Paris va accueillir la première « salle de shoot » en France

Paris – La ministre de la Santé Marisol Touraine et la maire de Paris Anne Hidalgo ont visité mardi « l’espace Gaïa », la première « salle de shoot » officielle en France, un projet controversé, qui ouvrira ses portes la semaine prochaine à l’hôpital Lariboisière (Xe arrondissement).

Cette « salle de consommation de drogue à moindre risque » (SCMR), selon l’appellation exacte, accueillera lundi prochain ses premiers usagers. Son ouverture, annoncée dans un premier temps pour vendredi, a été repoussée pour des « raisons pratiques« , selon sa direction.

L’ouverture de cet espace « représente un moment très important dans la lutte contre le fléau des addictions« , a indiqué la ministre devant la presse, c’est aussi « l’aboutissement d’un combat politique qui n’a pas été facile et a donné lieu à des outrances« .

Ces salles peuvent s’ouvrir, dans le cadre d’une expérimentation de six ans, grâce à la loi Santé adoptée en décembre dernier.

La France rejoint les nombreux pays (Allemagne, Australie, Canada, Espagne, Danemark, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas et Suisse) où de tels espaces ont fait la preuve de leur efficacité ces dernières années.

Ils sont réservés aux toxicomanes majeurs qui s’injectent des produits qu’ils apportent eux-mêmes, sous la supervision de personnes qualifiées, avec du matériel stérile.

A Paris, l’espace sera ouvert de 13H30 à 20H30 chaque jour. Aménagé sur 400 m2 dans l’enceinte même de l’hôpital avec une entrée séparée, il comprend un accueil, une salle de consommation, un espace de repos et plusieurs bureaux de consultation.

Une cinquantaine d’usagers pourront être présents en même temps, en plus du minimum de six personnes encadrant le lieu dont un médecin et un agent de sécurité.

Une convention a été signée avec l’Intérieur et la Justice pour que les personnes ne soient pas inquiétées pour leurs activités dans cet espace.

Pour les travaux d’aménagement, la collectivité parisienne a donné un million d’euros. La maire PS de la capitale Anne Hidalgo s’est déclarée « très émue et très fière, ce que nous faisons là est utile. Ces personnes qui sont en désarroi total, ont une porte qu’elles peuvent franchir« .

La Sécurité sociale assure le fonctionnement, à 1,2 million d’euros par an.

Le ministère a rappelé que « la situation sanitaire des usagers de drogues reste très préoccupante en France » où en 2011, plus de 10% sont infectés par le virus du sida et plus de 40% par celui de l’hépatite C.

Deux programmes de recherche, financés par la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues), évalueront ce dispositif et son impact pour la santé publique et l’ordre public.

Outre Paris, Strasbourg ouvrira prochainement une SCMR. La ministre a souhaité sur BFM mardi matin que « d’autres municipalités puissent s’engager« .

– ‘Signaler les incidents’ –

La salle parisienne est implantée dans le quartier de la gare du Nord, le quartier le plus touché à Paris par la toxicomanie. Le maire du Xe Rémi Féraud (PS), fer de lance du projet, a salué « l’aboutissement de ce travail de conviction » et son insertion dans le quartier.

Elisabeth Avril, la directrice de l’association Gaïa qui oeuvre depuis une dizaines d’années pour aider les toxicomanes, a d’ailleurs rappelé que l’ouverture d’une telle salle, outre « son impact sur la santé publique » permettait une « meilleure tranquillité dans le quartier« .

Ces salles, très demandées par les associations et une partie du corps médical, sont très contestées par d’autres spécialistes qui les jugent contre-productives ou des riverains craignant des troubles de voisinage.

Serge Lebigot, président de l’association « Parents contre la drogue« , a annoncé la mise en place d’un site internet où chacun est invité « à signaler les incidents« , a-t-il indiqué à l’AFP.

Pour Philippe Goujon, secrétaire national Les Républicains chargé de la sécurité et député-maire du XVe, ces salles « dénaturent la mission de l’Etat qui ne peut mener une politique de désintoxication et en même temps faciliter la consommation en l’organisant« .

Pour le Front national, « les Français voient les pouvoirs publics être, dans le même temps, d’une grande permissivité vis-à-vis des usagers et d’un grand laxisme face au trafic« , selon Wallerand de Saint Just, président du groupe d’Ile-de-France.

Mondial-2018/Qualifs: les Bleus visent haut aux Pays-Bas

Amsterdam – Défaite interdite: l’équipe de France a rendez-vous avec les Pays-Bas, son principal adversaire dans la course à la qualification pour le Mondial-2018, lundi à Amsterdam (20h45), pour un choc qui pourrait déjà s’avérer crucial sur la route de la Russie.

