Paris – La Bourse de Paris, comme l’ensemble des places européennes, devrait profiter d’une semaine écourtée avec peu de grands rendez-vous, pour digérer plusieurs réunions de banques centrales, dont celle de la BCE et de la Fed.
Les prochains jour s’annoncent d’autant plus calmes que les marchés semblent entrer dans une phase de digestion, après le ballet de rendez-vous monétaires et le récent rebond des indices, face à un agenda peu chargé en indicateurs de premier plan. La Bourse de Paris sera fermée vendredi pour un long week-end.
« Le marché est probablement entré dans une phase où il va digérer le rebond observé depuis le 11 février« , analyse Bertrand Lamielle, directeur de la gestion chez B*Capital (groupe BNP Paribas).
De son côté, Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque, prédit une poursuite de la volatilité, « dans un marché qui peine à trouver une direction« .
Après la réunion le 10 mars de la Banque centrale européenne (BCE), qui a décidé de sortir l’artillerie lourde pour relancer l’activité en zone euro, la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) était la principale échéance attendue par les investisseurs ces derniers jours.
« Au cours des deux dernières semaines, les marchés ont eu les deux messages qu’ils attendaient de la part des banques centrales, les postures sont toujours les mêmes, globalement plutôt accommodantes« , souligne M. Lamielle.
La Fed a opté mercredi pour le statu quo et décidé de ne pas relever ses taux directeurs en invoquant les « risques » posés par la situation économique mondiale.
Mais les investisseurs ont réservé un accueil plutôt réservé à ces annonces. « Ce n’était pas une déception, mais il n’y avait pas de quoi sabrer le champagne non plus« , note encore M. Lamielle.
– Bonne tenue du pétrole –
La Fed « est apparue hésitante à propos de l’évolution future de la politique monétaire américaine, laissant la porte ouverte, au final, aussi bien à une hausse des taux qu’à une baisse éventuelle en cas de dégradation de la conjoncture« , analyse de son côté M. Dembik, évoquant « une ambiguïté qui a interpellé les investisseurs« .
La réunion de la Fed s’est intercalée entre celle de la Banque du Japon mardi et la banque d’Angleterre jeudi qui ont également marqué une pause dans leur offensive monétaire, traduisant ainsi leur frilosité face à un environnement économique incertain.
« Le seul point positif aujourd’hui pour le marché, c’est la très bonne tenue des prix du pétrole« , souligne M. Dembik.
Ceux-ci ont notamment profité des espoirs d’une baisse concertée de l’offre entre grands producteurs et seront une nouvelle fois surveillés, au cours d’une semaine écourtée, en raison d’une clôture des places boursières vendredi.
En zone euro, le marché sera attentif aux indices PMI sur l’activité manufacturière et dans le secteur des services.
En Angleterre, les investisseurs prendront connaissance des chiffres de l’inflation pour le mois de février alors qu’en Allemagne, les deux baromètres allemands les plus regardés sont au rendez-vous, l’Ifo, qui mesure le moral des entrepreneurs, et le ZEW, qui prend le pouls des acteurs de marché.
L’indice allemand partira d’ailleurs à nouveau à l’assaut des 10.000 points, seuil important qu’il a réussi brièvement à franchir cette semaine en séance, pour la première fois depuis mi-janvier.
Enfin, aux Etats-Unis, les ventes de logements neufs février ou encore le PIB final seront également suivis par le marché, alors que dans le même temps, différentes prises de paroles de responsables de la BCE et de la Fed viendront rythmer l’agenda.
Pour Bertrand Lamielle, ces indicateurs « ne sont pas de gros catalyseurs mais toute bonne nouvelle est à prendre car le marché a besoin de regagner de la confiance« .
Cac 40 (Euronext)