Trois jours après l’annonce des résultats de la présidentielle, le Gabon sous haute tension

Libreville – Les émeutes ont fait au moins cinq morts au Gabon où règne une ambiance insurrectionnelle, tandis que l’opposant Jean Ping se proclame « président élu », réclamant un recomptage des voix, bureau de vote par bureau de vote afin de chasser Ali Bongo.

« Le monde entier connaît qui est le président de la République: c’est moi, Jean Ping« , a lancé l’opposant, bravant implicitement le président sortant qui avait revendiqué jeudi sa légitimité face à une opposition qu’il jugeait destructrice et antidémocratique.

« En tant que président élu, je suis naturellement très préoccupé par la situation de notre pays qui évolue vers un chaos généralisé. Aussi j’en appelle à la responsabilité des uns et des autres, afin que le pays retrouve le chemin de l’apaisement« , a dit M. Ping lors d’une conférence de presse à son domicile de Libreville vendredi, lors de sa première déclaration depuis la proclamation de la victoire du président sortant.

« Je sais, a-t-il ajouté, que l’apaisement ne peut survenir que si la vérité des urnes (…) est rétablie et respectée sur la base du comptage des voix, bureau de vote par bureau de vote. »

Il a rappelé qu’il s’agissait d’une exigence formulée par « le Conseil de sécurité de l’ONU, l’Union européenne, l’Union africaine, la France et les Etats-Unis« .

Le pouvoir gabonais refuse ce recomptage, invoquant la loi électorale du pays qui ne prévoit pas cette procédure.

Assis en bout de table, Jean Ping s’exprimait entouré de leaders de l’opposition relâchés peu de temps avant.

Une vingtaine d’entre eux étaient retenus par les forces de l’ordre à son QG de campagne depuis jeudi matin. Le bâtiment avait alors été pris d’assaut. A l’intérieur de l’immeuble, l’AFP a pu constater des impacts de balles et des traces de sang.

Après plus de 36 heures et une intervention de la France, les autorités gabonaises ont autorisé ces opposants à repartir vendredi soir.

Plus tôt vendredi, les « 27 » avaient lancé, par l’entremise de leur avocat en France, Me Eric Moutet, un appel à la communauté internationale dénonçant « leurs conditions de séquestration » et « le hold-up électoral » commis par le régime.

« Ils sont sortis, je pense que les pressions ont fini par payer« , s’est réjoui Me Moutet à leur libération, espérant que « les centaines d’autres qui ont été arrêtés » le seraient bientôt.

L’un des opposants séquestrés, Paul-Marie Gondjout, avait annoncé qu’ils allaient « saisir la Cour constitutionnelle et demander à la Cenap (la commission électorale, ndlr) de recompter les voix« .

– 5 civils tués –

Dans tout le pays, la tension était extrême: deux hommes ont été tués par balle dans le quartier de Nzeng Ayong dans la nuit de vendredi, lors d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, selon deux journalistes de l’AFP.

« Ils ont trouvé mon fils devant la porte, sur la route. Une voiture noire est arrivée. Ils ont baissé la vitre, ils étaient deux, ils ont tiré deux coups« , a déclaré la mère de l’un d’entre eux à l’AFPTV.

Ces deux décès portent à cinq le nombre de victimes recensées depuis le début des troubles mercredi après-midi, juste après l’annonce de la réélection contestée d’Ali Bongo.

Les affrontements ont fait trois blessés parmi les forces de l’ordre et « entre trois et cinq morts » parmi les manifestants, a reconnu vendredi soir le porte-parole du gouvernement gabonais, Alain-Claude Bilie-By-Nze, de passage à Paris. Entre 800 et 1.100 personnes ont été interpellées dans l’ensemble du pays.

La situation est aussi tendue dans les quartiers périphériques qui s’étendent le long de l’unique route nationale reliant Libreville au reste du pays.

« On a entendu des coups de feu toute la nuit« , a détaillé à l’AFP Nicolas, un menuisier de la périphérie de la capitale.

La pénurie de pain et de produits frais menace, les transports étant paralysés. Une situation aggravée par les pillages de commerces.

Plusieurs villes de province comme Oyem, Port-Gentil ou Bitam, ont elles aussi connu des troubles, notamment dans le nord, proche du Cameroun, où la situation est « particulièrement tendue« , selon une source sécuritaire.

La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), une ONG panafricaine basée à Dakar, a déploré vendredi une « inaction africaine » et appelé les camps adverses à « l’arrêt immédiat de l’escalade de la violence« .

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Emmanuel Macron: beaucoup d’amis patrons, peu de soutiens politiques

L’ancien ministre de l’Économie, qui a démissionné mardi, souhaite se consacrer exclusivement à ses ambitions présidentielles. Mais ses soutiens, rares dans la classe politique, se trouvent plutôt dans les milieux économiques.

