Qatar-Arabie saoudite: comprendre la crise en cinq points

Retour sur les enjeux de la crise entre Doha, Riyad et Abu Dhabi alors que les Etats-Unis, par la voix du secrétaire d’Etat, tentent de dissiper les tensions.

C’est la plus grave crise diplomatique au Moyen-Orient depuis des années. Mis au ban par Ryad et ses alliés de la région, le Qatar, pays gazier parmi les plus riches au monde, est soumis à un blocus par ses voisins qui exigent la soumission du petit émirat. Retour en cinq points sur l’escalade des tensions.

Rupture des liens diplomatiques

Le 5 juin, l’Arabie saoudite, l’Égypte, Bahreïn et les Émirats arabes unis mettent un terme à leurs relations diplomatiques avec le Qatar. Une décision assortie de mesures économiques, comme la fermeture des frontières terrestres et maritimes, l’interdiction de survol et des restrictions sur le déplacement des personnes.

Officiellement, Doha est accusé par l’Arabie saoudite et ses alliés de « soutien au terrorisme ». Les accusateurs mettent dans le même sac les groupes djihadistes Al-Qaïda et le groupe État islamique (EI), les mouvements islamistes comme les Frères musulmans, confrérie soutenue par le Qatar pendant les Printemps arabes, le Hezbollah libanais ainsi que le Hamas palestinien.

Les premières conséquences pleuvent. Les locaux d’Al-Jazeera à Ryad sont fermés. L’Égypte et six compagnies aériennes du Golfe suspendent des vols sur Doha. Les supermarchés sont pris d’assaut, de peur d’une pénurie alimentaire.

Téhéran, dont les relations avec le Qatar étaient plutôt tièdes jusque-là, malgré le partage d’un champ gazier entre les deux pays, envoie de l’aide alimentaire à la péninsule dès le 11 juin, ce qui à l’inverse de l’effet voulu, pourrait renforcer l’influence de Téhéran dans la région.

Les motifs de Riyad et d’Abu Dhabi

Cette déstabilisation est principalement pilotée par l’Arabe saoudite et les Emirats arabes unis. Riyad souhaite étendre son influence sur la région et d’attirer l’attention des États-Unis, expliquait à L’Express Marc Lavergne, directeur de recherche au CNRS, au début de la crise.

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« L’objectif pour l’Arabie saoudite et ses alliés est de faire comprendre aux États-Unis qu’ils sont les partenaires à privilégier pour combattre le terrorisme », disait-il. De fait, la rupture des relations avec le Qatar se produit quinze jours après une visite à Ryad du président américainDonald Trump.

Les Emirats et l’Arabie saoudite ne pardonnent pas non plus à Al-Jazeera, chaîne qatarie très suivie dans toute la région, d’avoir relayé les mouvements de contestation contre les régimes autoritaires pendant les printemps arabes, en particulier les opposants islamistes susceptibles de menacer les monarchies absolues.

La Turquie prend la défense de Doha

Dès le début de la crise, Recep Tayyip Erdogan prend la défense de Doha. « S’efforcer d’isoler un pays dans tous les domaines […] est inhumain, contraire [aux valeurs de] l’islam », déclare le président turc, lors d’un discours retransmis à la télévision le 13 juin. Le 7 juin, le Parlement turc approuve la mise en oeuvre d’un accord datant de 2014 permettant le déploiement de troupes sur une base turque au Qatar. Le 22, Ankara annonce l’envoi de 5 véhicules blindés et 23 militaires ainsi que de denrées alimentaires.

Le 25 juin, Erdogan réitère son soutien à la péninsule, critiquant l’ultimatum posé par les pays du Golfe pour lever l’embargo. Il s’agit « d’une attaque contre les droits souverains d’un pays », dit-il. Le lendemain, Bahreïn accuse Doha de chercher une « escalade militaire », en allusion au déploiement de soldats turcs.

Le grand écart américain

Les Etats-Unis, eux, jouent un rôle des plus ambigus dans cette crise. C’est quelque jours après la réception fastueuse de Donald Trump en Arabie saoudite et ses félicitations sur Twitter que Riyad et Abu Dhabi ont déclaré la guerre au Qatar, encouragés, selon la plupart des analystes, par ce qu’ils prenaient pour un blanc-seing du locataire de la Maison Blanche.

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Mais il apparaît rapidement que le Pentagone et le secrétariat d’Etat ne partagent pas cette ligne. Pour cause, l’émirat abrite le Commandement central des forces aériennes des États-Unis, avec 10 000 soldats américains stationnés sur la base d’Al-Udeid. Depuis, Rex Tillerson tente de calmer les ardeurs des émirs saoudiens et émiratis. En devant composer avec Trump qui souffle le chaud et le froid. Tandis que Bob Corker, sénateur républicain influent, menace de bloquer les futures ventes d’armes aux six pays du Conseil de coopération du Golfe tant que le conflit ne sera pas résolu.

Les conditions posées par Riyad et ses alliés

Le 22 juin, Riyad et Abu Dhabi posent treize conditions pour mettre fin au blocus, avec un ultimatum de 10 jours. Parmi celles-ci, la réduction des relations de Doha avec l’Iran, la fermeture de la chaîne Al-Jazeera, ainsi la base militaire turque sur son sol. Le 27 juin, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir, en déplacement à Washington, réaffirme que les demandes au Qatar ne sont « pas négociables ». Interrogé sur la demande de fermeture d’Al Jazeera, un diplomate émirati répond: « nous ne promouvons pas la liberté de la presse ».

Le Qatar, lui, campe sur son refus et réclame des preuves des accusations de terrorisme. La liste n’est « pas destinée à combattre le terrorisme, mais à empiéter sur la souveraineté du Qatar et à s’ingérer dans sa politique étrangère », rétorque Doha.

« Le Qatar s’engagera dans un dialogue constructif » avec ses adversaires « si leurs allégations (sur le soutien au « terrorisme ») sont soutenues par des preuves claires », insiste le ministre des Affaires étrangères Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani.

Colombie : sept touristes morts, deux disparus après un naufrage

Guatapé (Colombie) – Les secouristes colombiens cherchaient encore lundi deux touristes disparus la veille dans le naufrage d’un bateau sur le lac de Guatapé (nord-ouest), qui a fait au moins sept morts.

