La COP22, déterminée à lutter contre le réchauffement

Marrakech (Maroc) – La 22e conférence de l’Onu sur le climat, qui s’achève vendredi à Marrakech, a brandi sa détermination à agir collectivement contre le réchauffement de la planète et lancé un appel au « pragmatisme » du climatosceptique Donald Trump.

« Le message de la COP au nouveau président américain est tout simplement de dire +nous comptons sur votre pragmatisme et votre esprit d’engagement+« , a lancé à la presse Salaheddine Mezouar, le président de la COP22.

« La communauté internationale est engagée sur un grand combat pour l’avenir de notre planète (…) pour la dignité de millions et de millions de personnes » et « nous continuons à tracer notre cap« , a poursuivi le ministre marocain des Affaires étrangères.

A Paris l’an dernier, les pays se sont fixé comme objectif de contenir la hausse du thermomètre mondial « bien en dessous 2°C » et de revoir à la hausse les engagements des pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), actuellement insuffisants pour respecter cette limite.

Le résultat de l’élection américaine, deux jours après le début de cette COP, avait plongé négociateurs et représentants de la société civile dans la sidération, M. Trump ayant affirmé qu’il voulait tourner le dos à l’accord de Paris, et qualifié le réchauffement de « canular« .

Un certain attentisme et l’affichage d’une volonté sans faille à aller de l’avant ont ensuite pris le dessus.

Pays après pays, y compris la Chine (premier pollueur mondial avec 25% des émissions mondiales de GES), ont au fil des jours confirmé leur engagement à appliquer l’accord de Paris, négocié âprement pendant plusieurs années.

« La volonté de la Chine de travailler avec les autres pays demeure« , a assuré le négociateur chinois Xie Zhenhua.

Les Etats-Unis sont le deuxième émetteur de GES au monde (15%) et, sous l’impulsion du président Obama, ont largement contribué à ce qu’un accord soit trouvé entre 195 pays.

Jeudi, ces derniers ont adopté une « proclamation de Marrakech« : « Nous, chefs d’Etat, de gouvernement, et délégations réunis à Marrakech (…) appelons à l’engagement politique maximal pour lutter contre le changement climatique« .

– Un nouveau cycle –

Vendredi, 48 pays membres du « Climate Vulnerable Forum« , représentant plus d’un milliard de personnes parmi les plus exposées au changement climatique, sont allés plus loin.

Ils se sont engagés à relever leurs objectifs de réduction des émissions de GES « avant 2020« , ce que préconisent les scientifiques pour maximiser les chances de rester sous 2°C. Ils ont aussi dit vouloir atteindre 100% d’énergies renouvelables « aussi tôt que possible » d’ici 2050.

Pour rester en deçà de 2°C, les émissions de GES doivent être drastiquement réduites d’ici 2050, ce qui passe par un abandon progressif des énergies fossiles.

« Toutes les parties (pays) doivent entamer leur transition (vers les énergies renouvelables), sinon nous souffrirons tous« , a commenté Edgar Gutierrez, le ministre de l’Environnement et de l’Energie du Costa Rica.

A Marrakech, les discussions sur l’aide financière promise par les pays industrialisés aux plus vulnérables pour faire face au réchauffement a de nouveau été difficile.

Les débats se focalisent sur le montant de l’aide pour les projets d’adaptation (digues, surélévation des habitations, système d’alerte météo, etc.), qui ne représentant qu’environ 16% de l’aide actuelle, selon l’OCDE.

« Les pays en développement ont demandé que l’aide à l’adaptation soit quadruplée, mais les pays riches s’en sont tenus à un doublement des montants pour ce type de projets« , indique Armelle Le Comte de l’ONG Oxfam.

Sujet d’autant plus complexe qu’il n’y a « pas de méthodologie commune pour comptabiliser les projets en faveur du climat« , ajoute-t-elle.

Le reste des discussions a porté sur la mise en oeuvre de l’accord de Paris: préparer le rendez-vous de 2018 lors duquel un premier bilan des actions engagées par les différents pays doit être dressé, et s’entendre sur les informations qu’à terme, ils devront fournir afin que le processus soit le plus transparent possible.

Les débats se poursuivront à la COP23, qui sera organisée fin 2017 par les îles Fifji mais qui aura lieu en Allemagne pour des raisons logistiques.

« Après un cycle de négociations long et difficile (avant Paris), il fallait commencer à travailler sur le +comment faire+ (…) mais sans forcément espérer de grands résultats concrets ici« , a confié à l’AFP Teresa Ribera, directrice du think tank Iddri.

« C’était une COP très différente, un nouveau cycle commence« , selon l’ancienne négociatrice espagnole.

