Présidentielle 2017: comment s’inscrire sur les listes électorales?

Après le 31 décembre 2016, il ne sera plus possible de s’inscrire sur les listes électorales pour voter à la présidentielle et aux législatives de 2017. Voici les démarches à suivre.

Partir à la pêche ou aller voter, il ne reste que quelques jours pour choisir. Ceux qui n’ont pas de carte d’électeur mais veulent participer à la présidentielle de 2017 ou aux législatives qui suivront devront s’inscrire sur les listes électorales avant le 31 décembre 2016. Une urgence qui concerne également ceux qui ont déménagé et souhaitent voter en 2017 dans leur nouvelle commune. Les citoyens qui viennent d’avoir 18 ans ne sont pas concernés, car ils sont inscrits automatiquement.

Selon les chiffres de l’Insee, au premier mars 2016, il y avait 44 834 000 inscrits sur les listes électorales en France, soit 1% de plus qu’en 2012, dernière année présidentielle. Le chiffre exact à la fin décembre ne sera connu qu’en mars 2017, selon le ministère de l’Intérieur. LEXPRESS.fr fait le point sur les démarches à suivre pour les trois modes d’inscription.

1. S’inscrire en mairie

Villes concernées: toutes

Pièces justificatives demandées: formulaire d’inscription, pièce d’identité (1), justificatif de domicile (2).

Temps estimé: très variable, selon la taille de votre commune. Un conseil: allez-y tôt le matin et aménagez votre journée pour avoir le temps de faire la queue et éviter ainsi les aller-retour.

La marche à suivre: il faut se rendre dans votre mairie avec les pièces justificatives.

2. S’inscrire par Internet

Villes concernées: plusieurs milliers de municipalités volontaires. Si vous comptez vous inscrire par Internet, vérifiez rapidement si votre commune en fait partie.

Pièces justificatives demandées: pièce d’identité (1), justificatif de domicile (2).

Notre conseil: si votre ville propose l’inscription en ligne, n’hésitez pas. La démarche est relativement simple – la principale difficulté étant de scanner les deux pièces à fournir – et rapide.

Temps estimé: 10 à 20 minutes. Pour ceux qui peuvent le faire, c’est la solution la plus simple.

La marche à suivre: Commencez par scanner les deux pièces justificatives demandées. Sauvegardez-les au format PDF. Puis si vous n’avez pas de compte sur www.service-public.fr, il faudra commencer par en créer un. Ensuite, rendez-vous sur la page destinée à la demande d’inscription sur les listes électorales. Il faudra vous connecter à votre compte, puis renseigner les informations nécessaires (nom, prénom, adresse, date et lieu de naissance…). Puis, choisissez l’envoi électronique. Enfin, ajoutez les pièces justificatives demandées.

3. S’inscrire par courrier

Villes concernées: toutes. A l’approche de l’échéance – 31 décembre 2016 – cette solution comporte le risque que l’inscription ne soit pas validée s’il y a un problème avec votre courrier.

Pièces justificatives demandées: photocopie du formulaire d’inscription, pièce d’identité (1), justificatif de domicile (2).

Temps estimé: moins de 60 minutes

La marche à suivre: vous pouvez imprimer et remplir le formulaire d’inscription à la main ou le compléter sur Internet. Pour cela, suivez la même procédure que pour une inscription sur Internet mais choisissez envoi par courrier.

Quelles pièces fournir?

(1) Pièce d’identité

Au choix: une carte d’identité en cours de validité ou dont la validité a expiré en 2016 (image ou photocopie recto-verso); ou un passeport en cours de validité ou dont la validité a expiré dans l’année précédant le dépôt de la demande d’inscription (image ou photocopie de la double page ou figure la photo du titulaire). Il existe d’autres possibilités pour ceux qui viennent d’acquérir la nationalité française mais n’ont pas encore de carte d’identité.

(2) Justificatif de domicile

Au choix: une pièce qui atteste de votre domiciliation dans la commune: facture d’électricité ou de gaz ou de téléphone fixe oude téléphonie mobile. La facture doit être établie à votre nom et prénom et dater de moins de trois mois. Si vous n’en avez pas, il existe d’autres possibilités.

Record du tour du monde à la voile: Coville remporte son pari fou

Brest – Moins de 50 jours pour faire le tour de la planète! Thomas Coville, le skipper de Sodebo Ultim’, a réussi son pari fou en pulvérisant dimanche le record du tour du monde à la voile en solitaire avec huit jours d’avance sur le temps de référence.

« Vous êtes extrêmement connecté pendant 49 jours avec votre bateau, avec la nature et d’un seul coup, le rêve de dix ans de travail arrive. C’est un mélange d’une émotion extrêmement puissante et dense, qui vous monte du fond des tripes« , a déclaré Coville pour France Info quelques heures après son exploit.

Le jour de Noël, le marin breton de 48 ans a signé un temps de 49 jours, 3 heures, 7 minutes et 38 secondes. Il a franchi la ligne d’arrivée virtuelle, au large d’Ouessant (Finistère) à 17h57 après avoir parcouru 52.597 km (28.400 miles) à la vitesse moyenne de 24,09 noeuds (45 km/h).

