Gambie: le président Barrow de retour au pays

Banjul (Gambie) – Le nouveau président gambien Adama Barrow a regagné jeudi après-midi son pays en provenance du Sénégal, cinq jours après le départ en exil de son prédécesseur Yahya Jammeh, qui a marqué l’épilogue de six semaines d’une crise à rebondissements.

Arrivé vers 17H00 (locales et GMT) à l’aéroport de Banjul, avec une heure de retard sur son programme, M. Barrow, en chéchia et tunique blanches, accompagné par ses deux épouses et plusieurs de ses enfants, a été accueilli par une foule en liesse.

« Je suis un homme heureux« , a-t-il déclaré. « Cela faisait partie du combat et je pense que le pire est terminé« , a-t-il dit au sujet de son séjour au Sénégal depuis le 15 janvier, à la demande de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui craignait pour sa sécurité tant que M. Jammeh était en place.

Il est arrivé à bord d’un avion militaire sénégalais portant l’emblème de la Cédéao, sous la surveillance de militaires sénégalais et nigérians cagoulés et lourdement armés, et d’un détachement de soldats gambiens.

L’envoyé spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, qui a également fait le voyage, s’est félicité de ce retour qui vise à « assurer une transition démocratique pour la première fois en Gambie« .

M. Barrow a salué de nombreuses personnalités présentes, parmi lesquelles sa vice-présidente Fatoumata Jallow Tambajang et le commandant des opérations spéciales américaines en Afrique, le général Donald Bolduc.

Il a ensuite pris la route en direction de son domicile, mais son convoi circulait très lentement, se frayant difficilement un chemin au milieu de la foule massée au bord de la route pour célébrer son retour.

Le nouveau chef de l’État « résidera chez lui jusqu’à nouvel ordre » plutôt qu’à la présidence, où la force de la Cédéao, sous commandement sénégalais, a installé son état-major, a indiqué mercredi son porte-parole, Halifa Sallah.

– « Que Dieu lui vienne en aide » –

Sur la route de l’aéroport, ses partisans ont installé une affiche géante invitant la population à une célébration générale le 18 février, anniversaire de l’indépendance de cette ancienne colonie britannique.

« Je prie pour lui, que Dieu lui vienne en aide« , a déclaré à l’AFP Amadou Ba, juché sur un taxi à l’aéroport. « Tout est difficile dans ce pays, nos frères émigrent clandestinement parce qu’ils meurent ici de manque de travail« , a-t-il ajouté.

Les Gambiens occupent la première place par rapport à la population parmi les nationalités de migrants qui traversent la Méditerranée au péril de leur vie pour atteindre l’Italie, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM).

Les défis s’annoncent immenses pour Adama Barrow, à commencer par la mise en place d’une administration, engagée sur une fausse note avec le choix de sa vice-présidente, atteinte par une limite d’âge constitutionnelle.

Parmi les priorités figure aussi la réforme des forces de sécurité, a indiqué M. Sallah.

La Gambie, petit pays anglophone totalement enclavé dans le Sénégal, à l’exception d’une étroite façade côtière prisée des touristes, a été dirigée d’une main de fer pendant 22 ans par Yahya Jammeh, un ancien militaire.

Vainqueur de l’élection du 1er décembre face à Yahya Jammeh – qui avait initialement reconnu sa défaite avant de se raviser le 9 décembre -, Adama Barrow a prêté serment le 19 janvier à l’ambassade de Gambie à Dakar.

Peu après, la Cédéao lançait une opération pour forcer au départ M. Jammeh, qui a finalement quitté le pays le 21 janvier pour être accueilli par la Guinée équatoriale.

Depuis sa prestation de serment, M. Barrow n’était plus apparu en public.

Le nouveau chef de l’État a demandé la poursuite de l’opération militaire de la Cédéao, en attendant de s’assurer du contrôle effectif des services de sécurité et du territoire.

