Venezuela: l’opposition dément le début d’un dialogue avec le gouvernement

Caracas – L’opposition vénézuélienne a démenti lundi qu’un dialogue ait commencé entre elle et le gouvernement du président Nicolas Maduro, comme l’avait annoncé un émissaire du pape François.

« Quel dialogue ‘ Au Venezuela, aucun dialogue n’a commencé« , a réagi Henrique Capriles, leader de la coalition de la Table pour l’unité démocratique (MUD, centre droit), dans une déclaration sur le réseau social Periscope.

L’émissaire du pape, le nonce apostolique en Argentine Emil Paul Tscherrig, avait affirmé lundi à Caracas que « le dialogue national » avait « commencé« , après une première rencontre entre représentants du gouvernement et de l’opposition ayant pour objectif d' »établir les conditions pour organiser une réunion plénière » sur l’île Margarita (nord) le 30 octobre, soit dimanche prochain.

Mais l’opposition, qui veut que M. Maduro quitte le pouvoir, ne considère pas que la rencontre de lundi constitue l’ouverture formelle d’un dialogue. Et M. Capriles a affirmé ne pas avoir connaissance d’un supposé consensus, mentionné par l’émissaire du pape, pour une « réunion plénière » des deux parties le 30 octobre.

Le député Luis Florido, du parti Voluntad popular (Volonté populaire), fondé par l’opposant emprisonné Leopoldo López, a également démenti le début d’un dialogue national.

Le Vatican avait déclaré dans la journée que le pape François venait de recevoir le président Nicolas Maduro, une audience qui n’avait pas été annoncée.

« Il l’a invité à entrer avec courage dans la voie d’un dialogue sincère et constructif » avec l’opposition, selon un communiqué du Saint-Siège.

M. Maduro est ensuite apparu à la télévision vénézuélienne pour raconter sa rencontre avec le souverain pontife, le « remerciant » pour son « soutien afin qu’on installe enfin une table du dialogue au Venezuela entre les différents courants de l’opposition et le gouvernement« .

Cette annonce surprise de dialogue survenait à un moment d’extrême tension, après la suspension par le Conseil national électoral (CNE) du processus en vue d’un référendum révocatoire, qui devait entrer dans sa dernière ligne droite cette semaine.

Furieux, le camp des opposants à M. Maduro avait crié au « coup d’Etat » et à la « dictature« .

La MUD, qui réunira mardi le Parlement – où elle est majoritaire -, brandissait d’ailleurs la menace de déclencher « un procès et une procédure devant le Parlement » contre le président accusé d’avoir manipulé le CNE à son avantage.

Avec le référendum dans l’impasse, l’opposition étudie tous les moyens d’obtenir le départ anticipé de Nicolas Maduro, élu en 2013 et dont le mandat s’achève en 2019.

Elle reproche au chef de l’Etat, héritier politique du défunt Hugo Chavez (1999-2013), d’avoir plongé ce pays producteur de pétrole dans une grave crise économique en n’ayant pas su prévoir la chute des cours du brut ni y réagir à temps.

– Appels à manifester mercredi –

Cette crise a des conséquences désastreuses pour les Vénézuéliens, obligés de patienter des heures face à des supermarchés et des pharmacies aux rayons presque vides ou aux produits vendus à des prix inabordables.

Les pénuries concernent 80% des aliments et des médicaments, et l’inflation est évaluée par le FMI à 475% cette année et devrait exploser à 1.660% en 2017.

Plus de six Vénézuéliens sur dix se disent prêts à voter pour la révocation du président Maduro.

MM. Capriles et Florido ont a nouveau appelé à une grande manifestation nationale mercredi pour dénoncer la suspension du processus en vue d’un référendum révocatoire.

« Nous ne pouvons pas nous engager dans un processus de dialogue qui, pour le gouvernement, veut dire ne rien changer« , a averti M. Capriles.

Lundi, des étudiants ont manifesté à San Cristobal (ouest) pour dénoncer la décision du CNE. Des heurts ont éclaté avec la police, blessant 27 étudiants, selon l’un de leurs responsables, qui évoque aussi une arrestation.

