Augmentation mammaire: ce qu’il faut savoir avant de se lancer

De la première visite chez le chirurgien au choix des prothèses en passant par les suites post-opératoires, le Docteur Gérald Franchi, chirurgien esthétique, fait le point sur l’opération.

Comment se déroule la première visite chez le chirurgien?

« Lors du premier rendez-vous, après avoir interrogé la patiente sur ses antécédents médicaux (hypertension, diabète, cancers dans la famille…), le chirurgien cherche à savoir ce qui lui déplait au niveau de sa poitrine ainsi que ce qu’elle souhaite obtenir comme résultat. Le chirurgien examine ensuite la patiente: silhouette générale et seins (prise de mesures précises, palpation des seins, examen de la peau des seins…). Des photographies de la poitrine sont ensuite réalisées », explique le Docteur Gérald Franchi, chirurgien esthétique.

Combien ça coûte?

Si chaque cas est différent, le coût global en France oscille habituellement entre 5000 et 10.000 euros. A noter que seule la pose de d’implants mammaires répondant à un problème médical (chirurgie réparatrice, malformation…) est susceptible d’être prise en charge à 100% par la Sécurité Sociale et la mutuelle. A noter: l’âge minimum pour une telle opération est de 18 ans -dans de rares cas avant, avec autorisation parentale. Il n’y en revanche pas de limite d’âge si la personne est en bonne santé.

Dans quel(s) cas le chirurgien peut-il refuser l’opération?

« Lorsque la patiente demande un volume excessif, qui ne correspond pas à sa silhouette. Egalement lorsqu’elle refuse de se conformer aux consignes pré opératoires (bilan pré opératoire avec mammographie, prise de sang…) ou post opératoires. De même, si le chirurgien suspecte que la patiente est réticente à l’idée d’avoir un corps étranger dans l’organisme (l’alternative de l’augmentation des seins par injection de graisse est alors envisageable) ou s’il ne la sent tout simplement pas prête psychologiquement à subir une telle intervention, ce dernier peut refuser l’opération. Idem lorsque la patiente est mineure. »

Comment choisir ses prothèses?

« On associe 3 méthodes pour choisir l’implant ‘sur mesure’:

les testeurs: lors de la première ou deuxième consultation avant intervention, le chirurgien propose à la patiente de glisser dans son soutien gorge des prothèses externes (« testeurs » ou « sizers ») de plus ou moins gros volume afin que la patiente puisse évaluer concrètement ce qu’elle souhaite.

le logiciel 3D avant-après (Crisalix®): il permet au chirurgien (et à la patiente) de réaliser des simulations de volume à partir des photographies de poitrine de la patiente ; cette dernière voit son apparence avant et après l’intervention, avec différents volumes et formes de prothèses.

les magazines, en complément: pour mieux cerner le souhait de la patiente, lors de la première rencontre le chirurgien peut lui demander sélectionner pour le rendez-vous suivant -deux rendez-vous sont nécessaires avant une intervention de ce type- quelques photographies de poitrines qu’elle aimerait avoir.

Quid de la douleur après l’opération?

« Les patients décrivent des sensations de courbatures au niveau des seins et bras pendant les jours qui suivent l’intervention. Ces sensations sont moins marquées lorsque l’implant est positionné en avant du muscle pectoral. Concernant les suites post-opératoires, il faut compter quatre à 6 semaines sans soulever de poids important et sans faire de sport du haut du corps. Les fils sont à retirer environ une semaine après l’intervention.

Si tout se passe comme prévu, l’intervention aura permis une amélioration du volume et de la forme de la poitrine. Les cicatrices sont habituellement discrètes. »

A quelles complications peut-on avoir affaire avec ce type d’opération?

« L’infection est exceptionnelle après cette intervention. Un hématome (poche de sang autour d’une des prothèses) peut néanmoins survenir et est traité par l’évacuation de la poche de sang. Une imperfection de résultat est possible également et peut nécessiter une retouche. De même, le durcissement d’un ou des deux seins est une complication rare mais gênante, qui peut survenir dans les semaines qui suivent ou plusieurs années après l’intervention et nécessiter une réintervention [ndlr. Dans tous les cas, une renouvellement des prothèses est à prévoir tous les 7 à 10 ans]. Enfin, les enveloppes des implants peuvent également se rompre (choc violent, usure) ; ils doivent alors être changés. »

>>> EN IMAGES. L’augmentation mammaire chez les stars

Elodie Bousquet

Reuters

Irak: colère et deuil après un carnage à Bagdad

Bagdad – Les Irakiens fulminaient lundi contre leur gouvernement après son échec à empêcher un attentat suicide du groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui a fait plus de 200 morts à Bagdad, le pire qu’ait connu leur pays depuis des années.

