Nicaragua : 4e mandat présidentiel pour Ortega

Managua – Le président sortant du Nicaragua Daniel Ortega est arrivé largement en tête d’élections générales critiquées par Washington et qualifiées de « farce » par l’opposition, décrochant un quatrième mandat, avec cette fois sa femme comme vice-présidente.

Selon des résultats quasi-définitifs (99,8% des bulletins dépouillés), « El Comandante« , l’un des chefs de la guérilla ayant mené la révolution sandiniste en 1979, a remporté 72,5% des suffrages, loin devant les 15% de Maximino Rodriguez, avocat de 55 ans du Parti libéral constitutionnaliste (PLC, droite).

Des centaines de partisans du président sortant, qui fêtera ses 71 ans le 11 novembre, ont célébré dans les rues de la capitale Managua cette nouvelle victoire du Front sandiniste de libération nationale (FSLN, gauche), particulièrement populaire parmi les classes modestes qui ont bénéficié de ses programmes sociaux.

Le FSLN a aussi raflé environ les deux tiers des sièges du Parlement lors de ce scrutin qui était également législatif.

Aux Etats-Unis, le département d’Etat, qui avait manifesté son inquiétude pendant la campagne, s’est dit lundi « profondément préoccupé par le processus électoral présidentiel et législatif imparfait au Nicaragua, qui a empêché la possibilité d’une élection libre et juste« .

« La décision du gouvernement nicaraguayen de ne pas inviter d’observateurs internationaux indépendants a dégradé encore plus la légitimité de cette élection« , a estimé Washington.

L’opposition a elle dénoncé une abstention supérieure selon elle à 70%, bien plus que le chiffre officiel de 31,8%.

« Nous ne reconnaissons pas les résultats de cette farce et avec la force de la volonté manifestée par le peuple du Nicaragua, nous déclarons (ces élections) nulles« , a lancé la dirigeante de la coalition d’opposition du Front large de la démocratie (FAD), Violeta Granera.

L’opposition avait appelé au boycott du scrutin, en l’absence d’observateurs internationaux et après avoir vu ses chances anéanties par la décision en juin de la Cour suprême de justice (CSJ) d’interdire à son leader Eduardo Montealegre de représenter le Parti libéral indépendant (PLI, droite), deuxième force politique de la présidentielle de 2011.

A sa place, la CSJ avait nommé un proche du pouvoir, Pedro Reyes, qui a immédiatement dissous la coalition prévue par le PLI pour ce scrutin.

Après avoir voté à Managua, le président Ortega s’est lui félicité d’un « vote pour la paix, pour la sécurité du peuple nicaraguayen » et son épouse Rosario Murillo a jugé le scrutin « exemplaire« .

– Rosario Murillo future présidente ‘ –

L’opposition dénonce la volonté du dirigeant, dont des fils sont placés à des postes économiques clés, d’imposer un népotisme comme la famille Somoza qui a régné sans partage de 1934 jusqu’à la révolution de 1979.

D’autant que son épouse Rosario Murillo, femme excentrique et omniprésente de 65 ans, sera désormais vice-présidente. A eux deux, ils forment un tandem présidentiel comparé par leurs détracteurs à Frank et Claire Underwood, le couple impitoyable de la série « House of Cards« .

Militante sandiniste dans les années 1970 et mère de dix enfants, cette poétesse connue pour son style autoritaire est affublée du surnom de « sorcière« .

« Au cours des dix dernières années, Mme Murillo a rempli à de nombreuses occasions les fonctions de chef de l’Etat« , explique à l’AFP la chercheuse universitaire mexicaine Veronica Rueda Estrada, experte sur le Nicaragua.

Elle pourrait même « devenir la présidente en cas d’incapacité » de son mari ou se « préparer » à lui succéder à la prochaine élection.

Déjà président de 1985 à 1990, Daniel Ortega a été réélu en 2006 et en 2011, avant de faire modifier la Constitution pour autoriser la réélection illimitée du président.

