Wall Street termine en hausse, rassurée sur Deutsche Bank

New York – Wall Street a terminé en hausse vendredi, rassurée sur l’avenir de Deutsche Bank grâce à la perspective d’un accord avec la justice américaine: le Dow Jones a pris 0,91% et le Nasdaq 0,81%.

Selon les résultats définitifs, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 164,70 points à 18.308,15 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 42,85 points à 5.312,00 points. L’indice élargi S&P 500 a pris 17,14 points, soit 0,80%, à 2.168,27.

Au centre de toutes les inquiétudes, Deutsche Bank se serait entendue avec les autorités américaines sur le paiement d’une amende de 5,4 milliards de dollars pour solder un litige remontant à la crise financière, a indiqué à l’AFP vendredi une source proche du dossier.

Ce montant serait bien en dessous des 14 milliards initialement réclamés par le ministère américain de la Justice (DoJ).

« Cela a été l’incertitude de la semaine. Deutsche Bank est en fait correctement capitalisée, mais s’ils avaient été forcés de payer 14 milliards de dollars, cela aurait été une toute autre histoire. A 5,4 milliards, ils peuvent s’en sortir« , a jugé Chris Low de FTN Financial.

Les inquiétudes sur la santé de la banque allemande avaient été ravivées jeudi quand des fonds d’investissements avaient réduit leur exposition à la banque, selon deux sources anonymes à l’AFP.

Vendredi, la Bourse de New York a également bénéficié d’indicateurs économiques plus favorables qu’attendu avec une amélioration du moral de ménages, mesuré par l’indice de l’Université du Michigan, et une accélération de l’activité économique dans la région de Chicago, selon l’association ISM.

L’inflation et les revenus de ménages aux Etat-Unis en août selon les chiffres du département du Commerce correspondent aux attentes des analystes.

En revanche, les dépenses de consommation ont déçu en n’avançant que de 0,1% alors que les marchés misaient sur une hausse de 0,2%.

« Il fallait s’y attendre puisque les constructeurs automobiles avaient fait état d’une forte correction de leurs ventes, après leur hausse non soutenable du mois de juillet« , a expliqué Ian Shepherdson de Pantheon dans une note.

Enfin, des ajustements de portefeuilles de fin du trimestre ont pu jouer sur les cours.

Le marché obligataire reculait. Vers 20H20 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait à 1,597%, contre 1,561% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,317%, contre 2,278% précédemment.

NasdaqNyse

Un manuel anti-avortement distribué par des parents dans des lycées privés?

Un manuel qui condamne largement le droit à l’avortement, notamment en cas de viol, a été diffusé dans des lycées privés, selon plusieurs témoignages.

« En avortant son enfant, on choisit pour lui la mort, comme si on avait le droit de tuer. La loi qui donne ce droit semble rendre ce choix acceptable. Et pourtant, on commet un acte de mort ». Ces lignes, ouvertement anti-avortement, sont inscrites dans un manuel édité par la Fondation Jérôme Lejeune, dont plusieurs exemplaires auraient été distribués dans des lycées privés de l’Hexagone. L’ancienne « responsable de la communication institutionnelle » de cette fondation, selon son site web, n’est autre que Ludovine de La Rochère, la présidente du mouvement de la Manif pour Tous.

Mardi, une lycéenne d’un établissement privé de l’académie de Montpellier, sous contrat avec l’Etat, a envoyé au dessinateur Nawak des photos de ce manuel « distribué dans son lycée ». Ce dernier les a ensuite publiées sur Facebook, dans un post largement relayé ce mercredi, probablement en raison de la date: ce 28 septembre célèbre la journée mondiale du droit à l’avortement.

Le Huffington Post a pu s’entretenir avec la lycéenne à l’origine de ces clichés. « On a trouvé ce manuel mardi 27 septembre sur un présentoir à la vie scolaire de notre lycée », affirme-t-elle. La direction de l’Enseignement catholique de l’Hérault n’a pas répondu aux sollicitations de L’Express à ce propos.