Il souhaite notamment que la force ouest-africaine tente de découvrir les éventuels stocks d’armes ou les « mercenaires » favorables à Yahya Jammeh qui se trouveraient encore dans le pays, a indiqué le président de la Commission de la Cédéao, Marcel Alain de Souza.

M. Barrow a également demandé à ces troupes, dont 4.000 ont déjà été engagées dans l’opération (sur un effectif maximum de 7.000) de rester six mois, une décision qui appartiendra aux responsables militaires de la Cédéao, a-t-il ajouté.

Le jour de son retour, un ancien pilier du régime de M. Jammeh, Ousman Sonko, qui fut son ministre de l’Intérieur pendant dix ans avant d’être limogé en septembre et de s’enfuir en Europe, était interpellé en Suisse, pour soupçons d’implication dans des crimes contre l’humanité.

Wall Street termine en nette hausse, record du Nasdaq et du S&P 500

New York – Wall Street a nettement monté mardi, les investisseurs reprenant confiance sur la capacité d’action du nouveau président Donald Trump: le Nasdaq, en hausse de 0,86%, et le S&P 500 ont terminé à des records et le Dow Jones a pris 0,57%.

Selon les résultats définitifs, le Nasdaq, à dominante technologique, a pris 48,01 points à 5.600,96 points et l’indice élargi S&P 500 a progressé de 14,87 points, soit 0,66%, à 2.280,07 points, des niveaux que tous deux n’avaient encore jamais atteint à la clôture. L’indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 112,86 points à 19.912,71 points.

« Le marché aime ce que fait Donald Trump. Il prend des décisions, il réalise des choses qui sont au second plan depuis des mois ou des années« , a estimé Sam Stovall de CFRA.

Parmi les décisions remarquées par les marchés mardi, le nouveau président a signé les décrets relançant la construction de deux oléoducs controversés.

Un peu plus tôt il avait, par des mots cette fois, confirmé sa volonté de réduire les impôts et d’alléger les réglementations, notamment en matière environnementale, au cours d’une rencontre avec les grands groupes automobiles américains.

Fiat Chrysler, qui se trouvait en difficulté après avoir été accusé d’avoir dissimulé l’existence d’un logiciel susceptible d’affecter le niveau des émissions polluantes, en a particulièrement profité en prenant 5,84% à 10,88 dollars sur sa cotation à New York.

Ford a progressé de 2,44% à 12,61 dollars et General Motors (GM) de 0,95% à 37,00 dollars.

« La rhétorique reste constante » a relevé Jack Ablin de BMO Private Bank qui rappelait que les investisseurs ont un « fort degré d’attentes » pour les 100 premiers jours de la présidence Trump.

Wall Street avait bondi à la suite de l’élection américaine en novembre, dans l’espoir de la dérégulation de certains secteurs, des baisses d’impôts et des investissements d’infrastructure promis par M. Trump.

Dans l’immédiat, cela éclipsait la tonalité protectionniste des premiers pas de la présidence Trump qui avaient suscité quelques inquiétudes la veille.

« Les investisseurs se disent que c’est comme cela qu’il commence, qu’il prend juste une posture avant de négocier (…), qu’il n’est pas contre le libre-échange, qu’il est juste dur en affaires« , a estimé Sam Stovall.

Peu après l’ouverture, les investisseurs ont pris connaissance d’un recul plus important que prévu des ventes de logements aux Etats-Unis en décembre, selon l’Association nationale des agents immobiliers (NAR).

« Les ventes ont baissé après trois hausses successives mais probablement plus à cause de la volatilité que d’une faiblesse significative de la tendance« , a commenté Jim O’Sullivan de HFE dans une note.

– DuPont monte –

Concernant les résultats d’entreprises, les publications de mardi matin ont été « mitigées« , a jugé Patrick O’Hare de Briefing dans une note.

Le bilan depuis le début de la saison des résultats reste toutefois dans l’ensemble au dessus des attentes des analystes, a nuancé Sam Stovall.

