le-bol des policiers qui exercent dans ces quartiers et ne voient pas depuis des années les décisions politiques faire changer la situation sur le terrain« , a réagi Christophe Rouget du syndicat SCSI, qui avait appelé le 11 octobre à manifester devant les commissariats en solidarité avec leurs collègues attaqués dans l’Essonne.

Le Premier ministre Manuel Valls a réaffirmé le soutien du gouvernement abondamment exprimé après l’attaque du 8 octobre à Viry-Châtillon et promis de « poursuivre sans relâche ceux qui s’en prennent à nos professeurs, nos écoles, nos forces de l’ordre » après une série d’agressions, principalement en banlieue parisienne.

Les chefs de file des députés LR et UDI, Christian Jacob et Philippe Vigier, ont estimé que la manifestation était un signe de « ras-le-bol » et de « désespoir« , l’élu centriste évoquant une société « au bord de l’embrasement« . Le Front national a également apporté son « total soutien » aux policiers qui ont manifesté durant la nuit.

Les forces de l’ordre ont également fait face ces derniers jours à un guet-apens dans le quartier sensible du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Une manifestation de soutien à de jeunes nationalistes corses a aussi violemment dégénéré à Bastia, plusieurs dizaines de personnes jetant des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre.

Des tags antipolice ont aussi échauffé récemment les esprits. Mardi, une enquête a été ouverte après la découverte d’un nouveau tag sur le campus de l’université Paris VI Pierre-et-Marie-Curie à Paris, une semaine après d’autres tags « antiflics » à l’intérieur de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne.

François Hollande, président dans la dernière ligne droite de son mandat

Frédéric Sicard à François Hollande: "Les procureurs sont débordés, pas lâches"

Frédéric Sicard à François Hollande: « Les procureurs sont débordés, pas lâches »

Après les déclarations du président de la République sur la « lâcheté » des juges, le bâtonnier de Paris, Frédéric Sicard, critique à la fois Hollande et Urvoas: ce qu’il manque à la justice, c’est de la considération et un gros effort budgétaire.

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Trump agite le spectre d’une élection truquée, son camp tempère

Washington – A trois semaines de l’élection présidentielle, le candidat républicain Donald Trump agite avec de plus en plus de virulence le spectre d’un scrutin truqué au bénéfice de sa rivale démocrate Hillary Clinton, son camp s’employant à tempérer ses propos.

« Les sondages sont serrés mais arrivez-vous à croire que j’ai perdu un grand nombre d’électrices sur la base d’événements qui n’ont jamais eu lieu. Les médias truquent les élections !« , a lancé dimanche matin sur Twitter le magnat de l’immobilier, mis en cause par une dizaine de femmes pour agression ou harcèlement sexuel.

Au moment où nombre d’élus, chez les démocrates comme chez les républicains, s’inquiètent de l’impact potentiel des propos de l’imprévisible candidat, souvent tenus devant des foules électrisées, son colistier Mike Pence s’est employé à calmer le jeu.

« Nous accepterons absolument les résultats de l’élection« , a-t-il affirmé dans « Meet the press » sur NBC, rappelant que Donald Trump s’y était engagé lors du premier débat.

« Nous nous battrons jusqu’au 8 novembre et nous accepterons bien sûr la volonté du peuple américain« , a-t-il ajouté.

Samedi soir, c’est le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, qui avait fait entendre sa différence. « Notre démocratie est basée sur la confiance dans le résultat des élections et (Paul Ryan) est absolument convaincu que les Etats conduiront cette élection avec intégrité« , avait indiqué sa porte-parole AshLee Strong.

Le dernier sondage national NBC/WSJ, publié dimanche matin, donne une avance de 11 points à l’ancienne secrétaire d’Etat face à l’homme d’affaires (48% contre 37%). Une autre sondage, ABC/Washington Post, fait ressortir une avance de 4 points (47% contre 43%).

– Le silence d’Hillary Clinton –

Plus inquiétant pour Donald Trump, le « CBS battleground tracker« , qui se penche sur le rapport de force dans une douzaine d’Etats-clés, relève un changement marqué du vote des femmes qui donne une forte impulsion à la candidate avec désormais une avance de 6 points.