Coville améliore de 8 jours, 10 heures, 26 minutes et 28 secondes le temps de référence (57 jours et 13 heures) signé en 2008 par Francis Joyon sur le multicoque Idec.

Il n’est attendu à Brest que lundi matin, après une dernière nuit « de décompression » à bord de son maxi-trimaran, où l’a rejoint son équipe.

« L’émotion la plus forte que vous pouvez partager avec votre public, c’est le départ et l’arrivée. Je pense qu’on sera à quai demain matin vers 9 heures à Brest« , a-t-il expliqué.

« Thomas signe un superbe chrono, au terme d’un tour parfaitement négocié. Bravo pour sa performance et pour sa persévérance« , a réagi dans un communiqué Francis Joyon, qui tente actuellement de battre le record du tour du monde à la voile en équipage et sans escale.

Outre ce record du tour du monde en solitaire et sans escale, Coville a signé le 5e meilleur temps de l’histoire pour une circumnavigation d’ouest en est, derrière 4 temps établis par des bateaux en équipage. Le meilleur temps encore jamais égalé est celui de l’équipage emmené par Loïck Peyron en 2012 (45 j 13 h 42 min 53 sec).

– Deux ans de préparation –

La 5e tentative a été la bonne pour Coville, après 2 tours du monde sans record (2008/2009 en 59 j 20 h 47 mn 43 sec et en 2011 en 61 j 05 min 05 sec) et 2 abandons (en 2007/2008 et en 2014).

« J’ai tenté, j’ai échoué, je suis tombé, je me suis relevé, je me suis reconstruit. C’est toute cette histoire humaine pour arriver à concrétiser tous ces efforts qui est valorisante et que je retiendrai. 49 jours, effectivement c’est un très bon temps mais c’est plus le chemin pour y arriver qui m’émeut et qui est intéressant dans ce grand voyage« , a commenté Coville.

Il est le troisième marin a établir un record du tour du monde à la voile, en solitaire, en multicoque et sans escale. Le pionnier a été Francis Joyon (Idec) en 2004 (72 j 22 h 54 m 22 sec). La Britannique Ellen MacArthur (B&Q/Castorama) a abaissé le temps en 2005 (71 j 14 h 18 m 33 sec), avant que Joyon reprenne son record en 2008, finalement effacé par Coville.

« Un exploit plein de courage« , a twitté le président de la République François Hollande.

Le secret de la réussite époustouflante de Coville ‘ Un bateau puissant (31 m de long pour 21 m de large), équipé de foils –appendices latéraux qui permettent de surélever le bateau et de lui faire gagner de la vitesse– et pour la première fois d’un safran (la partie immergée du gouvernail) avec des plans porteurs, qui stabilisent le bateau.

Mais la clé est aussi dans l’expérience de Coville, capable de manoeuvrer une telle machine, particulièrement éprouvante physiquement.

Il s’est préparé pendant deux ans, en travaillant son aspect mental, lui qui peinait à se faire confiance.

– Au tour de Gabart –

Père de 2 enfants, cet ingénieur diplômé est un amoureux de la nature, de la musique et de la littérature.

Tout petit, il s’est découvert une passion pour la mer. Adolescent, il regardait arriver depuis la fenêtre du lycée les voiliers qui se rendaient à Saint-Malo pour prendre le départ de la Route du Rhum.

Après deux victoires sur le Tour de France à la voile, il est de l’aventure du Trophée Jules-Verne aux côtés d’Olivier de Kersauson en 1997.

Il gagne la Route du Rhum en monocoque en 1998, puis, associé à Yves Parlier, la Route de l’Or New York-San Francisco, et ensuite la Jacques-Vabre.

Même si Coville a placé la barre très haut, des candidats à sa succession se sont déjà fait connaître. François Gabart, vainqueur du Vendée Globe 2012/2013, s’attaquera au record du tour du monde avec son multicoque Macif (30 m) en 2017.

Colonisation: Israël riposte après le vote de l’ONU

Jérusalem – Israël a convoqué dimanche des représentants de pays ayant soutenu le vote à l’ONU d’une résolution contre les colonies, vivement critiquée par l’Etat hébreu qui s’en est pris au président américain Barack Obama.

Pour la première fois depuis 1979, les Etats-Unis n’ont pas mis vendredi leur véto à une résolution du Conseil de sécurité concernant la colonisation israélienne alors qu’ils soutenaient jusque-là Israël sur ce dossier extrêmement sensible.

Leur abstention, conjuguée au vote favorable des 14 autres membres, a permis l’adoption de ce texte.

Le porte-parole des Affaires étrangères israéliennes Emmanuel Nahshon a déclaré que les représentants de ces 14 membres du Conseil de sécurité étaient attendus dimanche au ministère à Jérusalem. Le représentant américain n’a lui pas été convoqué.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vivement réagi à l’adoption de cette résolution la qualifiant de « biaisée et honteuse« .

M. Netanyahu, qui entretient des relations notoirement exécrables avec le président Obama, s’en est pris à son gouvernement, qu’il a accusé d’avoir fait « un coup anti-israélien honteux aux Nations unies« .

La résolution exhorte Israël à « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est« , affirmant par ailleurs que les colonies israéliennes « n’ont pas de valeur juridique » et sont « dangereuses pour la viabilité d’une solution à deux Etats« .