Parmi les membres du Dow Jones, le groupe de produits pharmaceutiques et d’hygiène Johnson & Johnson, qui a livré des prévisions prudentes pour 2017 et envisage de vendre sa division spécialisée dans le diabète, a perdu 1,89% à 111,76 dollars.

Le groupe de chimie DuPont a fait part d’un bénéfice net pour 2016 supérieur aux attentes et a avancé de 4,49%, à 76,05 dollars. Il a également annoncé repousser sa fusion avec Dow Chemical (+4,38% à 59,64 dollars)

Verizon, dont le bénéfice net a chuté en 2016, a perdu 4,37% à 50,12 dollars. L’opérateur de téléphonie a également affirmé continuer à évaluer l’impact des cyberattaques sur Yahoo! dont il doit racheter le coeur de métier.

3M a perdu 1,42% à 175,97 dollars après avoir annoncé des résultats en hausse mais tout juste supérieurs aux attentes.

Hors de l’indice phare, et malgré des résultats trimestriels et annuels en hausse, le groupe de défense Lockheed-Martin a souffert de prévisions de bénéfice en deçà des attentes pour l’année en cours et a reculé de 1,77% à 252,91 dollars.

Yahoo! a, lui, annoncé lundi soir un report au deuxième trimestre de l’opération et être revenu dans le vert au dernier trimestre. Son titre a pris 3,54% à 43,90 dollars.

Le marché obligataire baissait. Vers 21H40 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait à 2,463%, contre 2,402% lundi soir, et celui des bons à 30 ans à 3,048%, contre 2,990% précédemment.

NasdaqNyse

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L’audience d’Europe 1 décroche

Paris – Dépassée par franceinfo, rattrapée par RMC, Europe 1 a enregistré de très mauvais scores d’audience en novembre-décembre, un décrochage alarmant pour ses salariés qui estiment, dans une motion votée jeudi, que « l’état d’urgence a sonné ».

La station du groupe Lagardère a perdu 523.000 auditeurs en un an et plafonne à 8,1% d’audience cumulée sur la période novembre-décembre, selon les chiffres publiés par Médiamétrie jeudi, qui la relèguent à la cinquième place des radios françaises, ex aequo avec RMC.

La direction avait anticipé ce recul en effectuant plusieurs ajustements dans sa grille, notamment en remplaçant en semaine son intervieweur historique Jean-Pierre Elkabbach par Fabien Namias, qui, lui, a été écarté de la direction générale.

Pour les salariés de cette radio qui fut leader pendant des années, « l’état d’urgence a sonné » et les derniers scores d’audience provoquent un « profond traumatisme« , selon le texte de la motion du personnel, adoptée à l’issue d’une assemblée générale.

« La glissade du nombre d’auditeurs subie depuis plus d’un an leur est insupportable. Tout comme leur sont insupportables les explications données vague (de résultats d’audience, NDLR) après vague par la direction« , poursuit ce texte qui réclame une injection « massive » de fonds par l’actionnaire (le groupe Lagardère) et une meilleure association des équipes à la relance de la station.

Les salariés d’Europe 1 regrettent notamment le départ de Laurent Ruquier, qui « aurait dû conduire la direction à s’interroger sur l’identité d’Europe 1, son positionnement, sa cible, la forme de sa relation avec ses auditeurs« . Ils dénoncent « des solutions faciles, coûteuses et, au final, à côté de la plaque« .

« Nous devons regarder (ces audiences) en face mais ne nous y résigner en aucun cas« , a réagi dans un courrier interne le nouveau directeur d’Europe 1 Richard Lenormand, qui met en avant les bonnes performances de la radio sur internet.

– Radio France en pleine forme –

Le président de la station, Denis Olivennes, s’est voulu rassurant: « Il est naturel que dans une période de contre-performance les salariés s’inquiètent. Nous allons prendre en compte ce désir d’échanger sur l’avenir de la station et les associer au projet de reconquête« , a-t-il dit à l’AFP.