Selon cette étude, 70% des électeurs américains ne pensent pas que Trump respecte les femmes.

Aux abois, le candidat du Grand Old Party se montre de plus en plus agressif, tandis que sa rivale démocrate Hillary Clinton garde le silence et engrange des points précieux à l’approche du troisième et dernier débat qui aura lieu mercredi soir à Las Vegas.

C’est devenu l’une des répliques favorites de l’émission satirique « Saturday Night Live« : après une énième tirade enflammée du « Donald » (incarné par Alec Baldwin), le commentateur se tourne vers « Hillary« . « Avez-vous quelque chose à ajouter’ » « Non« , répond cette dernière dans un immense sourire, trop heureuse de capitaliser sur les excès de son adversaire.

L’homme d’affaire de New York, qui il y a un an clamait son enthousiasme pour cette émission culte, l’apprécie de moins de moins. A l’aube, il a dénoncé sur Twitter un show « ennuyeux et pas drôle« . Et a profité de l’occasion pour une nouvelle fois lancer ce qui ressemble désormais presque à un slogan: « Les médias truquent l’élection! »

Pour Hillary Clinton, qui n’a pas dit un mot ce weekend et n’a aucun événement annoncé à ce stade sur les trois jours à venir, le calcul est bien sûr de laisser Trump s’empêtrer tout seul au milieu d’une cascade d’accusations.

Mais celle qui espère devenir la première femme présidente de l’histoire des Etats-Unis sait aussi que les frasques sexuelles passées de son mari Bill Clinton, que le camp Trump s’emploie à mettre en avant, limitent sa marge de manoeuvre.

Si Michelle Obama s’est dite – dans un discours qui a marqué les esprits et a même été salué par le commentateur très conservateur Glenn Beck – « glacée jusqu’à la moelle » par l’attitude « effrayante » de Trump envers les femmes, Hillary Clinton s’est montrée beaucoup plus évasive sur ce thème.

Syrie: Alep bombardée avant de nouveaux pourparlers internationaux

Alep (Syrie) – Les forces du régime syrien progressaient vendredi dans les quartiers rebelles d’Alep, bombardés sans relâche par l’aviation syrienne et son allié russe, à la veille d’une réunion internationale en Suisse pour tenter de mettre fin au bain de sang.

La rencontre est prévue samedi à Lausanne entre les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry, et devrait inclure la Turquie, l’Arabie saoudite et peut-être le Qatar, parrains régionaux de l’opposition armée au régime du président syrien Bachar al-Assad.

Cependant, M. Lavrov s’est montré sceptique sur un possible progrès à Lausanne. « Je n’attends rien de spécial« , a-t-il lancé lors d’une visite en Arménie.

Le président français François Hollande a rappelé vendredi les « exigences » de la France dont un cessez-le-feu immédiat et l’acheminement immédiat de l’aie humanitaire ».

Mais en Syrie, pour la troisième semaine consécutive, des bombardements ravageaient la partie rebelle de la deuxième ville du pays, cible depuis le 22 septembre d’une offensive d’envergure de l’armée syrienne pour la reconquérir.

Des frappes aériennes très intenses ont à nouveau visé vendredi plusieurs quartiers d’Alep-Est (le secteur aux mains des rebelles), a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui n’était pas en mesure de donner le nombre de morts dans l’immédiat.

– ‘A n’importe quel prix’ –

« La violence des raids démontre qu’il y a une décision russe pour prendre Alep-Est à n’importe quel prix« , a souligné M. Abdel Rahmane, selon lequel la stratégie russe « est d’ouvrir une route vers l’aéroport situé dans l’est de la ville« .

A la faveur des raids, les forces du régime ont avancé du nord vers le sud d’Alep, a indiqué l’OSDH. Débordés, les Casques blancs, les secouristes en zone rebelle, sont à l’oeuvre sans relâche jour et nuit.

