La Chine et l’e-réputation

Dans le cadre d’un meeting à  Pékin la semaine dernière, un intervenant a évoqué la question du social media. Il est toujours délicat pour une marque de gérer son image, surtout quand un internaute fait preuve d’agressivité à son égard. Mais il suffit pourtant d’obéir à quelques règles simples pour éviter la plupart des problèmes et réagir efficacement en cas de bad buzz. Pour commencer, quelle qu’en soit la forme, les réactions doivent rester visibles, et cela inclut bien évidemment les critiques. La censure des commentaires négatifs est une pratique de plus en plus rare, mais certaines marques commettent encore cette erreur élémentaire. Censurer un internaute est contre-productif, car cela ne fait que le rendre plus amer et dangereux. D’autant plus dangereux que la communauté a tendance à se rallier à lui, tant elle abhorre toute forme de censure ! Et dans ces cas-là, l’effet boule de neige peut vite se révéler compliqué à maîtriser. L’unique réponse rationnelle à la critique demeure donc la discussion. La logique est d’une certaine manière comparable à celle dans le monde réel : un accord à l’amiable est préférable à un long procès ! D’autre part, il existe différentes manières d’établir le dialogue. Causer d’individu à individu en fait partie, et peut s’avérer extrêmement utile dans certains cas. En effet, privilégier les échanges privés avec un internaute mécontent permet de le couper de son public qui, par solidarité, serait là pour l’épauler. On peut ainsi dialoguer plus sereinement, mais aussi ne pas ébranler les autres publics avec ce conflit individuel. Reste enfin la façon de s’exprimer pour une marque : la réaction d’une marque face à un détracteur doit être non seulement amicale mais elle doit s’employer à trouver une solution concrète, à trouver une solution satisfaisante au conflit, tant pour la marque que pour le plaignant. C’est bien d’une relation commerciale qu’il s’agit en définitive et il faut bien négocier et s’exprimer pour parvenir à ses fins. D’autant plus que les réseaux sociaux sont des lieux d’échange, et une présence constructive fait partie de l’image de la marque. Evidemment, ces comportements paraissent évidents à première vue, mais on discerne néanmoins chaque jour des exemples de marques n’ayant pas su réagir comme il se doit à un commentaire négatif sur les réseaux. Car comme l’a révélé ce meeting à  Pékin : le social media est devenu une évidence, mais bien peu de marques font l’effort de mettre en place les outils nécessaires pour y faire face efficacement. Je vous laisse le lien vers le site spécialiste de ce séminaire entreprise en Chine.