La mère de Fiona s’emporte, pleure mais ne se livre pas

Riom (France) – Elle s’emporte, elle pleure. Mais au bout du compte, elle se livre peu. Au deuxième jour de son procès, la mère de Fiona n’a guère fait avancer mardi les assises du Puy-de-Dôme sur la mort de sa fille, qu’elle est accusée, avec son ex-compagnon, d’avoir tuée.

« Mais expliquez, dites-les vos regrets!« , la presse son avocat, Me Gilles-Jean Portejoie. « Tous les jours, je regrette d’avoir été négligente, une mère indigne, peut-être un monstre pour certains« , concède mécaniquement Cécile Bourgeon.

La frange relevée par une pince, une paire de lunettes vissée sur le nez et un foulard rose fuchsia noué sur un pull gris, cette femme de 29 ans se retrouve sous le feu des questions, après son ex-concubin, Berkane Makhlouf, la veille.

La mort de Fiona’ « Un accident« , lâche-t-elle, sans plus de précisions. L’endroit où se trouve son corps’ Impossible de savoir.

« Moi, j’ai donné tout mon possible pour essayer de la retrouver et je n’ai pas réussi. J’en ai honte« , confesse d’une voix plaintive, presque enfantine, celle qui s’exprime pour la première fois depuis trois ans et les terribles aveux.

Après avoir évoqué la disparition de la fillette et menti pendant des mois, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf avaient en effet reconnu l’avoir enterrée, à la lisière d’une forêt. Après lui avoir porté des coups mortels, selon l’accusation.

– ‘Pour qui elle se prend » –

En prison, cette mère de famille, « mordue des enfants« , a eu « envie d’un autre enfant« , selon une lettre adressée à un homme avec lequel elle a entretenu une relation épistolaire, lue par une avocate des parties civiles.

Qui la fait sortir de ses gonds, pour la première fois depuis le début de l’audience.

Un court instant, Cécile Bourgeon hausse la voix et montre un autre visage. « Pour qui elle se prend’ » lance-t-elle à l’attention de Me Marie Grimaud, de l’association « Innocence en danger« , qui l’interroge sur ce courrier.

« J’ai le droit d’être enceinte; je fais ce que je veux. La petite bête, vous la cherchez et vous allez la trouver! Je ne vais plus répondre à vos questions« , s’emporte-t-elle.

Mais l’instant d’après, elle craque et demande pardon à son frère, qui venait d’être auditionné. « Je t’aime mon frère. Je te donne mes excuses pour tout ça« , lui dit-elle, cette fois en pleurs.

Ses parents, parties civiles, n’ont pas réussi non plus à lui arracher des aveux. « On aimerait avoir la vérité, Cécile. Je t’aime toujours tu sais« , lance soudainement son père Gérard Bourgeon en s’adressant à elle, imperturbable.

Sa mère Françoise Verschoote, qui essaie de lui faire revenir la mémoire en prison sur le lieu de sépulture de Fiona, a aussi avoué son impuissance: « ca vient pas« , relate-t-elle.

– ‘Je ne peux pas vous dire’ –

Mardi, la cour a tenté de brosser la personnalité de Cécile Bourgeon et de décortiquer sa relation avec Berkane Makhlouf.

« C’est compliqué, je suis perdue. Berkane, c’est le père de mon fils (né juste avant son arrestation). Je l’aimais très, très, très fort« , confie l’accusée.

« C’est toujours pas terminé’ Vous êtes sous son emprise et vous ne pouvez pas tout dire’ » lui demande alors le président, Dominique Brault. Long silence dans la salle. « Je ne peux pas vous dire« , finit par répondre celle qui aurait été, en effet, « sous l’emprise » de son compagnon selon une psychologue appelée à la barre.

« C’est une éponge, un buvard, on peut en faire ce qu’on veut. Par peur de l’abandon, elle est capable de tout supporter« , abonde Martine Tetot-Prunet.

Tous deux sont accusés de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineure de moins de 15 ans, par ascendant ou par personne ayant autorité et en réunion, de non-assistance à personne en danger et de recel ou dissimulation de cadavre. Ils encourent 30 ans de réclusion criminelle.

Mercredi, la cour donnera la parole à l’ancien couple sur les faits.

Battue, Hillary Clinton a pourtant remporté le vote populaire, selon son colistier

Si la candidate démocrate a bien remporté le vote populaire mais perdu l’élection, ce ne serait pas une première dans l’histoire des Etats-Unis.

« C’est une très belle réussite ». Tim Kaine, colistier d’Hillary Clinton, a souligné que la candidate malheureuse avait remporté le vote populaire, malgré sa défaite à l’élection présidentielle. Ce mercredi matin, la démocrate a été nettement battue à la surprise générale par son adversaire républicain, Donald Trump, au terme d’une nuit de suspense. Mais aux Etats-Unis, un candidat peut en effet gagner une élection sans pour autant remporter le vote de la population.