« Il y une grande escalade« , a affirmé à l’AFP l’un d’eux, Ibrahim Abou Laith. « Cela fait quatre jours que je ne dors pas en raison des bombardements« , confie-t-il.

Selon le correspondant de l’AFP à Alep, les Casques blancs ne peuvent utiliser leurs torches à la nuit tombée car la lumière attire les frappes des avions militaires. Les habitants n’osent pas allumer la lumière chez eux pour ne pas être visés.

Dans le quartier-Est de Boustane al-Qasr, les secouristes tentent tant bien que mal de dégager des corps qui se trouvent depuis des jours sous les gravats, a-t-il ajouté.

Dans la partie rebelle assiégée où vivent 250.000 habitants, plus de 370 personnes, essentiellement des civils dont 68 enfants, ont été tuées depuis le 22 septembre dans les bombardements aériens et d’artillerie, selon l’OSDH.

La Russie s’est dite prête jeudi à assurer aux rebelles un retrait en toute sécurité d’Alep, tout en renforçant sa présence militaire en Syrie.

– Alep comme ‘tremplin’ –

Le président Vladimir Poutine a ratifié un accord entre Damas et Moscou sur le déploiement « pour une durée indéterminée » des forces aériennes russes sur l’aérodrome militaire de Hmeimim, dans l’ouest de la Syrie, a annoncé vendredi le Kremlin.

Dans une interview au quotidien russe Komsomolskaya Pravda publiée vendredi, Bachar al-Assad a déclaré qu’il utiliserait une victoire à Alep comme un « tremplin » pour capturer d’autres bastions rebelles.

« En tant que grande ville, elle sera un tremplin pour (…) libérer d’autres zones des terroristes« , a-t-il déclaré. Le régime syrien qualifie de « terroriste » tous les opposants qui le combattent.

Le président syrien a précisé que sa prochaine cible pourrait être la province d’Idleb (nord-ouest), contrôlée par une alliance de rebelles et de jihadistes. « Il faut continuer de nettoyer cette zone et de renvoyer les terroristes en Turquie, d’où ils sont venus, ou de les tuer. Il n’y a pas d’autre option« , a déclaré M. Assad.

Depuis mars 2011, le conflit en Syrie s’est complexifié et internationalisé, provoquant la mort de plus de 300.000 personnes et dévastant le pays. Plus de 13,5 millions de Syriens, dont six millions d’enfants, ont besoin d’aide humanitaire, selon l’ONU.

Et la communauté internationale s’avère toujours incapable d’arrêter le bain de sang qui dure depuis plus de cinq ans.

Les Etats-Unis et la Russie, qui avaient « suspendu » début octobre leur dialogue sur la Syrie, ont annoncé deux réunions internationales avec des puissances arabes et européennes: la première samedi à Lausanne, la seconde dimanche à Londres.

La semaine dernière, la Russie avait mis son veto à une résolution française au Conseil de sécurité de l’ONU, qui prévoyait un cessez-le-feu à Alep et l’interdiction de tout survol militaire.

Après Lausanne, M. Kerry se rendra dimanche à Londres pour retrouver ses « partenaires internationaux » – très probablement ses homologues des puissances européennes, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France.

Inquiète au sujet de la Chine, la Bourse de Paris finit en recul

Paris – La Bourse de Paris a terminé jeudi en net recul (-1,06%), emportée par des craintes au sujet d’un durcissement monétaire aux États-Unis et d’un affaiblissement de l’économie chinoise.

L’indice CAC 40 a perdu 47,07 points à 4.405,17 points, dans un volume d’échanges moyen de 3,3 milliards d’euros. La veille, il avait reculé de 0,44%.

Sur les autres places européennes, la Bourse de Francfort a perdu 1,04% et celle de Londres 0,66%. Par ailleurs l’Eurostoxx a reculé de 1,10%.

La cote parisienne a fléchi nettement dès les premiers échanges et n’a pas réussi à inverser la tendance ensuite.