« La bataille institutionnelle est perdue, donc l’Assemblée nationale a défini les grandes lignes de ce que sera sa bataille politique: les actions de protestation populaire, la démonstration de force de la majorité (au Parlement) et l’appel à la pression internationale« , explique à l’AFP l’analyste Luis Vicente Leon.

Des responsables de la MUD devaient se rendre à Washington pour demander à l’Organisation des Etats américains (OEA) de sanctionner le Venezuela pour rupture des règles démocratiques.

Le secrétaire général de l’OEA, Luis Almagro, a estimé que ce pays était en proie à une « rupture » et douze de ses Etats membres ont exprimé leur « préoccupation« .

Lundi, le président argentin Mauricio Macri a prévenu que « dans ces conditions, le Venezuela ne peut faire partie du Mercosur (le marché commun sud-américain, ndlr) car on n’y respecte pas les droits de l’Homme »

Syrie: 3 civils tués dans les combats à Alep après une trêve sans résultats

Alep (Syrie) – Trois civils ont étés tués dimanche dans les affrontements à Alep entre les forces du régime syrien et les rebelles, au lendemain de l’expiration d’une trêve « humanitaire » décrétée par la Russie qui n’a pas permis d’évacuer de blessés des quartiers assiégés.

De nouvelles frappes aériennes et des tirs d’artillerie ont visé plusieurs quartiers rebelles, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), après trois jours d’une « pause humanitaire » entrée en vigueur jeudi et terminée samedi soir. Les violences ont d’ailleurs repris peu après l’expiration de la trêve.

Dimanche soir, au moins trois civils, dont une femme et un enfant, ont été tués dans des tirs de roquettes visant le quartier rebelle de Marjé, selon l’OSDH.

« Les frappes ont fait plusieurs blessés, et le bilan des morts pourrait augmenter, certains blessés se trouvant dans un état critique« , selon l’OSDH.

Dans la matinée, des tirs d’obus ont également visé des quartiers tenus par le régime, selon la même source.

« Le régime et les rebelles ont chacun renforcé leurs effectifs militaires, ce qui nous fait craindre une vaste opération militaire« , avait mis en garde, avant la fin du cessez-le-feu, le directeur de cette ONG, Rami Abdel Rahmane.

L’ancienne capitale économique est divisée depuis 2012 entre des quartiers ouest tenus par le régime et des zones est contrôlées par ses opposants.

Le régime du président Bachar al-Assad et son allié russe ont lancé le 22 septembre une offensive pour reprendre ces secteurs rebelles, s’attirant des accusations de « crimes de guerre » face à l’intensité des frappes qui ont fait environ 500 morts et 2.000 blessés selon l’ONU.

La trêve « humanitaire » devait permettre aux habitants et aux rebelles qui le souhaitaient de quitter les quartiers est où vivent quelque 250.000 personnes.

Mais malgré la situation catastrophique, les huit corridors mis en place par l’armée russe durant la trêve sont restés déserts. Au final, seul huit combattants blessés et sept civils auront quitté le secteur rebelle.

– ‘Arrêter ce massacre’ –

Les autorités russes et les médias étatiques syriens n’ont d’ailleurs pas manqué d’accuser les rebelles d’avoir empêché toute sortie.

L’ONU comptait profiter de la trêve pour évacuer les premiers blessés vendredi mais avait annulé ses opérations, faute de conditions de sécurité suffisantes. Quelque 200 personnes blessées et malades doivent quitter de toute urgence les quartiers rebelles d’Alep.

Les forces du régime ont conquis dimanche de nouveaux territoires dans la périphérie sud d’Alep qui leur permettent de viser des quartiers rebelles, selon l’OSDH.

Au moins 20 combattants ont été tués dans ces combats, principalement du front Fateh al-Cham, ex-Front al-Nosra, ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, selon l’OSDH.

Arrivé dimanche à Gaziantep, dans le sud de la Turquie, où il devait visiter un camp de réfugiés, le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a regretté la reprise des combats: « Si on veut que les Syriens réfugiés puissent un jour revenir dans leur pays, alors il faut tout faire pour arrêter ce massacre et reprendre le processus de négociations (…) Et on ne peut pas arriver à une négociation sous les bombes. »

Ailleurs en Syrie, au moins deux personnes ont été blessées dimanche dans l’explosion d’une bombe fixée à une moto, à Hassaké (nord-est), selon l’OSDH.

