Les crédits à la consommation atteignent un record, la croissance en profite

Les banques proposent des taux de crédit à la consommation très bas. Le montant des encours ne cesse d’augmenter, pour le grand bénéfice du marché automobile.

Sur l’affiche, le couple est tout sourire, presque provocateur, une belle voiture neuve derrière lui. Dans une campagne de publicité, la Poste propose un prêt à la consommation au taux fixe de 3,49%, et promet de s’aligner sur de meilleures offres.

Grâce à la politique monétaire de la BCE qui mis son taux directeur à zéro et prête de l’argent aux banques, s’endetter coûte de moins en moins cher. Des taux aussi bas, c’est du jamais-vu.

Un encours record de crédits à la consommation

La BCE est-elle en train de gagner son pari pour relancer l’inflation et la croissance, comme l’a soutenu jeudi son président Mario Draghi? Peut-être, si l’on regarde la progression de l’encours des crédits à la consommation en France.

Entre mars 2014 et décembre 2014, il était passé de 145,4 milliards d’euros à 146,5 milliards. Au cours de l’année 2015, il a grimpé jusqu’à 151,8 milliards. Le plus haut enregistré jusqu’à présent était de 150 milliards en 2011.

Encours de crédit à la consommation, 1995 - 2015.

Encours de crédit à la consommation, 1995 – 2015.

Webstat/Banque de France

L’année 2016 commence fort, selon les derniers chiffres disponibles de la Banque de France. En mars, l’encours atteignait 153 milliards d’euros, un bond de 5,2% sur douze mois. Une progression plus forte que celle des prêts immobiliers, eux aussi en plein boom.

« Il y a une forte reprise, c’est plutôt bon signe », analyse pour L’Express Bertrand Couillault, spécialiste des statistiques à la Banque de France.

… qui profite au secteur automobile

« Le crédit à la consommation profite surtout aux ventes automobiles », relève également Bertrand Couillault. L’Insee, qui a relevé une « forte » progression de 1% de la consommation des ménages au premier trimestre 2016, explique qu’il s’agit surtout de dépenses en biens, « notamment en équipement du logement, en automobile et en habillement ».

Selon les derniers chiffres du Centre des constructeurs français d’automobile (CCFA), le marché a progressé de 10,5% dans les cinq premiers mois de l’année.

Une contribution majeure de la consommation au PIB

Résultat: la consommation couplée à l’investissement a porté la hausse de 0,6% du PIB au premier trimestre de l’année. La consommation des ménages – 55% du PIB – y a contribué à elle seule à hauteur de 0,6 point, l’investissement à hauteur de 0,3 point, le commerce extérieur et les variations de stocks contribuant de façon négative, explique le site de l’Insee.

L’accroissement des encours de crédit enregistré en 2016 ne représente que quelques milliards sur les 281,82 milliards d’euros qu’ont dépensé les Français au premier trimestre. Pour autant, son évolution reste tout de même le symptôme d’un retour de la confiance.