Facebook a publié des résultats trimestriels record, portés par la publicité mobile, qui représente 84% de ses revenus. Le réseau social capte une part de plus en plus grande des ressources dégagées par la progression de l’internet mobile.
Trois records d’un coup. Et ils vont tous dans le même sens. Le premier: Facebook a publié un chiffre d’affaires publicitaire trimestriel dont la part générée par le mobile s’élève à 84%. Le record avait déjà été atteint au trimestre précédent, mais il est égalé. Le deuxième: pour la première fois, les consultations de sites web sur mobile ont dépassé le trafic sur ordinateur fixe (et encore, les applis ne sont pas comptabilisées) selon Statcounter. Enfin, le mobile atteint désormais 47% du marché publicitaire numérique aux Etats-Unis.
Tout cela donc pour le plus grand profit d’un acteur en particulier: le fameux réseau social à fond bleu. Car à mesure que le web devient mobile, Facebook se positionne comme un acteur publicitaire chaque jour un peu plus monopolistique.
Un milliard d’utilisateurs ne se servent plus que du mobile
La publicité sur mobile est le premier moteur de la formidable croissance du roi des réseaux sociaux. Au troisième trimestre, Facebook a enregistré un bénéfice net en hausse de 166% à 2,4 milliards de dollars, et un chiffre d’affaires en progression de 56% à 7 milliards. Le mobile a tiré la croissance des recettes publicitaires, en hausse de 59% à 6,8 milliards de dollars. Facebook a réussi à gagner plus d’argent sur smartphones et tablettes au 3e trimestre 2016 que sur l’ensemble des plateformes un an auparavant et sur la même période.
Le réseau social de Mark Zuckerberg décroche même un autre record plus que symbolique: pour la première fois, plus d’un milliard d’utilisateurs actifs, sur les 1,79 milliard d’adeptes de la marque, se connectent uniquement sur un appareil mobile.
Le mobile, c’est la moitié des dépenses publicitaires sur le web
Par conséquent, Facebook, comme Google, dispose d’un avantage unique pour se tailler la part du lion dans le marché publicitaire mobile. Un marché en plein boom: au premier semestre 2016, il a progressé de 89% aux Etats-Unis selon l’IAB (Interactive Advertising Bureau), dans un marché publicitaire en ligne en croissance de 19%. Les dépenses des annonceurs sur mobile ont représenté presque la moitié (47%) des investissements publicitaires sur la période, contre 30% un an plus tôt.
Le marché est porté par la vidéo, dont les revenus sur smartphones et tablettes ont explosé (+178%) par rapport à 2015, à 1,6 milliard de dollars sur les 6 premiers mois de l’année. Comme par hasard, Mark Zuckerberg a martelé durant la présentation de ses résultats sa vision « video first« . Après la stratégie « mobile first« , l’accent sera donc mis sur l’image dans toutes les applications. « Nous croyons que, bientôt, la caméra sera la première façon de s’exprimer », a-t-il déclaré.
Et maintenant, cap sur la vidéo (mobile, bien sûr)
D’ores et déjà, le réseau social mène des tests en Irlande, pour placer en haut du flux d’actualité un bouton de partage de vidéos, associé à une douzaine de filtres et d’effets. Des tests sont également menés dans Messenger. Dans Instagram, la fonctionnalité « Stories », qui fait apparaître des photos et des vidéos éphémères en diaporama, a déjà séduit 100 millions d’utilisateurs actifs quotidiens. Bientôt, la société pourrait même sortir une appli à part, dédiée entièrement au flux vidéo, a annoncé Zuckerberg.
Facebook a, selon les calculs d’un syndicat d’éditeurs, représenté à lui seul 43% de la croissance du marché publicitaire en ligne au premier semestre. Google, 60%. Dans son ensemble, le reste du marché a reculé de 3 à 5%. Autrement dit, sans Google et Facebook, les dépenses auraient baissé. En dehors de ces deux géants, les autres acteurs en sont réduits à se partager des miettes.