« Pourquoi l’enfant subirait-il la peine de mort que ne subirait pas le criminel? »

On peut notamment lire dans la partie « réflexions éthiques » de ce manuel une douteuse observation à propos de l’avortement en cas de viol. « On peut comprendre qu’une femme ne désire pas l’enfant d’un viol (…) mais tuer l’enfant n’annule pas le drame. Cela l’aggrave au contraire. Le criminel doit être puni, mais pourquoi l’enfant subirait-il la peine de mort que ne subirait pas le criminel? ». Certains réflexions concernent également le changement de sexe et fustigent « les adeptes de la théorie du genre », qui « revient à vouloir une société fondée sur une illusion ».

Sur Twitter, la Fondation Lejeune se définit comme « une fondation spécialisée dans la recherche scientifique. Rien de religieux ». Jointe par L’Express, elle clame également que le manuel à l’origine de la polémique est un « manuel de bioéthique objectif, qui n’est pas anti-avortement ».

Des formations initiées par des parents d’élèves

Ce document est distribué par la Fondation aux Journées mondiales pour la jeunesse (JMJ), tous les ans, comme l’atteste cette photo prise en 2013 lors d’un rassemblement à Saint-Malo.

Selon le Huffington Post, il aurait également été diffusé dans au moins un lycée privé parisien. Une mère de deux jeunes filles, scolarisées dans cet établissement, a indiqué au site internet que ses lycéennes ont également eu ce livret en main lors d’une « formation humaine et religieuse », assurée par des parents d’élèves. « On leur a expliqué que le stérilet était une méthode d’avortement, un témoignage expliquait qu’une femme qui avortait pouvait sentir son bébé souffrir, ses yeux brûler ou encore que certains avortements démembraient les bébés », détaille la mère. Elle indique avoir alerté la direction de l’enseignement catholique de Paris. Contacté ce mercredi par L’Express, un responsable déclare n’avoir eu « aucun appel de parents d’élève sur cette question ».

« L’éducation nationale n’a pas de droit de regard »

Si la Fondation Lejeune affirme ne pas avoir de chiffres concernant la diffusion de ce document destiné aux jeunes et édité selon elle depuis 10 ans, elle confirme qu’il est bien distribué dans certains lycées. « Nous n’avons pas quadrillé le territoire en le distribuant à tous les établissements scolaires. Ce sont les parents d’élèves qui dispensent certains cours de catéchisme et font la démarche de venir nous voir pour récupérer ces manuels, dont ils se servent de base, en toute responsabilité ». Et de commenter: « Que l’on s’en serve dans les lycées catholiques, c’est plutôt une bonne chose ».

« Ce n’est pas choquant et l’éducation nationale n’a pas de droit de regard sur ces cours de catéchisme, dispensés dans des lycées privés », ajoute un responsable de la Fondation. Le ministère de l’Education nationale a confirmé cette position, ce jeudi: « Si ces documents sont diffusés en dehors du cadre de l’obligation scolaire -et donc des programmes- dans les établissements sous contrat, cela ne relève pas du contrat avec l’Etat », a-t-on indiqué à L’Express.

« Les élèves doivent avoir accès à une information objective et scientifique sur l’IVG et la contraception », affirme aussi le ministère, qui déplore que la Fondation Lejeune « diffuse une idéologie contre l’égalité hommes-femmes, contre le droit à l’IVG, contre la contraception ». Au cabinet de la ministre, on rappelle bien volontiers qu’un « parcours éducatif de santé » vient « d’entrer en vigueur dans les établissements scolaires publics et privés sous contrat » et qu’il comprend des « cours d »éducation à la sexualité ».

Egypte: au moins 202 morts dans le naufrage d’un bateau de migrants

Mercredi, un navire qui transportait au moins 450 migrants s’est renversé en Méditerranée. Selon un nouveau bilan, au moins 202 personnes ont trouvé la mort. Quatre passeurs présumés, faisant partie des 163 survivants, ont été arrêtés.

Le bilan pourrait encore s’alourdir. Mercredi dernier, un navire qui transportait environ 450 migrants, selon des témoignages de rescapés, s’est renversé en Méditerranée, près des côtes égyptiennes. Les sauveteurs ont, selon un nouveau bilan publié ce mardi, dénombré 202 corps sans vie et ont secouru 163 personnes. « 33 corps ont été repêchés » pour la seule journée de ce mardi, a indiqué dans un communiqué le ministère de la Santé égyptien.