« Il y a une tension sur le marché aujourd’hui qui est principalement liée à deux facteurs: le renforcement de l’hypothèse d’une remontée des taux directeurs américains et des chiffres médiocres en Chine« , a résumé Frédéric Rozier, un conseiller de gestion de Meeschaert Gestion Privée.

Selon le compte-rendu du dernier comité de politique monétaire de la banque centrale américaine publié mercredi soir, plusieurs membres de la Fed « ont estimé qu’il serait approprié de relever la cible des taux sur les fonds fédéraux assez vite« .

Ces minutes « augurent d’une remontée très rapide des taux d’intérêts et c’est un facteur de stress pour les marchés« , a poursuivi M. Rozier en notant que les investisseurs étaient désormais de plus en plus nombreux à tabler sur un relèvement en décembre.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis qui se sont maintenus à leur plus bas niveau depuis 43 ans ont d’ailleurs conforté cette perspective.

La publication jeudi, avant l’ouverture des marchés européens, des chiffres du commerce extérieur chinois frappé par un net repli en septembre de ses exportations et importations, a également « semé le trouble sur la croissance chinoise, et par ricochet sur celle de l’économie mondiale« , a-t-il souligné.

« Les données chinoises sont d’autant plus impressionnantes qu’elles font suite à une série de bonnes nouvelles qui laissaient plutôt penser à une stabilisation de la vigueur économique du pays« , ont noté les experts de Mirabaud Securities Genève.

« Une première batterie de résultats américains fragiles » ainsi que « les questions autour du pétrole et des accords de l’Opep » (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ont également pesé sur la cote parisienne, a estimé M. Rozier.

Du côté des valeurs, les secteurs sensibles aux mouvements de marché ont pesé sur la cote à l’image des valeurs financières. Axa a perdu 3,47% à 20,04 euros, Société Générale 3,04% à 32,24 euros, Crédit Agricole 3,22% à 9,05 euros et BNP Paribas 2,90% à 46,94 euros.

Le secteur automobile n’a pas été épargné: Peugeot lâchait 2,27% à 12,90 euros, Renault 1,89% à 74,07 euros.

Vivendi a cédé 0,96% à 18,07 euros. Le groupe de médias italien Mediaset a demandé à la justice la mise sous séquestre de 3,5% du capital du groupe français, soit la part qui devait lui revenir en vertu d’un accord sur le bouquet de télévisions Premium, dénoncé par Vivendi.

Casino (-2,11% à 41,77 euros) ne profitait pas d’une progression de 6,7% de ses ventes au troisième trimestre.

Archos (-8,43% à 1,52 euro) ne tirait pas avantage d’un chiffre d’affaires en hausse de 3,9% sur neuf mois.

Airbus a fini sur un très léger recul de 0,11% à 52,41 euros. La Commission européenne a annoncé jeudi faire appel d’une décision de l’OMC qui avait jugé que l’UE et certains de ses Etats membres n’avaient pas mis leurs subventions à Airbus en conformité avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce.

Solocal Group a reculé (-6,54% à 3,06 euros) après l’obtention de l’accord de plus des deux tiers des créanciers sur son projet de restructuration financière.

Cac 40 (Euronext)

Paris va accueillir la première « salle de shoot » en France

Paris – La ministre de la Santé Marisol Touraine et la maire de Paris Anne Hidalgo ont visité mardi « l’espace Gaïa », la première « salle de shoot » officielle en France, un projet controversé, qui ouvrira ses portes la semaine prochaine à l’hôpital Lariboisière (Xe arrondissement).

Cette « salle de consommation de drogue à moindre risque » (SCMR), selon l’appellation exacte, accueillera lundi prochain ses premiers usagers. Son ouverture, annoncée dans un premier temps pour vendredi, a été repoussée pour des « raisons pratiques« , selon sa direction.

L’ouverture de cet espace « représente un moment très important dans la lutte contre le fléau des addictions« , a indiqué la ministre devant la presse, c’est aussi « l’aboutissement d’un combat politique qui n’a pas été facile et a donné lieu à des outrances« .

Ces salles peuvent s’ouvrir, dans le cadre d’une expérimentation de six ans, grâce à la loi Santé adoptée en décembre dernier.