Superbe Dauzac

Pour se réveiller, il faut d’abord s’être endormi. Dans le vin, trop de domaines clament un renouveau dans leur production mais, curieusement, nient farouchement qu’un état végétatif l’ait précédé. Le Château Dauzac, à Margaux, n’a pas cette coquetterie. Tout juste Laurent Fortin, directeur général depuis 2013, a-t-il la délicatesse d’évoquer « une belle endormie » en parlant de son domaine, de façon à ne pas choquer les clients de longue date. Nous n’avons pas ces manières. Dauzac était un château au minimum oublié, et à la production, disons, discutable. Ce n’est plus le cas. Car il a eu la chance, contrairement à Mon amie la rose chantée par Françoise Hardy, de se réveiller jeune. Il colle désormais à ce qu’on attend d’un grand vin au XXIe siècle. Sans être tape-à-l’œil, la propriété bordelaise est tout simplement élégante. On gare sa voiture devant la bâtisse du XIXe siècle, propre comme un sou neuf, au pied d’un bronze de 350 kilos du sculpteur Etienne. Deux femmes y sont représentées, elles trinquent entourées d’oiseaux. Il faut contourner le bâtiment pour découvrir l’immense parc, quelques tables de pique-nique devant une placide chartreuse médocaine du XVIIIe. L’herbe est rasée de près par trois robots-tondeuses qui sillonnent le pré. C’est un détail révélateur de l’état d’esprit qui souffle désormais sur la propriété : « Nous avons jugé que nos jardiniers avaient mieux à faire, sourit Laurent Fortin. Il fallait les impliquer dans des projets plus ambitieux et excitants. » Potager, arboretum, parcours fléché, herbier géant se sont mis en place en une poignée d’années. Ajoutez à cela des moutons pour entretenir les pâturages, des chevaux qui fournissent du fumier comme engrais naturel, une douzaine de ruches. Dauzac en tire un miel millésimé, vendu à la boutique du domaine. « Tout le monde fait du marketing. L’époque où les grands crus vendaient leur vin la porte fermée est révolue. » Le décor, si important pour répondre aux souhaits des amateurs d’œnotourisme, est certes réussi. D’ailleurs, l’an dernier, Dauzac a accueilli six mille visiteurs. Mais il ne fait pas tout. L’image est complétée par une couleur forte, un jaune bouton d’or qui signe désormais les étiquettes des bouteilles, la décoration intérieure, le site Internet. Bref, cette couleur rare dans le vignoble est devenue l’emblème de la marque – son impact n’est pas sans rappeler l’orange du champagne Veuve Clicquot. « On a complètement revu le packaging, reconnaît le directeur général de 49 ans. Nous avons également mené une stratégie marketing aussi agressive qu’innovante : communication digitale, concours sur les réseaux sociaux, rencontre avec des prescripteurs partout dans le monde : nous avons voulu ne rien négliger. » On s’étonne qu’il parle si librement de marketing, mot vulgaire au royaume des grands crus. « Je vis en 2017. Voilà. C’est ma réponse. » Il se radoucit : « Tout le monde fait du marketing. L’époque où les grands crus vendaient leur vin la porte fermée est révolue. » Sur Instagram, Dauzac est le deuxième château bordelais en nombre d’abonnés, un peu plus de dix mille, juste derrière Yquem. Il avait besoin de créer sa marque. Après avoir vécu seize ans aux Etats-Unis, Laurent Fortin avait à cœur de relever ce défi. A son arrivée, le château AOC margaux ne vendait ses bouteilles qu’à un seul négociant de la place de Bordeaux. Quatre ans plus tard, il en compte trente-sept. Le cru, lui, est passé de 20 euros en sortie de négoce sur le millésime 2013 à 31 euros pour le millésime 2016. On le retrouve chez les cavistes à une quarantaine d’euros. Même à ce prix-là, le produit reste à un excellent rapport qualité-prix. Car Dauzac n’aurait pas connu ce réveil en fanfare sans un vin à la hauteur. « Ce cru a vraiment dynamisé l’appellation margaux et nous en vendons beaucoup, confirme ¬Romain Rasser, responsable de la restauration au Sofitel Le Miramar de Biarritz. Il a la finesse propre à un margaux, mais aussi ce fruit en fin de bouche qui possède une super longueur. Alors que le 2013 est un millésime souvent loupé sur Bordeaux, ce vin s’en sort remarquablement bien. » Le château, il est vrai, partait sur de bonnes ¬bases : la vigne y prospère depuis le XIIe siècle, le nom de Dauzac est mentionné dès 1545 et intègre le classement des crus de bordeaux de 1855. Plus surprenant, c’est ici qu’a été testée la bouillie bordelaise, dans les années 1880. Ce célèbre fongicide à base de cuivre et de chaux permit d’enrayer le mildiou qui ravageait les vignes et il est aujourd’hui utilisé dans la plupart des cultures maraîchères. Mais le XXe siècle, sans être honteux, n’a pas fait briller le château.

Total signe un accord gazier en Iran malgré les pressions américaines

Téhéran – Le groupe français Total, à la tête d’un consortium international avec le chinois CNPCI, a signé lundi un accord gazier de 4,8 milliards de dollars avec Téhéran, malgré les pressions de Washington qui envisage de nouvelles sanctions contre l’Iran.

En vertu de ce contrat d’une durée de 20 ans, le consortium investira deux milliards de dollars (1,76 milliard d’euros) dès la première étape du développement de la phase 11 du vaste champ gazier offshore Pars-Sud.

Total devient ainsi la première grande compagnie occidentale du secteur des hydrocarbures à revenir en Iran depuis la levée partielle des sanctions internationales en janvier 2016, en vertu de l’accord nucléaire signé en 2015 avec les grandes puissances, dont la France et les États-Unis.

« Aujourd’hui est un jour historique pour Total, le jour où nous revenons en Iran« , a déclaré le PDG du groupe Patrick Pouyanné lors de la signature de l’accord à Téhéran.