L’inquiétude des salariés s’ajoute à celle des syndicats de Lagardère Active, qui s’étaient alarmés la semaine dernière du fait que Jean-Pierre Elkabbach, partant pour iTELE (Groupe Canal+) et recruté comme conseiller de Vincent Bolloré, reste conseiller de leur actionnaire Arnaud Lagardère.

« A moins que cette étonnante nomination en doublon de +JPE+ ne soit le premier jalon vers l’abandon par Lagardère de certains de ses actifs -notamment Europe 1- au profit de Bolloré. Si Arnaud Lagardère voulait donner ce signal à ses troupes, il ne s’y prendrait pas autrement« , avait déploré l’intersyndicale.

Ces mauvaises audiences sont enregistrées sur fond de réduction des coûts (4 millions d’euros d’économies en 2016 selon les salariés) et de rapprochement avec un autre titre du groupe, Le Journal du Dimanche.

RMC a en revanche affiché sa satisfaction après un record d’audience historique, avec 4,4 millions d’auditeurs en moyenne (8,1%, +0,1).

« Il y a quelques années, personne n’imaginait une seconde qu’on égalerait Europe 1« , s’est félicité le directeur de la station Frank Lanoux.

franceinfo passe devant Europe 1 et réalise son meilleur score depuis 5 ans (+0,5 point à 8,9%). RTL reste numéro un (+0,7 à 12,7%) devant France Inter en pleine forme (+0,7 à 11,2%).

Dans l’ensemble, cette vague d’audiences réussit à Radio France, qui réalise sa meilleure audience depuis 2003. « Le groupe va bien dans un marché difficile« , a réagi son président Mathieu Gallet, saluant le « travail de repositionnement des chaînes » effectué depuis son arrivée en 2015.

Mais les Français écoutent toujours moins la radio selon Médiamétrie (80,8% contre 81,6% fin 2015). Ses mesures d’audience ont été enregistrées sur la période allant du 31 octobre 2016 au 1er janvier 2017, du lundi au vendredi, mesurés auprès de 28.425 personnes âgées de 13 ans et plus.

Une vague de froid inédite depuis 5 ans descend sur la France

Paris – Gouvernement, collectivités, associations, distributeurs d’électricité… L’Hexagone se préparait lundi à affronter, à partir de mardi, une vague de froid inédite depuis 2012.

Sous l’effet d’un air glacial venu du nord-est, favorisé par un vaste anticyclone, les températures devraient commencer à plonger mardi, avec des gelées très marquées mercredi.

Le froid devrait se faire particulièrement sentir avec la bise mercredi et jeudi, indique Météo-France.

Les premières régions affectées seront mardi le nord-est, avec des minimales de -6°C à Strasbourg, -8 à Langres (Haute-Marne).

A Paris, -3 à -4 degrés sont annoncés mardi et mercredi, -4 à -6 en banlieue. En journée le thermomètre aura du mal à franchir 1°C. Et avec le vent, le ressenti sera plutôt de -9 à -10 dans la capitale.

Mercredi, on attend -6 à Orléans, mais aussi -9 à Tarbes ou -4 à Biarritz (à peine 0 à 2 en journée). Avec le vent ce sera une impression de -14 à Langres, Orléans, Reims…

« C’est une pellicule d’air froid qui finit par s’installer« , résume le prévisionniste Frédéric Nathan, évoquant une durée possible de six jours.

Cependant, son « intensité devrait être relativement modérée« , par rapport à la vague de froid de février 2012, ajoute-t-il.

Cet épisode précédent avait duré deux semaines et battu de nombreux records (-17°C dans le Sud-Ouest). Rien de tel attendu cette fois-ci, même si des records localisés tomberont peut-être.

Rien à voir non plus avec les vagues de froid « historiques » de février 1956 ou janvier 1985.