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Donald Trump a dépassé la barrière des 270 grands électeurs nécessaires à son élection. Il a su en rallier 290, contre 228 pour Hillary Clinton. En revanche, l’écart est beaucoup plus serré pour le vote populaire. D’après le New York Times, la candidate a remporté 61 039 251 votes, contre 60 371 182 pour Donald Trump. 47,8% des voix sont donc en faveur de la démocrate, contre 47,3% pour le républicain.

Comme George Bush en 2000?

A la différence de la France, l’élection américaine s’effectue au suffrage universel indirect: dans les 50 Etats sont désignés de grands électeurs, eux-mêmes chargés de choisir le président. Les Etats les plus peuplés ont un plus grand nombre d’électeurs. Les Etats les moins peuplés comptent au minimum trois grands électeurs.

Le jour de l’élection, le candidat qui obtient la majorité des voix dans un Etat y rafle tous les grands électeurs, sauf dans le Maine et le Nebraska, où la proportionnelle s’applique. C’est dans tous les autres cas le principe du « winner takes all ». Pour qu’un candidat gagne l’élection présidentielle, il lui faut la majorité absolue, soit 270 grands électeurs. Selon ce système, un candidat peut ainsi l’emporter en nombre total de voix exprimées et quand même perdre l’élection. D’après les chiffres du New York Times, Hillary Clinton est bien partie pour connaître ce cas de figure.

LA CARTE >> La victoire de Donald Trump, état par état

Comme le rappelle le journal Le Monde, depuis 1992, le parti républicain n’a remporté qu’une seule fois le vote populaire lors d’une élection présidentielle: en 2004. En 2000, George Bush avait été élu uniquement grâce au nombre de grands électeurs et avait recueilli 500 000 voix de moins que son adversaire démocrate Al Gore. Idem pour les élections de 1824, 1876 et 1888.

Nouvelles manifestations contre Trump, qui appelle à l’unité

New York – Plusieurs milliers de manifestants ont commencé à défiler samedi aux Etats-Unis, pour la quatrième journée d’affilée, contre l’élection à la présidence de Donald Trump, qui semble assouplir ses positions et adoucir le ton.

« Pas de haine« , « pas d’Amérique raciste« , « Donald Trump doit s’en aller« , scandaient des milliers de manifestants dans les rues de Chicago (nord), a constaté un journaliste de l’AFP.

A New York, quelque 15.000 personnes ont indiqué sur Facebook qu’elles participeraient aussi à un rassemblement à partir de midi (17H00 GMT) à Union Square, lieu emblématique de l’action civique dans cette ville.

Un nombre similaire de participants est attendu à Los Angeles (sud-ouest), à MacArthur Park, non loin du centre-ville, à 10H00 (18H00 GMT).

Vendredi, comme les jours précédents, plusieurs manifestations avaient eu lieu dans le pays en réaction à l’élection de Donald Trump, président le plus âgé à entrer à la Maison Blanche (70 ans).

A New York, quelque 1.200 personnes, selon la police, se sont rassemblées à Washington Square, dans le quartier de Greenwich Village, pour soutenir les personnes et communautés attaquées par Donald Trump durant sa campagne. D’autres événements ont eu lieu dans une vingtaine de villes, notamment Miami, Boston, Atlanta et Los Angeles, où la police a procédé à 150 arrestations, selon des médias locaux.

A Portland, un homme a été blessé par balle dans des circonstances non précisées. Comme la nuit précédente, la police, visée par des projectiles, a eu recours à des gaz lacrymogène.

– Epingle à nourrice pour les minorités –

Un peu partout dans les grandes villes du pays, les manifestants s’inquiètent de la présidence d’un homme qui, durant sa campagne, s’en est pris aux Mexicains, aux immigrés sans papiers, mais aussi aux musulmans, et a tenu des propos sexistes envers les femmes.

Un mouvement, lancé via les réseaux sociaux, appelle à porter des épingles à nourrice pour afficher sa solidarité avec les minorités aux Etats-Unis.

Radical et clivant en campagne, le président élu a semblé mettre de l’eau dans son vin dans un entretien au quotidien Wall Street Journal (WSJ) publié vendredi, se posant en rassembleur.

« Je veux un pays où les gens s’aiment les uns les autres« , a-t-il déclaré.

Quant à son programme, il a affirmé qu’il pourrait simplement « amender » la loi d’assurance-maladie surnommée Obamacare, dont il avait promis l’abrogation durant sa campagne. Cette législation a permis à 22 millions d’Américains d’avoir une assurance santé.