Même si elle ne prévoit pas de sanctions contre Israël, les responsables israéliens craignent que la résolution ne facilite les poursuites à la Cour pénale internationale et n’encourage des sanctions contre les produits des colonies.

Nabil Abu Roudeina, un porte-parole du président palestinien, Mahmoud Abbas, a qualifié cette résolution de « grand camouflet » pour Israël, estimant qu’il s’agissait « d’une condamnation internationale unanime de la colonisation« .

Dans ce contexte, la radio militaire a rapporté dimanche que le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman avait ordonné l’arrêt de toute coopération avec les Palestiniens sur des affaires civiles, tout en maintenant la coopération sécuritaire. Aucun commentaire sur cette annonce n’a pu être obtenu de source officielle.

L’enquête se poursuit au Mexique après l’explosion meurtrière de feux d’artifice

Tultepec (Mexique) – Les autorités mexicaines devaient poursuivre jeudi leur enquête pour tenter d’expliquer la spectaculaire explosion survenue mardi sur le plus grand marché de feux d’artifice du pays, à Tultepec, près de Mexico, qui a fait 33 morts dont beaucoup restaient encore à identifier.

Plusieurs centaines de militaires et policiers interdisaient toujours l’accès au lieu de la tragédie mercredi en fin de journée, malgré les protestations de certaines familles cherchant des nouvelles de proches disparus.

« Ils étaient venus acheter des feux d’artifice pour leur commerce. C’est la première fois qu’ils venaient ici« , racontait en larmes Concepcion Hernandez, sans nouvelles de sa mère de 65 ans et de son frère de 29 ans, qu’elle a appelés de nombreuses fois sur leur portable, sans succès. « Nous ne savons rien! » déplorait-elle.

Une autre famille était à la recherche de deux enfants disparus, dont la mère et la grand-mère ont été tuées dans l’explosion.

Le secrétaire du gouvernement de l’Etat de Mexico, José Manzur, a annoncé mercredi soir que le bilan était passé à 33 morts, après un nouveau décès dans la journée, et 59 blessés dont 40 restent hospitalisés. Le pronostic vital est toujours engagé pour cinq d’entre elles.

Seuls 14 corps ont pour l’heure pu être identifiés, a indiqué M. Manzur, précisant que ce travail d’identification grâce aux prélèvements ADN pourrait prendre des jours, voire des semaines.

Huit mineurs font partie des victimes et trois enfants ont été grièvement brûlés dont l’un a été transféré en fin de journée vers les Etats-Unis pour être soigné dans un hôpital spécialisé.

Des enquêteurs et médecins légistes ont arpenté durant toute la journée les décombres calcinés de ce vaste marché de quatre hectares, où seules émergeaient des structures métalliques ou de briques des étals.

Le pape François a exprimé ses condoléances aux victimes dans une lettre adressée à l’Eglise catholique mexicaine.

Le président mexicain Enrique Peña Nieto a quant à lui observé une minute de silence à l’occasion d’une visite prévue de longue date à l’hôpital San Pablo del Monte à Tlaxcala (centre).

– Une ‘bombe’ –

L’origine de l’explosion reste pour l’heure inconnue: des témoins assurent que c’est le départ d’une fusée sur l’un des étals qui a provoqué la réaction en chaîne mortelle.

« Nous n’avons pas pu vérifier cette piste, la personne travaillant sur l’étal en question étant malheureusement décédée« , ont indiqué les autorités judiciaires.

D’autres riverains ont indiqué à l’AFP qu’une « bombe« , produit pyrotechnique de la taille d’une balle de tennis qui illumine le ciel de cercles de couleurs, serait à l’origine de l’accident.

La déflagration s’est produite vers 14h50 (20h50 GMT) sur ce marché spécialisé dans les produits pyrotechniques qui accueille de nombreux visiteurs à l’approche des fêtes de fin d’année.

« Rendez-nous visite! Nous sommes ouverts tous les jours. Toutes les mesures de sécurité sont garanties« , pouvait-on lire au lendemain du drame sur un panneau en plastique visible à l’entrée du marché dévasté.

L’explosion a été « affreuse« . « J’ai cru qu’on allait tous mourir« , raconte dans son atelier de fabrication de feux d’artifice Luis Hernandez, 26 ans, dont 12 années passées à travailler aux abords de ce marché.

« Les gens couraient, les enfants criaient, il y avait beaucoup de gens brûlés qui déambulaient sans savoir quoi faire et on ne savait pas quoi faire non plus car nous avions peur que les explosions reprennent« , ajoute-t-il.

– ‘Inévitable’ –

« Ce sont des choses qu’on ne peut éviter. Les feux d’artifice présentent un risque, c’est inévitable. Si une fusée commence à exploser, elle entraîne les autres. Les mesures de sécurité ne servent à rien« , souligne aux abords du site, fataliste, Roberto Cortez, un maçon de 48 ans.

« J’ai pensé que ma maison s’était effondrée« , raconte pour sa part Artemio Aguilar, qui vit pourtant à un kilomètre de distance du lieu de l’explosion. Il ramasse des restes de feux d’artifice qui ont atterri dans sa rue et provoqué l’incendie partiel d’une maison voisine.

