Paris – La Bourse de Paris a fini en repli (-0,65%) vendredi, terminant le trimestre dans la morosité, les investisseurs nourrissant des craintes sur une normalisation de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).
L’indice CAC 40 a cédé 33,67 points à 5.120,68 points, son plus bas niveau depuis le 21 avril, dans un volume d’échanges animé de 4,2 milliards d’euros. La veille, il avait fini en recul de 1,88%.
Au cours de la semaine écoulée, l’indice a cédé 2,76%. Ses gains depuis le début de l’année atteignent 5,31%.
Après avoir débuté à l’équilibre, la place parisienne a gagné du terrain avant de changer totalement de tendance lors d’une séance fébrile de fin de semestre.
« Le catalyseur du dernier mouvement de baisse en Europe est le changement de ton des banquiers centraux, et surtout (du président de la Banque centrale européenne) Mario Draghi, qui a surpris avec une nouvelle rhétorique« , explique à l’AFP Alexandre Baradez, analyste de IG France.
Lors d’un discours mardi, M. Draghi a en effet déclaré que la conjoncture en zone euro était solide et que les pressions inflationnistes étaient en bonne voie, un contexte rendant possible un plus faible soutien monétaire.
« Ce sont clairement les banques centrales qui expliquent la correction« , poursuit M. Baradez, le marché craignant une normalisation des politiques monétaires accommodantes mises en place depuis la crise.
Dans ce contexte, les nombreuses statistiques publiées dans la journée ont peu pesé sur le moral des investisseurs.
Aux Etats-Unis, l’inflation a poursuivi son ralentissement en mai pour tomber à son plus faible niveau en six mois à 1,4%.
Le moral des ménages a de son côté progressé en juin, davantage que ne l’escomptaient les analystes, tandis que l’activité économique dans la région de Chicago a connu une hausse surprise en juin pour atteindre son plus haut niveau en 3 ans.
– Inflation au ralenti –
En zone euro, l’inflation a ralenti à 1,3% contre 1,4% en mai, restant bien au-dessous de l’objectif de 2,0% affiché par la BCE.
Cela n’a pas suffi néanmoins à rassurer le marché sur les intentions de l’institution de Francfort.
« Le marché arbitre: d’un côté il y a les propos de Mario Draghi, de l’autre côté les chiffres. Pour l’instant ce sont les propos de Mario Draghi qui priment« , analyse ainsi M. Baradez.
En matière de valeurs, Technicolor a lâché 9,46% à 3,82 euros après avoir revu à la baisse son résultat brut d’exploitation.
Tikehau Capital a pris 3,95% à 24,20 euros après avoir lancé une augmentation de capital de 610 millions d’euros.
Les valeurs liées au secteur pétrolier ont reculé à l’image de Total (-1,40% à 43,29 euros), Vallourec (-1,28% à 5,32 euros) et CGG (-0,74% à 4,04 euros).
Oeneo a perdu 2,62% à 9,31 euros. Le fabricant de tonneaux et bouchons a annoncé le départ du président de son conseil d’administration, François Morinière, qui passera le relais à un administrateur de longue date du groupe, Hervé Claquin.
Derichebourg est monté de 0,61% à 7,40 euros, aidé par un contrat décroché par sa filiale Derichebourg Aqua, dans la ville de Saint-Leu sur l’île de La Réunion, pour un montant de plus de 30 millions d’euros.
Global Bioenergies a été lesté (-8,52% à 17,50 euros) après une levée de 10,25 millions d’euros lors d’un placement privé, soit plus que l’objectif qu’elle avait annoncé la veille.
Partouche a été dopé (+11,03% à 32,20 euros), sans être pénalisé par la prévision d’un « léger recul » de sa rentabilité opérationnelle sur l’exercice en cours, après avoir publié un bénéfice net en hausse, mais un résultat opérationnel en baisse au premier semestre.
Orchestra Premaman a chuté de 28,75% à 7,31 euros, pénalisé par une perte nette de 33,6 millions d’euros pour son exercice clos fin février.
CAC 40 (Euronext)