La France rejoint les nombreux pays (Allemagne, Australie, Canada, Espagne, Danemark, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas et Suisse) où de tels espaces ont fait la preuve de leur efficacité ces dernières années.

Ils sont réservés aux toxicomanes majeurs qui s’injectent des produits qu’ils apportent eux-mêmes, sous la supervision de personnes qualifiées, avec du matériel stérile.

A Paris, l’espace sera ouvert de 13H30 à 20H30 chaque jour. Aménagé sur 400 m2 dans l’enceinte même de l’hôpital avec une entrée séparée, il comprend un accueil, une salle de consommation, un espace de repos et plusieurs bureaux de consultation.

Une cinquantaine d’usagers pourront être présents en même temps, en plus du minimum de six personnes encadrant le lieu dont un médecin et un agent de sécurité.

Une convention a été signée avec l’Intérieur et la Justice pour que les personnes ne soient pas inquiétées pour leurs activités dans cet espace.

Pour les travaux d’aménagement, la collectivité parisienne a donné un million d’euros. La maire PS de la capitale Anne Hidalgo s’est déclarée « très émue et très fière, ce que nous faisons là est utile. Ces personnes qui sont en désarroi total, ont une porte qu’elles peuvent franchir« .

La Sécurité sociale assure le fonctionnement, à 1,2 million d’euros par an.

Le ministère a rappelé que « la situation sanitaire des usagers de drogues reste très préoccupante en France » où en 2011, plus de 10% sont infectés par le virus du sida et plus de 40% par celui de l’hépatite C.

Deux programmes de recherche, financés par la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues), évalueront ce dispositif et son impact pour la santé publique et l’ordre public.

Outre Paris, Strasbourg ouvrira prochainement une SCMR. La ministre a souhaité sur BFM mardi matin que « d’autres municipalités puissent s’engager« .

– ‘Signaler les incidents’ –

La salle parisienne est implantée dans le quartier de la gare du Nord, le quartier le plus touché à Paris par la toxicomanie. Le maire du Xe Rémi Féraud (PS), fer de lance du projet, a salué « l’aboutissement de ce travail de conviction » et son insertion dans le quartier.

Elisabeth Avril, la directrice de l’association Gaïa qui oeuvre depuis une dizaines d’années pour aider les toxicomanes, a d’ailleurs rappelé que l’ouverture d’une telle salle, outre « son impact sur la santé publique » permettait une « meilleure tranquillité dans le quartier« .

Ces salles, très demandées par les associations et une partie du corps médical, sont très contestées par d’autres spécialistes qui les jugent contre-productives ou des riverains craignant des troubles de voisinage.

Serge Lebigot, président de l’association « Parents contre la drogue« , a annoncé la mise en place d’un site internet où chacun est invité « à signaler les incidents« , a-t-il indiqué à l’AFP.

Pour Philippe Goujon, secrétaire national Les Républicains chargé de la sécurité et député-maire du XVe, ces salles « dénaturent la mission de l’Etat qui ne peut mener une politique de désintoxication et en même temps faciliter la consommation en l’organisant« .

Pour le Front national, « les Français voient les pouvoirs publics être, dans le même temps, d’une grande permissivité vis-à-vis des usagers et d’un grand laxisme face au trafic« , selon Wallerand de Saint Just, président du groupe d’Ile-de-France.

Mondial-2018/Qualifs: les Bleus visent haut aux Pays-Bas

Amsterdam – Défaite interdite: l’équipe de France a rendez-vous avec les Pays-Bas, son principal adversaire dans la course à la qualification pour le Mondial-2018, lundi à Amsterdam (20h45), pour un choc qui pourrait déjà s’avérer crucial sur la route de la Russie.

Le dénouement du groupe A de la zone Europe n’interviendra qu’en octobre 2017, mais ce déplacement fait office de premier tournant pour deux formations qui possèdent le même nombre de points (4) après deux journées.