L’Unité nationale pour la gestion des catastrophes (UNGRD) a fait état lundi soir de sept morts, deux disparus et 158 rescapés, dont deux toujours hospitalisés dans un état « stable« .

Parmi les touristes secourus figurent trois Belges.

« Nous allons poursuivre les recherches pour retrouver les deux disparus (…) jusqu’à ce qu’ils soient retrouvés« , a indiqué lors d’une conférence de presse, Carlos Iván Márquez, directeur de l’UNGRD, précisant qu’il s’agit de deux femmes âgées de 35 et 62 ans.

M. Márquez a indique que les corps des personnes décédées ont été identifiés.

La présence d’algues dans le lac aux eaux froides, dont la profondeur atteint 30 à 40 mètres, complique les recherches des secouristes – une équipe de 35 plongeurs -, qui suspectaient que des corps restent coincés parmi les quatre ponts de l’embarcation, baptisée « Almirante« .

Dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux et que l’AFP a pu authentifier, on peut voir le bateau, qui transportait 161 passagers et six membres d’équipage, en train de tanguer avant de commencer à couler.

Les autorités ignorent encore les raisons de ce naufrage, survenu en quelques minutes seulement dimanche vers 14H00 (19H00 GMT) dans le lac du barrage El Peñol de Guatapé, à environ 68 kilomètres de Medellin.

Le bateau avait « très peu de gilets de sauvetage« , a raconté Angela, qui se trouvait à bord avec son fils Esteban, âgé de 7 ans.

Angela, sa mère Marta, décédée dans le naufrage, et Esteban ont été secourus par des estivants en jet-ski mais « à ce moment-là, ma mère a lâché son bras » et Angela l’a perdue de vue, a témoigné Viviana, la fille de la victime, le visage fatigué d’avoir fait le tour des hôpitaux toute la nuit.

– « Ils ressemblaient à des fourmis » –

« Quand je suis arrivé, je les ai attrapés, ils ressemblaient à des fourmis« , a raconté à l’AFP Yovan Betancur, 28 ans, qui, avec son bateau a réussi à sauver douze personnes des eaux froides et profondes du lac.

Carlos Campuzano, 44 ans, qui passé dix ans à promener des touristes avec son bateau, est arrivé le premier sur les lieux du drame.

« Le premier et le deuxième étage avaient déjà coulé et le bateau tanguait (… ) les personnes étaient en état de choc, c’était le chaos« , s’est souvenu le navigateur qui, en faisant trois voyages a permis de sauver au moins 30 personnes.

Le site est très apprécié des Colombiens, pour y effectuer des promenades en bateau, pêcher ou pratiquer le jet-ski, notamment lors des week-ends prolongés comme c’était le cas dimanche, ce lundi étant férié en Colombie.

« Il n’y avait pas de gilets de sauvetage, il n’y avait rien. Seuls quelques bateaux sont venus nous aider en nous jetant des gilets. C’était le chaos total, tout le monde criait, nous avons prié… Nous ne savions pas quoi faire« , a déclaré une passagère, Lorena Salazar.

Les passagers ne portaient pas de gilets de sauvetage et parmi eux, se trouvaient « beaucoup d’enfants« , a également témoigné aux médias locaux une autre survivante, Laura Baquero, précisant que les deux premiers niveaux de l’embarcation « étaient surpeuplés« .

Il y a « des plaintes et réclamations » concernant le manque de gilets de sauvetage, a confirmé à l’AFP le vice-ministre des Transports, Alejandro Maya, soulignant que les papiers du bateau étaient en règle.

Le parquet a indiqué dans un communiqué qu’il demanderait aux autorités locales « un rapport sur les contrôles (…) des services de navigation sur le lac, l’usage de gilets de sauvetage et les limites de vitesse« .

Le président Juan Manuel Santos, qui s’était rapidement rendu sur place, a exclu que l’accident soit lié à un problème de surcharge.

Trois jours de deuil ont été déclarés par la municipalité de Guatapé.

Bertrand lance un pavé dans la mare LR, Wauquiez réplique

Paris – Xavier Bertrand a lancé dimanche un pavé dans la mare des Républicains en annonçant qu’il ne briguerait pas la présidence du parti et en attaquant la ligne de Laurent Wauquiez: accusé de courir « après l’extrême droite », ce dernier a qualifié ces propos de « médiocres aigreurs ».

Le président de la région des Hauts-de-France, que certains voyaient partant, a annoncé dans un entretien au Journal du dimanche qu’il ne briguerait pas la présidence du parti à l’automne, privilégiant son « engagement » régional.

Disant ne pas vouloir déclencher « une nouvelle guerre des chefs » mais attaquant M. Wauquiez, à la ligne jugée davantage conservatrice et qui « court après l’extrême droite« , M. Bertrand a jugé que la présidente de la région Ile-de-France « Valérie Pécresse serait une très bonne candidate« .

Au sein du parti LR, fracturé, « nous continuons à vivre ensemble, mais ça fait bien longtemps qu’on ne s’aime plus. Et on a peut-être plus grand-chose à faire ensemble« , a encore lancé l’ex-ministre.

Va-t-il créer son parti? « La question ne se pose pas aujourd’hui« , a-t-il répondu, épinglant aussi le président Emmanuel Macron, notamment pour sa tactique de « diviser pour régner » en attirant des personnalités de droite.

A ces déclarations au vitriol, M. Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a répondu dimanche après-midi dans un tweet. « Amis: ne répondez pas aux invectives et caricatures« , a-t-il écrit. « Ne laissons pas les médiocres aigreurs nous détourner du seul objectif qui compte: la reconstruction d’une droite fière de ses valeurs« , a-t-il ajouté.

– ‘Ne pas flinguer les talents’ –

Certains autres élus ont semblé vouloir calmer le jeu.

Le député LR et ancien ministre Eric Woerth a trouvé sur Europe1/CNews/Les Echos « encore » possible pour les membres de son parti de « vivre et travailler ensemble« , alertant néanmoins sur le « risque de s’isoler en autant de chapelles que de lignes politiques« .

