L’Italie en quête de stabilité

L'Italie lors des 1000 jours du gouvernement de Matteo Renzi

L’Italie lors des 1000 jours du gouvernement de Matteo Renzi

A la tête de l’Italie depuis près de trois ans, le chef du gouvernement Matteo Renzi démissionne le 5 décembre 2016, après l’échec du référendum de réforme constitutionnelle. Il laisse derrière lui un pays ayant renoué avec la croissance mais ouvre ainsi une période d’incertitudes, en l’absence d’alternative claire. Membre du Parti démocrate italien, Matteo Renzi était arrivé au pouvoir en février 2014, avec un programme de réformes tous azimuts, mettant à la casse la vieille classe politique. Mais son volontarisme n’a pas convaincu. Au pouvoir à Rome et à Turin, le Mouvement cinq étoiles, populiste et anti-système, ambitionne de prendre le pouvoir.

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Les Italiens votent sur une réforme constitutionnelle cruciale

Rome – Plus de 50 millions d’Italiens sont appelés à se prononcer dimanche par référendum sur une réforme constitutionnelle qui s’est transformée, en pleine vague populiste, en plébiscite sur le chef du gouvernement, Matteo Renzi (centre-gauche).

Les bureaux de votes doivent ouvrir à 07h00 (06h00 GMT) et fermer à 23h00 (22h00 GMT). Les premières estimations issues des sondages sont attendues dans la foulée et les résultats dans la nuit.

L’incertitude quant au résultat provoque des sueurs froides en Europe et sur les marchés financiers, où l’on redoute, après le choc du Brexit et la montée des mouvements populistes, une nouvelle phase d’instabilité dans la troisième économie de la zone euro.

Le scrutin porte sur une réforme constitutionnelle qui prévoit une réduction drastique des pouvoirs du Sénat, une limitation des prérogatives des régions et la suppression des provinces, l’équivalent des départements français.

Une vaste majorité de la classe politique, de la droite aux populistes du Mouvement 5 Etoiles (M5S) ou de la Ligue du Nord, en passant par tous les extrêmes et même des « frondeurs » du Parti démocrate (PD) de M. Renzi, appelle à voter « non » en dénonçant une trop forte concentration des pouvoirs dans les mains du chef du gouvernement.

– « Le statu quo est pire » –

Cette opposition est également unie dans son désir de chasser M. Renzi, arrivé au pouvoir en février 2014 et omniprésent dans les médias et sur les réseaux sociaux pour défendre « sa » réforme, censée simplifier la vie politique dans un pays ayant vu défiler 60 gouvernements depuis 1948.

« Renzi a eu le tort, dès le départ, de personnaliser ce scrutin, en disant qu’il démissionnerait en cas de victoire du non. Du coup, il concentre sur lui tout le mécontentement du pays, y compris celui des jeunes« , a expliqué Elena Piccolo, 21 ans, étudiante à Naples.

Les derniers sondages, qui remontent à deux semaines car ils sont interdits pendant les 15 jours précédant le scrutin, donnaient 5 à 8 points d’avance au non, mais avec encore beaucoup d’indécis.

Roberto Benini, chargé de communication à Rome, était pour sa part convaincu: « Cette réforme est un petit pas, mais un pas important. Avec un oui, nous aurons un gouvernement plus fort. Ce n’est pas une révolution, pas le paradis, mais l’alternative c’est le statu quo, qui est bien pire« , a-t-il affirmé à l’AFP.

– « C’est n’importe quoi » –

Antonio Canestri, boucher dans un quartier bourgeois de la capitale, était bien plus sceptique: « Nous savons ce que nous avons maintenant, nous ne savons pas ce que nous aurons avec la réforme mais j’ai peur d’un chaos économique si le non l’emporte« .

« Cette réforme, c’est n’importe quoi« , a insisté Carla Diaferia, une cliente qui votera non. « Il y a des points avec lesquels je suis d’accord mais ils auraient dû y aller pas à pas« .

Le président américain Barack Obama, la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ont en revanche ouvertement appelé à voter oui.

Du petit lait pour Beppe Grillo, le fondateur du Mouvement 5 étoiles, qui a exhorté vendredi les Italiens à voter « avec les tripes » pour défendre leurs libertés et leur indépendance, tout en se lançant dans un intrigant éloge du caractère « poétique » d’une éventuelle défaite.

En cas de victoire du non, le M5S devraity réclamer des élections anticipées, mais le président Sergio Mattarella ne devrait pas dissoudre le Parlement avant une réforme de la loi élisant les députés.

La réalité d’un retrait de M. Renzi en cas d’échec dépendra sans doute de l’ampleur du score. Même s’il présente la démission de son gouvernement, il pourrait en effet rester à la tête du PD, voire même être reconduit à la présidence du conseil. Mais il a répété qu’il ne prendrait jamais la tête d’un gouvernement « technique » chargé uniquement de réformer la loi électorale.

Trump met en garde les entreprises quittant les Etats-Unis

Indianapolis (Etats-Unis) – Le président élu Donald Trump a prévenu jeudi que les entreprises américaines délocalisant pour élaguer leurs coûts de production en subiraient « les conséquences », lors d’une visite dans une usine de l’Indiana qui vient de renoncer à un tel projet en échange d’avantages financiers.