Le dénouement du groupe A de la zone Europe n’interviendra qu’en octobre 2017, mais ce déplacement fait office de premier tournant pour deux formations qui possèdent le même nombre de points (4) après deux journées.

Tenus en échec au Belarus (0-0) en septembre, les Bleus, portés par le duo Griezmann-Gameiro, ont rectifié le tir vendredi au Stade de France contre de faibles Bulgares (4-1). Mais leur opposant sera cette fois d’un tout autre calibre, même si les Bataves sont en pleine reconstruction après avoir réussi l’exploit de manquer le premier Euro élargi à 24 nations.

– Prendre ses distances –

Didier Deschamps a beau avoir déclaré dimanche que ce voyage chez les Oranje était « important mais pas décisif« , un succès placerait tout de même ses troupes dans une position très confortable pour le gain de la poule et donc du billet direct pour la Coupe du monde. Si les vice-champions d’Europe veulent s’éviter un suspense haletant jusqu’au bout et se montrer dignes de leur nouveau statut, ils ont tout intérêt à prendre leurs distances avec leur rival avant de recevoir le 11 novembre la Suède, qui fait elle plutôt office d’outsider pour le moment.

Le niveau de la Bulgarie oblige à relativiser la démonstration française de vendredi mais le sélectionneur a de quoi se rendre aux Pays-Bas avec optimisme, près de sept mois après s’être imposé à l’ArenA d’Amsterdam en amical (3-2, le 25 mars). Si l’on excepte le petit accident au Belarus, les Bleus de Deschamps surfent toujours sur la dynamique de l’Euro et ils se sont surtout découverts une nouvelle arme offensive avec l’association entre Antoine Griezmann et Kevin Gameiro.

Orphelin d’Olivier Giroud, son compère attitré lors du Championnat d’Europe, « Grizou » a trouvé en Gameiro, son coéquipier désormais à l’Atletico Madrid, un partenaire tout aussi précieux. Impliquée vendredi sur trois des quatre buts français (doublé pour Gameiro, une réalisation et une passe décisive pour Griezmann), la nouvelle « 2G » des Tricolores devrait naturellement être reconduite. Pour Gameiro, c’est une belle opportunité d’éloigner encore un peu plus la concurrence en attaque et de prendre date pour les échéances futures.

– Pogba doit une revanche –

Deschamps est en revanche encore resté sur sa faim concernant Paul Pogba et l’a fait, pour une fois, savoir publiquement. « Il peut et doit mieux faire« , a-t-il lâché en forme d’avertissement au coup de sifflet final vendredi. C’est peu dire donc que le joueur le plus cher du monde, transféré cet été de la Juventus Turin à Manchester United contre la somme record de 105 millions d’euros, est fermement attendu et qu’il doit enfin se montrer à la hauteur de son immense talent.

Pour l’instant, c’est Griezmann qui porte et guide les Bleus, alors que Pogba cherche toujours ses repères en équipe nationale malgré quelques fulgurances trop passagères. Les grands matches sont faits pour les grands joueurs: le choc aux Pays-Bas, privés de Wesley Sneijder et d’Arjen Robben, est justement une occasion en or pour le milieu des Red Devils de marquer les esprits et de faire taire les critiques sur son impact et son influence trop légers en bleu.

Son capitaine Hugo Lloris lui a en tout cas manifesté son soutien dimanche en conférence de presse: « Pas mal de joueurs concernés par l’Euro ont des difficultés physiques. Il doit en plus assumer un transfert record. Mais il a beaucoup de qualités et de talent. C’est pour ça qu’on est exigeant avec lui. »

Entre enjeu collectif et individuel, c’est bel et bien le premier gros test que va passer l’équipe de France depuis la finale perdue de l’Euro.

EN IMAGES. Dix ans de tests nucléaires, l’obsession de la Corée du Nord

9Janvier 2016. L’année de l’escalade. Un quatrième essai nucléaire, d’amplitude similaire au dernier. Mais cette fois, Kim Jong-un jure que son pays a mis au point une bombe à hydrogène, avant d’être mis en doute par les experts du reste du monde. Un mois plus tard, la Corée du Nord tire une fusée, officiellement pour mettre un satellite en orbite, ce qui est plutôt vu à l’étranger comme un essai balistique déguisé avec une portée de 10 000km. En mars, le Conseil de sécurité adopte les sanctions les plus dures jamais infligées à Pyongyang, ce qui ne l’empêche pas de tester plusieurs tir depuis un sous-marin.

