Climat: avec ou sans Washington, le monde face à l’application de l’accord de Paris

Bonn – Avec ou sans les Etats-Unis ? En attendant le verdict de Donald Trump, qui a menacé de quitter l’accord de Paris sur le climat, les délégations de 196 pays poursuivent mardi à Bonn les discussions sur la mise en oeuvre de ce pacte contre le réchauffement de la planète.

De son côté, le nouveau président américain a prévu de réunir mardi ses principaux conseillers économiques pour discuter de la participation de Washington à cet accord signé en décembre 2015.

« Ils se rencontrent à 13h30« , soit 17h30 GMT, a précisé un haut responsable américain. Et la décision finale ne serait pas encore arrêtée.

Selon le responsable environnement du département d’Etat, David Balton, le président Trump « a l’intention de prendre une décision au cours des prochaines semaines, mais pas cette semaine« , a-t-il précisé lundi.

La décision américaine devrait intervenir au plus tard à l’occasion du G7 fin mai en Italie.

Si Washington tergiverse encore, pour d’autres cet accord de Paris est vital: « Cet accord international est le dernier espoir de survie pour les petits Etats insulaires« , avait ainsi déclaré Thoriq Ibrahim, le ministre de l’Environnement des Maldives, à la veille de la reprise des pourparlers lundi.

La communauté internationale s’était engagée en décembre 2015 à Paris à agir pour limiter la hausse de la température moyenne « bien en deçà de +2°C« , un seuil déjà synonyme de bouleversements à grande échelle, et « si possible à +1,5°C » par rapport à l’ère industrielle.

– ‘Nous avons un problème’ –

Les engagements actuels conduiraient à une hausse de 3°C du thermomètre mondial.

Les pays doivent désormais se mettre d’accord sur les règles d’application de cet accord de Paris, dont les dispositions sont très générales: et ils ont jusqu’à la COP24 (fin 2018) pour le faire, la session de Bonn prenant elle fin le 18 mai.

En attendant, les spéculations sur la sortie ou le maintien des Etats-Unis vont bon train dans les couloirs du Centre de congrès international de Bonn. « Nous attendons tous la décision finale de l’administration américaine« , a déclaré Yvon Slingenberg, représentante de l’Union européenne.

Avant même de se positionner sur l’accord, Trump, grand défenseur des énergies fossiles, a en tous cas commencé à démanteler la politique climat de son prédécesseur Barack Obama.

D’où l’inquiétude de certains observateurs présents à Bonn concernant la future attitude des Etats-Unis, même s’ils restent dans l’accord de Paris.

« Si les Etats-Unis restent dans l’accord mais envoient aux autres pays le signal qu’ils peuvent réduire leur niveau d’ambition, alors nous avons un problème« , estime Brandon Wu de l’ONG Action Aid.

Une délégation américaine réduite est présente à Bonn, conduite par Trigg Talley, qui était déjà en poste sous l’administration Obama. Mais son mandat n’est pas connu.

Une source au département d’Etat a indiqué à l’AFP que les Etats-Unis voulaient « s’assurer que des décisions ne porteraient pas préjudice » à leur politique, à la compétitivité de leurs entreprises, et plus généralement à leur croissance économique.

– 144 pays ont ratifié –

Toute idée de renégociation du texte, fruit de plusieurs années d’âpres discussions, a été fermement rejetée lundi après-midi lors des prises de parole des pays en séance plénière.

Se voulant optimiste, le ministre des Affaires étrangères marocain, Salaheddine Mezouar, a estimé qu’il serait « difficile » et même « insensé » pour Donald Trump « d’aller à contresens de l’opinion publique » de son pays « et de la volonté du communauté internationale« .

A l’exception de la Syrie et du Nicaragua, tous les membres de la Convention de l’Onu sur le climat ont signé l’accord de Paris. Sur 195 signataires (194 pays plus l’Union européenne), 144 l’ont déjà ratifié, soit 83% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Parmi les grands émetteurs, seule la Russie (5e après la Chine, les Etats-Unis, l’Union européenne et l’Inde) n’a pas encore ratifié le texte.

Si les gouvernements américain et russe sont en retrait dans cette lutte climatique, la Chine et l’Inde ont réaffirmé leurs engagements.

« La Chine est sous forte pression au niveau intérieur pour réduire la pollution de l’air due au charbon et aux carburants fossiles et voit un intérêt stratégique à être leader sur les marchés des nouvelles technologies« , explique Alden Meyer, expert auprès de l’Union of concerned scientists.

« Delhi voit aussi des avantages énormes dans ses objectifs de développement des énergies renouvelables » en terme de qualité de l’air et de réduction des importations de pétrole, ajoute-t-il.