L’explosion est survenue dans un quartier contrôlé par les forces kurdes, régulièrement visé par de telles attaques, généralement revendiquées par les jihadistes du groupe Etat Islamique (EI).

En visite en Irak, le secrétaire à la Défense américain Ashton Carter, a plaidé pour le lancement d’une opération d’isolement de l’EI dans son bastion syrien de Raqa, simultanément à la bataille en cours pour reprendre aux jihadistes la grande ville de Mossoul dans le nord de l’Irak.

Dimanche, la Maison Blanche a par ailleurs condamné « dans les termes les plus forts » le recours aux armes chimiques en Syrie, dénonçant le « mépris » du régime syrien pour les règles internationales sur leur interdiction.

Vendredi, un rapport confidentiel remis au Conseil de sécurité de l’ONU a conclu que l’armée syrienne avait mené une nouvelle attaque à l’arme chimique, sans doute au chlore, à Qmenas, dans la province d’Idleb (nord-ouest) contrôlée par les rebelles, le 16 mars 2015.

Sur les neuf attaques chimiques présumées étudiées par les experts, trois ont été attribuées au régime syrien et une à l’EI.

Choc toxique pendant les règles: des chercheurs veulent étudier vos tampons usagés

Le choc toxique lié aux règles a déjà provoqué la mort d’une femme, et plusieurs amputations. Pour mieux comprendre et analyser le phénomène, des chercheurs lancent une collecte de tampons usagés.

Fièvres soudaines pendant vos règles? Vomissement, diarrhée, éruption cutanée? Le choc toxique lié aux règles est en augmentation et « la recherche a besoin d’échantillons pour mieux comprendre la maladie », indique le centre national de référence des staphylocoques des Hospices civils de Lyon, qui a lancé ce mercredi une collecte de tampons hygiéniques usagés.

INTERVIEW >> Choc toxique lié aux règles: « La composition du tampon peut avoir un impact »

En 1990, plus aucun cas de syndrome du choc toxique (SCT) n’était recensé en France. Mais depuis la fin des années 90, la maladie a réapparu et ne cesse de croître: 5 cas déclarés en 2004, 19 en 2011 et jusqu’à 22 cas en 2014.

Le choc toxique peut potentiellement toucher 1% des femmes, celles qui sont porteuses du staphylocoque doré.

 » Une maladie taboue parce que c’est sale »

Justine a 26 ans. Il y a trois ans, elle a été victime de ce syndrome. « J’avais mes règles, un tampon. Le soir, je l’enlève et je commence à avoir mal à la tête, des diarrhées. Je pense à un début de gastro. Dans la nuit, j’ai commencé à vomir, énormément », raconte-elle.

Sang dans les yeux, langue gonflée: le médecin généraliste panique. A l’hôpital, personne ne comprend non plus. Elle est mise en quarantaine et à aucun moment on ne lui parle de tampon, regrette-t-elle. Traitée aux antibiotiques, elle rentre chez elle. Elle mettra six mois pour pouvoir « aller jusqu’à la boîte aux lettres », un an pour se remettre, en passant par des moments affreux.

Et il faudra un mois pour qu’on mette enfin un mot sur le mal qui l’a traversé, « grâce » à la présence de pus dans son vagin. « C’est une maladie invisible et elle est taboue parce que c’est sale », souligne la jeune femme, aujourd’hui psychanalyste.

Pourtant, elle peut être très grave. Certaines femmes ont vu des bouts de nez, de doigts, se nécroser. Une jeune mannequin américaine, Lauren Wasser, a perdu une jambe en 2012.

Envoyez vos tampons!

Les médecins sont insuffisamment sensibilisés au problème d’autant, qu’au début, les symptômes font penser à un virus banal. Mais la hausse des cas ces dernières années interpelle. Plusieurs pistes pourraient l’expliquer: la nature des composants, l’utilisation accrue de tampons ou une évolution de la flore vaginale due peut-être à l’alimentation, avance le professeur Lina.

Pour en avoir le coeur net, il lance une grande collecte nationale avec l’espoir d’obtenir au moins 1000 tampons usagés.

Depuis la conférence de presse qui s’est déroulée mercredi, 500 demandes de kits stériles ont déjà été envoyées au CHU de Lyon.