KCNA/via REUTERS

VIDEOS. Ouragan Matthew: 400 à 800 morts en Haïti, les Etats-Unis se préparent

Le bilan du passage de l’ouragan Matthew s’élève à plusieurs centaines de morts, selon les autorités haïtiennes, alors que le bilan final est encore incertain. Aux États-Unis, que Matthew a atteint ce vendredi matin, une victime est déjà à déplorer.

L’ouragan Matthew a semé la désolation en Haïti plus tôt cette semaine, où il a fait « au moins 400 morts » selon un bilan provisoire cité par l’AFP et « au moins 842 morts et des dizaines de milliers de sans-abri », selon un bilan des autorités haïtiennes cité par RFI.

LIRE AUSSI >> EN IMAGES. Ouragan Matthew: choléra, 65 morts… Le dramatique bilan à Haïti

Beaucoup de zones sont encore très difficiles d’accès et tous les chiffres n’ont pas encore été centralisés par les autorités. La protection civile du Sud évoque pour sa part un bilan de 315 morts, mais ces chiffres ne prennent pas en compte les communes de Camp Perrin, Les Anglais, Coteaux et Arniquet.

Craintes autour de la résurgence du choléra

Toute la partie méridionale du pays a été noyée sous des torrents d’eau et secouée par des vents très violents, parfois pendant de longues heures. Le pays est très vulnérable aux intempéries en raison d’une importante déforestation.

Les vents et les pluies ont inondé des milliers de maisons, endommagé des écoles, détruit d’importantes surfaces agricoles, des entreprises, des routes et des ponts. Plus de 29 000 maisons ont été détruites rien que dans le sud.

Quelque 80% des bâtiments de Jérémie, capitale du département méridional de Grand’Anse comptant environ 30 000 habitants, ont été rasés, selon Jean-Michel Vigreux, directeur de l’ONG Care Haïti.

Plus de 21 000 personnes ont été évacuées et 350 000 ont besoin d’assistance, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU. Avec les inondations, les autorités redoutent une forte recrudescence des cas de choléra.

Au tour des États-Unis

Matthew frappe désormais la Floride, où de violentes bourrasques de plus de 100 km/h et de pluies torrentielles se sont abattues tôt ce vendredi. La vitesse des vents entourant l’ouragan culmine à environ 215 km/h, mais les experts s’attendaient à un affaiblissement graduel dans les prochaines 48 heures.

Ce qui n’a pas empêché Matthew de faire sa première victime aux États-Unis en provoquant la mort d’une femme d’une cinquantaine d’années, victime d’un accident cardiaque chez elle, dans le centre de la Floride, mais qui n’a pu être secourue.

Barack Obama a déclenché un plan d’aide fédéral pour la Floride, la Caroline du Sud et la Géorgie. En parallèle, les gouverneurs de plusieurs Etats ont décrété l’état d’urgence.Il y a « un risque d’inondations meurtrières » en Floride, Géorgie et Caroline du Sud, a mis en garde le centre américain de surveillance des ouragans (NHC). « C’est le plus puissant ouragan touchant cette zone depuis des décennies » estime l’organisme.

LIRE AUSSI >> Ouragan Matthew en Floride: « Évacuez, évacuez, évacuez! »

L’ouragan qui se déplace à 20km/h s’éloigne des Bahamas et devrait « passer près ou au-dessus de la côte est de la péninsule de la Floride jusque dans la nuit de vendredi ». Plus de 1,5 million d’habitants ont été appelés à évacuer dans l’Etat, où quelque 3 500 militaires de la Garde nationale sont mobilisés, 4 000 gardes supplémentaires étant en alerte.

En Caroline du Sud, déjà frappée en 2015 par de graves inondations, plus d’un million de personnes ont reçu l’ordre de s’éloigner des côtes. En quelques heures, la station balnéaire populaire de Myrtle Beach s’est ainsi vidée de ses occupants. La Géorgie a elle aussi donné l’ordre d’évacuer six comtés de son littoral. Matthew devrait frapper ses côtes samedi.

Le prix Nobel de la paix

Bonjour,

Vous utilisez un bloqueur de publicité. C’est votre droit.

L’Express est un site d’information en temps réel, auquel travaillent une centaine de personnes, journalistes, informaticiens, graphistes, spécialistes des réseaux sociaux…

Sans la publicité, qui finance notre équipe mais aussi le développement du site, L’Express ne peut pas vivre.

Les Etats-Unis se préparent à l’arrivée de Matthew, au moins 14 morts dans les Caraïbes

Miami – Le sud-est des Etats-Unis se préparait à recevoir l’impact de Matthew, l’ouragan le plus puissant à frapper les Caraïbes en dix ans se dirigeant directement en sa direction après avoir déjà fait 14 morts.