Macron élu président avec près de deux tiers des voix face à Le Pen

Paris – Emmanuel Macron a été élu dimanche président de la République en battant largement Marine Le Pen lors d’un second tour marqué par une forte abstention, mais de nombreux défis attendent cet homme jeune à l’ascension fulgurante, à commencer par l’obtention d’une majorité à l’Assemblée.

Au terme d’une campagne riche en rebondissements, le candidat centriste, 39 ans, va devenir le huitième président de la Ve République, le plus jeune de l’Histoire, en obtenant plus de 65,8% des voix face à la candidate d’extrême droite (environ 34,2%), selon les résultats quasi définitifs.

En fin de soirée, M. Macron a retrouvé ses partisans – entre 20.000 et 40.000 selon les sources – devant la pyramide du Louvre, après une traversée solennelle de la cour de l’ancien palais royal, sous les notes de l’hymne européen.

Devant une marée de drapeaux français, le candidat a reconnu que sa large victoire n’était pas « un blanc-seing« , en disant qu’il ferait « tout pour » qu’il n’y ait plus « aucune raison de voter pour les extrêmes« .

« La tâche est immense (…) je vous servirai!« , a-t-il martelé, avant d’être rejoint sur scène par son épouse Brigitte, de 24 ans son aînée.

Marine Le Pen, elle, s’est réjouie, malgré la nette défaite, de son « résultat historique et massif » pour un parti « devenu la première force d’opposition« .

Avec un score final supérieur à 10,5 millions de voix, elle dépasse largement son record du premier tour (7,7 millions de voix). Son père Jean-Marie Le Pen, lui, avait peu progressé face à Jacques Chirac entre les deux tours en 2002.

Le second tour a été marqué par la plus forte abstention depuis 1969 (près de 25%). Contrairement à 2002 où la présence du Front national avait mobilisé, l’abstention augmente nettement par rapport au 1er tour (22,23%).

Les blancs et nuls approchent les 9% des inscrits (plus de 4,2 millions), un record pour une présidentielle.

Au total, plus d’un Français sur trois a refusé de choisir dimanche entre les deux candidats.

« Marine Le Pen arrive troisième de ce deuxième tour, après M. Macron, et l’abstention et les votes blancs« , a d’ailleurs affirmé le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui n’avait pas appelé à voter Macron.

A l’Elysée, François Hollande a « félicité chaleureusement » son ex-conseiller.

A l’étranger, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et la chancelière allemande Angela Merkel, première dirigeante avec qui a conversé M. Macron après son élection, ont salué une bonne nouvelle pour l’Europe. Le président américain Donald Trump a félicité le vainqueur pour sa « large victoire« .

Emmanuel Macron accomplit un exploit retentissant: jamais élu auparavant, comme Charles de Gaulle; et plus jeune des 25 présidents de la République juste devant Louis Napoléon-Bonaparte (40 ans en 1848).

Natif d’Amiens, cet énarque, inspecteur des finances puis banquier d’affaires, accède à l’Elysée sans jamais avoir été parlementaire. Secrétaire général adjoint et conseiller économique du président Hollande depuis 2012, il est sorti de l’anonymat en entrant en 2014 au ministère de l’Economie où il est resté moins de deux ans.

– Président, mais plus d’En Marche! –

A la tête d’En Marche!, mouvement « et de droite, et de gauche » créé il y a un an, il a écarté les deux grands partis de gouvernement, le PS et Les Républicains (LR), boutés hors de l’Elysée pour la première fois.

Malgré le renfort du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan et un début d’entre-deux tours poussif de M. Macron, Marine Le Pen a lourdement buté sur la dernière marche, avec une prestation lors du duel télévisé qui a déçu jusque dans ses propres rangs.

Emmanuel Macron doit désormais dévoiler son Premier ministre et la composition de son gouvernement avant de solliciter une majorité aux législatives (11-18 juin).

« Je n’aurai pas d’état de grâce« , a-t-il lui-même prévenu vendredi.

Pour sa première apparition, dans une déclaration télévisée depuis son QG, l’air et le ton grave, M. Macron avait estimé que sa « responsabilité » serait « d’apaiser les peurs, de nous faire renouer avec l’optimisme« .

Le mandat de François Hollande expire officiellement dimanche prochain et la passation aura lieu durant le week-end.

M. Macron accompagnera auparavant M. Hollande dès lundi pour les commémorations du 8 mai 1945, ainsi qu’à la Journée nationale des mémoires de l’esclavage mercredi, juste après le dernier Conseil des ministres du quinquennat Hollande. Il démissionnera dès lundi de la présidence d’En Marche!.