Les images diffusées sur les réseaux sociaux après la déflagration montrent une impressionnante série d’explosions multicolores, accompagnée d’un important dégagement de fumée.

En septembre 2005, ce même marché avait déjà été totalement détruit par un incendie provoqué par l’explosion de feux d’artifice à l’occasion de la fête nationale d’indépendance. L’année suivante, un autre incendie avait détruit plus de 200 stands, sans faire de victimes.

En avril 2016, l’explosion en Inde d’un entrepôt de feux d’artifice avait déclenché un énorme incendie et fait 111 morts.

La Bourse de Paris ouvre en petit recul

Paris – La Bourse de Paris cédait un peu de terrain mercredi matin (-0,21%) au début d’une journée s’annonçant peu animée, le marché marquant une pause dans sa tendance haussière des dernières semaines, en raison des fêtes de fin d’année.

A 09H08 (08H08 GMT), l’indice CAC 40 reculait de 10,64 points à 4.839,25 points. La veille, il avait terminé en hausse de 0,56%.

Comme lors des séances précédentes, en l’absence d’autre actualité économique majeure, les investisseurs auront à coeur de surveiller les développements dans le secteur bancaire italien, alors que la banque italienne en difficulté Monte dei Paschi di Siena (BMPS) a lancé une augmentation de capital dans l’espoir de récolter 5 milliards d’euros avant le 31 décembre.

« Les dernières informations disponibles concernant le sauvetage de la banque italienne Monte dei Paschi semblent indiquer que l’institution peine à convaincre les acteurs privés de souscrire à l’augmentation de capital et à la conversion de dettes en actions« , notent les analystes de Crédit Mutuel-CIC.

« Par prudence et réalisme, l’Etat italien a avancé pour organiser la mise en place d’un fonds de sauvetage. L’anticipation qu’une solution plus crédible est en train de se mettre en place rassure et contribue à porter les marchés actions européens, et italien en particulier« , poursuivent-ils.

Du côté des indicateurs, l’agenda sera relativement peu fourni.

En France, les prix à la production industrielle ont continué à progresser en novembre, malgré un recul des prix des produits pétroliers.

Les Etats-Unis publieront de leur côté les stocks hebdomadaires de pétrole et les reventes de logement en novembre.

Sur le plan des valeurs, Vivendi prenait 0,46% à 18,46 euros. Le groupe, qui avait acquis la semaine dernière 20% de Mediaset, a annoncé détenir désormais 25,75% du capital et 26,77% des droits de vote du groupe de télévision italien.

Michelin cédait 0,19% à 106,05 euros, après avoir annoncé l’acquisition du site espagnol de réservation en ligne de restaurants Restaurantes.com, pour un montant non dévoilé.

EDF gagnait 0,24% à 9,75 euros après avoir annoncé le redémarrage du premier des sept réacteurs nucléaires qu’il prévoyait de relancer avant la fin de l’année à la suite de contrôles de sûreté pour s’assurer de la solidité de l’acier d’un équipement clé.

Bureau Veritas lâchait 0,27% à 18,14 euros, après l’annonce du rachat de la société brésilienne Kuhlmann Monitoramento Agricola (KMA), spécialisée dans les services de surveillance et d’audit pour le secteur agroalimentaire.

Société de la Tour Eiffel était stable (+0,02% à 52,71 euros), après avoir annoncé la finalisation auprès d’Icade, filiale immobilière de la Caisse des dépôts, de l’acquisition d’un ensemble d’immeubles de bureaux et de locaux d’activité à Nanterre, pour un montant de 145 millions d’euros.

Cac 40 (Euronext)

VTC: blocages levés près des aéroports parisiens, Uber refuse de discuter

Les chauffeurs VTC continuaient leur action ce vendredi, à proximité des aéroports de la région parisienne. Ils ont levé leurs barrages en milieu de matinée et seront reçus au secrétariat d’Etat aux Transports.

Les chauffeurs VTC remettent ça ce vendredi. Des dizaines de chauffeurs ont organisé à l’aube des barrages aux accès des aéroports parisiens de Roissy-Charles de Gaulle et d’Orly, qu’ils ont levés en milieu de matinée pour regagner la capitale, a-t-on appris de sources aéroportuaires

Une délégation de chauffeurs VTC, qui ont déjà manifesté leur colère jeudi à Paris contre les plateformes de réservation de voitures, Uber en tête, synonyme pour eux d' »esclavage moderne », doit être reçue au secrétariat d’Etat aux Transports à 11h30, selon ces sources. Faute d’avoir été entendus, les organisateurs avaient annoncé la reconduction du mouvement.

Uber ne veut pas discuter avec les manifestants

L’entreprise Uber a réagi en dénonçant des « actes de violence, menaces et blocages » commis lors du mouvement social en cours de chauffeurs et dit refuser de discuter dans ces conditions avec les syndicats organisateurs, en indiquant que ce mouvement « n’était pas représentatif ».

« Face à des telles violences et menaces, les conditions d’une discussion ne sont en aucun cas réunies », affirme la filiale française de l’entreprise américaine dans un communiqué, au moment où une délégation de chauffeurs devait être reçue au secrétariat d’Etat aux Transports.