Ces dernières années, il a renforcé son pouvoir politique et économique en s’alliant au patronat, bénéficiant du soutien du Venezuela, qui a lui a versé près de 4,8 milliards de dollars entre 2007 et le premier semestre 2016, selon les chiffres officiels.

Une manne qui a financé notamment des programmes sociaux ayant permis de réduire le taux officiel de pauvreté de 42,5% à 29,6% entre 2009 et 2014.

Mais désormais Caracas, en pleine crise économique, a réduit son soutien.

Et malgré la croissance dynamique (5% par an en moyenne depuis 2011), le Nicaragua pourrait voir se tarir le robinet de l’aide internationale, après ce scrutin critiqué aux Etats-Unis mais aussi en Amérique latine.

« Dans les prochaines années, le plus grand défi du Nicaragua sera sans doute de faire reconnaître au plan international son régime politique« , estime Mme Rueda.

Dans un internet de plus en plus mobile, Facebook est plus que jamais roi

Facebook a publié des résultats trimestriels record, portés par la publicité mobile, qui représente 84% de ses revenus. Le réseau social capte une part de plus en plus grande des ressources dégagées par la progression de l’internet mobile.

Trois records d’un coup. Et ils vont tous dans le même sens. Le premier: Facebook a publié un chiffre d’affaires publicitaire trimestriel dont la part générée par le mobile s’élève à 84%. Le record avait déjà été atteint au trimestre précédent, mais il est égalé. Le deuxième: pour la première fois, les consultations de sites web sur mobile ont dépassé le trafic sur ordinateur fixe (et encore, les applis ne sont pas comptabilisées) selon Statcounter. Enfin, le mobile atteint désormais 47% du marché publicitaire numérique aux Etats-Unis.

Tout cela donc pour le plus grand profit d’un acteur en particulier: le fameux réseau social à fond bleu. Car à mesure que le web devient mobile, Facebook se positionne comme un acteur publicitaire chaque jour un peu plus monopolistique.

Evolution du nombre de pages vues sur l'internet fixe et mobile.

Evolution du nombre de pages vues sur l’internet fixe et mobile.

StatCounter

Un milliard d’utilisateurs ne se servent plus que du mobile

La publicité sur mobile est le premier moteur de la formidable croissance du roi des réseaux sociaux. Au troisième trimestre, Facebook a enregistré un bénéfice net en hausse de 166% à 2,4 milliards de dollars, et un chiffre d’affaires en progression de 56% à 7 milliards. Le mobile a tiré la croissance des recettes publicitaires, en hausse de 59% à 6,8 milliards de dollars. Facebook a réussi à gagner plus d’argent sur smartphones et tablettes au 3e trimestre 2016 que sur l’ensemble des plateformes un an auparavant et sur la même période.

Le réseau social de Mark Zuckerberg décroche même un autre record plus que symbolique: pour la première fois, plus d’un milliard d’utilisateurs actifs, sur les 1,79 milliard d’adeptes de la marque, se connectent uniquement sur un appareil mobile.

Le mobile, c’est la moitié des dépenses publicitaires sur le web

Par conséquent, Facebook, comme Google, dispose d’un avantage unique pour se tailler la part du lion dans le marché publicitaire mobile. Un marché en plein boom: au premier semestre 2016, il a progressé de 89% aux Etats-Unis selon l’IAB (Interactive Advertising Bureau), dans un marché publicitaire en ligne en croissance de 19%. Les dépenses des annonceurs sur mobile ont représenté presque la moitié (47%) des investissements publicitaires sur la période, contre 30% un an plus tôt.

Le marché est porté par la vidéo, dont les revenus sur smartphones et tablettes ont explosé (+178%) par rapport à 2015, à 1,6 milliard de dollars sur les 6 premiers mois de l’année. Comme par hasard, Mark Zuckerberg a martelé durant la présentation de ses résultats sa vision « video first« . Après la stratégie « mobile first« , l’accent sera donc mis sur l’image dans toutes les applications. « Nous croyons que, bientôt, la caméra sera la première façon de s’exprimer », a-t-il déclaré.

Part du temps passé (en heures et en %) à regarder des vidéos, par plateforme, par semaine.