« J’espère que cet accord entre une grande société européenne, française, et l’Iran va donner des idées à d’autres sociétés de venir en Iran parce que le développement économique c’est la façon aussi d’apporter la paix« , a déclaré à l’AFP M. Pouyanné.

« Nous sommes là pour construire des ponts et pas pour faire des murs, nous nous développons en Iran au Qatar, aux Émirats, partout où nous pouvons le faire« , a-t-il ajouté.

« Nous n’oublierons jamais que Total a été le précurseur« , a pour sa part lancé le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namadar Zanganeh.

Selon lui, l’industrie des hydrocarbures iranienne a besoin de 200 milliards de dollars (176 milliards d’euros) d’investissement sur les cinq prochaines années.

L’Iran dispose des deuxièmes réserves mondiales de gaz, après la Russie, et des quatrièmes réserves mondiales de pétrole, mais les compagnies étrangères restent globalement réticentes à investir dans ce pays en raison de sanctions américaines toujours en vigueur.

Total a même nommé une personne chargée de surveiller et s’assurer que les mesures américaines à l’encontre de l’Iran sont respectées. En évitant en particulier que l’argent soit acheminé aux Gardiens de la révolution, armée d’élite du régime, qui contrôlent de larges secteurs de l’économie, mais dont le rôle est dénoncé par les États-Unis.

– Europe contre États-Unis –

En vertu de l’accord conclu avec Total, le groupe français détiendra 50,1% des parts du consortium qui exploitera le champ gazier, suivi du groupe China National Petroleum Corporation (CNPCI) avec 30% et de l’Iranien Petropars (19,9%).

Le PDG de Total a rappelé que son groupe « avait une longue histoire en Iran« , évoquant le développement des phases 2 et 3 de Pars-Sud dans les années 1990.

Le gaz produit « alimentera le marché domestique iranien à compter de 2021« , a précisé à l’AFP un porte-parole de Total.

L’objectif est d’atteindre une production de 400.000 barils équivalent pétrole par jour. Les responsables iraniens misent sur un revenu de 54 milliards de dollars aux prix actuels durant les 20 ans que durera ce contrat.

La signature de l’accord avec Total intervient quelques jours après une tournée du ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, en Europe.

M. Zarif avait été reçu vendredi par le chef de l’État français Emmanuel Macron après avoir rencontré le président allemand Frank-Walter Steinmeier et le Premier ministre italien Paolo Gentiloni.

Téhéran cherche à renforcer les relations avec l’Union européenne, face à une administration américaine hostile.

« Malgré l’hostilité déraisonnable des États-Unis, l’UE reste engagée à l’égard de l’accord nucléaire et de l’entente constructive » avec l’Iran, avait écrit M. Zarif dans un tweet.

– Difficultés pour investir –

L’administration Trump dénonce régulièrement l’accord nucléaire de 2015, et la Maison Blanche a annoncé pour les prochaines semaines un réexamen de la politique américaine en ce qui concerne cet accord.

Mi-juin, le Sénat américain a voté en faveur d’un projet de loi en faveur de nouvelles sanctions contre l’Iran, accusé de « soutien à des actes terroristes internationaux« . Il doit encore être examiné par la Chambre des représentants.

Les grandes banques internationales hésitent à travailler avec Téhéran par crainte de mesures punitives de Washington. La probabilité d’un renforcement des sanctions a aussi refroidi les ardeurs de sociétés comme le groupe d’hydrocarbures britannique BP alors que d’autres entreprises comme Shell (Pays-Bas/Royaume-Uni) ou Gazprom (Russie) ont pour l’instant conclu seulement des accords préliminaires.

« Les compagnies qui opèrent en Iran vont continuer à affronter une série de problèmes structurels, notamment la corruption, la bureaucratie, une instabilité potentielle » et la réticence de certains notamment dans la classe politique « à permettre une implication étrangère dans l’économie« , souligne la société consultante BMI Research dans une note publiée lundi.

Depuis la levée des sanctions, Total est la troisième grande entreprise française à revenir en Iran, après les groupes automobiles PSA et Renault.

Sahel: vers une force antijihadiste dans quelques mois, Macron réclame des résultats

Bamako – Les dirigeants des pays du G5 Sahel, en présence du président français Emmanuel Macron, ont acté dimanche à Bamako la constitution d’une force antijihadiste conjointe et débloqué des fonds pour commencer son déploiement en septembre-octobre.