Si la presse française et internationale salue une victoire contre le « populisme« , le succès est relativisé. Emmanuel Macron sera « le président dont la légitimité sortie des urnes sera, probablement, la plus rapidement remise en cause« , juge ainsi Le Monde.

L’une des premières mesures annoncées est le dépôt d’une loi sur la « moralisation politique« . M. Macron souhaite par ailleurs « dès l’été » réformer le droit du travail par ordonnances, malgré l’opposition à gauche.

Plusieurs manifestations « anticapitalistes« , certaines émaillées d’incidents, ont eu lieu dimanche soir notamment à Paris, Nantes et Grenoble dans la foulée de l’élection de l’ancien ministre.

En Marche! doit trancher cette semaine les délicates investitures pour les législatives, avec une force place promise au « renouvellement« .

Le PS, principal parti de l’Assemblée sortante mais balayé de la présidentielle avec les 6% de Benoît Hamon, est en grand danger, pris en tenaille entre MM. Macron et Mélenchon.

Absente du second tour pour la première fois depuis 1958 après l’élimination de François Fillon, la droite tentera d’imposer à M. Macron une cohabitation, avec François Baroin comme meneur de campagne.

Mais plusieurs responsables de la droite pourraient être tentés de rejoindre M. Macron, tel Bruno Le Maire, prêt à « travailler dans une majorité de gouvernement« . Si tel est le cas, il aura un adversaire LR aux législatives, a répliqué M. Baroin.

Le Front national, qui n’a que deux élus sortants dans l’Assemblée, vise a minima un groupe parlementaire. Le parti n’arrive en tête que dans deux départements dimanche: l’Aisne et le Pas-de-Calais, selon des résultats quasi définitifs, même s’il dépasse les 45% dans plusieurs autres. Il essuie une débâcle à Paris, où M. Macron dépasse les 90%.

Marine Le Pen a annoncé « une transformation profonde de notre mouvement afin de composer une nouvelle force politique« .

Selon un sondage Kantar Sofres-OnePoint, En Marche! recueillerait entre 24% et 26% des intentions de vote aux législatives, devant Les Républicains (22%), le Front national (21-22%), la France insoumise (13%-15%) et le PS (8-9%).

Présidentielle: voter, mode d’emploi

Au-delà des luttes de pouvoir, des stratégies électorales et des joutes verbales, la présidentielle, c’est aussi quelques détails pratiques. L’Express fait le point avec vous.

Qui a le droit de voter?

On compte actuellement 45,67 millions d’électeurs inscrits en France et 1,3 millions vivant à l’étranger et étant inscrits sur des listes électorales consulaires. Pour avoir le droit de voter, il faut avoir la nationalité française, être majeur, jouir de ses droits civils et politiques, ainsi qu’être inscrit sur les listes électorales. Pour pouvoir voter, il faut se présenter le jour de l’élection, muni d’une pièce d’identité et de sa carte d’électeur, sauf dans les communes de moins de 1000 habitants où la carte d’électeur est suffisante.

Où voter et quand voter?

Il y a 69 245 bureaux de vote répartis en métropole, en outre-mer et à l’étranger. Le vôtre figure sur votre carte électorale, mais il est aussi possible de le trouver auprès de votre mairie. Les bureaux de vote situés en métropole ouvrent leurs portes dès 8h et les fermeront à 19h, soit une heure plus tard que lors des précédentes élections présidentielles. Le but: éviter les risques de divulgation des résultats avant l’heure légale. Dans certaines grandes villes, les bureaux resteront ouverts jusqu’à 20h.

LIRE AUSSI >> La fermeture des bureaux de vote à 19H00, casse-tête pour les sondeurs

Dans certains territoires d’outre-mer, en Guadeloupe, Martinique, Polynésie française et à Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, le vote a eu lieu ce samedi précédant le premier tour, le 22 avril. Il en sera de même pour le second tour. En revanche à la Réunion, Mayotte et en Nouvelle-Calédonie, le vote a lieu aux mêmes dates qu’en métropole.

Quel est le mode de scrutin?

En France, le président est élu au suffrage universel direct, au scrutin uninominal majoritaire à deux tours, pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Un candidat peut être élu directement au premier tour, mais pour cela il doit rassembler la majorité absolue des suffrages exprimés, soit plus de 50% des voix.

Cela n’a cependant jamais été le cas sous la Ve République. Ainsi, plus classiquement, les deux candidats arrivés en tête au premier tour, sont qualifiés pour le second, à l’issue duquel celui qui obtient la majorité des suffrages exprimés est élu.

Vote nul et vote blanc, mais encore?

Les bulletins déchirés, annotés, ou plus généralement, non-conforme au code électoral, sont considérés comme nuls. Cela signifie qu’ils ne sont pas pris en compte dans le résultat de l’élection.