Donald Trump a aussi défini l’équipe de transition chargée de mettre sur pied, d’ici sa prise de fonction le 20 janvier, sa nouvelle administration.

Elle sera dirigée par son vice-président élu, Mike Pence, et forte de soutiens indéfectibles: l’ex-maire de New York, Rudy Giuliani, l’ex-président de la Chambre des représentants, Newt Gingrich, et un sénateur anti-immigration illégale, Jeff Sessions.

S’y ajoutent Steve Bannon, directeur général de sa campagne, et le président du parti républicain, Reince Priebus, tous deux pressentis pour devenir chef de cabinet du nouveau président.

Plus surprenant, trois enfants adultes de Donald Trump – Ivanka, Donald Jr et Eric – en feront aussi partie, ainsi que le mari d’Ivanka, Jared Kushner.

– ‘Vue différente sur la Syrie’ –

Beaucoup, sur sa liste, sont membres de l’establishment qu’il a tant décrié pendant sa campagne. Selon le New York Times, l’équipe comprend également plusieurs lobbyistes, dont le président élu à maintes fois critiqué l’influence.

Depuis vendredi, le milliardaire populiste est enfermé dans sa tour Trump à New York, où il a ses bureaux et sa résidence. Il va y rester tout le week-end, a précisé sa porte-parole, Hope Hicks.

Après avoir parlé avec la Britannique Theresa May et l’Israélien Benjamin Netanyahu, le président-élu s’est entretenu avec le président français François Hollande notamment de Syrie et de climat.

« J’ai une vue différente de beaucoup de gens sur la Syrie« , a dit Donald Trump au WSJ, suggérant qu’il fallait lutter davantage contre le groupe Etat islamique. A chercher à remplacer Bachar al-Assad (la position jusqu’ici de Barack Obama et François Hollande), « nous allons finir par combattre la Russie« , alliée de Damas, a-t-il jugé.

Vendredi, Barack Obama a une fois encore insisté sur la nécessité d’unir le pays, sorti de l’élection profondément divisé.

Comme pour faire écho à cette demande, Donald Trump n’a pas écarté la possibilité de demander conseil à l’ex-président Bill Clinton, sur la chaîne CBS.

Parmi les priorités des premières semaines figurent, outre la loi Obamacare, une baisse des impôts et la sécurisation des frontières contre la drogue et les immigrants clandestins, a indiqué Donald Trump, qui compte s’appuyer sur un Congrès majoritairement républicain.

Etats-Unis: nouvelles manifestations contre Trump, qui se fait moins radical

New York – Plusieurs milliers de manifestants ont commencé à défiler samedi aux Etats-Unis, pour la quatrième journée d’affilée, contre l’élection à la présidence de Donald Trump, qui semble assouplir ses positions et adoucir le ton.

« Pas de haine« , « pas d’Amérique raciste« , « Donald Trump doit s’en aller« , scandaient des milliers de manifestants dans les rues de Chicago (nord), a constaté un journaliste de l’AFP.

A New York, quelque 15.000 personnes ont indiqué sur Facebook qu’elles participeraient aussi à un rassemblement à partir de midi (17H00 GMT) à Union Square, lieu emblématique de l’action civique dans cette ville.

Un nombre similaire de participants est attendu à Los Angeles (sud-ouest), à MacArthur Park, non loin du centre-ville, à 10H00 (18H00 GMT).

Vendredi, comme les jours précédents, plusieurs manifestations avaient eu lieu dans le pays en réaction à l’élection de Donald Trump, président le plus âgé à entrer à la Maison Blanche (70 ans).

A New York, quelque 1.200 personnes, selon la police, se sont rassemblées à Washington Square, dans le quartier de Greenwich Village, pour soutenir les personnes et communautés attaquées par Donald Trump durant sa campagne. D’autres événements ont eu lieu dans une vingtaine de villes, notamment Miami, Boston, Atlanta et Los Angeles, où la police a procédé à 150 arrestations, selon des médias locaux.

A Portland, un homme a été blessé par balle dans des circonstances non précisées. Comme la nuit précédente, la police, visée par des projectiles, a eu recours à des gaz lacrymogène.

– Epingle à nourrice pour les minorités –

Un peu partout dans les grandes villes du pays, les manifestants s’inquiètent de la présidence d’un homme qui, durant sa campagne, s’en est pris aux Mexicains, aux immigrés sans papiers, mais aussi aux musulmans, et a tenu des propos sexistes envers les femmes.

Un mouvement, lancé via les réseaux sociaux, appelle à porter des épingles à nourrice pour afficher sa solidarité avec les minorités aux Etats-Unis.

Radical et clivant en campagne, le président élu a semblé mettre de l’eau dans son vin dans un entretien au quotidien Wall Street Journal (WSJ) publié vendredi, se posant en rassembleur.