Particulièrement vulnérable, Haïti, pays le plus pauvre de la région, affichait le plus lourd bilan avec au moins dix morts, selon les chiffres encore très provisoires donnés mercredi, une partie du pays ayant été longuement coupée du monde.

Matthew balayait mercredi soir l’archipel touristique des Bahamas avec des vents légèrement plus faibles mais restant violents, à 185 km/h, forçant la fermeture des aéroports.

L’ouragan « devrait s’intensifier plus tard ce soir et jeudi« , mettait en garde le centre américain de surveillance des ouragans (NHC) à 00H00 GMT.

Se déplaçant lentement à 19 km/h vers le nord-ouest, « Matthew traversera les Bahamas ce soir et demain, et devrait arriver très proche de la côte Est de la Floride d’ici demain soir« , précisaient ses météorologues.

L’ouragan devrait rester au moins en catégorie 3 sur 5 (vents supérieurs à 178 km/h), voire gagner en puissance à mesure qu’il se rapproche des côtes américaines, selon le NHC. Vendredi, ses vents avaient atteint 260 km/h (cat. 5).

Il se trouvait à 580 kilomètres au sud-est de West Palm Beach, station balnéaire de Floride située à une centaine de kilomètres au nord de Miami.

– Inondations dangereuses attendues –

Distribution gratuite de sacs de sable, péages levés et ouverture de refuges, cet Etat du sud-est des Etats-Unis habitué aux tempêtes tropicales se préparait néanmoins frénétiquement à l’arrivée de Matthew.

Barack Obama a averti qu’il s’agissait d’une « tempête sérieuse« , appelant les Américains à la vigilance. Les gouverneurs de plusieurs Etats menacés ont décrété l’état d’urgence.

« Si vous pouvez partir, faites-le maintenant« , a déclaré le gouverneur de la Floride Rick Scott, en ordonnant mercredi d’évacuer, volontairement ou obligatoirement selon les comtés, les zones sur la trajectoire de l’ouragan.

La Floride pourrait être « directement touchée » par le coeur de l’ouragan, a prévenu Rick Scott qui a mobilisé 500 militaires de la Garde nationale, 6.000 autres restant en alerte. L’impact sera de toutes façons « dévastateur« , a-t-il dit.

Un grand tronçon de côte de la Floride a été placé en alerte ouragan, depuis Golden Beach, à une trentaine de kilomètres au nord de Miami, jusqu’à la limite entre les comtés de Flagler et Volusia, quelque 400 kilomètres plus au nord.

Des vents violents et fortes précipitations caractéristiques des tempêtes tropicales sont attendus dès jeudi matin tôt en Floride, selon le NHC. « De hautes vagues provoquées par Matthew causeront une montée des eaux bien avant et bien au-delà de la trajectoire » de l’oeil de l’ouragan, avertissent ses météorologues.

« Il existe un risque d’inondations menaçant les vies humaines ces 36 prochaines heures le long de la côte Est de Floride« .

Battues par les vents, les plages du comté de Volusia d’ordinaire fréquentées par de nombreux touristes étaient désertées mercredi, tandis que les bouteilles d’eau et conserves venaient à manquer sur les étalages de certains supermarchés.

Au nord de Volusia, jusqu’à la rivière Savannah à la frontière entre la Géorgie et la Caroline du Sud, la côte a été placée sous surveillance ouragan, ce qui signifie qu’on peut s’attendre à de fortes précipitations et des vents violents d’ici vendredi soir.

En Caroline du Sud, déjà frappée en 2015 par de graves inondations, plus d’un million de personnes vivant près des côtes ont reçu l’ordre de se réfugier dès mercredi à l’intérieur des terres. L’armée américaine a elle décidé mercredi de mettre à l’abri plusieurs navires et avions en les éloignant de la trajectoire de l’ouragan.

– Choléra en Haïti –

Matthew a fait au moins 14 morts, dix en Haïti et quatre en République dominicaine selon un bilan encore très provisoire. Il a aussi frappé la Colombie, la Jamaïque et Cuba, où quatre localités côtières dans l’est de l’île ont subi d’importants dégâts mais les autorités ne faisaient pas état de victimes mercredi.

Vers 15H00 GMT, l’US Navy a signalé un retour à la normale sur sa base de Guantanamo, à Cuba.

C’est en Haïti qu’on craignait le plus une aggravation du bilan, le pays étant très vulnérable aux aléas climatiques en raison de l’importante déforestation et peinant encore à se relever du violent séisme de 2010.

