Si la candidate démocrate a bien remporté le vote populaire mais perdu l’élection, ce ne serait pas une première dans l’histoire des Etats-Unis.
« C’est une très belle réussite ». Tim Kaine, colistier d’Hillary Clinton, a souligné que la candidate malheureuse avait remporté le vote populaire, malgré sa défaite à l’élection présidentielle. Ce mercredi matin, la démocrate a été nettement battue à la surprise générale par son adversaire républicain, Donald Trump, au terme d’une nuit de suspense. Mais aux Etats-Unis, un candidat peut en effet gagner une élection sans pour autant remporter le vote de la population.
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Donald Trump a dépassé la barrière des 270 grands électeurs nécessaires à son élection. Il a su en rallier 290, contre 228 pour Hillary Clinton. En revanche, l’écart est beaucoup plus serré pour le vote populaire. D’après le New York Times, la candidate a remporté 61 039 251 votes, contre 60 371 182 pour Donald Trump. 47,8% des voix sont donc en faveur de la démocrate, contre 47,3% pour le républicain.
Comme George Bush en 2000?
A la différence de la France, l’élection américaine s’effectue au suffrage universel indirect: dans les 50 Etats sont désignés de grands électeurs, eux-mêmes chargés de choisir le président. Les Etats les plus peuplés ont un plus grand nombre d’électeurs. Les Etats les moins peuplés comptent au minimum trois grands électeurs.
Le jour de l’élection, le candidat qui obtient la majorité des voix dans un Etat y rafle tous les grands électeurs, sauf dans le Maine et le Nebraska, où la proportionnelle s’applique. C’est dans tous les autres cas le principe du « winner takes all ». Pour qu’un candidat gagne l’élection présidentielle, il lui faut la majorité absolue, soit 270 grands électeurs. Selon ce système, un candidat peut ainsi l’emporter en nombre total de voix exprimées et quand même perdre l’élection. D’après les chiffres du New York Times, Hillary Clinton est bien partie pour connaître ce cas de figure.
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Comme le rappelle le journal Le Monde, depuis 1992, le parti républicain n’a remporté qu’une seule fois le vote populaire lors d’une élection présidentielle: en 2004. En 2000, George Bush avait été élu uniquement grâce au nombre de grands électeurs et avait recueilli 500 000 voix de moins que son adversaire démocrate Al Gore. Idem pour les élections de 1824, 1876 et 1888.