Caméras-piétons

Certaines affaires ont le mérite de faire bouger les lignes. Après plusieurs affaires d’interventions policières délicates, une nouvelle mesure a été mise en place : depuis ce mercredi, les contrôles d’identité doivent être systématiquement filmés dans 23 zones de sécurité prioritaires du pays. Policiers et gendarmes sont dotés de quelques 2600 caméras portatives. Ces zones comportent des ZSP parisiennes, de même que des départements au nombre desquels les Alpes-Maritimes.
Ce n’est encore qu’un test, qui est d’ailleurs l’objet d’un décret en cours d’examen par le Conseil d’Etat. Mais c’est déjà une excellente initiative. Ce procédé est appliqué depuis un bout de temps à l’étranger, et a plus d’une fois démontré sa valeur. Le but de ce dispositif est de tranquilliser les relations de part et d’autre : les fonctionnaires peuvent ainsi prouver qu’ils n’ont pas commis d’infraction, et les habitants sont en mesure de prouver leurs dires si une bavure est commise. C’est clairement un système favorable à tous. En plus, cette disposition permet d’éviter les longs rapports rédigés, ce qui pourrait réduire un peu la part administrative : si vous avez déjà vu un policier devant un ordinateur, vous comprenez de quoi je parle !A l’issue de cette expérience, les directeurs généraux de la Police et de la Gendarmerie Nationales offriront au ministre de l’Intérieur un rapport pour évaluer l’impact de ces caméras sur les contrôles d’identité. Si ce dispositif est validé, des affaires comme celles de Théo début février ne devraient donc plus défrayer la chronique. Voilà au moins une avancée favorable qu’on gardera de Hollande. Ceci dit, le dispositif d’enregistrement n’est pas automatique. Mais ce serait vraiment tendre le bâton pour se faire battre.