Dans un clip dévoilé jeudi, le rappeur Jazzy Bazz regrette l’ambiance du Parc des Princes, vidé de ses ultras depuis plusieurs années. C’était mieux avant? Abel, notre contributeur, est un fervent supporter du PSG. Il raconte.
Le dernier clip du rappeur Jazzy Bazz, Ultra parisien a été mis en ligne jeudi sur YouTube. Sur fond de couleur rouge et bleu, un message clair dans la bouche de ce supporter du PSG: le Parc des Princes, c’était mieux avant.
Dans les premières secondes de la vidéo, on voit des images de la construction de l’enceinte du club de la capitale, ce stade qui a vu tant de grands joueurs, de grands matchs par la suite. La mélodie très nostalgique, assemblée aux images des tifos [grandes banderoles, NDLR] de « l’ancien » Parc, me noue la gorge. En voyant ces images, remontent les souvenirs des premiers matchs auxquels j’ai assisté gamin.
« Ce parc nous manque à tous »
Mon premier match? PSG-Le Havre, offert par mon grand-frère le 15 janvier 2003. Lorsque je monte les marches, la température monte, le bruit est sourd, enfin, je vois la pelouse, les tribunes… J’ai 8 ans. Cette date restera à vie dans ma mémoire. Le but de la tête d’Aloisio, est anecdotique. Ce qui me marque, c’est le stade, son public, cette ferveur incroyable pour un club aux résultats si médiocres. Beaucoup de matchs ont suivi. Plus grand, j’ai commencé à aller seul au Parc. Comment ne pas se souvenir de cette ambiance incroyable le jour où le PSG a vaincu Saint-Etienne 3-0, ou la victoire contre le grand Lyon avec ce but de Giuly?
Ce parc nous manque à tous. C’était un endroit où tu pouvais crier ton amour debout sans qu’un fan de Zlatan ne te demande de t’asseoir. Mon amour pour ce club ne s’arrête heureusement pas aux tribunes. Il m’arrive de vibrer quand Pastore slalome et trompe Cech, ou quand Lucas humilie toute l’équipe marseillaise. Mais, souvent, je regarde la qualité de notre équipe, les résultats incroyables, et je me dis qu’avec les anciennes tribunes, ça aurait été incroyable! »
Les lois imposées par le club ne permettent plus de montrer sa ferveur
On a vu Raï pleurer, Ronaldinho nous remercier, Pauleta porté par la foule. On a l’impression que le stade est devenu passif, sans âme. Avant, les associations de supporters lançaient plus d’une dizaine de chants pendant un match. Jamais il n’y avait une minute de silence! Aujourd’hui, ce public « consommateur » regarde les parties en mangeant du pop-corn, et ne vit pas vraiment l’événement. En l’absence de cette ambiance, les joueurs ne semblent plus attachés au club, ne se rendent pas compte de l’importance et de la joie qu’ils amènent à des milliers de personnes. Est-ce de la faute des personnes présentes dans les tribunes? Non, car pour la plupart, ce sont les mêmes qu’avant. Seulement, les lois très strictes imposées par les patrons du club ne permettent plus de montrer sa ferveur.
Le public mérite-t-il vraiment de récupérer ce stade ? L’ambiance incroyable d’antan s’est malheureusement souvent accompagnée de violences. Le manque de courage (ou d’envie) des autorités de l’époque a fait qu’une poignée de personnes racistes venaient envenimer chaque match par leur haine, plutôt que par amour pour le foot. Je n’oublie pas les superbes souvenirs, mais je n’oublie pas non plus que mon frère craignait de m’emmener au Parc parce qu’il avait peur pour ma sécurité.
« Je n’oublie pas les cris de singes »
Je n’oublie pas les scènes de guerre avant le match PSG-OM de 2010. Impossible d’effacer de ma mémoire les cris de singe de certains aliénés. Comment peut-on plaider en faveur du retour des ultras alors qu’ils sont incapables de se gérer lorsqu’une fête est organisée au Trocadéro pour célébrer le titre de champion? En 2013, je suis allé fêté la victoire, je me suis retrouvé à courir dans les rues de Paris en évitant les ultras et les CRS.
Le Parc, c’était mieux avant? Et même si le Parc est dans le coma, je ne désespère pas qu’il revive un jour pour soutenir la plus grande équipe que le PSG n’ait jamais eu! Pour cela, il ne faut pas regarder en arrière mais essayer de regarder vers l’avenir. Le Parc, c’est comme le rap, c’était pas mieux avant, mais ce sera sûrement mieux demain.