La majorité des survivants sont de nationalité égyptienne, d’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).En Egypte, quatre passeurs présumés ont été arrêtés. Ils faisaient partie des rescapés et ont été inculpés pour « trafic d’être humains » et « homicide involontaire ».

« Mes trois enfants sont morts »

Le bateau a fait naufrage près de la ville portuaire de Rosette, dans le delta du Nil, alors qu’un nombre grandissant de migrants partent des côtes égyptiennes pour une traversée périlleuse en quête d’une nouvelle existence en Europe.

LIRE AUSSI >> Migrants: pourquoi ne parvient-on pas à stopper les naufrages en Méditerranée?

Cinq survivants, menottés à leur lit, dans un hôpital de Rosette, on pu raconter en détails le drame, la semaine passée. « Le bateau a coulé, mes trois enfants sont morts », expliquait mercredi Badr Abdel Hamid, 28 ans, avant de fondre en larmes. Ahmed Mohamed, 27 ans, continue: « on était 450 à bord, on est parti à deux heures du matin. Une heure et demie plus tard, le bateau chavirait. Celui qui savait nager nageait. On a même abandonné les femmes et les enfants ».

Des transferts périlleux en pleine mer

Le navire a chaviré à 12 km de la côte, Ali Abdel Sattar, un responsable de la petite ville de Matbouss. Dans un communiqué, le Premier ministre égyptien Chérif Ismaïl a appelé à « fournir tous les soins nécessaires aux survivants » et à « poursuivre les responsables du naufrage ».

Selon le Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés, ces départs d’Egypte en bateau, dont le nombre ne cesse de croître depuis le début du printemps, comptent pour environ 10% des arrivées en Europe. Ce voyage comporte souvent plusieurs transferts périlleux en pleine mer sur des bateaux en mauvais état. Un nombre grandissant de bateaux de pêche partis d’Egypte ont été secourus, avec des centaines de personnes à bord, mais il n’y a pas d’exemple récent de naufrage de cette ampleur. Cette semaine, un autre bateau transportant 294 migrants, a été intercepté par l’armée égyptienne au large de la ville d’Al-Alamein.

Plus de 10 000 morts en Méditerranée

En juin, l’agence européenne de contrôle des frontières Frontex s’était inquiétée du nombre grandissant de migrants qui tentaient de rejoindre l’Europe en entamant une traversée « très dangereuse » à partir de l’Egypte. Son directeur, Fabrice Leggeri affirme que « cette année, le nombre est d’environ 1000 traversées sur des bateaux de passeurs d’Egypte vers l’Italie ».

Selon le HCR, plus de 300 000 migrants et réfugiés ont traversé en 2016 la Méditerranée pour se rendre en Europe, principalement en Italie. Un chiffre nettement inférieur aux arrivées enregistrées durant les neuf premiers mois de 2015 (520 000) mais supérieur à celles enregistrées sur l’ensemble de l’année 2014 (216 054). Depuis 2014, plus de 10 000 migrants ont perdu la vie en Méditerranée, dont plus de 3200 depuis le début de 2016, affirme le HCR.

LIRE AUSSI >> Naufrage de migrants: « Mon bébé de deux mois est mort sous mes yeux »

Burkini: un reportage australien fustige le racisme français

Diffusé sur une chaîne australienne, un reportage montrant les réactions « des locaux » face au port du burkini par des australiennes sur une plage de Villeneuve-Loubet entend dénoncer le « racisme français » et « l’interdiction du burkini ».

[EDIT DU 26/09/2016. Depuis la publication de cette vidéo, certains témoins de la scène sur la plage ont affirmé à Nice-Matin que le reportage avait été faussé par les journalistes australiens. Le journal The Australian met aussi en cause l’honnêteté de la Zeynab Alshelh, dont le père fait partie d’une association qui se serait, selon le quotidien, illustrée pour sa défense « d’un islam radical dans ses groupes de prières ».

LIRE >> Burkini: l’accablant reportage australien en France aurait-il été bidonné?]