En plus d’aider la recherche, les femmes qui enverront un tampon usagé pourront savoir si elles sont porteuses de la bactérie l’exposant à ce risque.

>> Pour obtenir un kit, écrire à gerard.lina@univ-lyon1.fr

VIDEO. Obama ne sait toujours pas pourquoi il a reçu le prix Nobel de la paix

Après huit ans à la tête de la première puissance mondiale, le président américain s’est plié de bon coeur à un entretien d’embauche fictif sur CBS. « Le Nobel de la paix? Je ne sais toujours pas pourquoi » je l’ai reçu, a-t-il admis.

Les jours de Barack Obama à la Maison Blanche sont comptés. Dans un sketch désopilant, l’animateur américain Stephen Colbert a souhaité préparer le président américain à ses futurs entretiens d’embauche. Se prêtant de bon coeur au jeu, Obama a une nouvelle fois fait preuve d’autodérision sur CBS, admettant qu’il ne savait toujours pas pourquoi on lui avait accordé le prix Nobel de la paix.

« Pour être honnête, je ne sais toujours pas »

Égrenant son curriculum vitae face à Randy, alias Stephen Colbert grimé en recruteur dans le Late Show, Barack Obama finit par glisser qu’il a obtenu le Nobel de la paix (à 3 minutes 30 environ dans la vidéo).

« Oh vraiment? Pour quelle raison? », l’interrompt l’animateur. « Pour être honnête, je ne sais toujours pas », lui répond pince-sans-rire le président américain.

Premier dirigeant noir des Etats-Unis, Barack Obama avait reçu ce prix en 2009, moins d’un an après son élection à la Maison-Blanche. Motif officiel avancé par l’Académie suédoise: « ses efforts exceptionnels en vue de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples ».

« Beaucoup de photos de chats »

Autres moments cultes de cette interview: lorsque Stephen Colbert observe le CV d’Obama et lui lance « Je vois que vous n’avez pas eu de promotion ces huit dernière années, comment expliquez-vous cela? ». Le chef d’Etat lui répond: « je n’ai pas eu beaucoup de perspective d’évolution dans mon dernier poste. La seule personne qui avait une position plus importante que la mienne, c’était ma femme! ».

Plus tard, l’animateur demande à son interlocuteur s’il est actif sur les réseaux sociaux. « Oui, j’ai 77 millions de followers sur Twitter », lui rétorque ce dernier. « C’est impressionnant, admet l’animateur. Comment avez-vous fait? ».

« Beaucoup de photos de chats », lui répond alors Barack Obama, impassible.

Élections américaines 2016: la course à la Maison-Blanche

Donald Trump, le candidat du parti républicain à la Maison-Blanche

Donald Trump, le candidat du parti républicain à la Maison-Blanche

D’abord peu pris au sérieux car novice en politique, le milliardaire populiste new-yorkais Donald Trump, 70 ans, a écrasé tous ses adversaires dans la course aux primaires républicaines pour l’élection présidentielle américaine de 2016. Promettant à l’Amérique ordre et sécurité, le magnat de l’immobilier et animateur de télévision se démarque par ses positions iconoclastes mais aussi son style, outrancier et sexiste, qui divise même son propre parti. Un adversaire imprévisible pour la favorite des démocrates, Hillary Clinton, qu’il affronte lors de trois débats présidentiels télévisés. Son colistier le conservateur Mike Pence est candidat à la vice-présidence. Il est marié à Melania Trump.

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Manifestation nocturne de policiers: rappel à l’ordre des autorités

Paris – La manifestation-surprise de centaines de policiers, en pleine nuit à Paris, pour exprimer leur ras-le-bol, a poussé mardi les autorités à adresser un ferme rappel à l’ordre à ces agents, même si elles ont dit comprendre leur « exaspération ».

« Défiler avec des voitures de police et des gyrophares (…) n’est pas conforme à ce qu’est la déontologie de la police dans la République« , a lancé mardi au Sénat le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. « Ils manifestent une exaspération que je comprends« , a-t-il toutefois ajouté.

La « police des polices » (IGPN) va enquêter sur « les manquements individuels aux règles statutaires » après cette manifestation sur les Champs-Élysées, a annoncé le directeur général de la police nationale Jean-Marc Falcone. Les manifestants « fragilisent la police nationale » ainsi que « chaque policier« , a-t-il asséné.