« Je veux un pays où les gens s’aiment les uns les autres« , a-t-il déclaré.

Quant à son programme, il a affirmé qu’il pourrait simplement « amender » la loi d’assurance-maladie surnommée Obamacare, dont il avait promis l’abrogation durant sa campagne. Cette législation a permis à 22 millions d’Américains d’avoir une assurance santé.

Donald Trump a aussi défini l’équipe de transition chargée de mettre sur pied, d’ici sa prise de fonction le 20 janvier, sa nouvelle administration.

Elle sera dirigée par son vice-président élu, Mike Pence, et forte de soutiens indéfectibles: l’ex-maire de New York, Rudy Giuliani, l’ex-président de la Chambre des représentants, Newt Gingrich, et un sénateur anti-immigration illégale, Jeff Sessions.

S’y ajoutent Steve Bannon, directeur général de sa campagne, et le président du parti républicain, Reince Priebus, tous deux pressentis pour devenir chef de cabinet du nouveau président.

Plus surprenant, trois enfants adultes de Donald Trump – Ivanka, Donald Jr et Eric – en feront aussi partie, ainsi que le mari d’Ivanka, Jared Kushner.

– ‘Vue différente sur la Syrie’ –

Beaucoup, sur sa liste, sont membres de l’establishment qu’il a tant décrié pendant sa campagne. Selon le New York Times, l’équipe comprend également plusieurs lobbyistes, dont le président élu à maintes fois critiqué l’influence.

Depuis vendredi, le milliardaire populiste est enfermé dans sa tour Trump à New York, où il a ses bureaux et sa résidence. Il va y rester tout le week-end, a précisé sa porte-parole, Hope Hicks.

Après avoir parlé avec la Britannique Theresa May et l’Israélien Benjamin Netanyahu, le président-élu s’est entretenu avec le président français François Hollande notamment de Syrie et de climat.

« J’ai une vue différente de beaucoup de gens sur la Syrie« , a dit Donald Trump au WSJ, suggérant qu’il fallait lutter davantage contre le groupe Etat islamique. A chercher à remplacer Bachar al-Assad (la position jusqu’ici de Barack Obama et François Hollande), « nous allons finir par combattre la Russie« , alliée de Damas, a-t-il jugé.

Vendredi, Barack Obama a une fois encore insisté sur la nécessité d’unir le pays, sorti de l’élection profondément divisé.

Comme pour faire écho à cette demande, Donald Trump n’a pas écarté la possibilité de demander conseil à l’ex-président Bill Clinton, sur la chaîne CBS.

Parmi les priorités des premières semaines figurent, outre la loi Obamacare, une baisse des impôts et la sécurisation des frontières contre la drogue et les immigrants clandestins, a indiqué Donald Trump, qui compte s’appuyer sur un Congrès majoritairement républicain.

Après l’apaisement, Trump, dans la transition, prend ses marques

Washington – Records boursiers, transition et rhétorique apaisées, le président élu américain Donald Trump va s’atteler à la constitution de son équipe en continuant de se préparer à accéder en janvier aux plus hautes responsabilités.

Officiellement, aucun rendez-vous n’était programmé vendredi pour Donald Trump qui a eu ses premiers contacts téléphoniques avec des dirigeants mondiaux. Il a invité la Britannique Theresa May à lui rendre visite « aussi vite que possible » et une rencontre avec le chef du gouvernement japonais Shinzo Abe est envisagée la semaine prochaine.

Après un discours conciliant dès son élection, le républicain a donné jeudi un signe fort de sa volonté d’endosser son costume de président lors de sa première rencontre en tête-à-tête avec le démocrate sortant Barack Obama.

« C’était un grand honneur d’être avec vous« , a déclaré sur un ton très posé, presque intimidé, le magnat de l’immobilier qui a, pendant des années, alimenté une campagne de rumeurs mettant en cause le fait que Barack Obama était Américain. Plus tard, il a même évoqué une « bonne alchimie » avec le président Obama.

Ce dernier a évoqué « une excellente conversation » avec celui dont il a répété, en campagne, qu’il représentait une menace pour la démocratie américaine. « Nous voulons faire tout ce que nous pouvons pour vous aider à réussir« , a-t-il ajouté.

Mais l’élection mardi de Donald Trump, 70 ans, a du mal à passer pour une bonne partie de l’Amérique, notamment chez les jeunes. Des milliers de personnes, dont des étudiants, ont à nouveau manifesté jeudi dans plusieurs villes à travers les Etats-Unis.

« Je n’ai pas élu la haine à la présidence« , pouvait-on lire sur des pancartes brandies à Baltimore, près de Washington. « Pas mon président!« , scandaient quelque 300 personnes.