Tenus en échec au Belarus (0-0) en septembre, les Bleus, portés par le duo Griezmann-Gameiro, ont rectifié le tir vendredi au Stade de France contre de faibles Bulgares (4-1). Mais leur opposant sera cette fois d’un tout autre calibre, même si les Bataves sont en pleine reconstruction après avoir réussi l’exploit de manquer le premier Euro élargi à 24 nations.

– Prendre ses distances –

Didier Deschamps a beau avoir déclaré dimanche que ce voyage chez les Oranje était « important mais pas décisif« , un succès placerait tout de même ses troupes dans une position très confortable pour le gain de la poule et donc du billet direct pour la Coupe du monde. Si les vice-champions d’Europe veulent s’éviter un suspense haletant jusqu’au bout et se montrer dignes de leur nouveau statut, ils ont tout intérêt à prendre leurs distances avec leur rival avant de recevoir le 11 novembre la Suède, qui fait elle plutôt office d’outsider pour le moment.

Le niveau de la Bulgarie oblige à relativiser la démonstration française de vendredi mais le sélectionneur a de quoi se rendre aux Pays-Bas avec optimisme, près de sept mois après s’être imposé à l’ArenA d’Amsterdam en amical (3-2, le 25 mars). Si l’on excepte le petit accident au Belarus, les Bleus de Deschamps surfent toujours sur la dynamique de l’Euro et ils se sont surtout découverts une nouvelle arme offensive avec l’association entre Antoine Griezmann et Kevin Gameiro.

Orphelin d’Olivier Giroud, son compère attitré lors du Championnat d’Europe, « Grizou » a trouvé en Gameiro, son coéquipier désormais à l’Atletico Madrid, un partenaire tout aussi précieux. Impliquée vendredi sur trois des quatre buts français (doublé pour Gameiro, une réalisation et une passe décisive pour Griezmann), la nouvelle « 2G » des Tricolores devrait naturellement être reconduite. Pour Gameiro, c’est une belle opportunité d’éloigner encore un peu plus la concurrence en attaque et de prendre date pour les échéances futures.

– Pogba doit une revanche –

Deschamps est en revanche encore resté sur sa faim concernant Paul Pogba et l’a fait, pour une fois, savoir publiquement. « Il peut et doit mieux faire« , a-t-il lâché en forme d’avertissement au coup de sifflet final vendredi. C’est peu dire donc que le joueur le plus cher du monde, transféré cet été de la Juventus Turin à Manchester United contre la somme record de 105 millions d’euros, est fermement attendu et qu’il doit enfin se montrer à la hauteur de son immense talent.

Pour l’instant, c’est Griezmann qui porte et guide les Bleus, alors que Pogba cherche toujours ses repères en équipe nationale malgré quelques fulgurances trop passagères. Les grands matches sont faits pour les grands joueurs: le choc aux Pays-Bas, privés de Wesley Sneijder et d’Arjen Robben, est justement une occasion en or pour le milieu des Red Devils de marquer les esprits et de faire taire les critiques sur son impact et son influence trop légers en bleu.

Son capitaine Hugo Lloris lui a en tout cas manifesté son soutien dimanche en conférence de presse: « Pas mal de joueurs concernés par l’Euro ont des difficultés physiques. Il doit en plus assumer un transfert record. Mais il a beaucoup de qualités et de talent. C’est pour ça qu’on est exigeant avec lui. »

Entre enjeu collectif et individuel, c’est bel et bien le premier gros test que va passer l’équipe de France depuis la finale perdue de l’Euro.

EN IMAGES. Dix ans de tests nucléaires, l’obsession de la Corée du Nord

9Janvier 2016. L’année de l’escalade. Un quatrième essai nucléaire, d’amplitude similaire au dernier. Mais cette fois, Kim Jong-un jure que son pays a mis au point une bombe à hydrogène, avant d’être mis en doute par les experts du reste du monde. Un mois plus tard, la Corée du Nord tire une fusée, officiellement pour mettre un satellite en orbite, ce qui est plutôt vu à l’étranger comme un essai balistique déguisé avec une portée de 10 000km. En mars, le Conseil de sécurité adopte les sanctions les plus dures jamais infligées à Pyongyang, ce qui ne l’empêche pas de tester plusieurs tir depuis un sous-marin.