De son côté, après avoir rappelé mardi matin aux policiers leur « devoir de réserve et de loyauté« , le préfet de police de Paris Michel Cadot s’est adressé plus personnellement dans l’après-midi à ses troupes, dans un autre message.

S’il demande « instamment de respecter les règles« , il dit aussi partager « l’indignation« , « l’émotion« , « la peine » des policiers « face à ces agressions intolérables« .

Des SMS avaient circulé lundi en fin d’après-midi annonçant la formation d’un cortège depuis l’Essonne vers l’hôpital Saint-Louis, à Paris. « Face à une hiérarchie carriériste, des élites syndicales enlisées dans leurs conflits, et une justice complètement désintéressée par notre sort, nous devons nous souder. Entre bleus« , était-il écrit.

A minuit et demi, selon une source policière, « ils étaient environ 400 dont un large contingent venu » de l’Essonne devant l’établissement parisien où est hospitalisé un adjoint de sécurité de 28 ans. Cet agent a été très grièvement brûlé aux mains et au visage après l’attaque au cocktail Molotov de son véhicule à Viry-Châtillon.

– Tags antipolice –

Vers 01H00, le cortège s’est dirigé vers les Champs-Élysées. En tenue civile, gyrophares allumés, ils ont perturbé pendant plus d’une demi-heure la circulation autour de l’Arc de Triomphe, avant de se disperser. « Nous sommes à bout« , a lâché l’un d’eux.

« On s’est organisé nous-mêmes, par les réseaux sociaux et le bouche à oreille« , a expliqué à l’AFP une source policière. Des rassemblements avaient déjà eu lieu en Essonne les jours précédents, selon une source policière.

« On peut comprendre le ras-le-bol des policiers qui exercent dans ces quartiers et ne voient pas depuis des années les décisions politiques faire changer la situation sur le terrain« , a réagi Christophe Rouget du syndicat SCSI, qui avait appelé le 11 octobre à manifester devant les commissariats en solidarité avec leurs collègues attaqués dans l’Essonne.

Le Premier ministre Manuel Valls a réaffirmé le soutien du gouvernement abondamment exprimé après l’attaque du 8 octobre à Viry-Châtillon et promis de « poursuivre sans relâche ceux qui s’en prennent à nos professeurs, nos écoles, nos forces de l’ordre » après une série d’agressions, principalement en banlieue parisienne.

Les chefs de file des députés LR et UDI, Christian Jacob et Philippe Vigier, ont estimé que la manifestation était un signe de « ras-le-bol » et de « désespoir« , l’élu centriste évoquant une société « au bord de l’embrasement« . Le Front national a également apporté son « total soutien » aux policiers qui ont manifesté durant la nuit.

Les forces de l’ordre ont également fait face ces derniers jours à un guet-apens dans le quartier sensible du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Une manifestation de soutien à de jeunes nationalistes corses a aussi violemment dégénéré à Bastia, plusieurs dizaines de personnes jetant des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre.

Des tags antipolice ont aussi échauffé récemment les esprits. Mardi, une enquête a été ouverte après la découverte d’un nouveau tag sur le campus de l’université Paris VI Pierre-et-Marie-Curie à Paris, une semaine après d’autres tags « antiflics » à l’intérieur de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne.

François Hollande, président dans la dernière ligne droite de son mandat

Frédéric Sicard à François Hollande: "Les procureurs sont débordés, pas lâches"

Frédéric Sicard à François Hollande: « Les procureurs sont débordés, pas lâches »

Après les déclarations du président de la République sur la « lâcheté » des juges, le bâtonnier de Paris, Frédéric Sicard, critique à la fois Hollande et Urvoas: ce qu’il manque à la justice, c’est de la considération et un gros effort budgétaire.

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Trump agite le spectre d’une élection truquée, son camp tempère

Washington – A trois semaines de l’élection présidentielle, le candidat républicain Donald Trump agite avec de plus en plus de virulence le spectre d’un scrutin truqué au bénéfice de sa rivale démocrate Hillary Clinton, son camp s’employant à tempérer ses propos.