Selon Météo-France, les températures devraient commencer à remonter en fin de semaine, avec cependant des nuits encore très froides.

« Il y aura de la place » pour tous les SDF –

En attendant, le froid piquant a surtout concerné lundi l’est du pays, où il a fait -5 de minimale à Mulhouse, -2 à Strasbourg, Nancy ou Lille.

En revanche à Paris il a fait encore 1°C lundi, 6 à Caen, 10 à Brest.

A Grenoble (-12), où la neige au sol accentue le froid, la situation n’a pas entamé l’ardeur des sportifs, joggeurs matinaux, cyclistes ou seniors munis de bâtons de randonnée.

Mais en stations, il fallait une certaine détermination pour aller skier par – 9 aux Deux Alpes à 1.650 m, voire -16 à Val Thorens à 2.300 m.

A Dijon, une bâche chauffée devait être installée sur la pelouse du stade Gaston-Gérard afin de préserver le terrain avant le match de samedi contre Lille.

Les deux départements de Corse ont eux été placés en vigilance orange neige-verglas à partir de lundi en fin d’après-midi.

Un épisode neigeux maintient aussi quatre départements du massif pyrénéen en alerte avec risque « très fort » d’avalanche au moins jusqu’à mardi.

Les domaines skiables de plusieurs stations sont fermés pour raisons de sécurité, et de nombreuses avalanches ont été signalées lundi, dont certaines ont atteint des routes.

En prévision du grand froid, le gouvernement a mis en place samedi un « pilotage national quotidien » pour anticiper les besoins.

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a appelé collectivités locales et associations à mettre à disposition des locaux pour les sans-abri.

« Il y aura de la place pour tout le monde« , a promis lundi le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux.

Sécurité civile, police, gendarmerie et sapeurs-pompiers sont mobilisés. Un « bilan quotidien des besoins » doit être établi par les préfets.

La préfecture des Alpes-Maritimes, où le thermomètre pourrait descendre à -2°C, annonce par exemple avoir mis à disposition des sans-abri 40 places supplémentaires.

Concernant l’approvisionnement en électricité, alors qu’il prévoyait des pics de consommation atteignant les 100.000 mégawatts (MW) mercredi et jeudi, proche du record historique de 2012, le gestionnaire du réseau de transport (RTE) a revu à la baisse ses anticipations lundi.

Le fameux pic, atteint lorsque les Français regagnent leur domicile et poussent notamment le chauffage, est désormais attendu autour de 93.000 mégawatts mercredi soir et 96.200 MW jeudi matin.

La ministre de la Santé Marisol Touraine a déjà appelé à « une vigilance accrue » face aux risques d’intoxications au monoxyde de carbone, ou aux chutes dues à la neige.

Vague de froid en vue mardi en France

Paris – Gouvernement, collectivités, associations, distributeurs d’électricité… L’Hexagone se préparait lundi à affronter, à partir de mardi, une vague de froid inédite depuis 2012.

Sous l’effet d’un air glacial venu du nord-est, favorisé par un vaste anticyclone, les températures devraient commencer à plonger mardi, avec des gelées très marquées mercredi.

Le froid devrait se faire particulièrement sentir avec la bise mercredi et jeudi, indique Météo-France.

Les premières régions affectées seront mardi le nord-est, avec des minimales de -6°C à Strasbourg, -8 à Langres (Haute-Marne).

A Paris, -3 à -4 degrés sont annoncés mardi et mercredi, -4 à -6 en banlieue. En journée le thermomètre aura du mal à franchir 1°C. Et avec le vent, le ressenti sera plutôt de -9 à -10 dans la capitale.

Mercredi, on attend -6 à Orléans, mais aussi -9 à Tarbes ou -4 à Biarritz (à peine 0 à 2 en journée). Avec le vent ce sera une impression de -14 à Langres, Orléans, Reims…

« C’est une pellicule d’air froid qui finit par s’installer« , résume le prévisionniste Frédéric Nathan, évoquant une durée possible de six jours.