« Avant de s’occuper des hommes ou des femmes qui incarnent la droite républicaine, il faut d’abord s’occuper d’éclaircir ce que nous sommes« , a-t-il jugé, observant que sa famille avait « toujours été divisé(e)« .

Glissant qu' »on a plein de talents et on ne va pas commencer à les flinguer« , M. Woerth a assuré que « personne n’a envie de courir derrière le FN« .

« Quand vous prenez une claque, il y a ce type de remise en question des leaders et une crise de leadership« , a tempéré la vice-présidente LR de la région Ile-de-France, Florence Portelli, sur Rmc.fr. « Si on part sur une querelle de coqs » entre « des gens qui seraient plus ou moins à droite« , cela « ne résoudra pas le travail de fond que nous devons mener et qui prendra du temps« , a-t-elle noté, tout en qualifiant Mme Pécresse de « personne de très grande qualité » représentant « une droite qu'(elle) aime bien« .

Franck Riester, un des députés du groupe LR-UDI « constructif » vis-à-vis de la majorité macroniste, a, lui, estimé nécessaire de « refonder en profondeur » la droite, « avec des gens différents« , sous peine de se retrouver « en 2022 pas plus nombreux que le PS » à l’Assemblée.

Prié de dire s’il se sentait toujours de la même famille politique que M. Wauquiez, M. Riester a considéré que « le coin est de plus en plus fort entre les deux droites, mais il y a des points de convergence« , comme la volonté de « restaurer l’autorité de l’Etat« .

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Cyberharcèlement des femmes et personnes LGBT: « Je me prépare toujours à pire »

Au sommet Lesbians who tech, trois femmes ont témoigné de ce type de cyberharcèlement. Un phénomène « systémique », face auquel il existe toujours peu de solutions concrètes.

Dans les sous-sols des locaux parisiens de Google ce vendredi, des dizaines de femmes. Face à elles, sur la scène, Mx Cordélia, Charlotte Thiounn, Wissale Achargui prennent place. On tend un micro à la première. « Est-ce que tu t’étais préparée au cyberharcèlement, toi? » lui demande-t-on.

« C’est devenu assez inévitable »

Les trois intervenantes sont venues au sommet Lesbians who tech (le premier du genre à Paris), pour parler d’un sujet qu’elles connaissent trop bien. En tant que femmes, personnes LGBTQ ou personnes de couleur, elles ont toutes, un jour ou l’autre, été victimes de harcèlement sur internet. Et à en croire les chuchotements qui parcourent l’assistance de temps à autres, elles ne sont pas les seules.

« C’est devenu assez inévitable, en fait », confirme Wissale Achargui, membre du collectif Féministes vs cyberharcèlement. On a souvent l’image -parce que c’est celle qui est normalement véhiculée dans les médias et ailleurs- d’événements sensationnels, de quelque chose d’unique, qui sort de l’ordinaire. Quelque chose qui s’est passé parce que des gens ont pété un câble, parce qu’ils étaient dans un environnement où ça n’allait pas à un instant ‘t’. Ce qu’on oublie de dire, c’est que ce n’est pas que ça. Le cyberharcèlement, c’est aussi un phénomène redondant, systémique, qui vise quotidiennement les femmes, les personnes racisées ou LGBT. »

À sa gauche, Cordélia, alias Princ(ess)e LGBT sur YouTube, acquiesce. « Moi, je reçois environ 20 ou 30 messages d’insultes par semaine. C’est des ‘on va te brûler’, ‘espèce de dégénérée’, des ‘PD’, ‘putes’, des réflexions sexuelles déplacées. Leur préféré, ça reste de me traiter de ‘décadence occidentale' ». Les commentaires sous ses vidéos sont violents, et ne s’arrêtent pas au virtuel. « On commence à me reconnaître un peu dans la rue, explique celle qui compte déjà 15 000 abonnés, et parfois, je ne sais pas trop qui j’ai en face de moi, et je me fais de petites frayeurs ».

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2000 commentaires haineux par semaine

En dépit de la gravité des événements, Cordélia tente, émue, de dédramatiser. « Je m’y attendais, après… J’avais vu ce qui arrivait à d’autres meufs, je m’y étais préparée. Mais ça va, je ne me plains pas moi, j’ai plutôt de la chance. J’ai des amies qui peuvent recevoir jusqu’à 2000 commentaires déplacés en l’espace de seulement quelques jours. » Selon la youtubeuse, certaines auraient ensuite fait des dépressions. « Ça bouffe », admet-elle presque timidement. Le harcèlement est d’autant plus compliqué à subir qu’il reste bien souvent incompris. Chez les proches, mais aussi chez « les flics ».

« Quand tu vas essayer de les voir, s’ils ne te rient pas au nez en refusant de prendre ta plainte [ce qui est illégal] ou même ta main courante, tu as bien de la chance », reconnaît Cordélia.

Wissale Achargui raconte que parfois, il arrive que des policiers ne connaissent même pas le réseau social qui pose problème. Pour elle, ce retard est d’autant plus grave que « ça demande déjà beaucoup de courage et de force psychologique pour se déplacer au commissariat et en parler. »

Des textes de lois « toujours insuffisants »

C’est d’ailleurs pour cela que celle qui se définit comme « afro-féministe intersectionnelle » a monté avec d’autres femmes le collectif Féministes vs cyberharcèlement, début 2016. Et depuis, l’étudiante en histoire et arabe raconte avoir reçu des dizaines d’appels à l’aide. « Souvent, ce sont des jeunes filles, de 14, 15 ou 16 ans. Elles nous racontent être victimes de cyberviolence, ou de revenge porn, ou encore [victimes de diffusion] de photos d’elles dénudées sur internet. » À ces victimes, Wissale Achargui propose l’aide d’un psychologue, et liste des textes de lois « en progrès, mais toujours largement insuffisants. »

Les textes législatifs ne précisent pas qui l’on peut poursuivre pour cyberharcèlement: est-ce la personne qui a posté le premier message déclenchant une vague de commentaires? Les 2000 autres harceleurs? Ou uniquement ceux qui ont envoyé plusieurs insultes? Des menaces? Ensuite, vient la question des preuves. Comme l’explique Charlotte Thiounn, du hackerspace féministe et LGBT Reset, « les captures d’écran, bien souvent, ça ne sert à rien […] Ça n’a pas de valeur juridique. »