« Les sondages sont serrés mais arrivez-vous à croire que j’ai perdu un grand nombre d’électrices sur la base d’événements qui n’ont jamais eu lieu. Les médias truquent les élections !« , a lancé dimanche matin sur Twitter le magnat de l’immobilier, mis en cause par une dizaine de femmes pour agression ou harcèlement sexuel.

Au moment où nombre d’élus, chez les démocrates comme chez les républicains, s’inquiètent de l’impact potentiel des propos de l’imprévisible candidat, souvent tenus devant des foules électrisées, son colistier Mike Pence s’est employé à calmer le jeu.

« Nous accepterons absolument les résultats de l’élection« , a-t-il affirmé dans « Meet the press » sur NBC, rappelant que Donald Trump s’y était engagé lors du premier débat.

« Nous nous battrons jusqu’au 8 novembre et nous accepterons bien sûr la volonté du peuple américain« , a-t-il ajouté.

Samedi soir, c’est le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, qui avait fait entendre sa différence. « Notre démocratie est basée sur la confiance dans le résultat des élections et (Paul Ryan) est absolument convaincu que les Etats conduiront cette élection avec intégrité« , avait indiqué sa porte-parole AshLee Strong.

Le dernier sondage national NBC/WSJ, publié dimanche matin, donne une avance de 11 points à l’ancienne secrétaire d’Etat face à l’homme d’affaires (48% contre 37%). Une autre sondage, ABC/Washington Post, fait ressortir une avance de 4 points (47% contre 43%).

– Le silence d’Hillary Clinton –

Plus inquiétant pour Donald Trump, le « CBS battleground tracker« , qui se penche sur le rapport de force dans une douzaine d’Etats-clés, relève un changement marqué du vote des femmes qui donne une forte impulsion à la candidate avec désormais une avance de 6 points.

Selon cette étude, 70% des électeurs américains ne pensent pas que Trump respecte les femmes.

Aux abois, le candidat du Grand Old Party se montre de plus en plus agressif, tandis que sa rivale démocrate Hillary Clinton garde le silence et engrange des points précieux à l’approche du troisième et dernier débat qui aura lieu mercredi soir à Las Vegas.

C’est devenu l’une des répliques favorites de l’émission satirique « Saturday Night Live« : après une énième tirade enflammée du « Donald » (incarné par Alec Baldwin), le commentateur se tourne vers « Hillary« . « Avez-vous quelque chose à ajouter’ » « Non« , répond cette dernière dans un immense sourire, trop heureuse de capitaliser sur les excès de son adversaire.

L’homme d’affaire de New York, qui il y a un an clamait son enthousiasme pour cette émission culte, l’apprécie de moins de moins. A l’aube, il a dénoncé sur Twitter un show « ennuyeux et pas drôle« . Et a profité de l’occasion pour une nouvelle fois lancer ce qui ressemble désormais presque à un slogan: « Les médias truquent l’élection! »

Pour Hillary Clinton, qui n’a pas dit un mot ce weekend et n’a aucun événement annoncé à ce stade sur les trois jours à venir, le calcul est bien sûr de laisser Trump s’empêtrer tout seul au milieu d’une cascade d’accusations.

Mais celle qui espère devenir la première femme présidente de l’histoire des Etats-Unis sait aussi que les frasques sexuelles passées de son mari Bill Clinton, que le camp Trump s’emploie à mettre en avant, limitent sa marge de manoeuvre.

Si Michelle Obama s’est dite – dans un discours qui a marqué les esprits et a même été salué par le commentateur très conservateur Glenn Beck – « glacée jusqu’à la moelle » par l’attitude « effrayante » de Trump envers les femmes, Hillary Clinton s’est montrée beaucoup plus évasive sur ce thème.

Syrie: Alep bombardée avant de nouveaux pourparlers internationaux

Alep (Syrie) – Les forces du régime syrien progressaient vendredi dans les quartiers rebelles d’Alep, bombardés sans relâche par l’aviation syrienne et son allié russe, à la veille d’une réunion internationale en Suisse pour tenter de mettre fin au bain de sang.

La rencontre est prévue samedi à Lausanne entre les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry, et devrait inclure la Turquie, l’Arabie saoudite et peut-être le Qatar, parrains régionaux de l’opposition armée au régime du président syrien Bachar al-Assad.