Si la polémique autour du burkini a particulièrement agité la France cet été, elle est aussi partiellement retombée, notamment depuis la décision du Conseil d’État de suspendre son interdiction. Mais elle n’a pas fini d’alimenter les réactions à l’étranger. Ni les critiques. Ni les leçons de morales. En témoigne le reportage, diffusé par chaîne australienne Channel 7, dressant le portrait caricatural d’une France raciste tout en mettant en scène le voyage de Zeynab Alshelh, une jeune australienne musulmane, sous fond de musique dramatique.

VOIR AUSSI >> Burkini, attentat: les musulmans de Nice témoignent

Déterminée à « montrer sa solidarité avec les musulmanes françaises » et à défendre « la façon de vivre australienne », cette étudiante en médecine et judokate de 23 ans a décidé de porter son burkini -ce maillot de bain inventé par une couturière australienne- sur une plage de Villeneuve-Loubet. Cette ville du sud de la France, dirigée par Lionnel Luca (Les Républicains), avait été l’une des premières à interdire le port du burkini.

« Forcés de faire demi-tour »

« Juste après avoir posé les pieds sur cette plage française [avec des membres de sa famille, NDLR], ils ont reçu une leçon montrant jusqu’à quel point les locaux peuvent être hostiles envers les musulmans », lance la journaliste qui accompagne la famille, tout en filmant un homme leur demandant de « faire demi-tour » et de « partir » et une femme brandissant son pouce orienté vers le bas.

« On a été forcé de partir, on a été menacé par les locaux qui nous ont dit que si on ne quittait pas la plage ils appelleraient la police », témoigne ensuite Zeynab Alshelh face caméra, visiblement émue.

Dans un article publié en même temps que la diffusion du reportage, Channel 7 n’hésite pas à déclarer que « le sentiment antimusulman (…) est plus fort en France que dans n’importe quel autre pays ». Une affirmation illustrée par l’interview de Lionel Tivoli, président du groupe FN au Conseil municipal d’Antibes et seul politique français interrogé dans le reportage, qui affirme notamment que « l’islamisme est responsable des attaques terroristes ».

Lionnel Luca « désolé pour cette jeune australienne », mais…

Le document, qui a largement circulé sur les réseaux sociaux depuis sa diffusion, dimanche 18 septembre, a provoqué la réaction de nombreux internautes, mais aussi du maire de la ville, Lionnel Luca. « Je suis sincèrement désolé pour cette jeune Australienne, a-t-il indiqué. Mais elle aurait quand même pu peut-être se demander si les gens du coin n’étaient pas encore sous le coup de l’émotion de l’attentat qui a fait 86 victimes » en juillet à Nice, a-t-il tenté de justifier.

« Elle ne peut pas venir en toute innocence sur nos plages comme çà avec un habit religieux qui est le signe de l’intégrisme qui nous a meurtris. En rajouter, en pointant du doigt telle commune une fois rentrée au pays, je trouve ça aussi assez indécent », a-t-il ajouté.

Le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française, a suspendu en août l’arrêté municipal prohibant le port du burkini sur les plages de Villeneuve-Loubet, y voyant « une violation illégale des libertés fondamentales ».

Gabon: la réélection de Bongo très froidement accueillie par la communauté internationale

Libreville – L’opposant gabonais Jean Ping a dénoncé samedi un « déni de droit » après la validation par la Cour constitutionnelle de la réélection du président Ali Bongo Ondimba, au moment où Libreville était quadrillée par un imposant dispositif sécuritaire.

« Je ne reculerai pas. Président clairement élu des Gabonais, je demeure à votre côté pour défendre votre vote et votre souveraineté« , a lancé Jean Ping devant la presse à l’intention de ses partisans, en dénonçant une décision « inique » et le « parti pris » de la Cour.

M. Ping avait déposé un recours devant le juge constitutionnel contre les résultats provisoires de l’élection donnant M. Bongo vainqueur.

L’annonce de ces résultats provisoires le 31 août avait déclenché des émeutes meurtrières et des pillages massifs dans le pays, faisant craindre à de nombreux Gabonais une nouvelle explosion de violences à l’annonce du verdict de la Cour.

Aucun incident n’a cependant été signalé dans la journée à Libreville dont les rues étaient quasi désertes, ont rapporté des journalistes de l’AFP. La situation était identique dans la capitale économique du pays, Port-Gentil.