« Ou alors, note Princ(ess)e LGBT, il faut les faire prendre par un notaire ou un huissier. Et il vaut mieux être riche: ça coûte environ 500 euros, puis 100 euros par capture. »

Dans le public, quelques rires sarcastiques et soupirs résonnent. « Il existe d’autres outils, reprend Charlotte Thiounn, comme Tweet save, qui permet de conserver l’URL du compte utilisateur associée à un commentaire, même s’il est supprimé. Sinon, il y a des logiciels qui enregistrent toute la page web. C’est juridiquement valable. Mais c’est aussi payant… »

Signaler les contenus est souvent inutile

Que faire alors? Signaler les contenus? « On a parfois été plusieurs centaines à signaler un même commentaire ou une même photo, et rien ne s’est passé, regrette Wissale Achargui. Il faudrait que les réseaux sociaux fassent quelque chose. Mais pour l’instant, ils y mettent plutôt de la mauvaise volonté. » Ces sites sont régulièrement accusés de laisser passer des campagnes de cyberharcèlement. Certes, des efforts ont été faits d’un point de vue technique. Facebook, par exemple, a accentué sa lutte contre le revenge porn.

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Quelques « victoires » sont aussi à dénombrer, à l’image de la suppression par YouTube des vidéos de Raptor Dissident, un vidéaste accusé d’avoir incité à harceler la comédienne Marion Seclin. Mais comme bien souvent, ce même exemple est aussi révélateur de l’inaction d’autres plateformes… Car sur Twitter, Marion Seclin a continué à se faire insulter des semaines, voire des mois après la vidéo à l’origine de son lynchage verbal.

« Clairement, c’est des réseaux sociaux qu’on attend le plus de changements », assure d’un ton déterminé Wissale Achargui. « Sans compter que même si c’était efficace, renchérit Charlotte Thiounn, c’est un vrai parcours du combattant que de demander par exemple la suppression d’une photo sur un réseau social. Sur Twitter, il y a tout un tas d’étapes à passer, comme photocopier son passeport… Franchement, quand il s’agit de très jeunes filles qui se retrouvent avec des images pédopornographiques d’elles postées, vous imaginez bien que ce n’est pas évident de se plier à ce genre de règles. »

« Ça ne peut pas s’améliorer »

D’autres solutions existent pour tenter de se protéger. En parler, d’abord, « ne pas hésiter à se couper des réseaux sociaux si nécessaire », masquer les profils des harceleurs. En amont, l’on peut aussi prendre quelques précautions techniques, comme des mots de passe bien sécurisés pour ne pas se faire pirater son compte, une attention particulière aux données que l’on laisse sur internet (parfois l’adresse sur les Pages jaunes, ou le numéro de téléphone sur un CV en ligne).

Sur YouTube, Cordélia a aussi fait le choix des « listes noires », qui lui permettent de supprimer de manière automatique certains commentaires, grâce à l’identification de mots-clés. « Bon ça demande de les mettre à jour tout le temps, concède-t-elle, parce que ceux qui viennent m’insulter inventent toujours de nouvelles fautes d’orthographe. » D’autres de ses connaissances ont tout bonnement supprimé l’espace commentaire. Mais pour elle, pas question: « c’est aussi un lieu où on s’échange des témoignages, ou les gens se soutiennent… », estime la vidéaste.

Comme les autres intervenantes, elle ne cache pas son pessimisme. « Je me prépare toujours à pire, admet-elle. Quand on voit comme ça avance sur le sujet, je me dis que ça ne peut pas s’améliorer. Bientôt, j’aurais sans doute des centaines de commentaires me traitant de ‘sale gouine’ sous mes vidéos. Et je ne pourrais pas y faire grand chose. »

Comment soulager l’eczéma?

C’est la maladie de peau qui génère le plus de consultations. L’eczéma, s’il concerne principalement les enfants, peut persister à l’âge adulte. Des précautions d’hygiène aux traitements médicaux, tour d’horizon des techniques pour le soulager à l’occasion de la journée mondiale de l’eczéma.

Une pathologie encore mal connue

L’eczéma atopique

L’eczéma atopique (ou dermatite atopique), est une maladie chronique de la peau qui se caractérise par des rougeurs, des squames et d’intenses démangeaisons (le prurit), principalement dans les plis de la peau mais aussi sur le visage, les mains et les pieds. Très fréquente chez les enfants et les adolescents (jusqu’à 30%), cette affection peut persister chez l’adulte (2 à 10%) et touche de plus en plus de personnes dans les pays industrialisés. On estime ainsi que les cas auraient doublé, voire triplé ces trente dernières années.

Si le mécanisme de l’eczéma est encore mal connu, on sait en revanche qu’il est souvent associé à des allergies alimentaires, des rhinites ou crises d’asthme, et que les symptômes se retrouvent chez les membres d’une même famille.

« La première chose à faire lors d’une consultation, c’est rechercher une prédisposition familiale », explique Marie-Christine Albenois, dermatologue à Toulon. » Il s’agit ensuite de vérifier s’il n’y a pas d’allergies, que ce soit alimentaire ou environnemental, avec les poussières et les pollens. Le test s’effectue sur le bras, il est indolore et la lecture est immédiate. » Le stress, enfin, peut être un facteur aggravant, « mais pas un élément déclencheur », relève le docteur.

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L’eczéma de contact

Très variable d’un malade à l’autre, l’eczéma peut survenir une fois dans une vie, ou resurgir régulièrement par poussées. Mais il arrive qu’il se déclenche au contact direct de la peau avec une substance, qu’il s’agira ensuite d’éliminer. « L’eczéma de contact touche plus fréquemment les adultes, et peut être lié au milieu professionnel », relève le médecin. Bijoux fantaisies, coloration pour cheveux, gants de protection, parfums, cosmétiques… Les causes sont multiples mais les symptômes identiques: une irritation et des démangeaisons parfois très gênantes.