L’accès à Roissy saturé

Vendredi, jour de veille de vacances scolaires, l’accès à Roissy depuis l’autoroute « était totalement saturé » jusqu’à 10h00, en raison de la mise en place d’un « gros barrage » en amont de la plateforme, impliquant 70 véhicules venus de la Porte Maillot, à Paris, selon une source aéroportuaire.

En milieu de matinée, ils sont repartis en cortège en direction de la capitale. La préfecture de police avait précisé avoir « procédé à l’enlèvement de véhicules pour libérer les voies de circulation ».

Vers 07h30, un chauffeur VTC a été renversé par un de ses collègues manifestants, selon une source aéroportuaire, qui n’a pas précisé les circonstances de l’accident. Son pronostic vital n’est pas engagé. Les policiers ont signalé des « fumigènes, jets d’oeufs et de farine » par des manifestants, pour « certains cagoulés ».

Des clients obligés de descendre des voitures

Le préfet délégué aux aéroports Philippe Riffault a mis en cause « le comportement de certains chauffeurs de VTC obligeant des clients de VTC ou taxis à descendre du véhicule, parfois brutalement, provoquant la peur des passagers ». Ces comportements sont « inadmissibles et discréditent leurs auteurs », a-t-il déploré.

A Orly, une cinquantaine de chauffeurs ont organisé des barrages filtrants entre 05h30 et 10h00. Ils « laissaient passer tous les véhicules sauf les VTC non grévistes », a indiqué une source aéroportuaire, mentionnant là aussi « quelques heurts, des jets d’oeufs et de farine ».

Wall Street se reprend et termine en légère hausse

New York – Wall Street a terminé en légère hausse jeudi, ne parvenant pas à effacer totalement ses pertes de la veille, consécutives à la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), malgré des indicateurs positifs: le Dow Jones a gagné 0,30% et le Nasdaq 0,37%.

Selon les résultats définitifs, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a avancé de 59,71 points à 19.852,24 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 20,18 points à 5.456,85 points. L’indice élargi S&P 500 a monté de 8,75 points, ou 0,39%, à 2.262,03 points.

« On est de retour à un stade où tout le monde s’attend à un environnement favorable à la croissance, favorable aux entreprises avec moins de réglementations et les investisseurs sont encore en train de se positionner pour cela« , a expliqué Art Hogan, de Wunderlich Securities.

L’annonce mercredi par la Fed d’une hausse attendue des taux et surtout d’un resserrement monétaire légèrement plus rapide en 2017 avait temporairement fait sortir la Bourse de New York de sa trajectoire positive entamée à la suite de l’élection de Donald Trump, dans l’espoir de la mise en place de son programme de relance.

Le Comité monétaire de la Fed (FOMC) table en effet désormais sur trois hausses des taux l’an prochain alors qu’il n’en prévoyait jusque-là que deux, ce qui a également déclenché un nouveau bon du dollar.

« C’est un marché qui défie un dollar très fort« , s’est étonné jeudi Peter Cardillo, chef économiste de First Standard Financial qui notait par ailleurs que les indicateurs du jour étaient « très solides« .

L’activité manufacturière dans les régions-clefs de New York et de Philadelphie a bondi au mois de décembre, selon les indices des antennes locales de la Fed.

« La lente reprise de l’industrie continue« , a commenté Ian Shepherdson, de Pantheon, dans une note.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage se sont repliées davantage qu’attendu, des chiffres qui, dans l’ensemble, montrent « une amélioration continue du marché de l’emploi« , a estimé Rob Martin, de Barclays, dans une note.

L’inflation mensuelle n’a guère réservé de surprise, ralentissant comme prévu sa progression mensuelle en novembre, mais grimpant à son plus haut niveau en glissement annuel depuis deux ans, selon l’indice CPI.

– Mondelez monte –

Parmi les valeurs du Dow Jones, les banques Goldman Sachs et JPMorgan Chase ont monté respectivement de 1,28% à 243,00 dollars et de 1,50% à 86,00 dollars au lendemain de la décision de la banque centrale américaine.

Les autres grandes banques comme Citigroup (+1,31% à 60,23 dollars), Morgan Stanley (+0,35% à 43,01 dollars) et Bank of America (+2,16% à 23,16 dollars) ont également progressé.

Le géant des médias de la famille Murdoch, 21st Century Fox, a annoncé qu’il allait débourser 14,8 milliards de dollars pour acheter l’intégralité du groupe de télévision britannique Sky et a reculé de 0,11% à 27,99 dollars.

Le groupe américain agroalimentaire Mondelez, propriétaire entre autres des biscuits Lu et des chocolats Côte d’Or, prenait 4,39% à 44,71 dollars après un article du magazine économique suisse Bilanz faisant état d’un éventuel rachat par Kraft Heinz (+1,20% à 85,37 dollars).

Le groupe internet Yahoo qui a admis mercredi avoir été victime d’une nouvelle cyberattaque, a baissé de 6,11% à 38,41 dollars. Le géant des télécoms Verizon (+0,35% à 51,81 dollars) serait en train d’examiner une possible réduction du prix de rachat de ses activités de coeur de métier ou même un retrait pur et simple de son offre, croit savoir l’agence Bloomberg News.