Dès l’aube, les accès au centre de Libreville étaient jalonnés de barrages de police, de gendarmerie et de l’armée.Les accès au palais présidentiel, sur le front de mer, étaient bloqués par la Garde républicaine. La ville était régulièrement survolée par un hélicoptère militaire.

La Cour constitutionnelle a validé dans la nuit de vendredi à samedi la réélection du président Bongo, 57 ans, en rejetant l’essentiel du recours de Jean Ping.

La Cour, tout en modifiant partiellement les résultats du scrutin du 27 août, a indiqué que M. Bongo gardait une avance sur son rival, qui s’était proclamé élu après l’élection.

– Appel au ‘dialogue politique’ –

Lors de l’audience, la Cour a indiqué que M. Bongo avait recueilli 50,66% des suffrages contre 47,24% à M. Ping, avec 11.000 voix d’avance, contre moins de 6.000 selon les résultats officiels provisoires.

Après le verdict, Ali Bongo, élu une première fois en 2009 à la mort de son père, resté au pouvoir 41 ans, a appelé à un « dialogue politique« , dans une allocution télévisée.

« J’entends réunir très rapidement les conditions d’un dialogue politique ouvert à tous ceux qui le voudront« , a-t-il assuré, en appelant « tous les responsables politiques, y compris les candidats malheureux de la présidentielle, à travailler avec moi, dans le respect de nos différences« .

M. Ping, ancien cacique du régime passé dans l’opposition, avait déposé un recours devant la Cour constitutionnelle le 8 septembre, tout en jugeant l’institution inféodée au pouvoir.

Il demandait notamment un nouveau comptage des bulletins de vote dans la province du Haut-Ogooué.

Dans ce fief de la famille Bongo, le président sortant avait obtenu, selon les résultats de la commission électorale qui ont mis le feu aux poudres le 31 août, 95% des voix pour 99% de participation, lui garantissant au plan national une avance de 5.000 voix sur Jean Ping, sur un peu plus de 325.000 électeurs.

Les observateurs de l’Union européenne au scrutin avaient fait état d’une « anomalie évidente » dans les résultats.

Mercredi, l’exécutif avait averti M. Ping qu’il serait arrêté s’il franchissait « la ligne rouge » dans l’hypothèse où il n’obtiendrait pas gain de cause en justice.

Un ancien patron du renseignement, Léon-Paul Ngoulakia, par ailleurs cousin du président Bongo, récemment rallié à M. Ping, a été interpellé vendredi à Libreville, quelques heures avant le verdict de la Cour.

A Port-Gentil, l’opposition a fait état de plusieurs interpellations dans ses rangs ces derniers jours.

« Nous sommes préoccupés par ce qui paraît être des arrestations arbitraires de supporters de l’opposition« , a indiqué l’ambassade des Etats-Unis au Gabon qui « prend note » de la décision de la Cour.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a regretté que l’examen des recours n’ait pas levé « tous les doutes » sur la réélection du président gabonais. La France demande « à ceux qui continuent de contester les résultats de récuser l’action violente et de poursuivre leurs revendications selon des voies qui ne remettent pas en cause la paix et le bien-être du pays« .

De leur côté, les autorités gabonaises doivent « prendre les initiatives qui restaurent la confiance des Gabonais en leurs institutions et n’éloignent pas le Gabon des normes internationales en matière de droits de l’Homme et d’Etat de droit« , a-t-il dit.

Par la voix du Tchadien Idriss Déby Itno, qui avait vu sa réélection en avril à un 5e mandat à la tête de son pays contestée par son opposition, l’Union africaine, dont il assure la présidence en exercice, a elle aussi « pris acte » du verdict.

Rappelant que « l’intégrité du processus électoral peut légitimement être mise en doute« , l’UE a, elle, appelé « l’ensemble des parties prenantes » à « s’abstenir de recourir à la violence« , souhaitant que « la sécurité des responsables politiques » soit « garantie« .

Gabon: la réélection de Bongo, un « déni de droit » pour l’opposant Ping

Libreville – L’opposant gabonais Jean Ping a dénoncé samedi un « déni de droit » après la validation par la Cour constitutionnelle de la réélection du président Ali Bongo Ondimba, au moment où Libreville était quadrillée par un imposant dispositif sécuritaire.