Cependant, son « intensité devrait être relativement modérée« , par rapport à la vague de froid de février 2012, ajoute-t-il.

Cet épisode précédent avait duré deux semaines et battu de nombreux records (-17°C dans le Sud-Ouest). Rien de tel attendu cette fois-ci, même si des records localisés tomberont peut-être.

Rien à voir non plus avec les vagues de froid « historiques » de février 1956 ou janvier 1985.

Selon Météo-France, les températures devraient commencer à remonter en fin de semaine, avec cependant des nuits encore très froides.

« Il y aura de la place » pour tous les SDF –

En attendant, le froid piquant a surtout concerné lundi l’est du pays, où il a fait -5 de minimale à Mulhouse, -2 à Strasbourg, Nancy ou Lille.

En revanche à Paris il a fait encore 1°C lundi, 6 à Caen, 10 à Brest.

A Grenoble (-12), où la neige au sol accentue le froid, la situation n’a pas entamé l’ardeur des sportifs, joggeurs matinaux, cyclistes ou seniors munis de bâtons de randonnée.

Mais en stations, il fallait une certaine détermination pour aller skier par – 9 aux Deux Alpes à 1.650 m, voire -16 à Val Thorens à 2.300 m.

A Dijon, une bâche chauffée devait être installée sur la pelouse du stade Gaston-Gérard afin de préserver le terrain avant le match de samedi contre Lille.

Les deux départements de Corse ont eux été placés en vigilance orange neige-verglas à partir de lundi en fin d’après-midi.

Un épisode neigeux maintient aussi quatre départements du massif pyrénéen en alerte avec risque « très fort » d’avalanche au moins jusqu’à mardi.

Les domaines skiables de plusieurs stations sont fermés pour raisons de sécurité, et de nombreuses avalanches ont été signalées lundi, dont certaines ont atteint des routes.

En prévision du grand froid, le gouvernement a mis en place samedi un « pilotage national quotidien » pour anticiper les besoins.

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a appelé collectivités locales et associations à mettre à disposition des locaux pour les sans-abri.

« Il y aura de la place pour tout le monde« , a promis lundi le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux.

Sécurité civile, police, gendarmerie et sapeurs-pompiers sont mobilisés. Un « bilan quotidien des besoins » doit être établi par les préfets.

La préfecture des Alpes-Maritimes, où le thermomètre pourrait descendre à -2°C, annonce par exemple avoir mis à disposition des sans-abri 40 places supplémentaires.

Concernant l’approvisionnement en électricité, alors qu’il prévoyait des pics de consommation atteignant les 100.000 mégawatts (MW) mercredi et jeudi, proche du record historique de 2012, le gestionnaire du réseau de transport (RTE) a revu à la baisse ses anticipations lundi.

Le fameux pic, atteint lorsque les Français regagnent leur domicile et poussent notamment le chauffage, est désormais attendu autour de 93.000 mégawatts mercredi soir et 96.200 MW jeudi matin.

La ministre de la Santé Marisol Touraine a déjà appelé à « une vigilance accrue » face aux risques d’intoxications au monoxyde de carbone, ou aux chutes dues à la neige.

Chypre: les différentes parties prêtes à poursuivre leurs efforts

Genève – Les dirigeants des deux communautés chypriotes, soutenus par la Turquie, la Grèce et la Grande-Bretagne, se sont engagés à poursuivre leurs efforts afin de réunifier l’île divisée depuis 42 ans, lors d’une réunion organisée par l’ONU à Genève qui s’est achevée tôt vendredi matin.

« Nous sommes très proches d’un règlement« , s’est félicité le nouveau secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui présidait cette conférence « historique » destinée à mettre fin à l’un des plus vieux conflits politiques au monde.

Mais il a appelé à la patience. « Vous ne pouvez pas attendre des miracles (…) Il va falloir être patient. Nous ne cherchons pas un bricolage rapide, nous cherchons une solution solide et durable pour Chypre« , a-t-il dit.