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Des symptômes handicapants

« Je souffre d’eczéma atopique depuis toute petite dans les plis des bras et des jambes. A l’âge adulte, il s’est concentré sur le visage et le cou », raconte Stéphanie, 26 ans. La jeune femme, qui souffre également de nombreuses allergies, s’est tournée vers une l’association française de l’eczéma pour parler de son mal-être. « Il y a d’abord la douleur physique, les démangeaisons, les tiraillements. Puis la douleur psychique, à cause du regard que l’on porte sur soi, mais aussi que les autres portent sur nous ».

Que ce soit pour limiter les poussées ou en atténuer les effets de l’eczéma, les malades doivent adapter leur mode de vie. « Ma fille Laureen, 10 ans, est atteinte de dermatite atopique depuis l’âge de trois mois », témoigne Séverine. « Les poussées d’eczéma étant fréquentes, nous nous sommes équipés d’un aspirateur avec filtre, d’un nettoyeur vapeur pour limiter l’utilisation de détergents, nous avons retiré moquettes, tapis, plantes, diminué le nombre de peluches et de coussins. » Toute la famille s’est retrouvée affectée par la maladie de l’enfant, notamment en cas de crises importantes. Pour qu’elle comprenne mieux sa pathologie, Laureen est inscrite à l’une des écoles de l’atopie -lieu d’écoute pour parents et enfants- mises en place par la Fondation pour la dermatite atopique, qui apporte des conseils pour le quotidien.

Les bons gestes au quotidien

Pour les enfants comme pour les adultes, il existe certaines précautions à prendre pour éviter l’apparition d’une poussée d’eczéma atopique.

« Il faut laver sans agresser », détaille le docteur Albenois qui conseille d’opter pour des gels sans savon, de prendre des douches plutôt que des bains, de limiter la température de l’eau et la durée de la douche… Sans tomber dans l’exagération! « J’ai vu des mamans qui ne lavaient quasiment plus leur enfant par crainte des irritations. Au contraire, quand cela démange, il ne faut pas hésiter à nettoyer. » De même, après un sport intense ou un coup de chaud, une douche rapide s’impose car la transpiration irrite la peau. Et on se sèche en tamponnant la serviette, sans frotter.

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Dans la maison, on pense à aérer quotidiennement la chambre, été comme hiver, et on évite les couettes ou oreillers en plumes, allergènes. Côté vêtements, il faut oublier la laine ou le synthétique, pour opter pour des habits en coton ou en soie.

L’eczéma entraînant une sécheresse aiguë (xérose), il est primordial d’hydrater la peau avec des crèmes émollientes, « pour reconstituer le film hydro-lipidique. » A utiliser en traitement, mais aussi quotidiennement pour prévenir les poussées. Quant au maquillage, hypoallergénique, il peut être appliqué sur les rougeurs mais pas sur les plaies. Enfin, il est conseillé de se couper les ongles courts, pour éviter les dégâts en cas de grattage.

Stéphanie et Séverine ont elles adopté des astuces  » maison » au quotidien. Ainsi, crèmes et eau thermale sont stockées au frigo car le froid apaise le prurit.

Les traitements médicaux

S’il est pour le moment impossible de guérir l’eczéma, différents traitements peuvent toutefois améliorer la qualité de vie du patient, limiter les poussées et doivent être associés à une hydratation quotidienne.

L’homéopathie

Solution naturelle permettant une approche moins agressive que les corticoïdes, l’homéopathie peut montrer des résultats satisfaisants contre l’eczéma. Un impératif cependant: se tourner vers un homéopathe, qui saura conseiller le traitement adapté à chaque type de dermatite.

Les antihistaminiques

Les antihistaminiques par voie orale, utilisés contre les allergies, sont parfois prescrits pour soulager les démangeaisons. Ils peuvent notamment aider l’enfant à dormir en lui évitant de se gratter toute la nuit.

Les dermocorticoides

« Là où il y a eczéma, il y a forcément corticoïdes », affirme Marie-Christine Albenois. « Les crèmes sont très différentes de la cortisone en cachets, qui effraie souvent les patients. » Appliquées une fois par jour, les crèmes ou lotions, prescrites par un médecin, sont indispensables pour calmer l’inflammation et diminuer les lésions. A noter que des effets secondaires (maux de ventre…) peuvent parfois être ressentis.

Les immunosuppresseurs

« Il ne faut pas avoir peur des traitements plus forts, qui peuvent montrer de très bons résultats », s’exclame la dermatologue. Prescrits pour les eczémas graves, les immunosuppresseurs à usage local (tacrolimus, pimécrolimus, sous forme de pommade) sont plutôt réservés aux adultes. Utilisés pour empêcher les phénomènes de rejet après une greffe d’organe, ils sont là encore très efficaces sur certains patients, mais à n’utiliser qu’en seconde intention.

Theresa May dévoile un peu de son Brexit à une UE revigorée

Bruxelles – La Première ministre britannique Theresa May a dévoilé pour la première fois un peu de son plan pour le Brexit jeudi devant ses partenaires européens, qui assuraient avoir retrouvé l’optimisme, lors d’un sommet à Bruxelles.

Mme May a assuré qu’après le Brexit les citoyens de l’UE pourraient rester au Royaume-Uni, ce qui est l’une des priorités des négociations historiques lancées lundi pour organiser le retrait britannique en mars 2019.

La dirigeante britannique, empêtrée dans les difficultés internes, a donné « un engagement clair qu’il ne sera demandé à aucun citoyen de l’UE qui se trouve actuellement au Royaume-Uni de façon légale de quitter » le pays quand il sortira de l’UE, a expliqué une source au sein du gouvernement britannique.

Et « tous les citoyens de l’UE légalement ici, au moment où le Royaume-Uni part, auront la possibilité de régulariser leur statut pour rester dans le pays« , a-t-elle ajouté selon cette source, après un dîner partagé avec les 27 autres chefs d’Etat et de gouvernement européens.

– « Equitable et sérieuse » –

Mais l’offre qu’elle considère comme « équitable et sérieuse » risque de ne pas satisfaire les 27.

Notamment parce que Mme May rejette toute compétence de la Cour de justice de l’UE sur l’accord que Londres et Bruxelles trouveraient sur les droits des plus de trois millions de citoyens européens au Royaume-Uni.