« Je ne reculerai pas. Président clairement élu des Gabonais, je demeure à votre côté pour défendre votre vote et votre souveraineté« , a lancé Jean Ping devant la presse à l’intention de ses partisans, en dénonçant une décision « inique » et le « parti pris » de la Cour.

M. Ping avait déposé un recours devant le juge constitutionnel contre les résultats provisoires de l’élection donnant M. Bongo vainqueur.

L’annonce de ces résultats provisoires le 31 août avait déclenché des émeutes meurtrières et des pillages massifs dans le pays, faisant craindre à de nombreux Gabonais une nouvelle explosion de violences à l’annonce du verdict de la Cour.

Aucun incident n’a cependant été signalé dans la journée à Libreville dont les rues étaient quasi désertes, ont rapporté des journalistes de l’AFP. La situation était identique dans la capitale économique du pays, Port-Gentil.

Dès l’aube, les accès au centre de Libreville étaient jalonnés de barrages de police, de gendarmerie et de l’armée.Les accès au palais présidentiel, sur le front de mer, étaient bloqués par la Garde républicaine. La ville était régulièrement survolée par un hélicoptère militaire.

La Cour constitutionnelle a validé dans la nuit de vendredi à samedi la réélection du président Bongo, 57 ans, en rejetant l’essentiel du recours de Jean Ping.

La Cour, tout en modifiant partiellement les résultats du scrutin du 27 août, a indiqué que M. Bongo gardait une avance sur son rival, qui s’était proclamé élu après l’élection.

– Appel au ‘dialogue politique’ –

Lors de l’audience, la Cour a indiqué que M. Bongo avait recueilli 50,66% des suffrages contre 47,24% à M. Ping, avec 11.000 voix d’avance, contre moins de 6.000 selon les résultats officiels provisoires.

Après le verdict, Ali Bongo, élu une première fois en 2009 à la mort de son père, resté au pouvoir 41 ans, a appelé à un « dialogue politique« , dans une allocution télévisée.

« J’entends réunir très rapidement les conditions d’un dialogue politique ouvert à tous ceux qui le voudront« , a-t-il assuré, en appelant « tous les responsables politiques, y compris les candidats malheureux de la présidentielle, à travailler avec moi, dans le respect de nos différences« .

M. Ping, ancien cacique du régime passé dans l’opposition, avait déposé un recours devant la Cour constitutionnelle le 8 septembre, tout en jugeant l’institution inféodée au pouvoir.

Il demandait notamment un nouveau comptage des bulletins de vote dans la province du Haut-Ogooué.

Dans ce fief de la famille Bongo, le président sortant avait obtenu, selon les résultats de la commission électorale qui ont mis le feu aux poudres le 31 août, 95% des voix pour 99% de participation, lui garantissant au plan national une avance de 5.000 voix sur Jean Ping, sur un peu plus de 325.000 électeurs.

Les observateurs de l’Union européenne au scrutin avaient fait état d’une « anomalie évidente » dans les résultats.

Mercredi, l’exécutif avait averti M. Ping qu’il serait arrêté s’il franchissait « la ligne rouge » dans l’hypothèse où il n’obtiendrait pas gain de cause en justice.

Un ancien patron du renseignement, Léon-Paul Ngoulakia, par ailleurs cousin du président Bongo, récemment rallié à M. Ping, a été interpellé vendredi à Libreville, quelques heures avant le verdict de la Cour.

A Port-Gentil, l’opposition a fait état de plusieurs interpellations dans ses rangs ces derniers jours.

« Nous sommes préoccupés par ce qui paraît être des arrestations arbitraires de supporters de l’opposition« , a indiqué l’ambassade des Etats-Unis au Gabon qui « prend note » de la décision de la Cour.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a regretté que l’examen des recours n’ait pas levé « tous les doutes » sur la réélection du président gabonais. La France demande « à ceux qui continuent de contester les résultats de récuser l’action violente et de poursuivre leurs revendications selon des voies qui ne remettent pas en cause la paix et le bien-être du pays« .