« Les entreprises ne vont pas continuer à quitter les Etats-Unis sans qu’il y ait des conséquences. C’est fini ça. C’est fini« , a lancé M. Trump, dans une usine du fabricant de climatiseurs Carrier dont il affirme avoir sauvé plus de 1.000 emplois en empêchant un transfert d’activité vers le Mexique. « Quitter le pays va être très, très difficile » pour les entreprises, a-t-il prévenu.

Elu sur la promesse de sauvegarder les emplois ouvriers sur le sol américain, il a choisi de se rendre dans cette usine devenue cette semaine le symbole de la politique anti-délocalisations qu’il entend mener.

Carrier a annoncé mardi renoncer à son projet de délocalisation, affirmant sur Twitter avoir « conclu un accord avec le président élu« . Puis, dans un communiqué, elle a précisé que les « incitations proposées par l’Etat (de l’Indiana) ont joué un rôle important » dans sa décision.

« L’Etat de l’Indiana a offert à Carrier un package pluri-annuel de 7 millions de dollars, assorti de conditions en matière d’emploi, de maintien des postes de travail et d’investissement financier« , a précisé jeudi la filiale du géant United Technologies.

Selon les médias américains, elle va bénéficier d’allègements fiscaux pendant dix ans.

Cette visite était la première étape de la « tournée de la victoire » de Donald Trump et de son vice-président Mike Pence –également gouverneur de l’Indiana– dans les Etats industriels qui ont voté pour le duo républicain le 8 novembre.

« J’ai hâte d’aller dans l’Indiana aux côtés des ouvriers de Carrier qui sont super. Ils vont vendre beaucoup de climatiseurs!« , avait tweeté le milliardaire avant de s’envoler pour cette ville du nord des Etats-Unis.

– Goutte d’eau –

Mais les postes sauvegardés ne représentent qu’une goutte d’eau au regard des emplois industriels perdus, a tweeté l’économiste Paul Krugman. Selon lui, il faudrait un accord similaire par semaine pendant quatre ans pour ramener seulement 4% des emplois disparus depuis 2000.

L’ex-candidat démocrate à la présidentielle Bernie Sanders s’est offusqué jeudi dans le Washington Post d’un « pansement qui ne fait qu’aggraver le problème des inégalités de revenus en Amérique« .

« A la place (du paiement) d’un impôt, l’entreprise va être récompensée par une réduction d’impôts. Wouah! (…) C’est ça punir les groupes qui ferment leurs usines aux Etats-Unis pour les déménager à l’étranger’« , se demande M. Sanders.

Le sénateur du Vermont craint en effet que cet accord n’incite désormais les entreprises à menacer de délocaliser leurs usines dans le seul but d’obtenir un allègement fiscal similaire.

Anthony Scaramucci, un chef d’entreprise membre de l’équipe de transition de M. Trump, a relevé mercredi que « tout l’objectif » de cette opération était de réduire les impôts des sociétés pour attirer les investissements aux Etats-Unis.

Pendant sa campagne, M. Trump a promis de relancer l’activité des entreprises grâce notamment à une vaste déréglementation et à une baisse de l’impôt sur les sociétés qui passerait de 35% à 15%.

Wilbur Ross – ‘Protectionnisme, c’est péjoratif’ –

Après l’Indiana, la tournée doit se poursuivre dans d’autres Etats industriels clés tombés dans son escarcelle comme l’Ohio (nord), où il doit tenir un meeting jeudi soir à Cincinnati.

Ces déplacements se tiennent au lendemain de la nomination de sa future équipe économique: un banquier de Wall Street, Steven Mnuchin, 53 ans, sera secrétaire au Trésor et Wilbur Ross, un milliardaire de 79 ans, secrétaire au Commerce.

Ils seront chargés de tenir la promesse de M. Trump de revenir sur les accords de libre-échange et de préserver les emplois industriels.

M. Trump a saisi l’opportunité de sa visite chez Carrier pour dénoncer encore une fois l’accord de libre-échange nord américain Aléna: « L’Aléna est une autoroute à sens unique vers le Mexique« .

M. Ross a déjà rejeté mercredi toute accusation de protectionnisme. « +Protectionnisme+ n’est pas un terme significatif, c’est péjoratif« , a-t-il contesté, estimant sur CNBC que les administrations précédentes avaient « fait beaucoup de commerce stupide et c’est ce que nous allons corriger« .

Pourquoi le « coup de pouce » au Smic est passé de mode

Le groupe d’experts économiques chargés chaque année de donner son avis sur l’évolution du Smic préconise de ne pas l’augmenter plus que l’inflation. Selon eux, le salaire minimum aurait aussi des effets pervers.

A gauche, l’augmentation du Smic est une revendication aussi classique que symbolique. Pourtant, à l’exception d’un coup de pouce de 0,6% en 2012, le gouvernement présidé par François Hollande ne l’a revalorisé chaque année que du minimum légal, calculé à partir de l’inflation et de la hausse des salaires. Il a suivi en cela les avis d’un groupe d’experts chargé de conseiller l’exécutif dans ce domaine. Mis en place par une loi du 3 décembre 2008, ce groupe a vu le jour à la demande des employeurs, explique La Tribune.