Après plus de 18 heures de silence complet, les communications ont pu finalement être rétablies mercredi soir avec le département de la Grande Anse, dans le sud-ouest, les autorités qualifiant la situation de « très préoccupante » après avoir observé de nombreuses habitations endommagées et de vastes inondations. Comme redouté, les inondations ont entraîné une résurgence du choléra: déjà huit nouveaux cas ont été recensés, selon les autorités.

Le bureau des Nations unies pour l’aide humanitaire (OCHA) a estimé mercredi que 300.000 Haïtiens avaient besoin d’une assistance immédiate.

Neuf hélicoptères militaires américains devaient arriver en Haïti à partir de jeudi matin pour des opérations de secours, selon l’armée américaine, un porte-avions et deux autres navires se tenant également prêts à intervenir.

La Bourse de Paris finit en nette hausse sur fond d’accalmie bancaire

Paris – La Bourse de Paris a terminé en nette hausse (+1,11%) mardi, repassant au-dessus des 4.500 points grâce à l’essor du pétrole et de l’automobile, sur fond d’accalmie bancaire.

L’indice CAC 40 a gagné 49,53 points à 4.503,09 points, dans un volume d’échanges de 3,1 milliards d’euros. La veille, il avait grappillé 0,12%.

Parmi les autres marchés européens, Londres a gagné 1,30% et Francfort a pris 1,03%. Par ailleurs, l’Eurostoxx 50 a progressé de 1,03%.

La cote parisienne a ouvert dans le vert avant d’accentuer sa progression tout au long de la séance.

« Le marché a été porté par plusieurs thématiques relativement fortes, notamment le secteur de l’énergie« , note auprès de l’AFP Frédéric Rozier, conseiller de gestion de Meeschaert Gestion Privée.

« Le pétrole casse ses résistances. L’ouragan Matthew arrive dans des zones de stockage de barils, des plates-formes sont évacuées. Cela crée une tension qui explique pourquoi le secteur de l’énergie est bien orienté« , poursuit-il.

Par ailleurs, le marché parisien a également été dopé par le secteur automobile, malgré des ventes automobiles en demi-teinte aux États-Unis, ce lundi.

« Le secteur a profité de recommandations à l’achat » par Exane BNPParibas, explique M. Rozier.

Dans ce contexte, les valeurs bancaires, bien orientées, « ne se distinguaient pas plus que les autres et étaient au milieu du peloton« , poursuit M. Rozier. Néanmoins, le secteur poursuivait son rebond après une semaine difficile.

Deutsche Bank, sous la menace d’une amende de 14 milliards de dollars réclamée par les États-Unis pour solder un litige lié aux emprunts toxiques en 2008, a essuyé une tempête la semaine dernière, entraînant à la baisse les autres banques européennes.

Mais l’annonce vendredi d’un possible accord entre les deux parties pour le paiement d’une amende de 5,4 milliards de dollars a toutefois un peu apaisé les esprits.

Sur le plan des indicateurs, les prix à la production industrielle en août en zone euro ont reculé de 0,2%, contre une hausse de 0,3% le mois précédent.

Par ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI) a publié ses prévisions, laissant apparaître une croissance modérée en zone euro en 2016, avant un ralentissement en 2017.

Le FMI a également révisé à la baisse des prévisions de croissance américaine, sans que cela ne semble peser sur les marchés.

Du côté des valeurs, le secteur de l’automobile a progressé, Peugeot prenant 3,13% à 13,84 euros et Renault 2,83% à 75,58 euros, tandis que Faurecia gagnait 2,03% à 35,72 euros et Valeo 1,12% à 52,40 euros.

Les titres liés au pétrole ont également fini en hausse, à l’image de Total (+1,85 à 43,11 euros), CGG (+0,45% à 24,50 euros), Technip (+1,87% à 55,50 euros) ou Vallourec (+1,11% à 4,18 euros).

Le secteur financier a terminé bien orienté, comme BNP Paribas (+0,91% à 46,03 euros), Société Générale (+1,46% à 30,91 euros), Natixis (+2,67% à 4,22 euros) et Crédit Agricole (+1,23% à 8,89 euros).

Safran a gagné 3,20% à 66,48 euros après avoir cédé sa filiale de sécurité à Oberthur Technologies, détenu par un fonds américain, pour 2,4 milliards d’euros.

LVMH a été dynamisé (+3,03% à 156,60 euros) par l’annonce de l’acquisition de 80% du fabricant de valises haut de gamme allemand Rimowa pour 640 millions d’euros.

Europcar a été porté (+4,48% à 8,35 euros) par l’annonce de bonnes perspectives, le groupe visant un chiffre d’affaires supérieur à 3 milliards d’ici 2020.