KCNA/via REUTERS

VIDEOS. Ouragan Matthew: 400 à 800 morts en Haïti, les Etats-Unis se préparent

Le bilan du passage de l’ouragan Matthew s’élève à plusieurs centaines de morts, selon les autorités haïtiennes, alors que le bilan final est encore incertain. Aux États-Unis, que Matthew a atteint ce vendredi matin, une victime est déjà à déplorer.

L’ouragan Matthew a semé la désolation en Haïti plus tôt cette semaine, où il a fait « au moins 400 morts » selon un bilan provisoire cité par l’AFP et « au moins 842 morts et des dizaines de milliers de sans-abri », selon un bilan des autorités haïtiennes cité par RFI.

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Beaucoup de zones sont encore très difficiles d’accès et tous les chiffres n’ont pas encore été centralisés par les autorités. La protection civile du Sud évoque pour sa part un bilan de 315 morts, mais ces chiffres ne prennent pas en compte les communes de Camp Perrin, Les Anglais, Coteaux et Arniquet.

Craintes autour de la résurgence du choléra

Toute la partie méridionale du pays a été noyée sous des torrents d’eau et secouée par des vents très violents, parfois pendant de longues heures. Le pays est très vulnérable aux intempéries en raison d’une importante déforestation.

Les vents et les pluies ont inondé des milliers de maisons, endommagé des écoles, détruit d’importantes surfaces agricoles, des entreprises, des routes et des ponts. Plus de 29 000 maisons ont été détruites rien que dans le sud.

Quelque 80% des bâtiments de Jérémie, capitale du département méridional de Grand’Anse comptant environ 30 000 habitants, ont été rasés, selon Jean-Michel Vigreux, directeur de l’ONG Care Haïti.

Plus de 21 000 personnes ont été évacuées et 350 000 ont besoin d’assistance, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU. Avec les inondations, les autorités redoutent une forte recrudescence des cas de choléra.

Au tour des États-Unis

Matthew frappe désormais la Floride, où de violentes bourrasques de plus de 100 km/h et de pluies torrentielles se sont abattues tôt ce vendredi. La vitesse des vents entourant l’ouragan culmine à environ 215 km/h, mais les experts s’attendaient à un affaiblissement graduel dans les prochaines 48 heures.

Ce qui n’a pas empêché Matthew de faire sa première victime aux États-Unis en provoquant la mort d’une femme d’une cinquantaine d’années, victime d’un accident cardiaque chez elle, dans le centre de la Floride, mais qui n’a pu être secourue.

Barack Obama a déclenché un plan d’aide fédéral pour la Floride, la Caroline du Sud et la Géorgie. En parallèle, les gouverneurs de plusieurs Etats ont décrété l’état d’urgence.Il y a « un risque d’inondations meurtrières » en Floride, Géorgie et Caroline du Sud, a mis en garde le centre américain de surveillance des ouragans (NHC). « C’est le plus puissant ouragan touchant cette zone depuis des décennies » estime l’organisme.

LIRE AUSSI >> Ouragan Matthew en Floride: « Évacuez, évacuez, évacuez! »

L’ouragan qui se déplace à 20km/h s’éloigne des Bahamas et devrait « passer près ou au-dessus de la côte est de la péninsule de la Floride jusque dans la nuit de vendredi ». Plus de 1,5 million d’habitants ont été appelés à évacuer dans l’Etat, où quelque 3 500 militaires de la Garde nationale sont mobilisés, 4 000 gardes supplémentaires étant en alerte.

En Caroline du Sud, déjà frappée en 2015 par de graves inondations, plus d’un million de personnes ont reçu l’ordre de s’éloigner des côtes. En quelques heures, la station balnéaire populaire de Myrtle Beach s’est ainsi vidée de ses occupants. La Géorgie a elle aussi donné l’ordre d’évacuer six comtés de son littoral. Matthew devrait frapper ses côtes samedi.

Le prix Nobel de la paix

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