En 2016, le Smic était de 1466,62 euros bruts mensuels. La dernière année du quinquennat Hollande sera courte, mais elle ne devrait pas déroger à la règle, puisque les experts, dont le dernier avis a été révélé par Les Echos, prônent une nouvelle fois la modération. « Aller au-delà de la formule légale d’indexation introduirait un risque de déstabilisation à partir d’une situation encore fragile », argumentent-ils. Le gouvernement doit prendre sa décision le 19 décembre.

Poursuivre l’effort sur le coût du travail

Le groupe d’experts, présidé depuis 2013 par François Bourguignon, directeur de l’École d’économie de Paris, se compose des économistes Pierre Cahuc (Crest), Eve Caroli (École d’économie de Paris), Stefano Scarpetta (OCDE) et de la sociologue Dominique Goux (Crest). Il appelle « à la prudence et à la modération » salariale dans la mesure où « la conjoncture de l’emploi reste précaire. »

En 2016, les chiffres du chômage ont pourtant montré une amélioration. Mais l’embellie est due « probablement plus aux mesures d’allègement du coût du travail qu’à la conjoncture économique », estiment les experts. C’est à dire que plutôt que d’augmenter le Smic, ce qui risquerait d’entraîner des revendications sur toute l’échelle des salaires, ces économistes estiment qu’il faut poursuivre la politique de baisse du coût du travail engagée par le gouvernement avec le CICE et le pacte de responsabilité.

« La composition de ce groupe correspond à une économie du consensus. Comme le chômage se concentre sur des postes en dessous de 1,3 Smic, cette école estime que le salaire minimum est trop élevé, et qu’il faut concentrer la baisse des charges sur les bas salaires », explique à L’Express Olivier Passet, du groupe d’études économiques Xerfi. « Ils ont un leitmotiv: le travail est un coût à réduire absolument », déplore Boris Plazzi, responsable de la négociation sur les salaires à la CGT.

Le Smic contre l’emploi des moins qualifiés

Il ne s’agit pas simplement d’améliorer la compétitivité des entreprises exportatrices, confrontées à des concurrents moins disants sur les salaires. Dans leur avis précédent en 2015, ces mêmes experts avaient reconnu que l’impact du Smic sur la compétitivité de l’industrie française était « relativement modeste. » Ce n’est pas le secteur qui est le plus gourmand de salariés au Smic, mais celui des petites entreprises de services, de restauration, d’hôtellerie, peu exposé quant à lui à la concurrence internationale.

C’est surtout en raison d’un chômage des jeunes qui reste bien trop élevé (24%), que l’augmentation du Smic s’avérerait périlleuse, avertissent-ils. Le maintenir à son minimum, donne plus de chance à un jeune sans expérience d’entrer dans l’entreprise avec un contrat durable et à plein temps. L’année dernière, les experts alertaient justement sur la hausse du travail à temps partiel subi et le recours aux CDD courts, des situations auxquelles les salariés les plus jeunes sont souvent confrontés.

Le problème est similaire pour le chômage des seniors, qui continue à grimper. Alors qu’ils sont particulièrement touchés par le chômage de longue durée, une augmentation trop forte du Smic ne favoriserait pas leur retour vers l’emploi. En d’autres termes, un Smic trop élevé conduirait au sacrifice des populations les plus éloignées de l’emploi. Un diagnostic qui n’est pas partagé par tous les économistes: « Le taux de chômage des jeunes est également très élevé dans des pays qui n’ont pas de salaire minimum », remarque Olivier Passet.

Norme salariale contre prestation sociale?

En résumé, c’est le procès du Smic que le groupe d’experts semble instruire année après année, tout en plaidant pour son augmentation mécanique. « Personne ne propose de diminuer le niveau du Smic, ce serait une réforme nucléaire », note pour L’Express Bertrand Martinot, auteur de Pour en finir avec le chômage (Fayard).

Le Smic joue « un rôle ambigu », affirmaient les experts en 2015. Soit c’est une norme salariale qui ne doit pas augmenter plus que les autres, soit c’est aussi un instrument de redistribution.Plutôt que donner un coup de pouce supplémentaire au salaire minimum pour améliorer les conditions de vie des travailleurs modestes, au risque de déstabiliser un marché du travail moribond, ils préconisent cette année d’utiliser la prime d’activité pour atteindre ce but, ont noté Les Echos. Une aide publique qui complète les revenus les plus faibles, sans augmenter le coût du travail pour l’entreprise.

« On laisse tranquilles les entreprises »

« La pauvreté comme l’inégalité diminuent plus fortement sous l’effet d’une revalorisation de la prime d’activité que sous l’effet d’une hausse du Smic », affirment-ils. La prime serait plus juste, puisque calculée en fonction des revenus du ménage. « On laisse tranquilles les entreprises, quitte à augmenter l’impôt sur les ménages qui financera la prime d’activité », suspecte Boris Plazzi.

Depuis 2012, le gouvernement a régulièrement tranché pour la modération du Smic, et la prime d’activité vient tout juste d’entrer en vigueur. « En France, on n’a pas besoin d’un choc de salaires positif », estime également Olivier Passet. L’augmentation du Smic peut même provoquer un syndrome de pauvreté parmi les classes moyennes, quand elles voient le niveau plancher se rapprocher de leurs rémunérations. Il n’y a donc guère de chances que les exhortations venues de la gauche fassent changer d’avis l’exécutif. A moins d’un dernier virage avant l’élection présidentielle?