Les votes blancs en revanche ne sont plus assimilés à des votes nuls depuis une loi de 2014. Pour être considéré comme tel, l’enveloppe doit être vide ou contenir un bulletin vierge. Les votes blancs sont désormais décomptés séparément des votes nuls et annexés au procès-verbal de chaque bureau de vote, mais ne sont pas pris en compte dans le calcul des suffrages exprimés.

Vous êtes mandaté pour une procuration ?

Si vous êtes mandataire d’un vote par procuration, il vous suffit de vous présenter au bureau de vote de l’électeur vous ayant mandaté, muni de votre propre pièce d’identité. Si le mandant a fait sa démarche de procuration dans les temps, le bureau de vote auquel il est rattaché sera prévenu, et vous pourrez voter en son nom dans les mêmes conditions qu’un électeur classique.

LIRE AUSSI >> Le vote par procuration pour la présidentielle: mode d’emploi

Quand aura-t-on les résultats?

La législation impose de ne communiquer aucun résultat, hormis ceux de l’abstention, avant la fermeture des derniers bureaux de vote à 20h. C’est également vrai pour les collectivités où le scrutin s’est déroulé la veille, sous peine d’une amende de 75 000 euros. Cette règle a pour but de ne pas influencer les électeurs qui n’ont pas encore voté.

Passé cette échéance de 20h, les premières estimations réalisées par les instituts de sondage seront disponibles. Le candidat qui l’emportera sera ensuite investi président au plus tard le 14 mai, date d’expiration du mandat de l’actuel président, François Hollande.

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Présidentielle: l’équipe Macron dénonce un « piratage massif »

Paris – A quatre jours du second tour décisif dimanche, les échanges entre les deux candidats, aux programmes diamétralement opposés, ont souvent viré à la cacophonie et au pugilat verbal, au terme d’une campagne très tendue.

Selon un sondage auprès d’un échantillon de téléspectateurs interrogés à l’issue du début, 63% considèrent que M. Macron s’est montré le plus convaincant, contre 34% pour Mme Le Pen.

Dès le début de l’émission, cette dernière a attaqué bille en tête son adversaire, favori des sondages, le qualifiant de « candidat de la mondialisation sauvage« , « de la précarisation« , « du communautarisme, de la guerre de tous contre tous« .

« Vous n’êtes pas la candidate de l’esprit de finesse » ni « de la volonté d’un débat démocratique équilibré et ouvert« , a rétorqué, ironique, M. Macron, après l’avoir écouté mains jointes sous le menton, les yeux braqués dans les siens. Il a opposé « l’esprit de conquête » qu’il estime incarner à son « esprit de défaite« .

– ‘Poudre de perlimpinpin’ –

Symbole de l’âpreté des attaques, l’échange sur le terrorisme, dans un pays traumatisé par une série d’attentats qui ont fait 239 morts depuis janvier 2015.

« Contre le terrorisme, il faut d’abord retrouver nos frontières, tout de suite« , a martelé Marine Le Pen, promettant « l’expulsion du territoire » de tous les étrangers soupçonnés de menacer la sûreté du territoire. La sécurité et le terrorisme sont « totalement absents de votre projet« , a-t-elle asséné à M. Macron, l’accusant de « complaisance pour le fondamentalisme islamique« .

« Ce que vous proposez, comme d’habitude, c’est de la poudre de perlimpinpin« , a jugé M. Macron. Il a souligné que les contrôles aux frontières avaient déjà été rétablis et relevé que les élus du Front national n’avaient pas voté les législations antiterroristes française ni européenne.

Le candidat de 39 ans, arrivé en tête du premier tour, a accusé la patronne de l’extrême droite, 48 ans, de tomber dans « le piège » que les auteurs d’attentat « nous tendent » et de « porter la guerre civile dans le pays« .

« La grande prêtresse de la peur, elle est en face de moi« , a-t-il ensuite lâché à propos de l’euro.

Avec elle, « on va sortir de l’euro, de l’Europe« , a-t-il souligné, alors qu’une majorité de Français sont hostiles à une telle issue.

Mme Le Pen a de son côté accusé son adversaire d’être soumis à la chancelière allemande Angela Merkel et à sa vision de l’Europe. « De toute façon la France sera dirigée par une femme, ce sera ou moi ou Mme Merkel« , a-t-elle dit.

« Arrêtez avec ces formules qui sont ridicules« , lui a répondu M. Macron, ajoutant: « La France n’est pas un pays fermé. Je suis le candidat d’une France forte, dans une Europe qui protège« .