– Manifestants inconsolables –

Sur la côte ouest, traditionnellement démocrate, plusieurs centaines d’étudiants ont aussi manifesté à San Francisco et Los Angeles ou certains brandissaient des panneaux affirmant « L’amour écrase la haine« . Des rassemblements ont aussi été signalés à New York, Chicago (nord), Denver (centre-ouest) ou Dallas (sud).

Donald Trump a dénoncé sur Twitter des « manifestants professionnels poussés par les médias« .

Le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg a rejeté jeudi « l’idée folle » que de fausses informations sur son réseau social aient pu contribuer à la victoire de de Trump.

Outre la constitution de son équipe, l’homme d’affaires qui n’a jamais été élu et était parti en solitaire à la conquête du pouvoir, doit aussi d’ici janvier s’allier les caciques du parti républicain qui contrôle le Congrès.

Son élection et le séisme politique qu’elle a provoqué ont manifestement fait disparaître les réserves que certains avaient exprimé sur le style et le discours d’un candidat régulièrement taxé de xénophobie et de sexisme.

« J’espère que tout le monde a pu voir ce Donald Trump présidentiel, dont nous savions depuis le début qu’il serait à la hauteur de la fonction« , a assuré à la chaîne CNN le président du parti républicain Reince Priebus. Selon des médias, il pourrait faire partie de la future administration Trump.

Le 45e président américain, qui prendra officiellement ses fonctions le 20 janvier, a rencontré les deux hommes qui seront chargés de transformer en lois son programme: Paul Ryan, président de la Chambre des représentants, et Mitch McConnell, chef de la majorité du Sénat.

L’élection surprise de Donald Trump, portée par la colère d’un électorat se sentant ignoré des élites et menacé par la mondialisation, a brisé les rêves de la démocrate Hillary Clinton donnée gagnante par tous les sondages, de devenir la première femme à accéder à la présidence.

Elle menace aussi le bilan de Barack Obama (climat, assurance-santé, libre-échange…) dont la cote de popularité est, cruel paradoxe pour lui, au plus haut.

Une fois la sidération passée, la Bourse a rapidement repris ses esprits, alors que les investisseurs s’angoissaient encore la semaine dernière à l’idée d’une présidence Trump: le Dow Jones a battu un record jeudi à Wall Street.

Le Canada et le Mexique se sont dit prêts à renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna). Donald Trump a plaidé durant sa campagne pour un retour à davantage de protectionnisme aux Etats-Unis, évoquant maintes fois une renégociation, voire une abrogation, de l’Aléna.

Donald Trump, le nouveau président élu des Etats-Unis

Election américaine: ces moments où la nuit a basculé en faveur de Trump

Election américaine: ces moments où la nuit a basculé en faveur de Trump

Si, mardi encore, la victoire d’Hillary Clinton à l’élection présidentielle était proclamée par de nombreux sondages, en quelques heures, son rival a déjoué tous les pronostics en remportant le scrutin.

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Nicaragua : 4e mandat présidentiel pour Ortega

Managua – Le président sortant du Nicaragua Daniel Ortega est arrivé largement en tête d’élections générales critiquées par Washington et qualifiées de « farce » par l’opposition, décrochant un quatrième mandat, avec cette fois sa femme comme vice-présidente.

Selon des résultats quasi-définitifs (99,8% des bulletins dépouillés), « El Comandante« , l’un des chefs de la guérilla ayant mené la révolution sandiniste en 1979, a remporté 72,5% des suffrages, loin devant les 15% de Maximino Rodriguez, avocat de 55 ans du Parti libéral constitutionnaliste (PLC, droite).

Des centaines de partisans du président sortant, qui fêtera ses 71 ans le 11 novembre, ont célébré dans les rues de la capitale Managua cette nouvelle victoire du Front sandiniste de libération nationale (FSLN, gauche), particulièrement populaire parmi les classes modestes qui ont bénéficié de ses programmes sociaux.

Le FSLN a aussi raflé environ les deux tiers des sièges du Parlement lors de ce scrutin qui était également législatif.

Aux Etats-Unis, le département d’Etat, qui avait manifesté son inquiétude pendant la campagne, s’est dit lundi « profondément préoccupé par le processus électoral présidentiel et législatif imparfait au Nicaragua, qui a empêché la possibilité d’une élection libre et juste« .

« La décision du gouvernement nicaraguayen de ne pas inviter d’observateurs internationaux indépendants a dégradé encore plus la légitimité de cette élection« , a estimé Washington.

L’opposition a elle dénoncé une abstention supérieure selon elle à 70%, bien plus que le chiffre officiel de 31,8%.