Les valeurs liées à l’immobilier ont en revanche souffert, à l’image de Klepierre (-1,15% à 39,99 euros), Foncière des Régions (-1,56% à 81,82 euros) et Gecina (-1,89% à 137,60 euros).

Bonduelle a reculé de 4,56% à 22,00 euros, pénalisé par le recul de 22,5% du bénéfice net annuel du groupe agroalimentaire.

Sanofi a pris 1,10% à 68,99 euros après avoir réorganisé son activité chimie en deux entités opérationnelles, l’une pour ses propres besoins et une autre dédiée à des clients externes, pour laquelle le groupe pharmaceutique envisage plusieurs options, dont une cession, selon des sources concordantes interrogées mardi.

Orange a gagné 1,78% à 14,05 euros après avoir annoncé être devenu actionnaire majoritaire de Groupama Banque, à hauteur de 65% du capital.

Cac 40 (Euronext)

Syrie: à « bout de patience », Washington suspend ses pourparlers avec Moscou

Washington – Les Etats-Unis ont annoncé lundi qu’ils suspendaient leurs pourparlers avec la Russie sur un cessez-le-feu en Syrie, après la destruction totale du plus grand hôpital du secteur rebelle d’Alep dans un bombardement aérien.

Le régime syrien mène depuis onze jours, avec l’aide de la Russie, une vaste offensive pour reprendre cette partie d’Alep, au prix de bombardements massifs qui ont suscité l’indignation des pays occidentaux.

« Tout le monde est à bout de patience avec la Russie« , a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest. « Il n’y a plus rien dont les Etats-Unis et la Russie puissent parler » à propos de la Syrie, a-t-il ajouté.

Moscou a assuré peu après « regretter » la décision de Washington.

De son côté, l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie Staffan de Mistura a assuré dans un communiqué que « l’ONU va continuer à faire pression énergiquement en faveur d’une solution politique au conflit syrien malgré l’issue extrêmement décevante des discussions longues et intenses entre deux acteurs internationaux cruciaux« .

Les Etats-Unis ont par ailleurs annoncé qu’ils avaient procédé lundi à une frappe aérienne près d’Idleb (nord-ouest) visant un responsable « important » d’Al-Qaïda en Syrie. Le Pentagone n’a pas précisé s’il avait été tué et n’a pas dévoilé son identité.

L’ancienne branche d’Al-Qaïda en Syrie, le Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra), a annoncé peu après la mort d’un responsable, Ahmed Salama Mabrouk, un Egyptien plus connu sous son nom de guerre de Abu Faraj, dans une frappe aérienne de la coalition menée par les Etats-Unis.

Malgré la suspension de leurs tractations sur la Syrie, Washington et Moscou vont néanmoins continuer à échanger des informations à travers le mécanisme de « deconfliction » qui vise à éviter un incident entre leurs avions au-dessus de la Syrie.

Dans le secteur rebelle d’Alep, décrit comme « l’enfer sur Terre » par l’ONU qui évoque « la plus grave catastrophe humanitaire jamais vue en Syrie« , le plus grand hôpital a été complètement détruit lundi par des raids.

Moscou s’est félicité de la « grande efficacité » de ses frappes, démentant tout bombardement d’hôpital ou d’école malgré les accusations des Occidentaux.

« L’hôpital a été visé directement par des raids aériens« , a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

« L’hôpital M10, le plus grand d’Alep-Est, (…) a été détruit, et n’est plus en service de manière permanente« , a tweeté Adham Sahloul de la Syrian American Medical Society (SAMS), une ONG médicale qui soutient l’hôpital.

– ‘Peur pour le personnel’ –

« On a peur que l’immeuble s’effondre sur la partie souterraine de l’hôpital » (…) nous avons peur pour le personnel », a ajouté M. Sahloul.

D’après SAMS, le bombardement a fait trois morts parmi les employés de maintenance de l’hôpital, connu sous le nom de code M10 pour des raisons de sécurité. L’établissement a été visé à plusieurs reprises par des raids aériens, notamment samedi.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) n’a pas été en mesure d’indiquer si les tirs provenaient d’avions du régime ou de son allié russe.

Depuis son lancement le 22 septembre, cette campagne militaire a permis aux forces pro-gouvernementales de grignoter du terrain aux rebelles dans le centre et le nord d’Alep, avec des bombardements qui ont fait au moins 220 morts selon l’OSDH.

Divisée depuis 2012 entre secteur Ouest contrôlé par le régime et des quartiers Est aux mains des rebelles, Alep est devenue le principal front du conflit syrien, qui a fait plus de 300.000 morts en cinq ans.