L’ancien ministre de l’Economie a accusé sa rivale de multiplier les promesses sans pouvoir les financer. « Il n’y a pas de finance magique« , a-t-il lancé, en ajoutant: « vous n’avez pas expliqué comment vous baissez le chômage, vous ne proposez rien« .

– ‘Piloté par François Hollande’ –

Les programmes des deux candidats sont aux antipodes. Le discours d’Emmanuel Macron, libéral en économie et sur les questions de société, plaît surtout aux jeunes urbains, aux classes moyennes et aux milieux d’affaires. Celui de Marine Le Pen, anti-immigration, anti-Europe et anti-système, séduit plutôt les classes populaires, les ruraux, les « invisibles » et capte le ras-le-bol de Français victimes d’un chômage endémique et de ses conséquences.

Après 10 jours d’une campagne à couteaux tirés entre les deux tours du scrutin, M. Macron reste en tête dans les sondages, avec environ 60% d’intentions de vote, mais l’écart semble se resserrer avec Mme Le Pen.

Dernière grande occasion de convaincre les nombreux indécis de ce scrutin, ce débat, rituel de la vie politique française depuis 1974, a atteint un niveau de tension inégalé jusqu’à présent.

« Mensonges« , « n’importe-quoi!« , « vous ne connaissez pas vos dossiers!« , a répété M. Macron, regardant constamment sa rivale quand celle-ci se plongeait dans ses fiches.

Sourire ironique aux lèvres, index accusateur, Mme Le Pen s’est ingéniée à provoquer « l’enfant chéri du système et des élites« , le disant à tout propos « piloté par François Hollande » et le renvoyant sans cesse à sa participation au gouvernement socialiste du très impopulaire président sortant.

« Vous êtes l’héritière d’un système qui prospère sur la colère des Français depuis des décennies« , a rétorqué M. Macron, « vous êtes son parasite« . « La France mérite mieux que vous« , a-t-il affirmé.

Présidentielle: fin de campagne tendue à deux jours du second tour

Paris – A quatre jours du second tour décisif dimanche, les échanges entre les deux candidats, aux programmes diamétralement opposés, ont souvent viré à la cacophonie et au pugilat verbal, au terme d’une campagne très tendue.

Selon un sondage auprès d’un échantillon de téléspectateurs interrogés à l’issue du début, 63% considèrent que M. Macron s’est montré le plus convaincant, contre 34% pour Mme Le Pen.

Dès le début de l’émission, cette dernière a attaqué bille en tête son adversaire, favori des sondages, le qualifiant de « candidat de la mondialisation sauvage« , « de la précarisation« , « du communautarisme, de la guerre de tous contre tous« .

« Vous n’êtes pas la candidate de l’esprit de finesse » ni « de la volonté d’un débat démocratique équilibré et ouvert« , a rétorqué, ironique, M. Macron, après l’avoir écouté mains jointes sous le menton, les yeux braqués dans les siens. Il a opposé « l’esprit de conquête » qu’il estime incarner à son « esprit de défaite« .

– ‘Poudre de perlimpinpin’ –

Symbole de l’âpreté des attaques, l’échange sur le terrorisme, dans un pays traumatisé par une série d’attentats qui ont fait 239 morts depuis janvier 2015.

« Contre le terrorisme, il faut d’abord retrouver nos frontières, tout de suite« , a martelé Marine Le Pen, promettant « l’expulsion du territoire » de tous les étrangers soupçonnés de menacer la sûreté du territoire. La sécurité et le terrorisme sont « totalement absents de votre projet« , a-t-elle asséné à M. Macron, l’accusant de « complaisance pour le fondamentalisme islamique« .

« Ce que vous proposez, comme d’habitude, c’est de la poudre de perlimpinpin« , a jugé M. Macron. Il a souligné que les contrôles aux frontières avaient déjà été rétablis et relevé que les élus du Front national n’avaient pas voté les législations antiterroristes française ni européenne.

Le candidat de 39 ans, arrivé en tête du premier tour, a accusé la patronne de l’extrême droite, 48 ans, de tomber dans « le piège » que les auteurs d’attentat « nous tendent » et de « porter la guerre civile dans le pays« .

« La grande prêtresse de la peur, elle est en face de moi« , a-t-il ensuite lâché à propos de l’euro.

Avec elle, « on va sortir de l’euro, de l’Europe« , a-t-il souligné, alors qu’une majorité de Français sont hostiles à une telle issue.

Mme Le Pen a de son côté accusé son adversaire d’être soumis à la chancelière allemande Angela Merkel et à sa vision de l’Europe. « De toute façon la France sera dirigée par une femme, ce sera ou moi ou Mme Merkel« , a-t-elle dit.