Le marché obligataire américain était divisé. Vers 21H40, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait à 2,601%, contre 2,564% mercredi soir, alors que celui des bons à 30 ans reculait un peu à 3,160%, contre 3,177% précédemment.

NasdaqNyse

13-Novembre: qui sont les deux jeunes émirs de Daech éliminés à Raqqa?

Salah-Eddine Gourmat est français, Sammy Djedou est belge. Ces deux jeunes hommes ont été tués lors d’une opération de la coalition internationale le 4 décembre dernier en Syrie. Selon les services américains, ils ont participé à la préparation des attentats du 13 novembre 2015 à Paris.

Ils n’avaient qu’une vingtaine d’années mais occupaient de hauts postes au sein de l’organisation Etat islamique (EI). Salah-Eddine Gourmat et Sammy Djedou, natifs de France et de Belgique, ont été tués le 4 décembre à Raqqa, fief syrien du groupe djihadiste, au cours d’une frappe aérienne menée par la coalition internationale. Le Pentagone, qui a annoncé leur mort dans un communiqué ce mardi, précise qu’ils étaient des « proches associés » d’Abou Mohammed el-Adnani, personnage clé de Daech responsable des attentats menés en Occident.

Si les noms de ces jeunes djihadistes ne sont pas inconnus des services antiterroristes français et belges, c’est la première fois qu’ils sont associés aux tueries du 13 novembre 2015 à Paris. D’après les services américains, ils ont participé à leur « préparation ». Gourmat et Djedou faisaient également partie du réseau de Boubaker El-Hakim, vétéran français du djihad cité comme potentiel commanditaire. Le trentenaire a lui-même été tué fin novembre par une frappe de drone. Le signe que la coalition multiplie les assassinats ciblés pour affaiblir la chaîne de commandement de Daech.

Pas d’élément matériel les impliquant

Ces nouvelles révélations viennent confirmer que les attentats du 13 novembre ont été pensés et élaborés non pas par un seul individu mais de manière collégiale. A ce stade, la justice française ne dispose d’aucun élément matériel impliquant les deux jeunes hommes. Mais les derniers éléments recueillis par les renseignements laissaient entendre que Salah-Eddine Gourmat avait gravi les échelons au sein de l’EI.

Interrogé en septembre 2015 sur ses fréquentations en Syrie, Samy R., un combattant rentré en France, avait cru reconnaître le jeune homme sur un album photographique. « Je ne suis pas sûr à 100% mais son visage me dit quelque chose », avait-il confié au juge d’instruction.

Gourmat avait pris la fuite durant son procès

Selon une source proche de l’enquête interrogée par L’Express, Salah-Eddine Gourmat est cité de manière explicite dans plusieurs autres dossiers de terrorisme, notamment celui sur le coup de filet mené en mars dernier en région parisienne. Quatre personnes dont Youssef Ettaoujar, avec qui Gourmat avait tenté de rejoindre la Syrie dès mai 2012, avaient été arrêtés, suspectés de vouloir passer à l’acte de façon imminente à Paris. Les enquêteurs se demandent si Gourmat n’était pas déjà l’instigateur, à distance, de ce projet avorté.

Comble de l’ironie, l’homme était parvenu à gagner la Syrie en mars 2014 alors qu’il était jugé pour sa première tentative de départ. Condamné à quatre ans de prison dont un ferme, il ne s’était pas présenté à l’énoncé du jugement et, profitant de sa libre comparution, s’était évaporé dans la nature. Il avait pourtant répondu présent lors de son procès, feintant la naïveté et la curiosité intellectuelle devant les juges pour justifier ses velléités de départ. « J’aurais voulu être journaliste. Il y a beaucoup de films amateurs qui passent à la télé, ce qui m’intéressait, c’était filmer la tristesse », avait-il déclaré.

Djedou, des « Tortues Ninja » au djihad

Le nom de Sammy Djedou est en revanche surtout familier à la justice belge. Selon la RTBF, le jeune homme était parti rejoindre les djihadistes en octobre 2012, donnant des nouvelles régulières à sa mère jusqu’en août 2015. Depuis, le contact était rompu. Elevé par une catholique, il s’était converti à l’islam dès l’âge de 14 ans et se serait radicalisé au contact d’un prédicateur local qui dissimulait son prosélytisme derrière la vitrine d’une association caritative.

« Enfant, il aimait dessiner. Surtout les Tortues Ninja, j’ai encore des dessins à la maison que j’ai gardés. Il dessinait bien. Il aimait beaucoup Dragon Ball aussi », relatait en septembre 2014, désemparée, la mère de Djedou à la radio belge.

Plagiat: les copier-coller du physicien Étienne Klein

[Exclusif] Le très médiatique physicien s’est livré à des plagiats d’écrivains célèbres dans son nouveau succès de librairie consacré à Einstein. Il a aussi pratiqué les emprunts dans ses chroniques. Révélations.

[Exclusif] Les Français l’adorent. Il est peut-être aujourd’hui le scientifique le plus médiatique de notre pays. Avec sa manière bien à lui de raconter les grandes énigmes de l’univers, que cela soit dans ses chroniques sur France Culture ou dans ses ouvrages grand public, le physicien Etienne Klein a de nombreux fans, au premier rang desquels Françoise Hardy ou le comédien Alexandre Astier.