Face à la colère des Irakiens et dans une tentative de soigner leur image, les autorités ont annoncé l’exécution de cinq condamnés à mort et l’arrestation de 40 jihadistes.

Le bilan de l’attentat pourrait encore s’aggraver, les secouristes continuant de rechercher des corps au milieu des décombres des échoppes et des bâtiments détruits par l’explosion dimanche d’un véhicule piégé dans une rue bondée du quartier commerçant de Karrada.

Commise par le groupe extrémiste sunnite, l’attaque visait à faire un maximum de morts dans le quartier majoritairement chiite, où les badauds, au moment de l’explosion, se pressaient pour faire leurs courses avant la fête marquant la fin du mois sacré du ramadan.

Depuis la chute du régime de Saddam Hussein, renversé en 2003 après l’invasion américaine, l’Irak est en proie à l’instabilité politique et sécuritaire avec des crises gouvernementales à répétition et des attentats qui continuent d’endeuiller le pays.

Après s’être rendu sur les lieux du drame dimanche, le Premier ministre Haider Al-Abadi a proclamé un deuil national de trois jours et annoncé une modification des mesures de sécurité.

Vingt-quatre heures après l’attentat qui a fait 213 morts et plus de 200 blessés, les habitants de la capitale irakienne continuaient d’exprimer leur colère.

« Je jure par Dieu, ce gouvernement est un échec« , lâche une femme se présentant comme Oum Alaa qui a perdu son appartement dans la déflagration.

« Les tactiques (de l’EI) évoluent. Pourquoi le gouvernement garde-t-il la même stratégie’ s’interroge un homme en faisant référence aux « stupides checkpoints » des forces de sécurité ou aux détecteurs de bombes qui se sont révélés inefficaces.

Inam al-Zoubaidi est elle venue à Karrada pour présenter ses condoléances aux « familles des martyrs, tombés en raison de ce gouvernement raté« .

– Compréhensif –

Une vidéo postée sur les réseaux sociaux a montré des hommes en colère lancer des pierres dimanche sur un convoi présenté comme celui de M. Abadi à Karrada, alors qu’un autre homme a été entendu en train de l’insulter dans une autre vidéo.

M. Abadi, dont le gouvernement est déjà accusé de corruption, s’est voulu compréhensif. « Je comprends l’émotion et les actions qui se produisent dans des moments de colère et de tristesse« , a-t-il dit dans un communiqué.

Au lendemain de l’attaque, le ministère de la Justice a annoncé l’exécution de cinq prisonniers, sans préciser les crimes pour lesquels ils ont été condamnés à mort. Mais il a souligné vouloir montrer qu’il « continuait de punir sévèrement tous ceux qui ont les mains entachées de sang irakien« .

Les autorités irakiennes ont également annoncé l’arrestation de « 40 terroristes » soupçonnés d’avoir préparer des attentats durant le ramadan.

Dans le quartier endeuillé de Karrada, des banderoles noires portant le nom des victimes -dont plusieurs membres de certaines familles- sont accrochées aux façades recouvertes de suie pour indiquer le lieu et la date de leurs funérailles.

Des hommes continuent de déblayer des monticules de cendres à la pelle ou à la main, à la recherche des disparus.

– Ordre pas reçu –

Après avoir promis de « punir » les responsables de l’attaque, M. Abadi a annoncé le retrait des détecteurs d’explosifs dont l’efficacité avait été mise en doute et ordonné d’accélérer le déploiement d’un dispositif pour contrôler plus efficacement les véhicules aux entrées de Bagdad, où se pressent chaque jour des milliers de poids-lourds et de voitures particulières.

Mais des soldats et des policiers postés à certains check-points de Bagdad portaient toujours les détecteurs inefficaces, en affirmant qu’ils n’avaient pas encore reçu l’ordre de ne plus les utiliser.

Dans sa revendication, l’EI a indiqué que le kamikaze irakien avait visé un rassemblement de chiites, communauté musulmane majoritaire en Irak et considérée comme hérétique par le groupe ultraradical sunnite.

Cette attaque démontre que l’EI reste capable de commettre des actions très meurtrières au coeur même de Bagdad malgré les revers militaires qu’il subit sur le terrain.

Le groupe jihadiste a perdu plusieurs bastions, dont Fallouja, ce dernier ayant été reconquis par les forces irakiennes le 26 juin avec le soutien de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis.

L’attentat de Bagdad a été dénoncé par de nombreux responsables étrangers, dont l’envoyé de l’ONU pour l’Irak, Jan Kubich, qui l’a qualifié d' »acte lâche et odieux aux proportions inégalées« .