Les travaux de la conférence, chargés de garantir la sécurité d’un futur Etat fédéral de Chypre, vont se poursuivre à un niveau « technique« , après le départ vendredi des hauts responsables et des ministres, a-t-on appris auprès de l’ONU.

Chypre, qui compte environ un million d’habitants, est divisée depuis 1974, lorsque l’armée turque a envahi la partie nord de l’île en réaction à un coup d’Etat de Chypriotes grecs qui visait à rattacher le pays à la « Grèce des colonels » et suscitait une vive inquiétude de la minorité chypriote turque. La partition a provoqué le déplacement de dizaines de milliers de Chypriotes.

Avant la tenue de la conférence de l’ONU, le président chypriote grec Nicos Anastasiades et le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci ont pendant trois jours discuté âprement à Genève, sous l’égide du médiateur de l’ONU Espen Barth Eide, des « questions intérieures« , telles que le découpage territorial entre les deux communautés, la restitution des propriétés spoliées ou le partage de la gouvernance.

Jeudi, la conférence, inédite dans son format multilatéral, a réuni les deux dirigeants chypriotes et les trois « garants » actuels de Chypre: Grèce, Turquie et Grande-Bretagne, l’ex-puissance coloniale.

M. Guterres, dont c’était le premier déplacement à l’étranger depuis qu’il a succédé le 1er janvier à Ban Ki-Moon, avait souhaité apporter son soutien aux pourparlers de paix engagés depuis mai 2015.

– « Réels progrès » –

Les ministres des Affaires étrangères grec Nikos Kotzias, turc Mevlut Cavusoglu et britannique Boris Johnson avaient fait le déplacement, ainsi que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

La République de Chypre (dont l’autorité ne s’exerce que sur la partie sud de l’île) est en effet membre de l’Union européenne depuis 2004.

Les Chypriotes turcs habitent eux dans la République turque de Chypre du Nord (RTCN), qui occupe actuellement entre 36 et 37% de l’île et n’est reconnue que par Ankara.

A l’issue de la première journée de la conférence, l’ONU a publié un communiqué indiquant que « les participants ont reconnu qu’il est temps que les négociations se concluent (…). C’est une opportunité historique qu’il ne faut pas rater« .

Pour sa part, Boris Johnson a qualifié de « réels progrès » les résultats obtenus.

« Avec un engagement continu et une volonté politique, je pense qu’un accord historique est à portée de main« , a affirmé dans un communiqué le ministre britannique.

– Présence militaire –

Depuis la crise de 1974, des Casques bleus de l’ONU contrôlent la « ligne verte« , une zone tampon démilitarisée séparant les deux communautés.

Dans la perspective de création d’un futur Etat fédéral, l’ONU et les pays garants doivent apporter des assurances en matière de sécurité.

Le président chypriote-grec, soutenu par Athènes, réclame le départ des quelque 30.000 soldats turcs stationnés dans la partie nord de l’île, mais le dirigeant chypriote-turc, appuyé par Ankara, souhaite leur maintien pour protéger sa communauté.

Parlant jeudi à la presse, le ministre grec des Affaires étrangères a réaffirmé que la Grèce voulait la fin du régime des garanties et « le départ de l’armée » turque.

La Grande-Bretagne possède également des bases militaires dans la partie sud de l’île. Londres a offert de restituer 49% (117 km2) du territoire occupé par ses bases en cas de règlement de la crise.

Grippe: Touraine appelle les hôpitaux à « libérer des lits » face à l’épidémie

Alors que l’épidémie de grippe devrait atteindre son pic la semaine prochaine, les urgences sont déjà saturées face à l’afflux de malades. Ce mercredi matin, la ministre de la Santé a appelé les hôpitaux à déprogrammer opérations et soins non urgents pour « libérer des lits ».