Environ 250.000 personnes, dont 100.000 enfants, vivent dans les quartiers Est assiégés par le régime, selon l’ONU.

« Les accusations selon lesquelles la Russie aurait bombardé des installations médicales, des hôpitaux ou des écoles sont toutes sans fondement« , a indiqué un vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov, estimant que l’intervention des forces aériennes russes avait aidé à « éviter un chaos absolu » en Syrie.

– Douma, un 2e Alep’ –

Sur d’autres champs de bataille, la rébellion perd également du terrain dans la province de Damas, où la ville rebelle de Douma a été la cible de raids intenses, ses habitants craignant de subir le même sort qu’Alep.

Ces bombardements s’inscrivent dans le cadre d’une offensive gouvernementale lancée il y a cinq mois et qui a rogné progressivement le territoire contrôlé par la rébellion dans cette région.

Soutenues par des milices libanaise, afghane et même iranienne, les forces loyalistes sont désormais à trois kilomètres à l’est de Douma.

Sur le plan diplomatique, le Conseil de sécurité de l’ONU étudiait lundi un projet français de résolution visant à instaurer un cessez-le-feu à Alep depuis l’échec de l’accord américano-russe.

M. Gatilov a indiqué dans l’après-midi que la Russie ne soutenait pas ce projet.

L’ambassadeur russe à l’ONU Vitali Tchourkine a seulement précisé à des journalistes que Moscou « examinait » le texte, soulevant des questions sur le mécanisme de surveillance du cessez-le-feu.

Son homologue britannique Matthew Rycroft a apporté le soutien de son pays au projet français, tout en soulignant que « ce qui va mettre fin à la guerre n’est pas un bout de papier« .

Wall Street termine en hausse, rassurée sur Deutsche Bank

New York – Wall Street a terminé en hausse vendredi, rassurée sur l’avenir de Deutsche Bank grâce à la perspective d’un accord avec la justice américaine: le Dow Jones a pris 0,91% et le Nasdaq 0,81%.

Selon les résultats définitifs, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 164,70 points à 18.308,15 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 42,85 points à 5.312,00 points. L’indice élargi S&P 500 a pris 17,14 points, soit 0,80%, à 2.168,27.

Au centre de toutes les inquiétudes, Deutsche Bank se serait entendue avec les autorités américaines sur le paiement d’une amende de 5,4 milliards de dollars pour solder un litige remontant à la crise financière, a indiqué à l’AFP vendredi une source proche du dossier.

Ce montant serait bien en dessous des 14 milliards initialement réclamés par le ministère américain de la Justice (DoJ).

« Cela a été l’incertitude de la semaine. Deutsche Bank est en fait correctement capitalisée, mais s’ils avaient été forcés de payer 14 milliards de dollars, cela aurait été une toute autre histoire. A 5,4 milliards, ils peuvent s’en sortir« , a jugé Chris Low de FTN Financial.

Les inquiétudes sur la santé de la banque allemande avaient été ravivées jeudi quand des fonds d’investissements avaient réduit leur exposition à la banque, selon deux sources anonymes à l’AFP.

Vendredi, la Bourse de New York a également bénéficié d’indicateurs économiques plus favorables qu’attendu avec une amélioration du moral de ménages, mesuré par l’indice de l’Université du Michigan, et une accélération de l’activité économique dans la région de Chicago, selon l’association ISM.

L’inflation et les revenus de ménages aux Etat-Unis en août selon les chiffres du département du Commerce correspondent aux attentes des analystes.

En revanche, les dépenses de consommation ont déçu en n’avançant que de 0,1% alors que les marchés misaient sur une hausse de 0,2%.

« Il fallait s’y attendre puisque les constructeurs automobiles avaient fait état d’une forte correction de leurs ventes, après leur hausse non soutenable du mois de juillet« , a expliqué Ian Shepherdson de Pantheon dans une note.

Enfin, des ajustements de portefeuilles de fin du trimestre ont pu jouer sur les cours.

Le marché obligataire reculait. Vers 20H20 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait à 1,597%, contre 1,561% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,317%, contre 2,278% précédemment.

NasdaqNyse

Un manuel anti-avortement distribué par des parents dans des lycées privés?

Un manuel qui condamne largement le droit à l’avortement, notamment en cas de viol, a été diffusé dans des lycées privés, selon plusieurs témoignages.

« En avortant son enfant, on choisit pour lui la mort, comme si on avait le droit de tuer. La loi qui donne ce droit semble rendre ce choix acceptable. Et pourtant, on commet un acte de mort ». Ces lignes, ouvertement anti-avortement, sont inscrites dans un manuel édité par la Fondation Jérôme Lejeune, dont plusieurs exemplaires auraient été distribués dans des lycées privés de l’Hexagone. L’ancienne « responsable de la communication institutionnelle » de cette fondation, selon son site web, n’est autre que Ludovine de La Rochère, la présidente du mouvement de la Manif pour Tous.