De leur côté, les autorités gabonaises doivent « prendre les initiatives qui restaurent la confiance des Gabonais en leurs institutions et n’éloignent pas le Gabon des normes internationales en matière de droits de l’Homme et d’Etat de droit« , a-t-il dit.

Par la voix du Tchadien Idriss Déby Itno, qui avait vu sa réélection en avril à un 5e mandat à la tête de son pays contestée par son opposition, l’Union africaine, dont il assure la présidence en exercice, a elle aussi « pris acte » du verdict.

Rappelant que « l’intégrité du processus électoral peut légitimement être mise en doute« , l’UE a, elle, appelé « l’ensemble des parties prenantes » à « s’abstenir de recourir à la violence« , souhaitant que « la sécurité des responsables politiques » soit « garantie« .

AMA: des hackers révèlent les données de 25 athlètes dont Chris Froome

Les « Fancy Bears », un groupe de hackers ayant piraté les fichiers de l’AMA, dévoile les dossiers antidopage de 25 nouveaux sportifs. Chris Froome, Bradley Wiggins ou Petra Kvitova en font partie.

« Nous sommes anonymes. Nous sommes légion. Nous ne pardonnons pas. Nous n’oublions pas. Attendez-nous. » Voici le message de présentation du groupe de hackers qui fait trembler le monde du sport. Les « Fancy Bears », qu’on pourrait traduire par « Les ours fringants », ont réussi une nouvelle fois à infiltrer le réseau informatique de l’AMA, l’agence mondiale antidopage.

LIRE AUSSI >> Accusée de dopage, Simone Biles évoque un traitement contre l’hyperactivité

Leur pêche a été plutôt fructueuse puisqu’ils dévoilent une nouvelle liste de données concernant 25 athlètes présents aux derniers Jeux de Rio. De nombreux procès verbaux de contrôles antidopage sont ainsi dévoilés concernant, entre autres, les cyclistes britanniques Bradley Wiggins (champion olympique de poursuite à Rio) et Chris Froome, les joueuses de tennis Petra Kvitova, et Bethanie Mattek-Sands (championne olympique en double mixte) le lanceur de disque allemand Robert Harting. Huit nationalités sont représentées mais aucun sportif français n’est cité.

Des contrôles positifs couverts par des certificats médicaux

La veille, les Fancy Bears avaient déjà révélé une liste de documents concernant la gymnaste Simone Biles (quintuple médaillée d’or à Rio) ou les joueuses de tennis américaine Serena et Venus Williams. Encore une fois, les procès-verbaux dévoilés ne caractérisent pas des faits de dopage. Les contrôles positifs révélés sont tous couverts par des AUT, des autorisations à usage thérapeutique. En clair, les sportifs bénéficient de certificats médicaux pour certains médicaments contenant des substances interdites.

Le cycliste britannique Bradley Wiggins médaillé d'or en poursuite par équipes aux JO de Rio, le 12 août 2016.

Le cycliste britannique Bradley Wiggins médaillé d’or en poursuite par équipes aux JO de Rio, le 12 août 2016.

afp.com/Eric FEFERBERG

Du côté de l’AMA, ces attaques de cyberpirates ont déclenché une crise. Les hackers, qui arborent sur leur site le même masque que les Anonymous, pourraient être installés en Russie. L’agence a donc demandé au gouvernement russe d’intervenir pour faire cesser les agissements considérés comme une « activité criminelle », pour le directeur général de l’AMA Olivier Niggli.

La Russie dément

Selon lui, ces fuites de données piratées dans les ordinateurs de l’AMA constituent « des représailles » face aux mesures prises par l’Agence dans sa lutte contre le dopage en Russie. De lourdes sanctions avaient frappé ce pays puisque toute son équipe d’athlétisme, à l’exception de la sauteuse en longueur Darya Klishina, avait notamment été exclue des JO. De son côté, le ministre russe des Sports Vitali Moutko a assuré que son pays n’avait aucun lien avec ces hackers laissant l’AMA dans le doute.

Poutine salue « le choix de la stabilité » après la victoire de son parti aux législatives

Moscou – Le président Vladimir Poutine a estimé lundi que les Russes ont fait le choix de la « stabilité » après la victoire écrasante aux législatives de son parti Russie Unie, qui a remporté la majorité absolue et un nombre de sièges record à la Douma.