Syrie: l’ONU redoute un « gigantesque cimetière » à Alep

Alep (Syrie) – Un responsable de l’ONU a averti mercredi du risque de voir la ville syrienne d’Alep se transformer en un « gigantesque cimetière », après la fuite de 50.000 personnes de quartiers rebelles assiégés, terrifiées par les combats et les bombardements menés par le régime.

Dans le même temps, la principale coalition de l’opposition syrienne a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU, qui tenait une réunion d’urgence, de prendre des « mesures immédiates » pour protéger les civils assiégés de la métropole septentrionale.

« Nous supplions (…) les parties au conflit (…) de faire tout leur possible pour protéger les civils et pour permettre l’accès à la partie assiégée d’Alep-Est avant qu’elle ne devienne un gigantesque cimetière« , a déclaré le patron des opérations humanitaires de l’ONU Stephen O’Brien, s’adressant depuis Londres au Conseil de sécurité.

L’ONU a pré-positionné des stocks de médicaments et de nourriture pour ravitailler plusieurs dizaines de milliers de personnes et ses camions sont prêts à entrer à Alep-Est, a-t-il souligné, appelant le gouvernement syrien à autoriser un tel déploiement « en toute sécurité« .

Soutenues par des bombardements intensifs, les forces du régime de Bachar al-Assad ont lancé le 15 novembre une offensive à Alep-Est en vue de reprendre cette partie de la ville aux mains des rebelles.

Elle ont depuis conquis près de 40% d’Alep-Est, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Elles poursuivent notamment leur avancée dans le vaste quartier de Cheikh Saïd, dans le sud-est, a indiqué l’agence officielle Sana.

– ‘Pluie d’obus’ –

« C’est une véritable pluie d’obus, on ne peut pas se risquer dehors« , a témoigné un correspondant de l’AFP, cloîtré chez lui. Après une attaque au mortier, il a vu le corps sans vie d’une fillette au milieu d’une rue.

Dans un quartier proche, au moins 26 civils ont été tués par des tirs d’artillerie du régime, selon l’OSDH.

Parmi ces morts figurent des habitants qui fuyaient les combats au sol, les tirs d’artillerie et les bombardements aériens qui ne cessent pas.

Alors qu’Alep-Est comptait récemment 250.000 civils, plus de 50.000 selon l’OSDH ont fui ces quatre derniers jours cette zone assiégée depuis quatre mois, sans nourriture, médicaments et électricité.

Parmi eux, Fawwaz al-Achaari, 56 ans, a quitté son quartier de Sakhour pour rejoindre un centre d’accueil à Jibrine, à une dizaine de km au nord d’Alep. « J’ai perdu mon fils aîné, mon travail, ma maison (…) Le reste de mes enfants ne demandent qu’à vivre en sécurité, ils ont vu la mort à plusieurs reprises, je veux qu’ils connaissent la vie« , a-t-il dit.

« Ceux qui fuient sont dans une situation désespérée. Beaucoup d’entre eux ont tout perdu« , a souligné Pawel Krysiek, responsable de la communication de la Croix-Rouge en Syrie.

Sous une pluie tenace, des familles entières ont convergé vers des points de rassemblement pour monter dans des pick-up ou des bus affrétés par les autorités pour se diriger vers l’ouest d’Alep contrôlé par le régime, selon un journaliste de l’AFP.

Selon l’OSDH, sur les 50.000 déplacés, plus de 20.000 ont trouvé refuge à Alep-Ouest et 30.000 dans l’enclave de Cheikh Maqsoud aux mains des forces kurdes.

– ‘Protégez les civils’ –

« Laissez les civils sortir, protégez les civils, mettez en place un couloir sûr pour qu’ils puissent partir« , a réclamé le président du conseil local des quartiers rebelles, Brita Hagi Hassan, lors d’une visite à Paris.

« Dans les quartiers repris par les forces du régime et les milices iraniennes, il y a des exécutions sommaires, des règlements de compte, tous les jeunes hommes de moins de 40 ans sont arrêtés« , a-t-il affirmé.

Depuis le 15 novembre, plus de 300 civils, dont 33 enfants, ont été tués à Alep-Est, selon l’OSDH qui comptabilise les morts identifiés. Les rebelles ont parallèlement tué au moins 48 civils en bombardant Alep-Ouest.

L’agence officielle Sana a indiqué que huit habitants de ces quartiers, dont deux enfants, avaient été tués mercredi par des tirs de roquette provenant d’Alep-Est.

A New York, les quinze ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU discutaient d’Alep au cours d’une réunion urgente demandée par la France. Le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson a dit espérer que cette réunion puisse conduire « à mettre fin au carnage« .

Principal soutien de Damas, Moscou avait dénoncé mardi la « cécité » des Occidentaux sur le dossier syrien, en se félicitant que les dernières opérations avaient permis de « changer radicalement la situation » à Alep.

Parallèlement, des représentants de la Russie et de groupes rebelles syriens se sont rencontrés à « plusieurs reprises » à Ankara pour discuter de l’instauration d’une trêve à Alep, a indiqué à l’AFP une source proche des factions syriennes.

Les Cubains pleurent en masse leur « Comandante » Fidel à La Havane

La Havane – Des centaines de milliers de Cubains commençaient à affluer lundi place de la Révolution à La Havane, théâtre d’innombrables discours fleuves de Fidel Castro, pour rendre hommage à ce géant du XXe siècle qui vient de mourir à 90 ans.