Consécration, le 26 septembre dernier, par un décret de François Hollande, il a été nommé président de l’Institut des hautes études pour la science et la technologie (IHEST), organisme chargé de réfléchir à la place de la science dans notre société. Ses livres, publiés dans la prestigieuse collection Champs-Flammarion, s’écoulent jusqu’à 45000 exemplaires. Le secret de ce virevoltant directeur de recherche au Commissariat à l’énergie atomique? Une manière pédagogique et humoristique de brasser les paradoxes à coups de formules brillantes.

De simples copier-coller

Prenons par exemple la dernière page du Pays qu’habitait Albert Einstein (Actes Sud), paru le mois dernier et qui figure dans le top 30 des ventes de L’Express. Voici ce qu’on y lit: « L’excitation médiatique, l’hédonisme institué en règle de vie, l’eschatologie consumériste de notre société ne conjuguent-ils pas leurs échappements délétères pour anesthésier notre sensation d’un ciel? Où sont les hauteurs vers lesquelles lever les yeux? »

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Du pur Etienne Klein, serait-on tenté de dire. Sauf que ce paragraphe a été recopié mot pour mot sur un texte de François Cassingena-Trévedy intitulé Effet de serre, paru en mars 2015 dans la très sérieuse revue des jésuites Etudes. Une revue qu’Etienne Klein connaît bien, puisqu’il y contribue régulièrement et qu’il en est le « conseiller ». En bon français, un tel emprunt ne s’appelle-t-il pas un plagiat?

De nombreux autres passages de sa biographie d’Einstein sont de simples copier-coller d’auteurs souvent célèbres. Etrangement, ce sont les passages les plus personnels, les plus littéraires, ceux où Etienne Klein se met lui-même en scène, ceux qui, précisément font le bonheur du lecteur, qui, souvent, ne sont pas de sa plume. Page 89, le physicien raconte ainsi son séjour à Berne, sur les traces de l’inventeur de la théorie de la relativité, et évoque joliment un ciel bleu « miroir sans tain d’une infinie transparence ». La formule est de Gaston Bachelard, dans L’Air et les songes.

Des plagiats sans guillemet ni référence

Le physicien poursuit: « L’étonnement, ce n’est pas que les choses soient: c’est qu’elles soient telles, et non telles autres. » Cette fois-ci, la phrase est de Paul Valéry, dans son Introduction à la méthode de Léonard de Vinci. Et le physicien d’enchaîner : « La lumière est d’abord ce que m’apprennent d’elle mes yeux, ce qui me fait différent de l’aveugle, ce qui en elle est, d’un certain point de vue, matière à miracle. » Là, le passage est puisé dans Le Paysan de Paris, d’Aragon. Bref, cette page n’est qu’un assemblage de plagiats, sans le moindre guillemet ni la moindre référence.

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Nous avons également repéré dans ce même ouvrage de nombreux passages « empruntés » à Zola, Zweig, Jacobson, Bachelard ou Philippe Claudel – un casting qui, au passage, dénote un certain goût littéraire… Dans d’autres de ses livres, ce sont Cioran ou Bertrand Russell. « C’est évidemment contraire à toutes les règles scientifiques et universitaires », commente un collègue du physicien, un peu estomaqué. Titulaire d’une habilitation à diriger des recherches (HDR), grade le plus élevé de l’université française, Étienne Klein n’est évidemment pas sans savoir que toute citation doit figurer entre guillemets et que ses références doivent être indiquées.

Parfois, la méthode est plus brutale: ce sont des paragraphes ou des pages entiers qui font l’objet de copier-coller. En 2015, le physicien participe ainsi au Dictionnaire de la pensée écologique, un ouvrage collectif de référence publié par les très sérieuses Presses universitaires de France (PUF). Il est chargé de l’entrée « Energie ». Des blocs entiers sont purement et simplement repris d’un article publié dix ans plus tôt par un autre chercheur, Roger Balian, dans L’Energie de demain. Une pratique d’autant plus risquée que, conformément à son habitude, Étienne Klein a recyclé ce même texte sous forme de chroniques (France Culture, La Croix) et de conférences.

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Il arrive même que cela soit quasiment tout le texte d’une chronique qui ne soit qu’un gigantesque copier-coller. Le 16 juin dernier, en plein Euro de football, Étienne Klein publie dans La Croix l’un de ces textes savoureux qui ont fait sa renommée: une explication scientifique de la trajectoire du ballon vers le but, intitulée « L’Art du coup franc ». Brillante démonstration. Sauf qu’elle est empruntée mot pour mot à l’ouvrage La Matière espace-temps, signé Gilles Cohen-Tannoudji et Michel Spiro, paru chez Fayard, en 1986, auteurs et source qui ne sont pas même mentionnés.

Parfois, dans certaines de ses chroniques pour France Culture ou La Croix, Étienne Klein utilise une autre technique: il cite discrètement une fois les références d’un article ou d’un livre, puis en recopie littéralement le contenu sur plusieurs paragraphes sans le moindre guillemet, de sorte qu’on a l’impression de lire du Étienne Klein là où il s’agit en réalité du texte d’un autre.