Cependant, M. Lavrov s’est montré sceptique sur un possible progrès à Lausanne. « Je n’attends rien de spécial« , a-t-il lancé lors d’une visite en Arménie.

Le président français François Hollande a rappelé vendredi les « exigences » de la France dont un cessez-le-feu immédiat et l’acheminement immédiat de l’aie humanitaire ».

Mais en Syrie, pour la troisième semaine consécutive, des bombardements ravageaient la partie rebelle de la deuxième ville du pays, cible depuis le 22 septembre d’une offensive d’envergure de l’armée syrienne pour la reconquérir.

Des frappes aériennes très intenses ont à nouveau visé vendredi plusieurs quartiers d’Alep-Est (le secteur aux mains des rebelles), a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui n’était pas en mesure de donner le nombre de morts dans l’immédiat.

– ‘A n’importe quel prix’ –

« La violence des raids démontre qu’il y a une décision russe pour prendre Alep-Est à n’importe quel prix« , a souligné M. Abdel Rahmane, selon lequel la stratégie russe « est d’ouvrir une route vers l’aéroport situé dans l’est de la ville« .

A la faveur des raids, les forces du régime ont avancé du nord vers le sud d’Alep, a indiqué l’OSDH. Débordés, les Casques blancs, les secouristes en zone rebelle, sont à l’oeuvre sans relâche jour et nuit.

« Il y une grande escalade« , a affirmé à l’AFP l’un d’eux, Ibrahim Abou Laith. « Cela fait quatre jours que je ne dors pas en raison des bombardements« , confie-t-il.

Selon le correspondant de l’AFP à Alep, les Casques blancs ne peuvent utiliser leurs torches à la nuit tombée car la lumière attire les frappes des avions militaires. Les habitants n’osent pas allumer la lumière chez eux pour ne pas être visés.

Dans le quartier-Est de Boustane al-Qasr, les secouristes tentent tant bien que mal de dégager des corps qui se trouvent depuis des jours sous les gravats, a-t-il ajouté.

Dans la partie rebelle assiégée où vivent 250.000 habitants, plus de 370 personnes, essentiellement des civils dont 68 enfants, ont été tuées depuis le 22 septembre dans les bombardements aériens et d’artillerie, selon l’OSDH.

La Russie s’est dite prête jeudi à assurer aux rebelles un retrait en toute sécurité d’Alep, tout en renforçant sa présence militaire en Syrie.

– Alep comme ‘tremplin’ –

Le président Vladimir Poutine a ratifié un accord entre Damas et Moscou sur le déploiement « pour une durée indéterminée » des forces aériennes russes sur l’aérodrome militaire de Hmeimim, dans l’ouest de la Syrie, a annoncé vendredi le Kremlin.

Dans une interview au quotidien russe Komsomolskaya Pravda publiée vendredi, Bachar al-Assad a déclaré qu’il utiliserait une victoire à Alep comme un « tremplin » pour capturer d’autres bastions rebelles.

« En tant que grande ville, elle sera un tremplin pour (…) libérer d’autres zones des terroristes« , a-t-il déclaré. Le régime syrien qualifie de « terroriste » tous les opposants qui le combattent.

Le président syrien a précisé que sa prochaine cible pourrait être la province d’Idleb (nord-ouest), contrôlée par une alliance de rebelles et de jihadistes. « Il faut continuer de nettoyer cette zone et de renvoyer les terroristes en Turquie, d’où ils sont venus, ou de les tuer. Il n’y a pas d’autre option« , a déclaré M. Assad.

Depuis mars 2011, le conflit en Syrie s’est complexifié et internationalisé, provoquant la mort de plus de 300.000 personnes et dévastant le pays. Plus de 13,5 millions de Syriens, dont six millions d’enfants, ont besoin d’aide humanitaire, selon l’ONU.

Et la communauté internationale s’avère toujours incapable d’arrêter le bain de sang qui dure depuis plus de cinq ans.

Les Etats-Unis et la Russie, qui avaient « suspendu » début octobre leur dialogue sur la Syrie, ont annoncé deux réunions internationales avec des puissances arabes et européennes: la première samedi à Lausanne, la seconde dimanche à Londres.