Mardi, une lycéenne d’un établissement privé de l’académie de Montpellier, sous contrat avec l’Etat, a envoyé au dessinateur Nawak des photos de ce manuel « distribué dans son lycée ». Ce dernier les a ensuite publiées sur Facebook, dans un post largement relayé ce mercredi, probablement en raison de la date: ce 28 septembre célèbre la journée mondiale du droit à l’avortement.

Le Huffington Post a pu s’entretenir avec la lycéenne à l’origine de ces clichés. « On a trouvé ce manuel mardi 27 septembre sur un présentoir à la vie scolaire de notre lycée », affirme-t-elle. La direction de l’Enseignement catholique de l’Hérault n’a pas répondu aux sollicitations de L’Express à ce propos.

« Pourquoi l’enfant subirait-il la peine de mort que ne subirait pas le criminel? »

On peut notamment lire dans la partie « réflexions éthiques » de ce manuel une douteuse observation à propos de l’avortement en cas de viol. « On peut comprendre qu’une femme ne désire pas l’enfant d’un viol (…) mais tuer l’enfant n’annule pas le drame. Cela l’aggrave au contraire. Le criminel doit être puni, mais pourquoi l’enfant subirait-il la peine de mort que ne subirait pas le criminel? ». Certains réflexions concernent également le changement de sexe et fustigent « les adeptes de la théorie du genre », qui « revient à vouloir une société fondée sur une illusion ».

Sur Twitter, la Fondation Lejeune se définit comme « une fondation spécialisée dans la recherche scientifique. Rien de religieux ». Jointe par L’Express, elle clame également que le manuel à l’origine de la polémique est un « manuel de bioéthique objectif, qui n’est pas anti-avortement ».

Des formations initiées par des parents d’élèves

Ce document est distribué par la Fondation aux Journées mondiales pour la jeunesse (JMJ), tous les ans, comme l’atteste cette photo prise en 2013 lors d’un rassemblement à Saint-Malo.

Selon le Huffington Post, il aurait également été diffusé dans au moins un lycée privé parisien. Une mère de deux jeunes filles, scolarisées dans cet établissement, a indiqué au site internet que ses lycéennes ont également eu ce livret en main lors d’une « formation humaine et religieuse », assurée par des parents d’élèves. « On leur a expliqué que le stérilet était une méthode d’avortement, un témoignage expliquait qu’une femme qui avortait pouvait sentir son bébé souffrir, ses yeux brûler ou encore que certains avortements démembraient les bébés », détaille la mère. Elle indique avoir alerté la direction de l’enseignement catholique de Paris. Contacté ce mercredi par L’Express, un responsable déclare n’avoir eu « aucun appel de parents d’élève sur cette question ».

« L’éducation nationale n’a pas de droit de regard »

Si la Fondation Lejeune affirme ne pas avoir de chiffres concernant la diffusion de ce document destiné aux jeunes et édité selon elle depuis 10 ans, elle confirme qu’il est bien distribué dans certains lycées. « Nous n’avons pas quadrillé le territoire en le distribuant à tous les établissements scolaires. Ce sont les parents d’élèves qui dispensent certains cours de catéchisme et font la démarche de venir nous voir pour récupérer ces manuels, dont ils se servent de base, en toute responsabilité ». Et de commenter: « Que l’on s’en serve dans les lycées catholiques, c’est plutôt une bonne chose ».

« Ce n’est pas choquant et l’éducation nationale n’a pas de droit de regard sur ces cours de catéchisme, dispensés dans des lycées privés », ajoute un responsable de la Fondation. Le ministère de l’Education nationale a confirmé cette position, ce jeudi: « Si ces documents sont diffusés en dehors du cadre de l’obligation scolaire -et donc des programmes- dans les établissements sous contrat, cela ne relève pas du contrat avec l’Etat », a-t-on indiqué à L’Express.

« Les élèves doivent avoir accès à une information objective et scientifique sur l’IVG et la contraception », affirme aussi le ministère, qui déplore que la Fondation Lejeune « diffuse une idéologie contre l’égalité hommes-femmes, contre le droit à l’IVG, contre la contraception ». Au cabinet de la ministre, on rappelle bien volontiers qu’un « parcours éducatif de santé » vient « d’entrer en vigueur dans les établissements scolaires publics et privés sous contrat » et qu’il comprend des « cours d »éducation à la sexualité ».