Les 27 n’avaient de toute manière pas l’intention d’en discuter jeudi.

« Pour moi, façonner l’avenir à 27 membres est prioritaire par rapport à la question des négociations avec la Grande-Bretagne sur sa sortie« , a affirmé la chancelière allemande Angela Merkel, avant que Mme May n’évoque le dossier.

« Il doit être clair que le sommet européen n’est pas un forum pour les négociations du Brexit« , a insisté de son côté le président du Conseil Donald Tusk.

Les dirigeants européens se contenteront donc de prendre « des notes« , sans réagir aux plans britanniques, avait indiqué une source diplomatique.

Les 27 ont préféré tout au long de la journée vanter un nouvel espoir dans leur avenir commun, après la série noire de crises qui ont ébranlé l’UE.

– ‘Meilleure direction’-

Donald Tusk a ainsi confié n’avoir « jamais eu la conviction aussi forte que les choses prennent une meilleure direction« .

Croissance économique dans tous les Etats membres, recul du chômage, accord sur la dette grecque, défaites électorales des europhobes, ont requinqué une Europe morose.

Ce regain de confiance est illustré pour Bruxelles par le nouveau président français Emmanuel Macron, qui assistait à son premier sommet européen.

Le chef d’Etat français, élu avec un programme pro-européen, a voulu « parler de l’avenir de notre Europe et porter le projet d’une Europe qui protège« .

Il a notamment indiqué qu’il préparait « une nouvelle feuille de route » avec l’Allemagne « sur les changements indispensables de l’UE et de la zone euro« , qui comprendra « des conclusions concrètes« .

Les 27 ont commencé à se pencher, sans Mme May, sur les futurs déménagements des deux agences européennes basées à Londres (l’Autorité bancaire et l’Agence des médicaments).

Les villes candidates se bousculent pour accueillir ces deux agences, leurs employés et leurs familles, avec toutes les retombées économiques associées.

« J’espère qu’on n’aura pas une bataille de chiffonniers« , a espéré le Premier ministre belge Charles Michel, à propos de ce premier dossier susceptible d’effriter l’unité post-Brexit.

– Anti-terrorisme –

Lors du sommet, l’ensemble des dirigeants ont appelé les acteurs d’internet à assumer leurs responsabilités dans la lutte contre le terrorisme en ligne, menaçant d’adopter une législation européenne pour les y contraindre.

« Nous appelons les entreprises de médias sociaux à faire tout ce qui est nécessaire pour empêcher la diffusion de contenu terroriste sur internet« , a déclaré M. Tusk, alors que l’Europe est confrontée à une vague d’attaques jihadistes.

Les dirigeants européens ont promis jeudi de « renforcer la coopération au sein de l’UE en matière de sécurité extérieure et de défense« .

Ils ont notamment appelé à la mise en oeuvre rapide d’un Fonds européen de la Défense, proposé récemment par la Commission européenne, qui veut à moyen terme en faire un puissant levier pour financer la recherche et développement, et soutenir l’industrie européenne de la défense.

Incendies au Portugal: les pompiers restent en alerte

Pedrógão Grande (Portugal) – Des familles piégées par les flammes dans leurs voitures, au moins 62 morts et autant de blessés, routes coupées, villages évacués, arbres calcinés: le Portugal était sous le choc dimanche après l’immense incendie de forêt qui ravage depuis samedi le centre du pays.

Sous une chaleur caniculaire, le feu se poursuivait dans la soirée sur quatre fronts, dont un d’une grande violence, selon les autorités, et plus de 900 pompiers et 280 véhicules étaient toujours à pied d’oeuvre pour combattre le sinistre, le plus meurtrier de l’histoire récente du Portugal.

« Nous ressentons un sentiment d’injustice, car la tragédie a touché ces Portugais dont on parle peu, d’une zone rurale isolée« , a déclaré le président Marcelo Rebelo de Sousa, en référence au lieu du drame, Pedrogao Grande, dans la région de Leiria. Le gouvernement a décrété trois jours de deuil national.

Le dernier bilan officiel faisait état de 62 morts et 62 blessés, dont cinq dans un état grave (un enfant et quatre pompiers). Mais les autorités n’excluaient pas de trouver encore d’autres victimes dans des villages cernés par des murs de flammes.

Sur les collines situées entre les bourgades de Pedrogao Grande, Figueiro dos Vinhos et Castanheira de Pera, encore recouvertes d’eucalyptus et de pins 24 heures plus tôt, la dévastation était totale dans les zones touchées par le feu, attisé par un vent violent.

Devant des maisons endommagées, une carcasse de voiture calcinée était abandonnée au bord d’une route. Plus loin, le cadavre d’un homme recouvert d’un drap blanc gisait, entouré de gendarmes portant des masques

– Route de l’enfer –

Selon les autorités, une grande partie des victimes ont péri dans leurs voitures, piégées par les flammes alors qu’elles circulaient sur la nationale 236 reliant Figueiro dos Vinhos à Castanheira de Pera, devenue la route de l’enfer.

« C’était vraiment l’enfer. Je pensais que la fin du monde était venue. J’ai cru que je n’allais pas m’en sortir« , a témoigné à la télévision portugaise Maria de Fatima Nunes, l’une des rescapées du drame.

D’autres corps ont été découverts dans des maisons de zones isolées. Au moins trois villages à proximité de Pedrogao Grande ont dû être évacués.

La majorité des victimes déjà identifiées « sont mortes dans leur maison, qu’elles n’avaient pas abandonnée à temps« , a souligné le Premier ministre Antonio Costa, appelant les habitants à respecter les ordres d’évacuation.

« Si je quitte ma maison, tout va brûler, car nous n’avons personne pour nous aider« , a raconté à l’AFP Fernando Pais, agriculteur de 50 ans qui vit avec sa femme et son fils à Trespostos, un hameau à côté du village de Campelo.

La famille Pais a refusé de quitter sa maison et depuis 24 heures, elle se bat toute seule contre les flammes avec un simple tuyau d’arrosage.

« Je connaissais plusieurs victimes. Une de mes collègues a perdu sa mère et sa fille de quatre ans, car elle n’a pas réussi à les sortir de l’arrière de la voiture« , a témoigné Isabel Ferreira, 62 ans, qui réside dans un village des alentours.

