Paris – La Bourse de Paris a terminé jeudi en net recul (-1,06%), emportée par des craintes au sujet d’un durcissement monétaire aux États-Unis et d’un affaiblissement de l’économie chinoise.
L’indice CAC 40 a perdu 47,07 points à 4.405,17 points, dans un volume d’échanges moyen de 3,3 milliards d’euros. La veille, il avait reculé de 0,44%.
Sur les autres places européennes, la Bourse de Francfort a perdu 1,04% et celle de Londres 0,66%. Par ailleurs l’Eurostoxx a reculé de 1,10%.
La cote parisienne a fléchi nettement dès les premiers échanges et n’a pas réussi à inverser la tendance ensuite.
« Il y a une tension sur le marché aujourd’hui qui est principalement liée à deux facteurs: le renforcement de l’hypothèse d’une remontée des taux directeurs américains et des chiffres médiocres en Chine« , a résumé Frédéric Rozier, un conseiller de gestion de Meeschaert Gestion Privée.
Selon le compte-rendu du dernier comité de politique monétaire de la banque centrale américaine publié mercredi soir, plusieurs membres de la Fed « ont estimé qu’il serait approprié de relever la cible des taux sur les fonds fédéraux assez vite« .
Ces minutes « augurent d’une remontée très rapide des taux d’intérêts et c’est un facteur de stress pour les marchés« , a poursuivi M. Rozier en notant que les investisseurs étaient désormais de plus en plus nombreux à tabler sur un relèvement en décembre.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis qui se sont maintenus à leur plus bas niveau depuis 43 ans ont d’ailleurs conforté cette perspective.
La publication jeudi, avant l’ouverture des marchés européens, des chiffres du commerce extérieur chinois frappé par un net repli en septembre de ses exportations et importations, a également « semé le trouble sur la croissance chinoise, et par ricochet sur celle de l’économie mondiale« , a-t-il souligné.
« Les données chinoises sont d’autant plus impressionnantes qu’elles font suite à une série de bonnes nouvelles qui laissaient plutôt penser à une stabilisation de la vigueur économique du pays« , ont noté les experts de Mirabaud Securities Genève.
« Une première batterie de résultats américains fragiles » ainsi que « les questions autour du pétrole et des accords de l’Opep » (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ont également pesé sur la cote parisienne, a estimé M. Rozier.
Du côté des valeurs, les secteurs sensibles aux mouvements de marché ont pesé sur la cote à l’image des valeurs financières. Axa a perdu 3,47% à 20,04 euros, Société Générale 3,04% à 32,24 euros, Crédit Agricole 3,22% à 9,05 euros et BNP Paribas 2,90% à 46,94 euros.
Le secteur automobile n’a pas été épargné: Peugeot lâchait 2,27% à 12,90 euros, Renault 1,89% à 74,07 euros.
Vivendi a cédé 0,96% à 18,07 euros. Le groupe de médias italien Mediaset a demandé à la justice la mise sous séquestre de 3,5% du capital du groupe français, soit la part qui devait lui revenir en vertu d’un accord sur le bouquet de télévisions Premium, dénoncé par Vivendi.
Casino (-2,11% à 41,77 euros) ne profitait pas d’une progression de 6,7% de ses ventes au troisième trimestre.
Archos (-8,43% à 1,52 euro) ne tirait pas avantage d’un chiffre d’affaires en hausse de 3,9% sur neuf mois.
Airbus a fini sur un très léger recul de 0,11% à 52,41 euros. La Commission européenne a annoncé jeudi faire appel d’une décision de l’OMC qui avait jugé que l’UE et certains de ses Etats membres n’avaient pas mis leurs subventions à Airbus en conformité avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce.
Solocal Group a reculé (-6,54% à 3,06 euros) après l’obtention de l’accord de plus des deux tiers des créanciers sur son projet de restructuration financière.
Cac 40 (Euronext)