Après deux jours sous le choc, les Cubains vont pouvoir donner libre cours à leur émotion à La Havane pour ce premier temps fort d’une semaine d’hommages au père de la Révolution cubaine. Celle-ci culminera avec les funérailles dimanche à Santiago de Cuba (est).

« Tu vas voir comment est le peuple de Cuba (…) Tu vas voir comment le Cubain souffre, ce qu’il ressent pour un être qu’il aime« , dit Jorge Guilarte, chauffeur de vélo-taxi et grand admirateur de Fidel, figure tutélaire dont les coups d’éclat ont marqué la Guerre froide et forgé le destin de son pays.

Des centaines de milliers de personnes, voire des millions, devraient se presser sur la vaste esplanade de 72.000 m2 où a souvent résonné la voix de Fidel Castro lors de ses tonitruants et interminables discours, immanquablement dirigés contre l’ennemi « impérialiste » américain.

A 7H30 (12H30 GMT), soit une heure et demie avant le début de la cérémonie, de petits groupes convergeaient vers les trois points d’entrée de la place, où plusieurs centaines de personnes, tous âges confondus, patientaient déjà, certains munis de bouquets de fleurs.

Une poignée d’inconditionnels, dont Josefina Vayan Bravo, femme de ménage de 44 ans, patientent depuis dimanche soir. « Je suis arrivé à 18H00 hier, je n’ai pas de mots« , dit-elle, avant d’éclater en sanglots.

Ecoliers, militaires, vétérans, médecins et infirmiers, douaniers, beaucoup portaient l’uniforme. Alentour, une discrète présence policière était visible.

« Il n’y en aura pas d’autre comme lui« , confiait, secouée de larmes, Teresa Oquendo, 84 ans, dans la file d’attente avec son petit tabouret.

Lourdes Rivera, fonctionnaire retraitée de 66 ans, a aussi du mal a réprimer ses larmes. Assise sur le trottoir, elle fixe son bouquet de glaïeuls. « C’est le père de tous les Cubains, mon papa était mon papa, mais il n’a pas pu me donner ce que (Fidel) m’a donné. Il m’a tout donné, il m’a donné la liberté, il m’a donné la dignité« .

– ‘Fidel est le peuple’ –

En mars dernier, Barack Obama fut le premier président américain à poser le pied sur cette place emblématique depuis 1928, dans le cadre d’un dégel amorcé fin 2014 avec son homologue Raul Castro.

La foule suivra un long parcours débouchant devant une estrade. On ignore encore si celle-ci exposera la boîte contenant les cendres du « Comandante » ou plus simplement un portrait.

Pour beaucoup de Cubains, dont une bonne partie n’a connu que les Castro comme dirigeants, la sobre mise en scène ne tempèrera pas le chagrin, tant Fidel a personnifié la grande île caribéenne avant que sa santé le contraigne à passer la main à son frère Raul en 2006.

Le comité d’organisation a placardé une photo géante du célèbre « barbudo« , qui couvre quasi complètement la façade du bâtiment très stalinien de la Bibliothèque nationale, côté nord de la place.

Luis Modesto Garcia, 77 ans, fait partie des derniers survivants de la guérilla qui porta les castristes au pouvoir en 1959. Il avait rejoint les « barbudos » de Fidel dans les montagnes de la Sierra Maestra (sud) à 19 ans.

« Fidel fut un père pour tous les combattants, et nous l’avons toujours considéré ainsi. Ce que j’ai appris, je le lui dois« , dit-il.

Abasourdis par son décès, les Cubains sont majoritairement restés chez eux samedi et dimanche, se projetant peu à peu dans le Cuba sans Fidel.

– ‘On va marquer l’histoire’ –

Depuis vendredi et jusqu’au 4 décembre, les rassemblements et spectacles ont été annulés. Les incontournables matches de baseball ont été suspendus, les discothèques fermées et la vente d’alcool interdite.

Après deux jours d’hommages dans la capitale, les cendres de Fidel Castro seront transférées de La Havane à Santiago, lors d’une procession qui parcourra sur un millier de kilomètres 13 des 15 provinces cubaines de mercredi à samedi, avec la probable mobilisation de millions de personnes.

Point culminant des célébrations, les funérailles du « Comandante » se dérouleront dimanche à Santiago de Cuba, dans l’est, berceau de la Révolution.

Ces festivités laisseront froids la plupart des dissidents, à qui Fidel a mené la vie dure. Ceux-ci ont cependant décidé de rester discrets pendant ces neufs jours de deuil, en marque de respect mais aussi par crainte de cinglantes représailles.

« On va rester tranquille, même si (Fidel) est le principal responsable de la misère et de l’absence de droits politiques à Cuba« , explique Jose Daniel Ferrer, dissident « historique » et ex-prisonnier politique.

Passé le deuil, la plupart assurent qu’ils reprendront leur lutte contre le régime de Raul Castro. « Nous allons continuer à combattre le système que (Fidel) a créé. C’est cela, notre véritable ennemi« , assure M. Ferrer.

Daniel Martinez, cuisinier de 33 ans, ne porte pas non plus Fidel dans son coeur, mais ne cautionne pas pour autant les manifestations de joie d’une partie de la communauté cubaine de Floride (sud-est des Etats-Unis). « Je n’ai rien de personnel contre Fidel, mais je ne suis pas castriste. Sans me considérer comme opposant, je n’aime tout simplement pas ce système, ni avec Fidel, ni avec Raul. Parce que rien ne change ici, rien ne bouge« .