Part du temps passé (en heures et en %) à regarder des vidéos, par plateforme, par semaine.

Ericsson Consumerlab

Et maintenant, cap sur la vidéo (mobile, bien sûr)

D’ores et déjà, le réseau social mène des tests en Irlande, pour placer en haut du flux d’actualité un bouton de partage de vidéos, associé à une douzaine de filtres et d’effets. Des tests sont également menés dans Messenger. Dans Instagram, la fonctionnalité « Stories », qui fait apparaître des photos et des vidéos éphémères en diaporama, a déjà séduit 100 millions d’utilisateurs actifs quotidiens. Bientôt, la société pourrait même sortir une appli à part, dédiée entièrement au flux vidéo, a annoncé Zuckerberg.

Facebook teste un flux dédié à la vidéo depuis fin 2015.

Facebook teste un flux dédié à la vidéo depuis fin 2015.

Facebook

Facebook a, selon les calculs d’un syndicat d’éditeurs, représenté à lui seul 43% de la croissance du marché publicitaire en ligne au premier semestre. Google, 60%. Dans son ensemble, le reste du marché a reculé de 3 à 5%. Autrement dit, sans Google et Facebook, les dépenses auraient baissé. En dehors de ces deux géants, les autres acteurs en sont réduits à se partager des miettes.

Act Up se pourvoit en cassation face à la Manif pour tous

La présidente de l’association a été condamnée en appel pour injure à l’encontre de la Manif pour tous. En cause, des affiches portant le logo du mouvement opposé au mariage homosexuel barrées de l’inscription « homophobes ». Elle se pourvoit en cassation.

800 euros. C’est l’amende à laquelle la présidente d’Act Up, Laure Pora, a été condamnée mercredi en appel pour injure à l’encontre de la Manif pour tous, pour des affiches portant le logo de l’association opposée au mariage homosexuel barrée de l’inscription « homophobes ». Elle a annoncé ce vendredi son pourvoi en cassation, déposé jeudi.

En première instance, la plainte de la Manif pour tous avait été jugée irrecevable pour un problème de procédure. La cour d’appel de Paris a eu une appréciation différente et a condamné la présidente d’Act Up, outre l’amende, à verser à la Manif pour tous 800 euros de dommages et intérêts et 1500 euros pour les frais de justice.

Infraction pénale

Lors d’une action le 4 août 2013, des militants d’Act Up avaient notamment placardé des affichettes portant le logo de la Manif pour tous barrée de la mention « homophobes » sur la façade de la fondation Jérôme-Lejeune (qui soutient la recherche sur la trisomie et la lutte contre l’avortement), dont la présidente de l’association anti-mariage gay Ludovine de la Rochère était salariée.

« Qualifier la Manif pour tous d’homophobe est une infraction pénale », a estimé l’avocat de l’association, Me Henri de Beauregard. L’avocate de la présidente d’Act Up, Me Karine Géronimi, a quant à elle estimé cette décision « particulièrement injuste », « pour moi, il n’y avait pas d’injure ».

Turquie: 8 morts dans un attentat attribué aux rebelles kurdes

Diyarbakir (Turquie) – Les autorités ont arrêté vendredi les dirigeants du principal parti prokurde de Turquie, où un attentat a visé quelques heures plus tard un bâtiment de la police dans le sud-est à majorité kurde, faisant huit morts et 100 blessés.

L’arrestation, dans la nuit de jeudi à vendredi, de Selahattin Demirtas et de Mme Figen Yüksekdag, co-présidents du Parti démocratique des peuples (HDP) et de onze autres députés de cette formation a suscité des réactions indignées en Europe, dont les relations avec la Turquie sont déjà tendues en raison d’atteintes aux libertés reprochées au pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan.

Le HDP a estimé dans un communiqué que ces arrestations marquaient « la fin de la démocratie » dans le pays.

Les dirigeants du HDP, deuxième parti d’opposition en Turquie, sont les deux personnalités kurdes les plus en vue à être arrêtées depuis le putsch avorté de la mi-juillet, a la suite duquel de vastes purges tous azimuts ont été lancées.

