Charlie Hebdo: le beau-frère de Chérif Kouachi intercepté à la frontière turque

Un temps soupçonné d’être le troisième homme du commando qui a attaqué Charlie Hebdo en 2015, Mourad Hamyd, 20 ans, a été intercepté fin juillet alors qu’il tentait d’entrer en Turquie.

Soupçonné d’avoir voulu rejoindre Daech et la Syrie, 19 mois après l’attaque de Charlie Hebdo. Selon une information du JDD, confirmée par une source proche de l’enquête à l’AFP, Mourad Hamyd, beau-frère du terroriste Chérif Kouachi, a été intercepté et refoulé par les autorités turques le 28 juillet avant d’être placé en centre de rétention en Bulgarie. Les autorités pensent qu’il cherchait à se rendre en Syrie.

Frère de la femme de Chérif Kouachi, Mourad Hamyd avait été soupçonné d’être le troisième homme du commando ayant attaqué le journal satirique Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. Il avait été placé en garde à vue pendant 48 heures au lendemain de l’attentat avant d’être relâché sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui. L’enquête l’avait finalement disculpé: alors âgé de 18 ans, il était en cours au moment des faits dans son lycée de Charleville-Mézières et ses camarades de classe s’étaient mobilisés pour prouver son innocence.

Un départ signalé par sa famille

Le jeune homme n’a alors plus fait parler de lui, jusqu’à la fin du mois dernier. Le 25 juillet, sa famille a déclaré sa disparition, redoutant un départ vers la Syrie ou l’Irak pour rejoindre Daech. Le parquet de Charleville-Mézières saisit dans la foulée la PJ de Reims et constate que le jeune homme, qui vient de terminer sa première année de fac en Sciences et Technologie, fait l’objet d’une fiche S. Son signalement est aussitôt diffusé.

Le 28 juillet, les autorités retrouvent sa trace. Refoulé par les autorités turques, Mourad Hamyd a été placé en centre de rétention en Bulgarie. Le parquet antiterroriste de Paris a ouvert une information judiciaire en vue de délivrer un mandat d’arrêt européen à son encontre.

Des rapports « assez lointains » avec Chérif Kouachi

Dans un entretien à l’AFP, le 10 janvier 2015, il se dit « sidéré, complètement dépassé par les événements ». « Cet attentat, c’est l’horreur, c’est un crime horrible et je pense aux victimes et à leurs familles », déclare-t-il. « Je suis sous le choc, on a dit des choses horribles et fausses sur moi dans les réseaux sociaux alors que je suis un lycéen normal qui vit tranquillement avec ses parents », explique le jeune homme, disant n’avoir que des rapports « assez lointains » avec Chérif Kouachi. Des affirmations aujourd’hui contredites, au moins en partie.