Un pas de plus vers 2017. Emmanuel Macron a démissionné mardi du ministère de l’Economie pour se consacrer entièrement à son mouvement citoyen « En marche! ». Comprendre: préparer une éventuelle candidature à l’élection présidentielle. Reste à savoir avec qui.

Le paradoxe Macron

Car il y a un paradoxe Macron. Au sommet dans les sondages – 36% des Français souhaitent qu’ils se présentent à la magistrature suprême selon une enquête Odoxa -, l’ancien conseiller de François Hollande revendique peu de soutiens politiques.

Jamais élu, Emmanuel Macron n’a aucun encrage local. Il n’est pas encarté au Parti socialiste, où il n’a pas bâti un réseau de soutiens. Idem au Parlement, où les proches de l’ancien ministre ne sont pas légion. A l’Assemblée nationale, les députés Richard Ferrand, Arnaud Leroy, Pascal Terrasse et Alain Tourret (PRG) marchent à ses côtés.

Gérard Collomb en tête de file

Au sénat, Gérard Collomb et François Patriat croient aux chances de l’impétrant. Ce dernier a rédigé une note à l’attention d’Emmanuel Macron, dans laquelle il fait état des soutiens de l’ancien ministre à la haute-assemblée, indiquait en mai La Tribune. Elle en recensait 17, répartis en trois catégories: les « confirmés », les « probables » et ceux qui sont « à tester, sans information fiable quant à leur positionnement ».

Emmanuel Macron, incarnation de la démocratie d’opinion, espère que sa popularité confortera son assise politique et lui apportera d’autres soutiens politiques. Interrogé sur BTMTV, le maire de Lyon Gérard Collomb a assuré ce mercredi que son poulain disposait du soutien d’une « cinquantaine de parlementaires de gauche » et que certains députés et sénateurs de droite allaient franchir le Rubicon dans les prochains jours.

Henry Hermand, homme de l’ombre

Si peu de responsables politiques ont fait allégeance à Emmanuel Macron, l’ancien banquier bénéficie de relais importants dans les milieux économiques et intellectuels. L’homme d’affaires Henry Hermand, ancien soutien de Michel Rocard et bienfaiteur de la « deuxième gauche » est un proche de l’ancien locataire de Bercy, qu’il connaît depuis son passage à l’ENA. « Il n’a jamais pris une décision importante sans m’en parler », confie au Monde celui qui fut témoin de son mariage en 2007.

D’autres membres de la société civile, comme le directeur du think-tank Terra Nova, Thierry Pech, ou le président de la fondation Jean-Jaurès, Gilles Finchelstein, prêtent main forte à l’ambitieux démissionnaire. Enfin, Emmanuel Macron a noué des liens étroits avec Claude Bébéar, le fondateur d’AXA et Marc Simoncini, le créateur de Meetic. Le mouvement « En Marche! », qui revendique 60 000 adhérents, est par ailleurs domicilié à l’adresse de l’épouse du directeur de l’Institut Montaigne, un cercle de réflexion réputé proche du patronat et fondé par Claude Bébéar, selon Médiapart.

Emmanuel Macron, ex-ministre et bientôt candidat pour 2017?

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Mercato: feuilleton Matuidi au PSG, rapprochement Nice-Balotelli

Paris – Plus on s’approche de la fin du mercato, qui se ferme dans la nuit de mercredi à jeudi, plus les clubs s’activent sur leurs dossiers chauds, comme le Paris SG qui veut retenir Blaise Matuidi convoité par la Juventus, ou Nice qui pourrait concrétiser la venue de Mario Balotelli.

Le feuilleton Matuidi se poursuit. Le milieu de terrain, qui vient de retrouver l’équipe de France en vue des deux matches, amical contre l’Italie, et qualificatif pour le Mondial-2018 contre le Belarus, est toujours un objectif pour la Juventus. Et ce bien que Nasser Al-Khelaïfi a assuré « vouloir prolonger son contrat » dans le Parisien la semaine dernière.

Selon L’Équipe, « l’envie première du joueur » est de rejoindre le Piémont. « S’il n’était pas fermé dans un premier temps à l’idée de prolonger » avec Paris, il doute d’être dans les plans de son entraîneur Unai Emery.

Mais ne pas avoir été titularisé dimanche à Monaco (3-1) « l’aurait particulièrement heurté« , avance le quotidien sportif et ne l’aurait que conforté dans le doute. Et la Juventus, qui cherche à remplacer Paul Pogba parti à Manchester United, de revenir donc à la charge.