Ils ont été présentés vendredi matin à des magistrats qui devaient décider de leur éventuel placement en détention dans le cadre d’une enquête « antiterroriste » liée au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), selon l’agence de presse progouvernementale Anadolu.

Pendant leur audition à Diyarbakir, grande ville du sud-est à majorité kurde, au moins huit personnes, dont deux policiers, ont été tuées et plus de 100 blessées par l’explosion d’un véhicule piégé devant un bâtiment de la police, une attaque attribuée par le Premier ministre Binali Yildirim au PKK, une organisation classée « terroriste » par Ankara, Washington et Bruxelles.

La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, s’est dite « extrêmement inquiète » après ces interpellations et a indiqué sur Twitter qu’elle allait convoquer une réunion des ambassadeurs de l’UE à Ankara. Berlin a annoncé avoir convoqué le chargé d’affaires turc et le porte-parole de la chancelière Angela Merkel a jugé ces arrestations « hautement alarmantes« .

Parmi les députés arrêtés figurent des poids lourds, comme Idris Baluken, président du groupe parlementaire HDP, qui a été formellement placé en détention provisoire.

« C’est un coup d’Etat contre le HDP, c’est un coup d’Etat contre le pluralisme, contre la diversité, contre l’égalité« , a déclaré Garo Paylan, un député du HDP, lors d’une conférence de presse au quartier-général stambouliote du parti.

« On nous claque la porte du parlement au nez, cela veut dire ignorer le vote de 6 millions de personnes, ignorer la demande démocratique de ce peuple, leur espoir quant à une paix future« , a renchéri sa collègue Huda Kaya.

– Réseaux sociaux au ralenti –

A Ankara, des dizaines de manifestants solidaires du HDP a été dispersés par les forces de l’ordre à l’aide des gaz lacrymogènes, a constaté un photographe de l’AFP.

L’accès aux réseaux sociaux et à des applications de messagerie était fortement perturbé vendredi, quelques heures après l’arrestation des élus kurdes.

La plate-forme de surveillance TurkeyBlocks a indiqué avoir « détecté des restrictions d’accès à plusieurs réseaux sociaux dont Facebook, Twitter et YouTube à partir de vendredi à 01H20 (22H20 GMT jeudi)« .

Après les arrestations et l’attentat, la livre turque, déjà fragilisée par des turbulences politiques majeures, a atteint un nouveau plancher historique face au dollar vendredi.

A la mi-journée vendredi, la devise turque, en baisse de 1,25%, s’échangeait à 3,15 livres turques contre un dollar, un niveau plus bas que celui enregistré au lendemain du putsch manqué.

Le week-end dernier, les deux maires de Diyarbakir ont été placés en détention et une douzaine de médias prokurdes ont été fermés par décret.

Ces mesures ont aggravé les tensions dans le sud-est du pays, ensanglanté par des combats quotidiens entre le PKK et les forces de sécurité depuis la rupture, à l’été 2015, d’un fragile cessez-le-feu, qui a sonné le glas du processus de paix pour mettre un terme à un conflit ayant fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Le président Erdogan considère que le HDP est étroitement lié au PKK et a fait savoir qu’il ne considérait plus cette formation comme un interlocuteur légitime, qualifiant régulièrement ses membres de « terroristes« .

En mai, le Parlement turc a voté la levée de l’immunité des députés menacés de poursuites judiciaires, une mesure contestée visant notamment les élus du HDP.

Sous l’impulsion de M. Demirtas, le HDP a élargi sa base électorale au-delà de la seule communauté kurde de Turquie (15 millions de personnes) et s’est transformé en un parti moderne, à la fibre sociale et ouvert aux femmes et à toutes les minorités.

Ligue des champions: Lyon encore en vie, Monaco fait un pas

Paris – Lyon a arraché le nul à la Juventus Turin (1-1) et reste ainsi dans la course aux 8e de finale de Ligue des champions, que Monaco entrevoit après son succès 3-0 face au CSKA Moscou, mercredi lors de la 4e journée.