Réunis au sommet, les présidents Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Idriss Déby Itno (Tchad), Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), et Mahamadou Issoufou (Niger) se sont engagés à une contribution de 10 millions d’euros chacun, qui s’ajouteront aux 50 millions promis par l’Union européenne.

De quoi amorcer le financement d’une force qui devrait coûter 423 millions d’euros, a indiqué le président malien lors d’une conférence de presse avec son homologue français au terme du sommet.

« Il y a urgence, parce que ceux qui sont en face n’attendent pas« , a expliqué M. Keïta, en référence aux jihadistes.

« Pas besoin de réunir tous les financements pour commencer« , a renchéri M. Macron, qui a annoncé une aide matérielle et logistique française équivalente à 8 millions d’euros d’ici à la fin de l’année, avec notamment 70 véhicules tactiques et du matériel de transmission et de protection.

Le président français a souhaité une mise en place du commandement fin août, ajoutant : « L’important c’est que cette force conjointe soit pleinement opérationnelle à l’automne, avec les premiers financements débloqués (…) et qu’elle ait ses premiers résultats« .

Face à la dégradation de la situation dans le centre du Mali, limitrophe du Burkina Faso et du Niger, gagnés à leur tour par les violences jihadistes, le G5 avait réactivé, lors d’un sommet en février, à Bamako, le projet de cette force.

Déployée dans un premier temps aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, avec un effectif initial de 5.000 hommes, basée à Sévaré (centre du Mali), elle s’ajoutera à l’opération française Barkhane qui traque les jihadistes dans le Sahel et à la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).

Pour compléter les fonds nécessaires, une conférence des donateurs est prévue prochainement, avec selon Paris un apport programmé de l’Allemagne, qui participe déjà en force à la Minusma et à la mission européenne de formation de l’armée malienne.

– ‘Première trace de vie’ –

Mais le président français a enjoint le G5 Sahel de démontrer l’efficacité de cette force pour convaincre les donateurs, alors que le Conseil de sécurité de l’ONU a salué par une résolution le 21 juin ce déploiement, sans lui délivrer ni mandat ni fonds.

« Ce sera à vous et à vos armées de convaincre que le G5 peut être efficace, dans le respect des conventions humanitaires, pour convaincre nos partenaires« , a-t-il prévenu.

Il a aussi pressé les dirigeants du G5 de mener « des réformes institutionnelles et des efforts de gouvernance, appelés par vos populations« .

A M. Keïta, il a redemandé la « pleine mise en oeuvre de l’accord de paix » de mai-juin 2015, censé isoler les jihadistes, notamment par une décentralisation en faveur des régions du Nord.

Dans un nouveau geste de défi aux dirigeants du G5, la principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, a diffusé samedi une vidéo montrant six étrangers enlevés au Mali et au Burkina Faso entre 2011 et 2017, dont une Française.

« Ces gens ne sont rien, ce sont des terroristes, des voyous et des assassins« , a réagi M. Macron, tout en se réjouissant d’avoir « pour la première fois depuis des mois une trace de vie pour Sophie Pétronin« , l’otage française, enlevée en décembre.

Concernant les préoccupations financières exprimées la semaine dernière par le président tchadien, dont le pays participe déjà aux opérations de la Minusma et de la force multinationale contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram, il a été rasséréné par les discussions du sommet, seon MM. Keïta et Macron.

Le président français a aussi annoncé une augmentation des aides au développement pour le Sahel, via l’Agence française de développement, à raison de 200 millions d’euros sur 5 ans.

Toujours sur le volet développement, M. Macron a ajouté avoir « bon espoir que le 13 juillet« , le Conseil des ministres franco-allemand à Paris serait l’occasion d’annoncer une aide allemande au Sahel.

Sous le label d' »alliance pour le Sahel« , il espère mobiliser d’autres donateurs, notamment des institutions internationales.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés par une intervention militaire internationale lancée en 2013 à l’initiative de la France.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques, malgré l’accord de paix.

France: les LGV vers Bordeaux et Rennes inaugurées en grande pompe

Bordeaux – Les nouvelles lignes TGV, qui relient Paris à Bordeaux en 2H04 et à Rennes en 1H25, ont été inaugurées samedi, à la veille de leurs débuts commerciaux, mais des menaces pèsent sur le projet de prolongement au sud vers Toulouse et Dax.