Une épidémie « intense » et « précoce ». C’est par ces mots que la ministre de la Santé a qualifié ce mercredi matin l’épisode de grippe qui touche actuellement la France. Alors que toutes les régions françaises sont « entrées en phase épidémique » et que le pic devrait être franchi la semaine prochaine, selon l’agence de Santé publique France, Marisol Touraine avait réuni les autorités sanitaires pour faire un point sur la gestion de la grippe saisonnière.

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« La grippe n’a jamais été anodine. Chaque année, elle fait des victimes. Mais, cette année le bilan sera probablement lourd », a-t-elle averti à l’issue de cette réunion. Depuis le 1er novembre, 52 personnes sont mortes de la grippe, selon Santé Publique France, parmi lesquelles une majorité étaient âgées de 65 ans ou plus (85%).

LIRE AUSSI >> Elle court, elle court l’épidémie de grippe: comment s’en prémunir

Depuis plusieurs jours, les malades affluent en nombre dans des services d’urgence ayant atteint « les limites de leurs capacités ». La ministre a donc demandé « à tous les hôpitaux publics et privés de déprogrammer des opérations, des soins médicaux pour libérer des lits » afin d’être en mesure d’accueillir dans de bonnes conditions tous les patients, dont 70% ont 80 ans ou plus.

142 hôpitaux sur 850 « en tension »

Pour autant, Marisol Touraine refuse de dire que « la capacité hospitalière de la France est débordée ». « Il s’agit simplement de reporter de quelques jours ou quelques semaines des opérations non urgentes pour s’assurer, par anticipation, qu’il y aura tous les lits nécessaires », a-t-elle expliqué.

Avant de rappeler que « les premières instructions ont été envoyées depuis le 21 décembre aux hôpitaux, aux agences régionales de santé et aux médecins libéraux ». En quatre semaines d’épidémie, 784 000 personnes auraient consulté un médecin généraliste pour une grippe,selon le réseau de surveillance Sentinelles-Inserm.

L'évolution du nombre de cas de syndrome grippal (en bleu) face au seuil épidémique (en rouge).

L’évolution du nombre de cas de syndrome grippal (en bleu) face au seuil épidémique (en rouge).

Réseau Sentinelles, INSERM/UPMC

Dans un communiqué de presse diffusé à l’issue de cette réunion, le ministère de la Santé précise que Marisol Touraine « a adressé hier à l’ensemble des établissements de santé une instruction leur demandant de déclencher immédiatement toutes les mesures nécessaires » afin d’éviter « toute saturation des urgences ». Ces dispositifs permettent aussi « de rappeler du personnel pour prendre en charge tous les patients qui ont besoin d’être hospitalisés ».

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Actuellement, pas moins de 142 hôpitaux français sur 850 ont déclenché le dispositif « en tension » à cause de cette épidémie, a précisé la ministre, selon FranceTVInfo. Ce dispositif doit permettre de faire face à une situation de crise, tout en assurant la continuité des soins. Mardi, Marisol Touraine s’était inquiétée de la « situation préoccupante » devant les directeurs des hôpitaux de Paris.

Un vaccin bientôt obligatoire pour les soignants?

Ce mercredi, Marisol Touraine a également incité les soignants à se faire vacciner contre le virus, estimant que le « taux de vaccination parmi le personnel soignant reste trop faible. » Le gouvernement pourrait même envisager de rendre obligatoire le vaccin. Il faut y « réfléchir », a déclaré Benoît Vallet, qui pilote la direction générale de la santé du ministère de la Santé. Pour lui, les mesures incitatives n’ont pas été « suffisantes », il faut donc « passer à un cran supérieur ».

« Bien souvent le virus arrive via le personnel soignant, c’est pour cela qu’il est essentiel que le personnel soit massivement vacciné », argumentait il y a quelques jours auprès de Libération le professeur Bruno Lina, spécialiste de la grippe. Mais selon les estimations, seulement 25% à 30% des soignants se font vacciner chaque année.