Dortmund (1-0 contre le Sporting Portugal) s’est qualifié et a ainsi rejoint en 8e de finale les quatre équipes qui l’avaient fait mardi (le PSG, Arsenal, l’Atletico Madrid et le Bayern Munich).

Le Real Madrid en revanche a échoué à valider son billet dès mercredi en étant neutralisé par le Legia à Varsovie (3-3), et Cristiano Ronaldo n’a pas marqué.

. GrE: Monaco fonce

Monaco a conforté sa première place en écrasant le CSKA avec trois buts inscrits en première période, un de Germain (13e) et un doublé de Falcao (29e, 41e). Cela contraste avec le nul arraché dans les toutes dernières minutes lors de ses deux précédentes sorties (contre Leverkusen puis à Moscou).

Mais les débats restent très serrés dans ce groupe, après la victoire de Leverkusen sur le terrain de Tottenham grâce à un but de Kampl à l’heure de jeu. Leverkusen, auteur d’un début de saison brinquebalant, se ressaisit ainsi tandis que les Londoniens de Hugo Lloris enchaînent un sixième match d’affilée sans victoire, toutes compétitions confondues.

Monaco a désormais deux derniers rendez-vous relevés (réception de Tottenham, déplacement à Leverkusen) mais son destin en mains en vue de la première place et surtout de la qualification.

. GrF: Dortmund passe, le Real traîne

Dortmund devait l’emporter pour se qualifier, et il l’a fait en défendant son avantage acquis tôt face au Sporting Portugal (but de Ramos dès la 12e). Une éclaircie pour le Borussia, qui restait sur une victoire seulement lors de ses sept derniers matches toutes compétitions confondues. Seul bémol, l’absence surprise d’Aubameyang de la feuille de match, pour « raisons internes » selon le club.

Le Real en revanche a connu une désillusion, pour la 100e de Zinédine Zidane sur un banc d’entraîneur, dans un stade Wojska Polskiego à huis clos en raison de récents débordements des supporters du Legia. Cela avait bien commencé avec le but de Gareth Bale avant la fin de la première minute de jeu, puis un autre de Karim Benzema… avant que le Legia ne renverse la Maison blanche 3-2. Les Madrilènes sauvaient le nul par Kovacic (85e) dans un match encore sans but pour Cristiano Ronaldo.

. GrG: Leicester coince

Pas de carton plein pour Leicester, qui aurait qualifié le champion d’Angleterre, la faute à une défense de Copenhague intraitable (0-0). L’équipe de Claudio Ranieri conserve néanmoins la tête du groupe et reste la dernière, avec l’Atletico Madrid, à n’avoir toujours pas encaissé le moindre but en C1.

La bonne opération de cette poule revient au FC Porto, vainqueur 1-0 du FC Bruges sur un but d’André Silva (38e) et qui prend seul la deuxième place, et ainsi une option pour la qualification.

. GrH: Lyon bouge encore

Un but de Tolisso de la tête à la 85e minute a répondu au penalty de Higuain (13e) et laissé Lyon en vie. Il s’agit du premier but encaissé par le club italien dans la compétition reine cette saison, et il maintient l’espoir d’un printemps dans la grande Europe du côté de l’OL. « Un résultat nul nous comblerait et nous permettrait de croire à la qualification« , a estimé le président lyonnais, Jean-Michel Aulas.

Mais l’espoir est mince car Lyon n’a plus son destin en main, car dans le même temps, le FC Séville a pris les commandes du groupe en écrasant le Dinamo Zagreb 4-0, sur des buts de Vietto et Escudero et des Français Nzonzi et Ben Yedder. Les Andalous, qui devancent la Juve de deux points, peuvent sereinement préparer la réception du Barça dimanche en Liga.

iTélé: grève, revendications, une chaîne en pleine crise

Gérald-Brice Viret, ex-Lagardère Active, nommé directeur des antennes de Canal+

Gérald-Brice Viret, ex-Lagardère Active, nommé directeur des antennes de Canal+

Paris – Gérald-Brice Viret, jusqu’ici patron des télévisions du groupe Lagardère, a été nommé directeur des antennes du groupe Canal+, où il dirigera toutes les chaînes gratuites et payantes (Canal+, D8, D17, iTélé…), a annoncé Canal+ mardi.

