Paris – 2017 démarre sur une note stable côté chômage, avec 3,47 millions de personnes sans aucune activité en janvier en métropole, en pleine campagne présidentielle où la lutte contre ce fléau, qui reste massif, est un enjeu majeur.
Le nombre de chômeurs sans aucune activité (catégorie A) a progressé de 800 personnes par rapport à décembre 2016 (0%) mais recule de 2,5% sur un an, a annoncé vendredi le ministère du Travail. Même stabilité en France entière (outre-mer incluse), où le nombre de chômeurs s’élève à 3,72 millions de personnes (-2,5% sur un an).
Compte tenu des demandeurs d’emploi exerçant une petite activité, le nombre d’inscrits a progressé en janvier de 0,4% sur un mois, s’établissant à 5,49 millions en métropole.
« L’évolution du nombre de demandeurs d’emploi reste favorable en tendance, notamment pour les jeunes et les demandeurs d’emploi de longue durée« , a souligné Myriam El Khomri, ministre du Travail se disant « mobilisée jusqu’au bout pour réduire le chômage« , dans un tweet.
L’indicateur a connu l’année dernière sa première baisse depuis 2007, Pôle emploi voyant plus de 105.00 chômeurs quitter ses listes en métropole: la concrétisation de « l’inversion de la courbe du chômage » promise par François Hollande est arrivée, mais avec trois ans de retard.
La stagnation de janvier, fait peu fréquent depuis quelques années, pourrait s’expliquer par un ralentissement des déclarations d’embauche en janvier, ainsi que par des défauts d’actualisation des demandeurs d’emploi « inférieurs à la moyenne« , avance le ministère.
Elle intervient après un mois de décembre à la hausse, mais nettement mois fort qu’annoncé: +9.200 chômeurs, au lieu de 26.100, selon les chiffres révisés du ministère.
Comme en 2016, la baisse a continué de profiter aux jeunes,(-0,3%, -8% sur un an), quand le nombre de chômeurs seniors, lui, a continué de se dégrader (+0,6%, +2,8% sur un an). L’indicateur pour cette tranche d’âge « retrouve son niveau de l’été 2011« , selon le ministère.
Le nombre de chômeurs de longue durée (plus d’un an), petite activité comprise, est également stable sur un mois, à 2,4 millions, mais en baisse de 2,7% sur un an.
La catégorie B, qui comprend les demandeurs d’emploi exerçant une activité réduite inférieure à 78 heures par mois, a légèrement diminué en janvier (-0,3%) mais la C (plus de 78 heures) a progressé de 1,9%, et de 9,6% sur un an.
Le ministère souligne qu’au sein de cette catégorie, les « deux tiers travaillent à trois-quart temps ou plus, dont plus de 40% à temps plein, soit 870.000 personnes« , mais qui restent inscrites à Pôle emploi parce qu’elles ont pour la plupart un contrat précaire.
– ‘Trappes de précarité’ –
Pour l’économiste Philippe Waechter, de chez Natixis, cette hausse de la catégorie C « signifie que la dynamique est en train de s’améliorer: les gens inscrits à Pôle Emploi ont progressivement la capacité de trouver des +jobs+ de durée supérieure à 78 heures« .
Le nombre de personnes en formation (catégorie D) a légèrement baissé en janvier mais a explosé sur un an (+22,3%), en lien avec la mise en place du plan de 500.000 formations supplémentaires pour les chômeurs, prolongé jusqu’à la mi-2017.
La CGT a regretté « une précarité qui augmente, au détriment notamment des +de 50 ans« . FO de son côté évoque une « explosion des +trappes de précarité+« .
« J’espère que les candidats à l’élection présidentielle vont enfin faire le choix de la création d’emplois« , a déclaré pour sa part le président du Medef, Pierre Gattaz.
Le chômage est un enjeu majeur de la campagne présidentielle et la plupart des candidats promettent des lendemains qui chantent en matière d’emploi.
Il est au « coeur » du projet d’Emmanuel Macron (En marche !), qui estime que le taux de chômage « peut raisonnablement atteindre 7% en 2022 » (contre 10% aujourd’hui), en passant notamment par de nouvelles baisses de cotisations.
François Fillon promet, grâce à une cure libérale, de ramener aussi ce taux à 7% en 2022.
Marine Le Pen (FN) compte « relocaliser » les emplois, en sortant de l’euro et en instaurant une préférence nationale.
Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) veut, lui, relancer l’emploi notamment par du « protectionnisme solidaire« , et le candidat socialiste Benoît Hamon, qui pronostique une raréfaction du travail, propose l’instauration d’un revenu universel.