Wall Street finit en légère baisse après le statu quo de la Fed

New York – Wall Street a légèrement baissé mercredi, indifférente au maintien largement anticipé par la Réserve fédérale (Fed) de sa politique accommodante et prête à se retourner vers les risques de Brexit: le Dow Jones a perdu 0,20% et le Nasdaq 0,18%.

Selon des résultats définitifs, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 34,65 points à 17.640,17 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 8,62 points à 4.834,93 points. L’indice élargi S&P 500 a reculé de 3,82 points, soit 0,18%, à 2.071,50 points.

« On n’a pas assisté à une grosse réaction après le communiqué de la Fed« , pourtant l’événement économique majeur de la journée, a reconnu Michael James, de Wedbush Securities.

La Fed s’est abstenue de relever ses taux, ce qui est a priori une bonne nouvelle pour les investisseurs, mais cette décision était déjà largement anticipée et les indices ont même plongé dans le rouge lors des dernières minutes d’échanges, d’autant que la banque centrale a par ailleurs légèrement abaissé ses prévisions de croissance.

« Cela n’avait rien d’étonnant que les taux ne soient pas relevés« , a estimé M. James, rappelant notamment que les derniers chiffres mensuels sur l’emploi américain s’étaient révélés très décevants.

« Vu le communiqué d’aujourd’hui et ses nouvelles prévisions, la Fed s’est laissé toutes les possibilités, y compris une hausse des taux en juillet« , a prévenu dans une note Harm Bandholz, d’Unicredit. « On peut donc en rester à l’idée qu’il y aura deux hausses de taux d’ici la fin 2016 – même s’il faut reconnaître qu’une minorité non négligeable des membres du comité monétaire se prononcent désormais plutôt pour un seul relèvement« .

L’attentisme de la Fed laisse en tout cas tout loisir aux investisseurs de se concentrer à nouveau sur l’approche du référendum britannique du 23 juin sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. Janet Yellen, présidente de la Fed, a elle-même reconnu dans sa conférence de presse que le risque de Brexit avait contribué au maintien du statu quo monétaire américain.

– Twister monte –

« Désormais, la question est de savoir si la Fed relèvera ses taux en juillet, une fois que l’on saura la semaine prochaine quelle est l’issue concernant le Brexit« , en premier lieu si ce risque est écarté, a commenté M. James, estimant que la banque centrale ménageait pour l’heure « la chèvre et le chou« .

En plus des incertitudes concernant le Brexit, dont les conséquences se font surtout sentir sur les marchés européens, les inquiétudes sur l’économie mondiales sont aussi attisées par de récents chiffres médiocres sur le commerce et les investissements en Chine, plutôt plombants pour les places asiatiques.

L’immobilisme de la Fed « ne semble pas justifié par les fondamentaux de l’économie (américaine) actuellement… Donc ça veut dire qu’ils ont une autre idée derrière la tête et qu’ils voient des risques mondiaux« , a conclu Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

Parmi les valeurs, la chaîne de restaurants Bob Evans Farms, qui gère l’ensemble de sa chaîne alimentaire, a perdu 9,05% à 40,69 dollars après avoir fait état d’une chute de son bénéfice net au dernier trimestre et publié des prévisions jugées décevantes.

Le réseau social Twitter, qui profite depuis le début de la semaine de spéculations sur un rachat à la suite de l’acquisition de LinkedIn (-0,18% à 191,29 dollars) par Microsoft (+0,28% à 49,69 dollars), a gagné 3,91% à 15,96 dollars après un article du site Recode, selon lequel le groupe a investi dans le service de musique en ligne Soundcloud.

Le laboratoire biopharmaceutique Celgene a reculé de 1,04% à 99,98 dollars sans profiter de l’annonce d’un rachat d’actions de trois milliards de dollars.

Le marché obligataire avançait. Vers 20H30 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 1,576% contre 1,621% mardi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,410%, contre 2,431% précédemment.

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