« Arrêtez avec ces formules qui sont ridicules« , lui a répondu M. Macron, ajoutant: « La France n’est pas un pays fermé. Je suis le candidat d’une France forte, dans une Europe qui protège« .

L’ancien ministre de l’Economie a accusé sa rivale de multiplier les promesses sans pouvoir les financer. « Il n’y a pas de finance magique« , a-t-il lancé, en ajoutant: « vous n’avez pas expliqué comment vous baissez le chômage, vous ne proposez rien« .

– ‘Piloté par François Hollande’ –

Les programmes des deux candidats sont aux antipodes. Le discours d’Emmanuel Macron, libéral en économie et sur les questions de société, plaît surtout aux jeunes urbains, aux classes moyennes et aux milieux d’affaires. Celui de Marine Le Pen, anti-immigration, anti-Europe et anti-système, séduit plutôt les classes populaires, les ruraux, les « invisibles » et capte le ras-le-bol de Français victimes d’un chômage endémique et de ses conséquences.

Après 10 jours d’une campagne à couteaux tirés entre les deux tours du scrutin, M. Macron reste en tête dans les sondages, avec environ 60% d’intentions de vote, mais l’écart semble se resserrer avec Mme Le Pen.

Dernière grande occasion de convaincre les nombreux indécis de ce scrutin, ce débat, rituel de la vie politique française depuis 1974, a atteint un niveau de tension inégalé jusqu’à présent.

« Mensonges« , « n’importe-quoi!« , « vous ne connaissez pas vos dossiers!« , a répété M. Macron, regardant constamment sa rivale quand celle-ci se plongeait dans ses fiches.

Sourire ironique aux lèvres, index accusateur, Mme Le Pen s’est ingéniée à provoquer « l’enfant chéri du système et des élites« , le disant à tout propos « piloté par François Hollande » et le renvoyant sans cesse à sa participation au gouvernement socialiste du très impopulaire président sortant.

« Vous êtes l’héritière d’un système qui prospère sur la colère des Français depuis des décennies« , a rétorqué M. Macron, « vous êtes son parasite« . « La France mérite mieux que vous« , a-t-il affirmé.

France: choc frontal Macron-Le Pen lors d’un débat télévisé crucial

Paris – A quatre jours du second tour décisif dimanche, les échanges entre les deux candidats, aux programmes diamétralement opposés, ont souvent viré à la cacophonie et au pugilat verbal, au terme d’une campagne très tendue.

Selon un sondage auprès d’un échantillon de téléspectateurs interrogés à l’issue du début, 63% considèrent que M. Macron s’est montré le plus convaincant, contre 34% pour Mme Le Pen.

Dès le début de l’émission, cette dernière a attaqué bille en tête son adversaire, favori des sondages, le qualifiant de « candidat de la mondialisation sauvage« , « de la précarisation« , « du communautarisme, de la guerre de tous contre tous« .

« Vous n’êtes pas la candidate de l’esprit de finesse » ni « de la volonté d’un débat démocratique équilibré et ouvert« , a rétorqué, ironique, M. Macron, après l’avoir écouté mains jointes sous le menton, les yeux braqués dans les siens. Il a opposé « l’esprit de conquête » qu’il estime incarner à son « esprit de défaite« .

– ‘Poudre de perlimpinpin’ –

Symbole de l’âpreté des attaques, l’échange sur le terrorisme, dans un pays traumatisé par une série d’attentats qui ont fait 239 morts depuis janvier 2015.

« Contre le terrorisme, il faut d’abord retrouver nos frontières, tout de suite« , a martelé Marine Le Pen, promettant « l’expulsion du territoire » de tous les étrangers soupçonnés de menacer la sûreté du territoire. La sécurité et le terrorisme sont « totalement absents de votre projet« , a-t-elle asséné à M. Macron, l’accusant de « complaisance pour le fondamentalisme islamique« .

« Ce que vous proposez, comme d’habitude, c’est de la poudre de perlimpinpin« , a jugé M. Macron. Il a souligné que les contrôles aux frontières avaient déjà été rétablis et relevé que les élus du Front national n’avaient pas voté les législations antiterroristes française ni européenne.

Le candidat de 39 ans, arrivé en tête du premier tour, a accusé la patronne de l’extrême droite, 48 ans, de tomber dans « le piège » que les auteurs d’attentat « nous tendent » et de « porter la guerre civile dans le pays« .

« La grande prêtresse de la peur, elle est en face de moi« , a-t-il ensuite lâché à propos de l’euro.

Avec elle, « on va sortir de l’euro, de l’Europe« , a-t-il souligné, alors qu’une majorité de Français sont hostiles à une telle issue.