La semaine dernière, la Russie avait mis son veto à une résolution française au Conseil de sécurité de l’ONU, qui prévoyait un cessez-le-feu à Alep et l’interdiction de tout survol militaire.

Après Lausanne, M. Kerry se rendra dimanche à Londres pour retrouver ses « partenaires internationaux » – très probablement ses homologues des puissances européennes, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France.

Inquiète au sujet de la Chine, la Bourse de Paris finit en recul

Paris – La Bourse de Paris a terminé jeudi en net recul (-1,06%), emportée par des craintes au sujet d’un durcissement monétaire aux États-Unis et d’un affaiblissement de l’économie chinoise.

L’indice CAC 40 a perdu 47,07 points à 4.405,17 points, dans un volume d’échanges moyen de 3,3 milliards d’euros. La veille, il avait reculé de 0,44%.

Sur les autres places européennes, la Bourse de Francfort a perdu 1,04% et celle de Londres 0,66%. Par ailleurs l’Eurostoxx a reculé de 1,10%.

La cote parisienne a fléchi nettement dès les premiers échanges et n’a pas réussi à inverser la tendance ensuite.

« Il y a une tension sur le marché aujourd’hui qui est principalement liée à deux facteurs: le renforcement de l’hypothèse d’une remontée des taux directeurs américains et des chiffres médiocres en Chine« , a résumé Frédéric Rozier, un conseiller de gestion de Meeschaert Gestion Privée.

Selon le compte-rendu du dernier comité de politique monétaire de la banque centrale américaine publié mercredi soir, plusieurs membres de la Fed « ont estimé qu’il serait approprié de relever la cible des taux sur les fonds fédéraux assez vite« .

Ces minutes « augurent d’une remontée très rapide des taux d’intérêts et c’est un facteur de stress pour les marchés« , a poursuivi M. Rozier en notant que les investisseurs étaient désormais de plus en plus nombreux à tabler sur un relèvement en décembre.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis qui se sont maintenus à leur plus bas niveau depuis 43 ans ont d’ailleurs conforté cette perspective.

La publication jeudi, avant l’ouverture des marchés européens, des chiffres du commerce extérieur chinois frappé par un net repli en septembre de ses exportations et importations, a également « semé le trouble sur la croissance chinoise, et par ricochet sur celle de l’économie mondiale« , a-t-il souligné.

« Les données chinoises sont d’autant plus impressionnantes qu’elles font suite à une série de bonnes nouvelles qui laissaient plutôt penser à une stabilisation de la vigueur économique du pays« , ont noté les experts de Mirabaud Securities Genève.

« Une première batterie de résultats américains fragiles » ainsi que « les questions autour du pétrole et des accords de l’Opep » (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ont également pesé sur la cote parisienne, a estimé M. Rozier.

Du côté des valeurs, les secteurs sensibles aux mouvements de marché ont pesé sur la cote à l’image des valeurs financières. Axa a perdu 3,47% à 20,04 euros, Société Générale 3,04% à 32,24 euros, Crédit Agricole 3,22% à 9,05 euros et BNP Paribas 2,90% à 46,94 euros.

Le secteur automobile n’a pas été épargné: Peugeot lâchait 2,27% à 12,90 euros, Renault 1,89% à 74,07 euros.

Vivendi a cédé 0,96% à 18,07 euros. Le groupe de médias italien Mediaset a demandé à la justice la mise sous séquestre de 3,5% du capital du groupe français, soit la part qui devait lui revenir en vertu d’un accord sur le bouquet de télévisions Premium, dénoncé par Vivendi.

Casino (-2,11% à 41,77 euros) ne profitait pas d’une progression de 6,7% de ses ventes au troisième trimestre.

Archos (-8,43% à 1,52 euro) ne tirait pas avantage d’un chiffre d’affaires en hausse de 3,9% sur neuf mois.

Airbus a fini sur un très léger recul de 0,11% à 52,41 euros. La Commission européenne a annoncé jeudi faire appel d’une décision de l’OMC qui avait jugé que l’UE et certains de ses Etats membres n’avaient pas mis leurs subventions à Airbus en conformité avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce.

Solocal Group a reculé (-6,54% à 3,06 euros) après l’obtention de l’accord de plus des deux tiers des créanciers sur son projet de restructuration financière.

Cac 40 (Euronext)