  • Facebook
  • Twitter

Les migrants contraints de quitter Calais se pressent dans les camps de Paris

Après Calais, Paris. Selon plusieurs associations, de nombreux migrants qui ont refusé d’être mis à l’abri dans des centres d’accueil lors du démantèlement de la « Jungle », ont rejoint la capitale ces jours derniers.

« Ils se doutaient bien qu’en démantelant Calais, beaucoup de personnes allaient arriver à Paris! », tonne Manon Ah, bénévole au Bureau d’accueil et d’accompagnement des migrants (Baam), qui oeuvre dans les camps parisiens. Cet afflux est une conséquence directe du démantèlement de la « Jungle » de Calais, assurent les associations.

Depuis lundi, certains des migrants qui s’étaient massés dans le plus grand bidonville d’Europe et ont refusé d’être envoyés dans des centres d’accueil et d’orientation, ont rejoint les camps de la capitale. Les habitants du XIXe arrondissement de Paris, où se sont implantés la majorité de ces camps éphémères, entre les stations de métro Jaurès, Stalingrad et l’avenue de Flandres, ont vu se multiplier les tentes posées à même le bitume. Certains se seraient agrandis d’une cinquantaine de mètres en quelques jours.

« Ils vont devoir éviter Calais pendant un petit moment »

Combien sont-ils? « C’est difficile à estimer… Il y a plus de 3000 migrants qui vivent actuellement dans cette zone », indique à L’Express la bénévole du Baam. Parmi ceux qui ont quitté Calais, il y a « beaucoup d’hommes seuls et des mineurs ».

LIRE AUSSI >> « Jungle » de Calais: après quatre jours d’évacuation, où en est le démantèlement?

Vers midi, ce vendredi, le coordinateur de l’ONG Idra s’alarmait auprès de l’AFP du nombre croissant de repas à servir. De « 700 à 800 » déjeuners servis il y a trois jours sur l’avenue de Flandres, « on est à plus 100 aujourd’hui », explique-t-il. En milieu de matinée, plusieurs migrants ont été interpellés lors d’un contrôle de police autour de Stalingrad.

« La nouvelle du démantèlement de Calais a vite couru, constate Manon Ah. Alors certains de ceux qui vivaient là-bas sont venus à Paris, sans savoir vraiment où aller… Ils ne veulent pas oublier leur rêve de rejoindre l’Angleterre, mais savent qu’ils vont devoir éviter Calais pendant un petit moment ».

2000 départs en prévision du démantèlement?

A Calais justement, les associations avaient pourtant tiré la sonnette d’alarme depuis plusieurs semaines. « On avait annoncé qu’il y aurait cet afflux avant même le démantèlement, déplore François Guennoc, le vice-président de l’association l’Auberge des migrants, basée dans le Pas-de-Calais. Selon les recensements que nous avons effectués entre mi-septembre et mi-octobre, ce sont plus de 2000 personnes qui ont quitté le campement, en prévision de son évacuation ». « Certains sont allés vers la Belgique, le Luxembourg ou l’Allemagne, mais d’autres ont préféré rejoindre Paris », détaille le bénévole.

Selon lui, si certains souhaitent effectivement toujours rejoindre le Royaume-Uni et « chercheront à revenir à Calais », d’autres ont refusé d’être hébergés en centre d’accueil car ils « sont déjà déboutés du droit d’asile », et beaucoup ont « peur d’être expulsés ».

Pour Cosse, « ceux qui arrivent à Paris ne viennent pas de Calais »

La mairie de Paris, qui évoque elle aussi la présence d’environ « 3000 personnes » dans les camps du XIXe, ne conteste pas la venue de demandeurs d’asile depuis Calais. « On ne peut pas vous dire avec certitude qu’ils viennent de là-bas, affirme-t-on dans l’entourage de la maire, mais on constate une progression notable de leur nombre depuis une semaine, alors il doit y avoir une concordance ».