Mme Le Pen a de son côté accusé son adversaire d’être soumis à la chancelière allemande Angela Merkel et à sa vision de l’Europe. « De toute façon la France sera dirigée par une femme, ce sera ou moi ou Mme Merkel« , a-t-elle dit.

« Arrêtez avec ces formules qui sont ridicules« , lui a répondu M. Macron, ajoutant: « La France n’est pas un pays fermé. Je suis le candidat d’une France forte, dans une Europe qui protège« .

L’ancien ministre de l’Economie a accusé sa rivale de multiplier les promesses sans pouvoir les financer. « Il n’y a pas de finance magique« , a-t-il lancé, en ajoutant: « vous n’avez pas expliqué comment vous baissez le chômage, vous ne proposez rien« .

– ‘Piloté par François Hollande’ –

Les programmes des deux candidats sont aux antipodes. Le discours d’Emmanuel Macron, libéral en économie et sur les questions de société, plaît surtout aux jeunes urbains, aux classes moyennes et aux milieux d’affaires. Celui de Marine Le Pen, anti-immigration, anti-Europe et anti-système, séduit plutôt les classes populaires, les ruraux, les « invisibles » et capte le ras-le-bol de Français victimes d’un chômage endémique et de ses conséquences.

Après 10 jours d’une campagne à couteaux tirés entre les deux tours du scrutin, M. Macron reste en tête dans les sondages, avec environ 60% d’intentions de vote, mais l’écart semble se resserrer avec Mme Le Pen.

Dernière grande occasion de convaincre les nombreux indécis de ce scrutin, ce débat, rituel de la vie politique française depuis 1974, a atteint un niveau de tension inégalé jusqu’à présent.

« Mensonges« , « n’importe-quoi!« , « vous ne connaissez pas vos dossiers!« , a répété M. Macron, regardant constamment sa rivale quand celle-ci se plongeait dans ses fiches.

Sourire ironique aux lèvres, index accusateur, Mme Le Pen s’est ingéniée à provoquer « l’enfant chéri du système et des élites« , le disant à tout propos « piloté par François Hollande » et le renvoyant sans cesse à sa participation au gouvernement socialiste du très impopulaire président sortant.

« Vous êtes l’héritière d’un système qui prospère sur la colère des Français depuis des décennies« , a rétorqué M. Macron, « vous êtes son parasite« . « La France mérite mieux que vous« , a-t-il affirmé.

La Bourse de Paris finit presque stable (-0,06%) en attendant la Fed

Paris – La Bourse de Paris a terminé quasiment stable mercredi (-0,06%), le marché privilégiant la prudence en attendant d’en savoir plus sur une réunion de la Réserve fédérale américaine.

L’indice CAC 40 a cédé 3,15 points à 5.301,00 points dans un volume d’échanges mesuré de 3,5 milliards d’euros. La veille, l’indice avait fini en hausse de 0,70%.

Cac 40 (Euronext)

Venezuela: l’opposition rejette le projet d’une nouvelle Constitution

Caracas – Le président vénézuélien Nicolas Maduro a accusé dimanche l’opposition de refuser le dialogue, tout en se félicitant de la proposition du pape François, qui s’est dit la veille disposé à intervenir dans la crise qui secoue le pays sud-américain.

« Si je dis +dialogue+, ils (l’opposition) partent en courant, ils ne veulent pas de dialogue. Hier, ils s’en sont pris au pape François. Moi, je respecte les déclarations du pape François« , a déclaré le chef de l’Etat lors de son émission hebdomadaire.

Dans l’avion qui le ramenait d’Egypte samedi soir, le pape a assuré que le Vatican était disposé à intervenir comme « facilitateur » au Venezuela.

« Je crois que cela doit se faire avec des conditions. Des conditions très claires« , a déclaré le pape, sans pour autant les préciser. Il a estimé que l’opposition était « divisée » sur cette possibilité de reprendre les négociations avec le gouvernement chaviste, du nom du défunt président vénézuélien Hugo Chavez (1999-2013).

En décembre, la coalition d’opposition de la MUD (Table pour l’unité démocratique, centre droit) avait gelé les négociations entre le gouvernement et les antichavistes, organisées depuis octobre sous l’égide du Vatican et de l’Union des nations sud-américaines (Unasur).

La vague de manifestations hostiles à M. Maduro entre lundi dans son deuxième mois et les violences autour de ces rassemblements ont fait déjà une trentaine de morts. Pour marquer le premier mois de sa mobilisation, l’opposition a appelé à de nouvelles manifestations au coeur de Caracas et dans tout le pays lundi.

M. Maduro a aussi annoncé dimanche une nouvelle hausse du salaire minimum de 60%: « J’ai décidé cette troisième hausse salariale de 2017 en raison du 1er mai« .