« Nous ne reconnaissons pas les résultats de cette farce et avec la force de la volonté manifestée par le peuple du Nicaragua, nous déclarons (ces élections) nulles« , a lancé la dirigeante de la coalition d’opposition du Front large de la démocratie (FAD), Violeta Granera.

L’opposition avait appelé au boycott du scrutin, en l’absence d’observateurs internationaux et après avoir vu ses chances anéanties par la décision en juin de la Cour suprême de justice (CSJ) d’interdire à son leader Eduardo Montealegre de représenter le Parti libéral indépendant (PLI, droite), deuxième force politique de la présidentielle de 2011.

A sa place, la CSJ avait nommé un proche du pouvoir, Pedro Reyes, qui a immédiatement dissous la coalition prévue par le PLI pour ce scrutin.

Après avoir voté à Managua, le président Ortega s’est lui félicité d’un « vote pour la paix, pour la sécurité du peuple nicaraguayen » et son épouse Rosario Murillo a jugé le scrutin « exemplaire« .

– Rosario Murillo future présidente ‘ –

L’opposition dénonce la volonté du dirigeant, dont des fils sont placés à des postes économiques clés, d’imposer un népotisme comme la famille Somoza qui a régné sans partage de 1934 jusqu’à la révolution de 1979.

D’autant que son épouse Rosario Murillo, femme excentrique et omniprésente de 65 ans, sera désormais vice-présidente. A eux deux, ils forment un tandem présidentiel comparé par leurs détracteurs à Frank et Claire Underwood, le couple impitoyable de la série « House of Cards« .

Militante sandiniste dans les années 1970 et mère de dix enfants, cette poétesse connue pour son style autoritaire est affublée du surnom de « sorcière« .

« Au cours des dix dernières années, Mme Murillo a rempli à de nombreuses occasions les fonctions de chef de l’Etat« , explique à l’AFP la chercheuse universitaire mexicaine Veronica Rueda Estrada, experte sur le Nicaragua.

Elle pourrait même « devenir la présidente en cas d’incapacité » de son mari ou se « préparer » à lui succéder à la prochaine élection.

Déjà président de 1985 à 1990, Daniel Ortega a été réélu en 2006 et en 2011, avant de faire modifier la Constitution pour autoriser la réélection illimitée du président.

Ces dernières années, il a renforcé son pouvoir politique et économique en s’alliant au patronat, bénéficiant du soutien du Venezuela, qui a lui a versé près de 4,8 milliards de dollars entre 2007 et le premier semestre 2016, selon les chiffres officiels.

Une manne qui a financé notamment des programmes sociaux ayant permis de réduire le taux officiel de pauvreté de 42,5% à 29,6% entre 2009 et 2014.

Mais désormais Caracas, en pleine crise économique, a réduit son soutien.

Et malgré la croissance dynamique (5% par an en moyenne depuis 2011), le Nicaragua pourrait voir se tarir le robinet de l’aide internationale, après ce scrutin critiqué aux Etats-Unis mais aussi en Amérique latine.

« Dans les prochaines années, le plus grand défi du Nicaragua sera sans doute de faire reconnaître au plan international son régime politique« , estime Mme Rueda.

Dans un internet de plus en plus mobile, Facebook est plus que jamais roi

Facebook a publié des résultats trimestriels record, portés par la publicité mobile, qui représente 84% de ses revenus. Le réseau social capte une part de plus en plus grande des ressources dégagées par la progression de l’internet mobile.

Trois records d’un coup. Et ils vont tous dans le même sens. Le premier: Facebook a publié un chiffre d’affaires publicitaire trimestriel dont la part générée par le mobile s’élève à 84%. Le record avait déjà été atteint au trimestre précédent, mais il est égalé. Le deuxième: pour la première fois, les consultations de sites web sur mobile ont dépassé le trafic sur ordinateur fixe (et encore, les applis ne sont pas comptabilisées) selon Statcounter. Enfin, le mobile atteint désormais 47% du marché publicitaire numérique aux Etats-Unis.

Tout cela donc pour le plus grand profit d’un acteur en particulier: le fameux réseau social à fond bleu. Car à mesure que le web devient mobile, Facebook se positionne comme un acteur publicitaire chaque jour un peu plus monopolistique.

Evolution du nombre de pages vues sur l'internet fixe et mobile.

Evolution du nombre de pages vues sur l’internet fixe et mobile.

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Un milliard d’utilisateurs ne se servent plus que du mobile

La publicité sur mobile est le premier moteur de la formidable croissance du roi des réseaux sociaux. Au troisième trimestre, Facebook a enregistré un bénéfice net en hausse de 166% à 2,4 milliards de dollars, et un chiffre d’affaires en progression de 56% à 7 milliards. Le mobile a tiré la croissance des recettes publicitaires, en hausse de 59% à 6,8 milliards de dollars. Facebook a réussi à gagner plus d’argent sur smartphones et tablettes au 3e trimestre 2016 que sur l’ensemble des plateformes un an auparavant et sur la même période.