« Le mercato est terminé« : après la sèche défaite à Monaco, le président Nasser Al-Khelaïfi pourrait-il revenir sur son affirmation du 8 août lorsqu’il a présenté la dernière recrue Jesé ‘ Ce dernier est convalescent d’une appendicite et Edinson Cavani est en panne d’efficacité devant le but. Problématique, avant la réception d’Arsenal au Parc des Princes en Ligue des champions le 13 septembre.

La presse allemande elle a en tout cas évoqué une offre mirobolante de 75 M EUR du Paris SG pour Julian Draxler (Wolfsburg). Pourtant Patrick Kluivert, le directeur du football, a bien répété à Monaco qu »il n’y aura pas de recrue, même en attaque, c’est sûr« .

Des problèmes d’attaque, Lyon en a depuis qu’Alexandre Lacazette s’est blessé à un genou et que Nabil Fekir a dû subir lundi une légère intervention sur son articulation du genou droit. Celui dont il s’était rompu les ligaments croisés il y a un an. Le Paraguayen Juan Iturbe, qui évolue à l’AS Rome est notamment suivi par l’OL, qui espère également finaliser la prolongation de Rachid Ghezzal.

Du côté de Monaco, qui s’active souvent dans le sprint final, la brève histoire d’amour avec Vagner Love est terminée, le Brésilien ayant été vendu au club turc d’Alanayaspor. Surtout, l’ASM lorgne sur Lassana Diarra. C’est La Provence qui l’affirme, expliquant que le milieu de terrain a réclamé au club turc de Galatasaray, qui le convoite, « un salaire plus conséquent, s’appuyant sur un intérêt de Monaco« .

En Turquie ou à la Turbie, l’avenir de « Lass » pourrait en tout cas devoir s’écrire loin de Marseille. Et ce malgré l’arrivée officielle depuis lundi d’un nouveau repreneur: le businessman américain Frank McCourt, ex-propriétaire du club de baseball des Los Angeles Dodgers.

Dans son sillage, le défenseur Rod Fanni, souhaité par Franck Passi, pourrait revenir. Tout comme Jordan Ayew, qui selon ESPN voudrait quitter Aston Villa (D2 anglaise) pour retrouver le club phocéen.

Enfin, reste le gros coup que tenterait de réaliser l’OGC Nice en attirant Mario Balotelli. Indésirable à Liverpool, celui qui n’a plus été appelé depuis longtemps « Super Mario » a été proposé un peu partout en Europe par ses agents. Et c’est Nice qui tient la corde, selon Nice Matin.

« Balotelli est tout proche de s’engager avec l’OGC Nice. Si les deux clubs ne sont pas encore parvenus à un accord ferme et définitif, leurs positions se sont sensiblement rapprochées ces dernières heures« , affirme le quotidien.

Chez les Aiglons, certains phoenix renaissent. Balotelli sera-t-il le nouveau Hatem Ben Arfa ‘

Italie: après le séisme, la vie tente de s’organiser

Amatrice (Italie) – L’heure est désormais plus au déblaiement qu’aux secours dans les villages frappés par le séisme qui a fait près de 300 morts dans le centre de l’Italie, où la lassitude gagne quelque 2.500 rescapés sans abri et sans certitude pour l’avenir.

Le pape François a annoncé dimanche sa volonté de se rendre « dès que possible » dans les zones touchées.

« J’espère venir vous trouver pour vous apporter personnellement le réconfort de la foi, la tendresse d’un père et d’un frère et le soutien de l’espérance chrétienne« , a-t-il déclaré à l’attention des sinistrés.

Alors que la recherche des victimes est presque terminée et l’espoir de retrouver des survivants quasiment évanoui, il s’agit maintenant d’évaluer les dégâts et d’organiser la vie des sinistrés pour les prochains mois dans cette région de basse montagne où l’hiver arrive vite.

Selon un dernier bilan révisé de la protection civile, le séisme a fait 290 morts, mais il est « plausible » qu’il reste encore une dizaine de disparus sous les décombres.

Les secousses se poursuivent par ailleurs et deux assez fortes, d’une magnitude de 3,7 et 4,4 ont été ressenties dans l’après-midi dans toute la région.

Dans le camp de tentes de Sant’Angelo, Emidio Chiappini s’installe: « On se prépare pour l’hiver. Vu comment ça s’est passé après d’autres séismes, on va passer l’hiver ici« .

« Je n’ai aucune perspective« , explique Massimo, un autre rescapé. « Dans l’ensemble, ça va. Seulement on ne fait rien de toute la journée ici. J’avais l’habitude de travailler presque 18 heures par jour, et maintenant, on n’a rien à faire« .