Les institutions universitaires touchées par ricochet

« C’est un peu comme si un auteur écrivant sur le peuple citait le nom de Victor Hugo au début, puis s’appropriait sans le signaler une page des Misérables! » s’étonne un spécialiste. Dans son ouvrage Le Monde selon Klein, le texte Histoires d’eau est ainsi en grande partie fidèlement recopié sur un article d’Yves Couder, chercheur au CNRS. Ici ou là, le physicien intercale au texte original l’une de ses petites pirouettes, pour donner à l’ensemble la « patte Étienne Klein ».

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Il faut bien le dire, par leur fréquence, ces plagiats s’apparentent à un dangereux système. Le physicien s’en explique dans nos colonnes, même si ses arguments ne convaincront sans doute pas tout le monde.

Mais, par ricochet, ces emprunts atteignent des institutions universitaires (Étienne Klein est enseignant à l’Ecole centrale), des médias de référence (il anime une émission chaque samedi sur France Culture, La Conversation scientifique), des éditeurs prestigieux (Actes Sud, la collection Champs-Flammarion), sans parler de la myriade de prix et de décorations que le physicien a reçus. Comment toutes ces institutions réagiront-elles?

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Gambie: Jammeh va contester les résultats électoraux en justice

Banjul (Gambie) – Sous intenses pressions internationales pour céder le pouvoir, le chef de l’État gambien sortant Yahya Jammeh va contester en justice les résultats de l’élection présidentielle accordant la victoire à l’opposant Adama Barrow, a annoncé son parti.

La situation était calme dimanche à Banjul, quadrillée par les forces de sécurité depuis la déclaration télévisée de M. Jammeh vendredi soir revenant sur la reconnaissance de sa défaite au scrutin du 1er décembre et réclamant un nouveau vote.

Policiers et militaires tenaient des barrages à travers toute la capitale de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, mais la population – musulmane à 90% – vaquait à ses occupations, en ce jour de célébration de la naissance du prophète de l’islam, ont constaté des correspondants de l’AFP.

Le brusque revirement de Yahya Jammeh, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 22 ans, a suscité une vague de condamnations de la communauté internationale, qui l’a pressé de reconnaître sa défaite et de céder le pouvoir au président élu, y compris par une déclaration du Conseil de sécurité samedi.

Peu après, dans la nuit de samedi à dimanche, le parti au pouvoir, l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), a annoncé qu’il allait contester les résultats devant la Cour suprême, compétente en matière de litiges électoraux.

La déclaration télévisée du président sortant « était un prélude au recours que l’APRC est en train de préparer devant la Cour suprême contre une décision frauduleuse de l’IEC » (Commission électorale indépendante), selon un communiqué du parti.

La saisine de la Cour doit intervenir dans les dix jours suivant la proclamation des résultats, soit en l’occurrence le 12 décembre, mais lundi étant férié en raison de la fête de dimanche, ce recours ne devrait être déposé que mardi, selon des juristes.

Par ailleurs, la Cour suprême n’étant pas au complet, plusieurs juges devront être nommés avant qu’elle ne puisse statuer.

– Appels au calme –

Le Sénégal, unique voisin de la Gambie et premier pays – avant les États-Unis – à avoir condamné le revirement de Yahya Jammeh, avec lequel il entretient des relations difficiles, a réitéré son appel au calme.

« En Gambie j’en appelle au respect du choix du peuple ami et souverain, dans la paix et le dialogue« , a écrit le président sénégalais Macky Sall sur son compte twitter dans la nuit de samedi à dimanche.

Au nom de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), dont elle est la présidente en exercice, Ellen Johnson Sirleaf, chef de l’État du Liberia, a estimé que ce revirement était « inacceptable et menaçait la paix non seulement en Gambie, mais dans tout la sous-région d’Afrique de l’Ouest« .

Selon un communiqué publié par la présidence libérienne et la Cédéao, Mme Sirleaf a « également adressé un message personnel au président Jammeh pour lui demander d’accepter les résultats de l’élection« .

Dans sa déclaration vendredi, M. Jammeh a assuré que « l’intervention de puissances étrangères ne changerait rien« , prévenant qu’il ne tolérerait aucune protestation dans les rues.

Il a empêché l’avion amenant une mission de la Cédéao de se poser à Banjul, selon le ministre sénégalais des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye.

Le président élu a appelé samedi M. Jammeh à accepter sa défaite, rejetant sa demande de nouveau scrutin, et a invité ses propres partisans au calme.

« Je l’exhorte à changer de position et à accepter de bonne foi le verdict du peuple« , a déclaré M. Barrow à l’issue d’une réunion de l’opposition, soulignant que le président n’avait pas le pouvoir constitutionnel de convoquer un nouveau scrutin.

« Tout comme j’ai loyalement accepté les résultats, en croyant que la Commission électorale était indépendante, honnête et fiable, je les rejette dans leur totalité« , a affirmé M. Jammeh vendredi, dénonçant des « erreurs inacceptables » de la part des autorités électorales.

Cette crise en pleine saison touristique, une des principales sources de revenus du pays, inquiète la population.

Yahya Jammeh « ne devrait pas dire des choses qui vont faire fuir les touristes« , déclarait à l’AFP un vendeur de jus de fruits de Banjul.