Pour Yamilka Landrian, vendeuse d’artisanat de 33 ans, ce lundi restera comme un grand jour. « Sur la place, on va marquer l’Histoire« , lance-t-elle.

Cuba: décès de Fidel Castro, une page d’Histoire se tourne

La Havane – Tristesse à Cuba, liesse à Miami: Fidel Castro, le père de la Révolution cubaine qui a tenu son île d’une main de fer et défié la superpuissance américaine pendant plus d’un demi-siècle, est mort vendredi soir à l’âge de 90 ans.

Raul Castro, auquel son frère Fidel a laissé les commandes en 2006 après 47 ans de pouvoir, se retrouve à 85 ans pour la première fois seul au pouvoir, engagé dans un processus d’ouverture économique et un spectaculaire dégel depuis fin 2014 avec les États-Unis.

« Le commandant en chef de la Révolution cubaine est décédé à 22h29 ce soir (vendredi) » (03h29 GMT samedi), a déclaré vers minuit vendredi soir Raul d’un ton solennel sur l’antenne de la télévision nationale qui a brusquement interrompu ses programmes pour cette annonce historique. Pour une fois il ne s’agissait pas d’une fausse rumeur.

Le président cubain n’a pas révélé les causes du décès, mais a précisé que Fidel Castro serait incinéré samedi, écartant de fait toute exposition du corps du « Lider Maximo » au public.

A la mi-journée, les autorités n’avaient toujours pas confirmé la crémation de la dépouille de cette figure incontournable du XXe siècle, célèbre pour ses coups d’éclat et ses discours interminables, mais aussi pour son uniforme vert olive, ses cigares et sa barbe légendaire.

Réagissant à la nouvelle, le président élu des Etats-Unis Donald Trump a dénoncé un « dictateur brutal qui a opprimé son propre peuple« , promettant de « tout » faire pour contribuer à la liberté du peuple cubain.

Le magnat de l’immobilier avait affiché des réserves sur le rapprochement en cours entre les Etats-Unis et Cuba, affirmant qu’il ferait « tout pour obtenir un accord solide » avec La Havane.

« L’Histoire jugera l’impact énorme » de Fidel Castro, avait auparavant salué le président américain Barack Obama, ajoutant: « Nous avons travaillé dur » pour tourner la page de la « discorde« .

Neuf jours de deuil national ont été décrétés tandis que l’onde de choc de l’annonce tombée dans la nuit s’est rapidement répandue dans les rues clairsemées de La Havane, la plupart des habitants se disant mortifiés et stupéfaits de voir disparaître l’ex-président cubain, qui n’avait pourtant pas affiché de signes d’affaiblissement récemment.

« Ca nous a tous pris par surprise, on espérait vraiment qu’il vive un peu plus longtemps. Il avait l’air en forme lors de ses dernières apparitions« , a réagi Michel Gonzalez, un vendeur de cigares de 30 ans.

« Comme des milliers de Cubains je suis contrit, triste, c’est tellement soudain !« , abondait, interdit, le barman Miguel Gonzalez, 24 ans, rencontré dans les rues du Vedado. Dans ce quartier proche du centre comme dans l’ensemble du pays, la calme régnait samedi, à l’exception de quelques petits groupes qui se formaient spontanément pour commenter la nouvelle.

Aux abords de l’université de La Havane, quelques dizaines d’étudiants se sont spontanément réunis dans une atmosphère de recueillement, arborant notamment posters et pancartes disant notamment « Merci pour tout Fidel !« .

Là, comme dans d’autres quartiers, certains avaient du mal à contenir leurs larmes. « Fidel Castro était le plus grand« , sanglotait Aurora Mendez, une octogénaire rencontrée dans la vieille Havane. Comme beaucoup d’autres, elle a été surprise par la nouvelle au petit matin.

En revanche, à Miami, bastion de l’anti-castrisme dans le sud des Etats-Unis, ce sont des scènes de liesse qui ont accueilli l’annonce.

« C’était un criminel, un assassin et un homme misérable« , vitupérait Hugo Ribas, 78 ans, au milieu d’un millier de personnes rassemblées dans le quartier de la Petite Havane (« Little Havana« ).

– Funérailles le 4 décembre –

Le premier hommage au Comandante a été programmé lundi matin, les Cubains ayant été conviés à converger vers la place de la Révolution de La Havane, habituel théâtre des grand-messes castristes.

Les funérailles se tiendront à Santiago de Cuba (est), deuxième ville du pays, le 4 décembre.

Cette cérémonie, qui devrait attirer une foule de dignitaires étrangers, sera précédée de neuf jours de deuil national jalonnés d’hommages « de masse » à La Havane et Santiago.

L’autre moment fort de cette série d’hommages sera le transfert de ses cendres de La Havane à Santiago – séparées de quelque 900 km – lors d’une procession qui devrait mobiliser des millions de personnes entre le 30 novembre et le 3 décembre.

Samedi, les réactions affluaient du monde entier: le président russe Vladimir Poutine saluait un « homme d’Etat émérite » et « un ami sincère et fiable de la Russie« . « Le président Castro s’est identifié à notre lutte contre l’apartheid« , a souligné le président sud-africain Jacob Zuma, tandis que le roi d’Espagne rendait hommage à une « figure d’une indiscutable importance historique« .