M. Poutine a rappelé, lors d’une réunion avec le gouvernement, que le scrutin de dimanche s’était déroulé dans un contexte de crise économique due à l’effondrement des prix des hydrocarbures et aux sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne, qui a fortement affecté le pouvoir d’achat de la population.

« Compte tenu de ces difficultés, des imprévus et des risques, les gens ont choisi la stabilité et font confiance au gouvernement, qui s’appuie sur le parti Russie Unie au Parlement, pour agir dans leurs intérêts« , s’est-il félicité. « Les résultats des élections sont bons (…), mais il va falloir travailler« .

Russie Unie a obtenu la majorité absolue avec environ 54,2% des voix, après le décompte lundi de plus de 99% des bulletins de vote, selon la Commission électorale centrale.

Le mode de scrutin – pour moitié à la proportionnelle et pour moitié majoritaire – a par ailleurs accentué la mainmise des candidats de la formation pro-Kremlin: Russie Unie semble pouvoir obtenir au moins 343 des 450 sièges à la Douma, la chambre basse du Parlement, contre 238 précédemment.

M. Poutine a néanmoins affirmé la nécessité d’être à l’écoute de tous les partis, « y compris ceux qui n’ont pas pu entrer au Parlement« , et de « continuer à développer le multipartisme et la société civile« .

Russie Unie siégera avec trois partis qui soutiennent l’essentiel des décisions du gouvernement: le Parti communiste avec 13,4%, les nationalistes de la LDPR avec 13,2% et le parti Russie Juste avec 6,2%.

A contrario, les opposants libéraux de Parnas et de Iabloko n’ont obtenu qu’un score très symbolique après une campagne où ils ont comme de coutume été tournés en dérision par les télévisions d’Etat et boudés par les électeurs.

– Participation en berne –

Pour Vladimir Poutine, ces élections étaient d’autant plus importantes qu’elles sont la dernière consultation nationale avant la présidentielle de 2018, où personne en Russie n’imagine qu’il ne se présentera pas pour un 4e mandat.

Ombre au tableau toutefois pour le Kremlin: la faible participation, signe qu’une partie des Russes ont boudé le scrutin ou qu’ils le considéraient joué d’avance. Selon la Commission électorale, seulement 47,7% des électeurs ont voté, contre 60% lors des précédentes législatives de 2011.

Dans les deux principales villes du pays, Moscou et Saint-Pétersbourg, la participation a été inférieure à la tendance nationale et aux précédentes législatives, après une campagne morne dans un pays en récession depuis un an et demi.

« Je suis indigné par un taux de participation si faible. Les Russes laissent peut-être passer leur dernière chance de remplacer démocratiquement les autorités« , a réagi l’opposant et ex-Premier ministre Mikhaïl Kassianov.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a pour sa part souligné que « la plus grande partie des pays européens ont une participation bien plus faible« , appelant à se concentrer sur « le résultat éloquent » du scrutin.

Sans doute instruits par l’expérience des législatives de 2011, où l’opposition avait dénoncé des fraudes massives suivies de manifestations, le Kremlin s’est efforcé cette fois de donner une image plus transparente du processus électoral.

Le président russe a ainsi placé à la tête de la commission électorale centrale l’ex-déléguée aux droits de l’Homme auprès du Kremlin, Ella Pamfilova, tandis que les travaux de la commission ont été diffusés en direct à la télévision.

Mme Pamfilova a admis lundi des problèmes dans certains bureaux de vote et assuré que le scrutin y serait annulé si les soupçons de fraude étaient confirmés. Cela a été le cas pour un bureau de vote de Rostov-sur-le-Don (sud), où des employés ont été filmés en plein bourrage d’urne.

L’ONG de défense des droits des électeurs Golos a jugé qu’il y avait eu « moins de falsification grossière et directe qu’en 2011« , mais que le scrutin était « loin de pouvoir être qualifié de libre et juste » en raison du poids de Russie Unie dans la campagne électorale.

Les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont pour leur part jugé le vote « plus transparent« , tout en relevant le maintien de restrictions aux libertés fondamentales et aux droits politiques.

Jacques Chirac hospitalisé

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