C’est la première fois que deux LGV sont inaugurées en même temps et ces liaisons étaient très attendues par les capitales bretonne et girondine. Les gares se sont refait une beauté pour accueillir les 4 millions de voyageurs supplémentaires que la SNCF espère attirer sur ces lignes d’ici 2019.

Le train inaugural pour Bordeaux, le premier à partir en début de matinée, est arrivé à destination avec à son bord le président de la SNCF, Guillaume Pepy, les ministres de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, et des Transports, Élisabeth Borne.

Il a été suivi d’un second train, arrivé en début de soirée à Rennes, où avait notamment pris place le président Emmanuel Macron après un bain de foule et des selfies avant le départ à la gare Paris-Montparnasse.

Ce voyage vers la Bretagne a nécessité une grosse organisation avec trois TGV: un premier pour ouvrir la voie afin de déjouer d’éventuels obstacles, le deuxième avec le président et un troisième pour fermer la voie.

Durant le trajet, M. Macron a tenu à rassurer les agents SNCF présents, en leur affirmant qu’il ne fallait « pas avoir peur de l’ouverture à la concurrence » du rail en France, prévue par Bruxelles à partir de 2019, et que la « richesse » de l’entreprise publique était son « réseau national« .

Lors de la première cérémonie d’inauguration, qui se tenait sur les bords de la Garonne à Bordeaux, les élus locaux se sont inquiétés pour le prolongement vers le sud de la LGV, qui mettrait Toulouse à 3 heures de Paris, contre 4h20 à partir du 2 juillet.

Emmanuel Macron s’est néanmoins montré réservé, lors d’un discours à Rennes, sur la mise en chantier de nouvelles LGV dans les prochaines années.

« Le combat que je souhaite engager pour les années à venir, ce sont les transports du quotidien« , a-t-il affirmé, ajoutant qu’il n’entendait pas « relancer de grands projets nouveaux mais financer le renouvellement des infrastructures« , sans toutefois explicitement évoquer le projet de prolongement.

Le tribunal administratif de Bordeaux avait annulé jeudi une partie de la déclaration d’utilité publique, mettant en péril l’ensemble du projet. Élisabeth Borne a annoncé que l’Etat ferait appel, tout en réaffirmant elle aussi la priorité aux trains du quotidien.

« Il faudra hiérarchiser les priorités, il faudra aussi réfléchir à des modes de financement« , a-t-elle indiqué à la presse en marge de l’inauguration.

– 2.700 km de LGV –

Les TGV vont en Bretagne et en Aquitaine depuis près de 20 ans, mais la LGV pour Rennes s’arrêtait un peu avant Le Mans (Sarthe), celle pour Bordeaux prenait fin à Tours-Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire) et les trains circulaient ensuite sur voie classique.

Grâce à un décroché à hauteur de Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), des trains directs circuleront désormais entre Rennes, Laval, Angers et Nantes.

La ligne entre Le Mans et Rennes, construite en partenariat avec Eiffage, a coûté 2,8 milliards d’euros, plus 600 millions pour les aménagements complémentaires (travaux en gare, signalisation, etc…).

Le budget de Tours-Bordeaux s’élève à 7,8 milliards d’euros, plus 1,2 milliard pour les aménagements, avec un montage inédit: un partenariat public-privé (PPP) avec une filiale du groupe Vinci pour la construction, mais aussi pendant 50 ans pour l’exploitation, une première.

Concrètement, les opérateurs, pour y faire circuler leurs trains, paieront les péages non pas au gestionnaire d’infrastructure SNCF Réseau mais à Lisea, consortium mené par Vinci. La SNCF a déjà annoncé qu’il lui en coûtera 90 millions d’euros pour cette demi-année.

Par ailleurs, pour cette ligne, le gestionnaire d’infrastructure SNCF Réseau court toujours après 350 millions d’euros. Parmi les 33 collectivités locales qui participent au financement, à hauteur de 1,3 milliard d’euros, certaines ont suspendu leurs versements.

Une autre LGV doit être inaugurée cette année, le contournement Nîmes-Montpellier, à l’automne. La France comptera alors 2.700 kilomètres de LGV.