Le salaire minimum s’élèvera désormais à un peu plus de 65.000 bolivars, soit 90 dollars au taux de change officiel le plus élevé, ou 15 dollars au marché noir.

L’aide alimentaire, versée avec le salaire, passe elle à 135.000 bolivars (188 dollars au taux officiel et 31 au marché noir).

Le Venezuela traverse une grave crise économique, liée à la chute des cours du pétrole – son unique richesse -, qui a fait exploser l’inflation (720% en 2016 selon le FMI) et vidé supermarchés et pharmacies.

Le chef de l’Etat accuse l’opposition de droite d’aggraver la situation en déclarant une guerre économique au gouvernement avec le soutien des Etats-Unis.

Venezuela: Maduro accuse l’opposition de refuser le dialogue

Caracas – Le président vénézuélien Nicolas Maduro a accusé dimanche l’opposition de refuser le dialogue, tout en se félicitant de la proposition du pape François, qui s’est dit la veille disposé à intervenir dans la crise qui secoue le pays sud-américain.

« Si je dis +dialogue+, ils (l’opposition) partent en courant, ils ne veulent pas de dialogue. Hier, ils s’en sont pris au pape François. Moi, je respecte les déclarations du pape François« , a déclaré le chef de l’Etat lors de son émission hebdomadaire.

Dans l’avion qui le ramenait d’Egypte samedi soir, le pape a assuré que le Vatican était disposé à intervenir comme « facilitateur » au Venezuela.

« Je crois que cela doit se faire avec des conditions. Des conditions très claires« , a déclaré le pape, sans pour autant les préciser. Il a estimé que l’opposition était « divisée » sur cette possibilité de reprendre les négociations avec le gouvernement chaviste, du nom du défunt président vénézuélien Hugo Chavez (1999-2013).

En décembre, la coalition d’opposition de la MUD (Table pour l’unité démocratique, centre droit) avait gelé les négociations entre le gouvernement et les antichavistes, organisées depuis octobre sous l’égide du Vatican et de l’Union des nations sud-américaines (Unasur).

La vague de manifestations hostiles à M. Maduro entre lundi dans son deuxième mois et les violences autour de ces rassemblements ont fait déjà une trentaine de morts. Pour marquer le premier mois de sa mobilisation, l’opposition a appelé à de nouvelles manifestations au coeur de Caracas et dans tout le pays lundi.

M. Maduro a aussi annoncé dimanche une nouvelle hausse du salaire minimum de 60%: « J’ai décidé cette troisième hausse salariale de 2017 en raison du 1er mai« .

Le salaire minimum s’élèvera désormais à un peu plus de 65.000 bolivars, soit 90 dollars au taux de change officiel le plus élevé, ou 15 dollars au marché noir.

L’aide alimentaire, versée avec le salaire, passe elle à 135.000 bolivars (188 dollars au taux officiel et 31 au marché noir).

Le Venezuela traverse une grave crise économique, liée à la chute des cours du pétrole – son unique richesse -, qui a fait exploser l’inflation (720% en 2016 selon le FMI) et vidé supermarchés et pharmacies.

Le chef de l’Etat accuse l’opposition de droite d’aggraver la situation en déclarant une guerre économique au gouvernement avec le soutien des Etats-Unis.

Gard : une valise contenant un objet radioactif dangereux a été volée

L’appareil, enfermé dans une mallette, a été volé dans un local qui a été fracturé sur le chantier d’aménagement de la digue du Rhône. La gendarmerie met en garde contre le risque d’exposition à des radiations. C’est ce qu’on appelle la loi du Karma: un homme s’est probablement mis en danger sans le savoir en volant une mallette contenant un appareil radioactif sur un chantier, dans le Gard. L’appareil en question est un gammadensimètre portatif, utilisé pour mesurer la densité et l’humidité des sols. Enfermé dans la mallette, il a été volé «parmi d’autres matériels dans un petit local qui a été fracturé a priori» sur le chantier d’aménagement de la digue du Rhône, a indiqué le colonel Stéphane Lacroix, commandant du groupement de gendarmerie de la région. Rapidement, la préfecture du département a publié un communiqué qui conseille de ne pas tenter de l’ouvrir. En effet, en cas d’ouverture de la valise «de couleur jaune», sur laquelle est apposé «un trèfle noir», symbole de radioactivité, «le risque principal est l’exposition à des rayonnements radioactifs pour des personnes qui seraient à proximité immédiate». La préfecture recommande également «de ne pas toucher l’appareil et (d’en) rester à distance de plus de trois mètres et de prévenir immédiatement la gendarmerie» de Bellegarde au 04 66 38 67 20.