Cet afflux conséquent des derniers jours est pourtant contesté par le gouvernement. « Ceux qui arrivent à Paris ne viennent pas de Calais », indiquait jeudi soir la ministre du Logement Emmanuelle Cosse, sur Public Sénat. « Il n’y a pas eu de mouvement de migrants entre Calais et Paris » a insisté ce vendredi Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur. « Rien ne laisse à penser qu’il y a eu un afflux massif depuis le démantèlement », soutient dans le même temps la mairie du XIXe, où sont implantés ces camps de fortune. »On est désemparés et spectateurs de ce qui se trame, regrette-t-elle. On ne peut qu’interpeller l’Etat et gérer, à notre échelle, la partie humanitaire, avec des urinoirs, des fontaines à eaux… »

Baisse des températures et conditions sanitaires « indignes »

« Plus de 2000 migrants » se sont installés à Paris depuis la dernière opération de mise à l’abri menée le 16 septembre, a souligné dans la soirée Jean-François Carenco, le préfet de la région Ile-de-France, réfutant l’hypothèse d’un afflux massif faisant suite au démantèlement de la « Jungle » de Calais. « Des contrôles ont été mis en place, sur les routes, sur les voies ferrées, et rien n’indique à ce stade qu’il y ait un afflux de migrants venus de Calais » a-t-il expliqué.

LIRE AUSSI >> Migrants à Paris: à Jaurès, la misère a pris le dessus

La mairie de Paris a également fait des appels du pied à l’Etat, pas plus tard que ce vendredi matin, dans une lettre adressée aux ministres de l’Intérieur et du Logement et signée d’Anne Hidalgo. « Elle leur demande une mise à l’abri immédiate de tous ces migrants, car l’hébergement est une des compétences de l’Etat, la ville ne peut pas faire grand chose », indique à L’Express un membre de l’entourage de la maire. « Les températures baissent de plus en plus et ces conditions sanitaires sont indignes de la France », souffle-t-il.

Un camp de 400 places pour 3000 migrants à Paris

« Le problème, soulève la mairie de Paris, c’est que l’Etat cherche toujours à rassembler suffisamment de places dans les centres avant de mettre à l’abri toutes les personnes d’un camp, mais cette méthode n’est plus possible, car le nombre de migrants qui les peuplent grossit de jour en jour ».

Le camp humanitaire que la mairie de Paris doit inaugurer dans les jours qui viennent ne devrait pas solutionner le problème. « Nous n’avons que 400 places, souligne la municipalité. Il est fait pour accueillir chaque jour les 70 à 80 personnes qui arrivent à Paris, pas ceux qui y sont déjà ». Et il y a un préalable à son ouverture: « Il faut que l’Etat ait mis à l’abri les migrants actuels et démantelé leurs camps ». « Nous démantèleront dans les jours qui viennent le campement de migrants de Paris », s’est engagé Bernard Cazeneuve, en début d’après-midi.

Kidnapping de la millionnaire Jacqueline Veyrac: un ancien employé soupçonné

Jacqueline Veyrac, la riche propriétaire d’un palace cinq étoiles à Cannes, enlevée en pleine rue à Nice et retrouvée saine et sauve deux jours plus tard, aurait été la cible d’un ancien employé. Il a été placé en garde à vue avec huit autres personnes, qui pourraient être ses complices.

Guiseppe S., l’ancien gérant locataire du restaurant la Réserve, propriété de Jacqueline Veyrac, la riche hôtelière enlevée et retrouvée saine et sauve 48 heures plus tard, serait-il le cerveau du kidnapping? C’est la question à laquelle les enquêteurs tentent de répondre.

« Les vérifications sont en cours », a indiqué une source proche de l’enquête, confirmant une information du Parisien. En attendant, cet Italien installé sur la Côte depuis des années, a été interpellé puis placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire à Nice. En tout, ce sont neuf personnes qui ont été placées en garde à vue, confirme une source judiciaire à L’Express.