Plus réservé, le président français François Hollande a estimé que Fidel Castro avait « incarné la révolution cubaine« , dans ses « espoirs » mais également ses « désillusions« .

Dans un message de condoléances adressé au président Cubain, le pape François a fait part de sa « peine« , promettant de prier pour le repos du défunt.

Le « Lider Maximo » avait cédé le pouvoir à son frère Raul après une hémorragie intestinale. Il avait abandonné ses dernières responsabilités au Parti communiste de Cuba (PCC) en avril 2011.

L’ex-président avait totalement disparu des écrans cubains entre février 2014 et avril 2015, ce qui avait alimenté de nombreuses rumeurs sur son état de santé. Mais depuis un an et demi, même si ses déplacement restaient limités, il avait recommencé à recevoir chez lui personnalités et dignitaires étrangers.

– ‘Défidélisation’ du régime –

Son frère Raul a engagé depuis 10 ans un lent processus de « défidélisation » du régime, avec notamment en 2011 l’adoption lors d’un congrès historique du PCC de mesures économiques destinées à sauver Cuba de la faillite.

Pour la dissidente modérée Miriam Leyva, ce décès pourrait permettre la mise à l’écart d’une partie de la vieille garde du régime réfractaire au changement. « Je crois qu’il y a là une opportunité d’ouvrir davantage cette société et avancer plus rapidement dans les réformes« , a-t-elle expliqué à l’AFP.

Sous la surveillance de Fidel, Raul Castro a également orchestré dans l’ombre le spectaculaire dégel avec les États-Unis, révélant un pragmatisme qui contrastait avec l’anti-américanisme viscéral de son aîné.

Grand détracteur de la superpuissance américaine et icône planétaire de la gauche, Fidel Castro était un symbole de la lutte contre l' »impérialisme » du voisin du nord, tout en affichant un piètre bilan en matière de droits civiques et de libertés.

Communiste converti, Fidel Castro, qui avait pris le pouvoir en 1959, a défié 11 présidents américains et survécu à maints complots pour l’assassiner (638 selon le Livre Guinness des records) ainsi qu’à une tentative ratée de débarquement d’exilés cubains soutenus par la CIA dans la baie des Cochons (sud de l’île) en avril 1961.

John F. Kennedy devait décréter peu après un embargo commercial et financier. Toujours en vigueur, celui-ci pèse lourdement sur l’économie du pays malgré une série d’assouplissements consentis par l’administration de Barack Obama dans le cadre du dégel.

En octobre 1962, c’est la crise des missiles, provoquée par l’installation de fusées nucléaires soviétiques à Cuba, qui engendre une surenchère et met la planète sous la menace atomique, avant que Moscou finisse par retirer ses fusées contre la promesse américaine de ne pas envahir l’île.

Compagnon d’armes du guerillero argentin Ernesto « Che » Guevara, le leader cubain s’est voulu le champion de l’exportation de la révolution marxiste en Amérique latine, mais aussi en Afrique.

La chute de l’URSS en 1991, principal bailleur de fonds de l’île, porte un coup terrible à l’économie cubaine, mais le « Lider Maximo » trouve une nouvelle manne avec le tourisme et surtout de nouveaux alliés avec la Chine et le Venezuela du président Hugo Chavez, présenté par Fidel Castro comme son « fils spirituel » avant qu’il ne décède d’un cancer en 2013.

Valls plutôt que Hollande comme candidat, selon un sondage

Paris – Manuel Valls est préféré à François Hollande pour représenter la gauche avant la primaire initiée par le Parti socialiste en janvier, mais aucun des candidats en lice ne séduit les Français, selon un sondage Harris Interactive publié vendredi.

A l’issue de la primaire, 65% des Français interrogés préfèreraient voir Manuel Valls désigné candidat à la présidentielle de 2017 plutôt que l’actuel chef de l’État (23%). Les avis sont plus partagés auprès des proches de la gauche qui préfèrent Valls à 51%, contre 43% à Hollande, selon cette enquête pour Marianne.

Dans l’hypothèse d’une candidature Hollande à la primaire, 64% des Français interrogés n’expriment de préférence pour aucune des personnalités en lice. Avec 14% d’opinions positives, Arnaud Montebourg devance cependant François Hollande (10%) et Benoît Hamon (6%).

Auprès des seuls proches de la gauche, François Hollande recueille 25% d’avis favorables, devant Montebourg (18%) et Hamon (9%) et 35% des sympathisants socialistes expriment une préférence pour l’actuel chef de l’État.

En cas de candidature de Manuel Valls, 57% des Français n’expriment de préférence pour aucune des personnalités en lice. L’actuel Premier ministre obtient 19% d’opinions favorables, devant Montebourg (14%) et Hamon (5%).

Auprès des proches de la gauche, Manuel Valls est crédité de 34% de réponses positives devant Montebourg (17%) et Hamon (9%). L’actuel Premier ministre obtient 44% d’avis favorables chez les proches du PS, Arnaud Montebourg 15%.

Deux tiers des sondés préfèreraient voir désigner Arnaud Montebourg (66%) plutôt que François Hollande (24%) pour représenter la gauche.