Brexit: Theresa May et Michael Gove temporisent, Hollande s’agace

Londres – Les deux favoris à la succession du Premier ministre britannique David Cameron, Theresa May et Michael Gove, ont annoncé qu’ils ne déclencheraient pas la procédure du Brexit avant fin 2016, voire en 2017, suscitant l’agacement du président français François Hollande.

Mais les conséquences économiques du vote des Britanniques pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne sont déjà palpables: le ministre des Finances George Osborne a annoncé qu’il faudrait sans doute abandonner l’objectif d’excédent budgétaire d’ici 2020.

Et Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré au quotidien français Le Monde que les nombreuses incertitudes entourant les suites de la victoire du Brexit allaient « inévitablement » pénaliser la reprise économique en zone euro.

Décidé à garder la main s’il devenait chef du gouvernement, le ministre de la Justice Michael Gove a affirmé vendredi qu’il n’enclencherait sans doute pas la procédure de sortie de l’Union européenne cette année.

« Nous contrôlerons l’agenda, nous ne le ferons que lorsque nous serons prêts« , a ajouté M. Gove, qui a fait campagne pour sortir de l’UE. « Nous avons besoin de discussions préliminaires« , a-t-il encore dit.

Jeudi, la ministre de l’Intérieur Theresa May avait déclaré que si elle était désignée, elle n’enclencherait pas l’article 50 du Traité de Lisbonne sur le divorce avec Bruxelles avant la fin de l’année.

– Revirement possible ‘ –

Les dirigeants européens appellent à l’activation la plus rapide possible de l’article 50 pour mettre fin à l’incertitude ambiante.

M. Hollande n’a pas caché son agacement. La décision du Brexit « a été prise » et « elle ne peut pas être reportée ou elle ne peut pas être annulée« , a-t-il déclaré.

La commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström a répété jeudi qu’il n’y aurait pas de négociations avant une sortie officielle. « D’abord vous sortez, ensuite vous négociez« , a-t-elle tranché sur la BBC.

A Londres, nombre d’adversaires du Brexit ne se résignent pas. Des milliers de Britanniques doivent défiler samedi de Park Lane au Parlement pour manifester leur opposition à la sortie de leur pays de l’UE.

Interrogé par l’AFP sur la possibilité de revenir sur la décision prise par une majorité de Britanniques, Simon Usherwood, du cercle de réflexion universitaire Changing Europe, a déclaré: « Tout est possible après la semaine qui vient de se passer mais, en étant réaliste, non« .

Theresa May, 59 ans, ralliée à David Cameron pour défendre un maintien dans l’UE, s’est présentée jeudi comme une candidate capable de ressouder le parti.

« Brexit signifie Brexit« , a-t-elle déclaré. « La campagne a été menée, le vote a eu lieu, le taux de participation a été élevé et le peuple a rendu son verdict« , a-t-elle ajouté pour dire aux « Brexiters » qu’elle comptait respecter leur choix.

Michael Gove, 48 ans, dont la candidature surprise a été perçue comme un coup de poignard dans le dos du chef de file des pro-Brexit Boris Johnson qui a jeté l’éponge, a promis d’apporter le changement pour lequel les Britanniques avaient voté.

Il a ajouté que s’il est élu, il « mettrait fin à la libre circulation » entre l’UE et la Grande-Bretagne afin de réduire l’immigration.

Mais le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a signifié vendredi que la libre circulation des travailleurs était « une liberté fondamentale de l’UE » qui « ne changerait pas« .

– ‘Theresa est la mieux placée’ –

Selon le quotidien conservateur Daily Telegraph, Mme May fait la course en tête pour l’heure, soutenue par plus de 60 députés conservateurs parmi lesquels neuf ministres.

« Theresa est la mieux placée pour mener notre sortie de l’UE« , a déclaré le ministre de la Défense Michael Fallon, saluant « son bilan, son tempérament et son engagement à unir le parti et le pays« .

Michael Gove risque, lui, de pâtir de sa double trahison – d’abord de son ami David Cameron, puis de Boris Johnson – qui lui vaut nombre d’inimitiés au sein des députés conservateurs, dont 60% ont voté pour un maintien dans l’UE.

Le ministre du Travail Stephen Crabb, l’ancien secrétaire d’État à la Défense Liam Fox et la secrétaire d’Etat à l’Energie Andrea Leadsom ont également déposé leurs candidatures pour succéder à David Cameron.

Les députés conservateurs doivent désormais se mettre d’accord pendant l’été pour désigner deux finalistes et les 150.000 membres du parti choisiront l’élu, qui sera intronisé le 9 septembre.

Les Bourses européennes ont fini en hausse vendredi, continuant comme ces derniers jours de regagner le terrain perdu juste après le choc du vote sur le Brexit.

Wall Street a aussi terminé en petite hausse une séance calme, encouragée par la progression des Bourses européennes et un bon indicateur.