Paparazzi-inspecteur-gadget, membre des forces spéciales

Parmi eux se trouve l’ancien paparazzi Tintin, qui aurait pu jouer le rôle de Mister Q [« l’homme gadget des films James Bond], mais aussi un ancien des forces spéciales anglaises. Une chose est sûre selon les enquêteurs, ce n’était pas des professionnels du banditisme. « Il y avait de la détermination mais beaucoup d’amateurisme, résume une source judiciaire au Parisien.

LIRE AUSSI >> Enlèvement d’une millionnaire à Nice: un scénario digne d’un film policier

Giuseppe S. aurait agi par vengeance après avoir connu en 2009 une liquidation judiciaire alors qu’il était gérant-locataire du restaurant gastronomique La Réserve, du front de mer à Nice. Ce kidnapping aurait été une manière de solder ses comptes.

Le restaurant, La Reserve, propriété de Jacqueline Veyrac.

Le restaurant, La Reserve, propriété de Jacqueline Veyrac.

PHOTOPQR/NICE MATIN/MAXPPP

Jacqueline Veyrac, une veuve de 76 ans propriétaire d’un grand hôtel de luxe à Cannes, a été enlevée lundi 24 octobre à Nice, en pleine rue. Elle a été retrouvée saine et sauve mercredi 26, découverte fortuitement par un voisin alors qu’elle se trouvait dans une fourgonnette garée sur les collines niçoises.

Facture impayée dans un gîte: Azouz Begag injustement accusé

En novembre 2015, onze membres d’une association alors présidée par Azouz Begag ont passé un séjour de trois jours dans un gîte d’Indre-et-Loire, dont les gestionnaires attendent toujours d’être payés. Le nom de l’ancien ministre a été utilisé à mauvais escient. Il a porté plainte.

Contrairement à ce que nous avons écrit, relayant une information de France Bleu Touraine, l’ancien ministre chargé de l’égalité des chances, Azouz Begag, n’a jamais laissé une ardoise de 1486 euros dans un gite d’Indre-et-Loire.

La radio assurait au début du mois qu’Azouz Begag se serait offert en novembre 2015, avec dix membres de l’association Emir Abdelkader, dont il était alors président d’honneur, un long week-end dans un gîte du département. Trois jours réservés par l’association dans le grand gîte du Domaine de Clairaies à, Artannes-sur-Indre, près de Tours, à l’occasion de la journée dédiée à la mémoire du chef militaire algérien, poète, philosophe et théologien du XIXe siècle au Château d’Amboise.

Près d’un an après, les propriétaires de l’établissement racontent n’être toujours pas payés. Mais la gérante du gite, Nathalie Cariou, a mis hors de cause l’ancien ministre, dont le nom aurait été utilisé à mauvais escient. « Il est bien venu, mais il n’est absolument pas en cause dans cette histoire. Il s’est fait avoir comme nous. Il était président d’honneur d’une association dont on n’est même pas sûrs de l’existence », a-t-elle expliqué à France 3.

Azouz Begag a déposé plainte

De son côté, Azouz Begag a toujours récusé toute responsabilité dans cette affaire. « Je ne suis plus président d’honneur de l’association (…) Je n’étais absolument pas au courant de cet impayé. J’essaye de contacter depuis les responsables de l’association mais personne ne me répond. Je les contrains de payer la facture », indiquait-il début octobre à France Bleu. Il vient de déposer plainte.

La gérante du gite met désormais en cause la vice-présidente de l’institut Emir Abdel Kader, qui aurait selon elle utilisé le nom d’Azouz Begag pour escroquer l’établissement. « Depuis un an, cette dame nous mène en bateau. Nous avons envoyé des mails et essayé de la joindre par téléphone. Plusieurs fois, elle nous a répondu que le règlement avait été envoyé et encaissé. Pas par nous en tous cas. On n’a même pas réussi à avoir une adresse », s’est indignée Nathalie Cariou devant les caméras de France 3. Elle ne pense pourtant pas lancer des poursuites judiciaires, souhaitant passer à autre chose.

De son côté, L’Express tient à présenter ses excuses à Azouz Begag pour avoir contribué à faire circuler de bonne foi une information erronée à son sujet, sans en vérifier suffisamment la source et l’authenticité.