Dimanche soir, le village d’Alvaiazere, à une dizaine de km au sud-ouest de Pedrogao Grande, semblait lui aussi menacé par les flammes.

La police judiciaire a « réussi à déterminer qu’un orage sec est à l’origine de l’incendie« , écartant la piste criminelle après avoir trouvé l’arbre qui a été frappé par la foudre.

– Canicule –

Quatre Canadairs espagnols et trois avions français sont arrivés sur place dimanche pour appuyer les pompiers portugais. Deux autres avions espagnols et deux italiens doivent arriver lundi, ainsi que des renforts terrestres, dans le cadre du mécanisme européen de protection civile, activé à la demande de Lisbonne.

« Mes pensées vont aux victimes au Portugal« , a indiqué le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Le Premier ministre grec Alexandre Tsipras a promis à Lisbonne « toute l’aide nécessaire » de la part des équipes de pompiers grecs.

Le Portugal a connu ce week-end une forte canicule, avec des températures dépassant les 40 degrés dans plusieurs régions.

Près d’une centaine d’incendies de forêt faisaient encore rage à travers le pays dimanche soir, combattus par plus de 2.000 pompiers.

Relativement épargné en 2014 et 2015, le pays avait été durement touché l’an dernier par une vague d’incendies qui avaient dévasté plus de 100.000 hectares sur son territoire continental.

Sur l’île touristique de Madère, où les feux ont fait trois morts en août, 5.400 hectares sont partis en fumée en 2016 et près d’une quarantaine de maisons ont été détruites.

En 1966, un feu dans la forêt de Sintra à l’ouest de Lisbonne avait provoqué la mort de 25 militaires qui avaient tenté en vain de combattre les flammes.

La bataille de Mossoul, fief de Daech en Irak

Stephan Villeneuve était journaliste, "un métier pour lequel certains crèvent"

Stephan Villeneuve était journaliste, « un métier pour lequel certains crèvent »

A 48 ans, le reporter de guerre est mort à Mossoul, blessé par une mine antipersonnel. Loin d’être une tête brûlée, Stephan Villeneuve était, avant tout, un passionné.

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Incendie de forêt meurtrier au Portugal: le pays sous le choc

Pedrógão Grande (Portugal) – Des familles piégées par les flammes dans leurs voitures, au moins 62 morts et autant de blessés, routes coupées, villages évacués, arbres calcinés: le Portugal était sous le choc dimanche après l’immense incendie de forêt qui ravage depuis samedi le centre du pays.

Sous une chaleur caniculaire, le feu se poursuivait dans la soirée sur quatre fronts, dont un d’une grande violence, selon les autorités, et plus de 900 pompiers et 280 véhicules étaient toujours à pied d’oeuvre pour combattre le sinistre, le plus meurtrier de l’histoire récente du Portugal.

« Nous ressentons un sentiment d’injustice, car la tragédie a touché ces Portugais dont on parle peu, d’une zone rurale isolée« , a déclaré le président Marcelo Rebelo de Sousa, en référence au lieu du drame, Pedrogao Grande, dans la région de Leiria. Le gouvernement a décrété trois jours de deuil national.

Le dernier bilan officiel faisait état de 62 morts et 62 blessés, dont cinq dans un état grave (un enfant et quatre pompiers). Mais les autorités n’excluaient pas de trouver encore d’autres victimes dans des villages cernés par des murs de flammes.

Sur les collines situées entre les bourgades de Pedrogao Grande, Figueiro dos Vinhos et Castanheira de Pera, encore recouvertes d’eucalyptus et de pins 24 heures plus tôt, la dévastation était totale dans les zones touchées par le feu, attisé par un vent violent.

Devant des maisons endommagées, une carcasse de voiture calcinée était abandonnée au bord d’une route. Plus loin, le cadavre d’un homme recouvert d’un drap blanc gisait, entouré de gendarmes portant des masques

– Route de l’enfer –

Selon les autorités, une grande partie des victimes ont péri dans leurs voitures, piégées par les flammes alors qu’elles circulaient sur la nationale 236 reliant Figueiro dos Vinhos à Castanheira de Pera, devenue la route de l’enfer.

« C’était vraiment l’enfer. Je pensais que la fin du monde était venue. J’ai cru que je n’allais pas m’en sortir« , a témoigné à la télévision portugaise Maria de Fatima Nunes, l’une des rescapées du drame.

D’autres corps ont été découverts dans des maisons de zones isolées. Au moins trois villages à proximité de Pedrogao Grande ont dû être évacués.

La majorité des victimes déjà identifiées « sont mortes dans leur maison, qu’elles n’avaient pas abandonnée à temps« , a souligné le Premier ministre Antonio Costa, appelant les habitants à respecter les ordres d’évacuation.

« Si je quitte ma maison, tout va brûler, car nous n’avons personne pour nous aider« , a raconté à l’AFP Fernando Pais, agriculteur de 50 ans qui vit avec sa femme et son fils à Trespostos, un hameau à côté du village de Campelo.

La famille Pais a refusé de quitter sa maison et depuis 24 heures, elle se bat toute seule contre les flammes avec un simple tuyau d’arrosage.

« Je connaissais plusieurs victimes. Une de mes collègues a perdu sa mère et sa fille de quatre ans, car elle n’a pas réussi à les sortir de l’arrière de la voiture« , a témoigné Isabel Ferreira, 62 ans, qui réside dans un village des alentours.

Dimanche soir, le village d’Alvaiazere, à une dizaine de km au sud-ouest de Pedrogao Grande, semblait lui aussi menacé par les flammes.

La police judiciaire a « réussi à déterminer qu’un orage sec est à l’origine de l’incendie« , écartant la piste criminelle après avoir trouvé l’arbre qui a été frappé par la foudre.

– Canicule –

Quatre Canadairs espagnols et trois avions français sont arrivés sur place dimanche pour appuyer les pompiers portugais. Deux autres avions espagnols et deux italiens doivent arriver lundi, ainsi que des renforts terrestres, dans le cadre du mécanisme européen de protection civile, activé à la demande de Lisbonne.