Ils sont plus partagés en cas de duel Valls/Montebourg, avec 48% d’avis favorables pour le premier et 43% pour le second. Manuel Valls (51%) conserve cependant l’avantage sur Arnaud Montebourg (43%) auprès des proches de la gauche.

Enquête réalisée en ligne du 18 au 21 novembre auprès de 2.296 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

La Corse se prépare pour une nuit d’intempéries

Ajaccio – La Corse s’apprêtait à passer la nuit sous la pluie et le vent jeudi soir, en raison d’intempéries qui traversent le sud-est de la France depuis 24 heures et qui ont causé de nombreux dégâts, sans faire de victime.

Un front pluvio-orageux se concentrait jeudi soir sur l’Ile de Beauté, où le département de Haute-Corse a été placé en alerte rouge par Météo-France jeudi matin, puis redescendu au niveau orange à minuit.

Météo-France s’inquiète, sur le Var, les Alpes-maritimes et surtout la Corse, de forts vents, fortes vagues et d’une houle de sud-est prévus cette nuit qui « ralentiront l’écoulement des eaux vers la mer et pourront même générer des submersions locales« .

D’anciens ponts ont été emportés par les pluies diluviennes, tandis que de nombreuses routes étaient coupées à la circulation, la préfecture recommandant de ne pas rouler avant vendredi matin. Les liaisons aériennes étaient aussi interrompues de même que le trafic ferroviaire.

Tous les établissements scolaires de Haute-Corse seront fermés vendredi, comme dans plusieurs communes de Corse-du-Sud.

Dans le sud-est de l’Hexagone, alors que seuls deux départements, les Alpes-Maritimes et le Var, restaient en vigilance orange aux pluies et inondations jeudi soir, le front orageux survenu mercredi soir avait laissé des traces: toitures arrachées, éboulements et arbres entravant les routes, mini-tornades, coupures de courant, rivières sortant de leur lit…

Les Alpes-de-Haute-Provence, le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône et le Gard restaient uniquement en vigilance orange crues. Les intempéries touchant le sud-est de la France jeudi sont d’autant plus surveillées que la plupart de ces départements étaient déjà concernés lundi par de fortes précipitations qui ont laissé des sols gorgés d’eau.

Jeudi soir, les pompiers des Bouches-du-Rhône ont dépêché une colonne d’une cinquantaine d’hommes en renfort en Corse. A la mi-journée, près de Bastia, 200 personnes avaient été évacuées d’une grande surface à Furiani, de manière préventive, ainsi qu’une vingtaine dans un lotissement à Borgo. Quelque 6.700 foyers étaient privés d’électricité jeudi soir.

Des dégâts considérables ont été relevés dans le département, avec des centaines de logements, des locaux artisanaux, industriels et commerciaux sinistrés et des dizaines de véhicules emportés par les eaux.

La préfecture de Haute-Corse a activé un centre opérationnel de crise, et le préfet du département, Alain Thirion, a recommandé de rester chez soi jusqu’à la fin de cet épisode météorologique.

– Mini-tornade –

Si aucune victime n’est à déplorer, une femme a été sauvée par les pompiers après que sa voiture eut été emportée par la crue de la rivière Bevincu, à Biguglia, à une vingtaine de kilomètres au sud de Bastia.

« Les pluies vont se réactiver ce soir et cette nuit. En soirée, une nouvelle ligne orageuse orientée nord-sud va balayer toute l’île d’ouest en est jusqu’en milieu de nuit au moins« , prévoit Météo-France pour la Corse.

En Corse-du-Sud, des pluies très violentes se sont abattues sur le département balayé par un vent violent, notamment sur le pays ajaccien, l’Alta Roca et le Sartenais-Valinco. Les autorités redoutent la crue du fleuve Rizzanese et une rapide coupure des routes.

En Paca, sur l’autoroute A8 à hauteur de Menton (Alpes-Maritimes), un rocher de 800 kilos s’est décroché et a percuté une voiture, dont le conducteur, légèrement blessé, a été secouru, selon la radio Vinci Autoroutes.

Sur le Var, les Alpes de Haute-Provence et les Alpes-Maritimes, Météo-France prévoit « des pluies modérées à assez fortes, très rarement orageuses,(qui) vont perdurer jusqu’en seconde partie voire fin de nuit. Les précipitations seront plus durables de l’Est varois aux Alpes Maritimes« .

Dans la nuit de mercredi à jeudi, une mini-tornade avait déjà causé d’importants dégâts, à Saint-Martin-de-Londres, à 30 km au nord de Montpellier.

Les intempéries touchent également le nord de l’Italie, où une alerte rouge a été décrétée dans certaines zones du Piémont et en Ligurie. Plusieurs cours d’eau sont sortis de leur lit, provoquant d’importants dégâts alors que les précipitations devraient se poursuivre encore jusqu’à samedi. Le Tanaro, un important affluent du Pô, a coupé en deux la ville de Garessio, dans la province de Cuni.

EN IMAGES. François Fillon, l’allure en accord avec les idées

En pleine campagne des primaires des élections présidentielles, le candidat François Fillon affiche un style vestimentaire ultra classique sans fausse note. Costumes de style britannique, chemises à col à l’italienne, cravates à sobres motifs, veste matelassée Barbour ou forestière Arnys, son élégance ne doit rien au hasard. Chaussettes rouges et montre de prix constituent ses seules extravagances.