Le réseau social de Mark Zuckerberg décroche même un autre record plus que symbolique: pour la première fois, plus d’un milliard d’utilisateurs actifs, sur les 1,79 milliard d’adeptes de la marque, se connectent uniquement sur un appareil mobile.

Le mobile, c’est la moitié des dépenses publicitaires sur le web

Par conséquent, Facebook, comme Google, dispose d’un avantage unique pour se tailler la part du lion dans le marché publicitaire mobile. Un marché en plein boom: au premier semestre 2016, il a progressé de 89% aux Etats-Unis selon l’IAB (Interactive Advertising Bureau), dans un marché publicitaire en ligne en croissance de 19%. Les dépenses des annonceurs sur mobile ont représenté presque la moitié (47%) des investissements publicitaires sur la période, contre 30% un an plus tôt.

Le marché est porté par la vidéo, dont les revenus sur smartphones et tablettes ont explosé (+178%) par rapport à 2015, à 1,6 milliard de dollars sur les 6 premiers mois de l’année. Comme par hasard, Mark Zuckerberg a martelé durant la présentation de ses résultats sa vision « video first« . Après la stratégie « mobile first« , l’accent sera donc mis sur l’image dans toutes les applications. « Nous croyons que, bientôt, la caméra sera la première façon de s’exprimer », a-t-il déclaré.

Part du temps passé (en heures et en %) à regarder des vidéos, par plateforme, par semaine.

Part du temps passé (en heures et en %) à regarder des vidéos, par plateforme, par semaine.

Ericsson Consumerlab

Et maintenant, cap sur la vidéo (mobile, bien sûr)

D’ores et déjà, le réseau social mène des tests en Irlande, pour placer en haut du flux d’actualité un bouton de partage de vidéos, associé à une douzaine de filtres et d’effets. Des tests sont également menés dans Messenger. Dans Instagram, la fonctionnalité « Stories », qui fait apparaître des photos et des vidéos éphémères en diaporama, a déjà séduit 100 millions d’utilisateurs actifs quotidiens. Bientôt, la société pourrait même sortir une appli à part, dédiée entièrement au flux vidéo, a annoncé Zuckerberg.

Facebook teste un flux dédié à la vidéo depuis fin 2015.

Facebook teste un flux dédié à la vidéo depuis fin 2015.

Facebook

Facebook a, selon les calculs d’un syndicat d’éditeurs, représenté à lui seul 43% de la croissance du marché publicitaire en ligne au premier semestre. Google, 60%. Dans son ensemble, le reste du marché a reculé de 3 à 5%. Autrement dit, sans Google et Facebook, les dépenses auraient baissé. En dehors de ces deux géants, les autres acteurs en sont réduits à se partager des miettes.

Act Up se pourvoit en cassation face à la Manif pour tous

La présidente de l’association a été condamnée en appel pour injure à l’encontre de la Manif pour tous. En cause, des affiches portant le logo du mouvement opposé au mariage homosexuel barrées de l’inscription « homophobes ». Elle se pourvoit en cassation.

800 euros. C’est l’amende à laquelle la présidente d’Act Up, Laure Pora, a été condamnée mercredi en appel pour injure à l’encontre de la Manif pour tous, pour des affiches portant le logo de l’association opposée au mariage homosexuel barrée de l’inscription « homophobes ». Elle a annoncé ce vendredi son pourvoi en cassation, déposé jeudi.

En première instance, la plainte de la Manif pour tous avait été jugée irrecevable pour un problème de procédure. La cour d’appel de Paris a eu une appréciation différente et a condamné la présidente d’Act Up, outre l’amende, à verser à la Manif pour tous 800 euros de dommages et intérêts et 1500 euros pour les frais de justice.

Infraction pénale

Lors d’une action le 4 août 2013, des militants d’Act Up avaient notamment placardé des affichettes portant le logo de la Manif pour tous barrée de la mention « homophobes » sur la façade de la fondation Jérôme-Lejeune (qui soutient la recherche sur la trisomie et la lutte contre l’avortement), dont la présidente de l’association anti-mariage gay Ludovine de la Rochère était salariée.

« Qualifier la Manif pour tous d’homophobe est une infraction pénale », a estimé l’avocat de l’association, Me Henri de Beauregard. L’avocate de la présidente d’Act Up, Me Karine Géronimi, a quant à elle estimé cette décision « particulièrement injuste », « pour moi, il n’y avait pas d’injure ».