« Mes pensées vont aux victimes au Portugal« , a indiqué le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Le Premier ministre grec Alexandre Tsipras a promis à Lisbonne « toute l’aide nécessaire » de la part des équipes de pompiers grecs.

Le Portugal a connu ce week-end une forte canicule, avec des températures dépassant les 40 degrés dans plusieurs régions.

Près d’une centaine d’incendies de forêt faisaient encore rage à travers le pays dimanche soir, combattus par plus de 2.000 pompiers.

Relativement épargné en 2014 et 2015, le pays avait été durement touché l’an dernier par une vague d’incendies qui avaient dévasté plus de 100.000 hectares sur son territoire continental.

Sur l’île touristique de Madère, où les feux ont fait trois morts en août, 5.400 hectares sont partis en fumée en 2016 et près d’une quarantaine de maisons ont été détruites.

En 1966, un feu dans la forêt de Sintra à l’ouest de Lisbonne avait provoqué la mort de 25 militaires qui avaient tenté en vain de combattre les flammes.

Doutes sur la revendication par l’EI d’une attaque meurtrière à Jérusalem

Jérusalem – L’organisation jihadiste Etat islamique (EI) et le mouvement palestinien Hamas se disputent sur les origines de l’attaque perpétrée vendredi soir à Jérusalem, laissant les services israéliens dans le doute.

Trois Palestiniens ont attaqué au couteau et à l’arme à feu des policiers israéliens à la porte de Damas, l’une des entrées de la Vieille ville de Jérusalem, poignardant mortellement une policière de 23 ans, Hadas Malka, avant d’être abattus.

Peu après, l’EI a revendiqué –pour la première fois à Jérusalem– l’attaque et prévenu qu’elle ne serait « pas la dernière« .

Aussitôt, le Hamas et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) –le mouvement islamiste et la gauche historique– ont répliqué.

Sans clairement revendiquer la paternité de l’attentat, ils ont indiqué que les auteurs, Bara Ata, 18 ans, Oussama Ata, 19 ans, et Adel Ankouch, 18 ans, étaient issus de leurs rangs.

Contacté par l’AFP, un proche de l’un des assaillants a qualifié de « mensonge » la revendication de l’EI.

Le fait que l’EI mène ou revendique des attaques dans les Territoires occupés est une question particulièrement sensible pour les Palestiniens, et notamment pour le Hamas, lui-même considéré comme « terroriste » par les Etats-Unis et l’Union européenne. Régulièrement, ce groupe prend ses distances avec les jihadistes et accuse Israël et ses dirigeants de tenter de les associer à l’EI.

Après l’attaque, le Hamas et le FPLP ont évoqué un acte de « résistance » palestinienne face à 50 années d’occupation militaire israélienne des Territoires palestiniens dont Jérusalem-Est –où se trouve la Vieille ville.

L’EI essaie de « brouiller les cartes« , a dit le Hamas.

Les services israéliens estiment pour leur part qu’il est « impossible à ce stade de corroborer » la revendication de l’EI.

– Permis supprimés –

Une porte-parole de l’armée israélienne a laissé entendre que les trois assaillants appartenaient à un petit groupe local et non à des mouvements politiques organisés.

Le Shin Beth assure pourtant qu’ils ont déjà été impliqués dans des « activités terroristes« , qui leur ont valu plusieurs mois de prison.

Les conséquences de l’attaque de vendredi ne se sont pas fait attendre. Israël a annulé 250.000 permis d’entrée à Jérusalem attribués pour le ramadan à des Palestiniens.

Durant les quatre vendredis du mois de jeûne, Israël autorise exceptionnellement toutes les femmes et les hommes de plus de 40 ans de Cisjordanie occupée à se rendre sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam dans la Vieille ville.

Egalement à l’occasion du ramadan, des permis spéciaux supplémentaires –pour des réunions familiales par exemple– avaient été délivrés par Israël.

Ils ont été supprimés parce que le Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, a « encouragé le terrorisme » en dénonçant la mort des trois jeunes assaillants dans un communiqué, a argué le Cogat, un organe du ministère de la Défense israélien.

Samedi, la police israélienne a renforcé ses contrôles, renvoyant en Cisjordanie quelque 350 Palestiniens présents à Jérusalem sans permis.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a évoqué la possibilité d’interdire au public l’accès à la porte de Damas et a appelé l’Autorité palestinienne, ainsi que le reste du monde, à condamner l’attaque.

L’envoyé de l’ONU au Proche-Orient Nickolay Mladenov a dénoncé un acte « terroriste » qui ne peut être présenté comme « héroïque » comme l’ont fait des mouvements palestiniens.

– Mesures punitives –

Dans la nuit, l’armée israélienne a bouclé le village de Deir Abou Mechaal, d’où venaient les jeunes assaillants. Elle a « informé les familles qu’il était possible que leurs maisons soient détruites bientôt« , a affirmé à l’AFP le maire du village Imad Zahran.

Démolir la maison familiale est une mesure punitive qu’Israël a régulièrement prise depuis le début à l’automne 2015 d’une vague d’attaques qui se sont désormais notablement espacées.

Depuis le 1er octobre 2015, ces attaques et d’autres violences dans les Territoires palestiniens et Israël ont causé la mort de 272 Palestiniens, 42 Israéliens, deux Américains, deux Jordaniens, un Erythréen, un Soudanais et une Britannique, selon un décompte de l’AFP.

La majorité des Palestiniens tués sont des assaillants ou assaillants présumés, souvent jeunes, agissant seuls et armés de couteaux. Ils sont mus selon les experts par les vexations de l’occupation et l’absence d’horizon politique et économique.

Le gouvernement israélien impute ces attaques au refus de l’existence d’Israël.

Israël est largement préservé des agissements directs de l’EI, même si le groupe jihadiste a revendiqué le 10 avril un tir de roquette sur le pays depuis le Sinaï égyptien, où des groupes qui lui sont affiliés sont actifs.

En outre, Israël affirme que des attentats sur son sol ont été inspirés par l’EI, comme celui du 8 juin 2016 à Tel-Aviv (quatre morts), et que des dizaines d’Arabes israéliens combattraient avec l’EI en Irak et en Syrie.