– ‘Que ça aille vite’ –

Le chef du gouvernement Matteo Renzi a répété samedi, à l’occasion de funérailles solennelles de 35 des victimes, que le gouvernement ferait tout pour aider les sinistrés.

« Il faut que cela aille vite et que les fonds arrivent. Si la moitié se perd en route, comme c’est souvent le cas, il y aura un problème« , avertit Atemio Scienzo, un artisan rescapé.

Et même si plus de 6.000 personnes sont engagées dans les opérations de secours, Antonio Di Marco, éleveur à Rochetta, se sent bien seul. Le toit de son étable et de sa salle de traite se sont effondrés et personne ne vient l’aider à abattre ce qui reste pour pouvoir tendre une bâche.

Selon les médias italiens, le gouvernement va nommer cette semaine un commissaire doté de larges pouvoirs afin de prendre rapidement les décisions opérationnelles pour la reconstruction.

Dès lundi, des experts vont se rendre dans toutes les écoles afin de déterminer lesquelles sont encore opérationnelles et mettre en place des alternatives, souvent des préfabriqués, avant la rentrée, mi-septembre en Italie.

– ‘Comme au Japon’ –

Après le séisme de L’Aquila, qui avait fait plus de 300 morts en avril 2009 à une cinquantaine de kilomètres d’Amatrice, la protection civile avait dû prendre en charge 65.000 sinistrés. Neuf mois plus tard, ils étaient encore 10.000 hébergés dans des préfabriqués.

En comparaison, la zone frappée par le séisme de mercredi comptait à peine 5.000 résidents permanents. Mais beaucoup redoutent que leurs petits hameaux ne se relèvent jamais, malgré les promesses des politiques.

Dans le même temps, des enquêtes ont été lancées pour comprendre pourquoi le séisme a causé autant de morts et de destructions, alors que des normes antisismiques dans cette zone clairement à risque sont en place depuis plus de 45 ans.

Selon les médias, les propriétaires ayant fait des travaux sans autorisation, les entreprises ayant réalisé ces travaux ou encore les fonctionnaires ayant délivré les certificats de conformité pourraient être traduits en justice.

« La leçon de l’Aquila en 2009 n’a pas été retenue« , regrette Adriana Cavaglià, membre du Conseil national des géologues, au milieu des ruines du village de Sant’Angelo.

Juste à côté, Sergio Evangelista, constructeur immobilier, se réjouit de pouvoir dormir dans sa maison, construite aux normes et quasiment intacte, alors que l’église du village, inaugurée le 13 août après une rénovation maladroite, s’est effondrée.

Les manifestations de solidarité à travers le pays se poursuivent et à Turin, au nord de la péninsule, des milliers de personnes ont mangé les fameuses pâtes « à l’amatriciana » préparées par des volontaires, le revenu de cette initiative étant destiné aux rescapés.

Corse: un incendie qui a déjà brûlé plus de 540 hectares toujours pas maîtrisé

L’incendie s’est déclaré dans la nuit de mardi à mercredi en Haute-Corse. Selon les secours, qui n’ont pas réussi à le maîtriser pour le moment, il aurait déjà ravagé plus de 540 hectares.

Le feu a commencé à se propager dans la nuit de mardi à mercredi. Il est toujours ce dimanche, selon les secours de Haute-Corse. Stabilisé mais pas encore maîtrisé, il aurait ravagé plus de 540 hectares de maquis autour de la ville de Barbaggio, où il a débuté.

Le feu ne progresse plus, après les deux importantes reprises de vendredi après-midi, mais n’est pas encore maîtrisé. Selon France 3, 40 personnes avaient dû être évacuées et de nombreuses habitations mises sous protection. Mais ce dimanche, plus aucune habitation n’est menacée.

200 hommes mobilisés

Sur place samedi après-midi, 200 pompiers appuyés par deux Canadair venus d’Ajaccio, traitent les lisières et les derniers points chauds.

Le bilan est de 540 hectares parcourus par les flammes, ce qui correspond à 30% de la surface de la commune de Poggio d’Oletta, la plus touchée par l’incendie. Le vignoble AOC de Patrimonio, au nord de Barbaggio, a lui aussi été touché, mais n’est désormais plus menacé.

Burkini: malgré la décision du Conseil d’Etat, des maires résistent

Marseille – Malgré la suspension par le Conseil d’Etat de l’arrêté anti-burkini de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), plusieurs communes, Nice en tête, font de la résistance, s’exposant à de nouveaux recours devant les tribunaux si elles continuent à appliquer leurs propres arrêtés.

Le Conseil d’Etat a mis vendredi un coup d’arrêt aux interdictions des tenues « ne respectant pas la laïcité » sur les plages publiques prises par une trentaine de communes du littoral, en appelant au « respect des libertés garanties par les lois« .

Le premier concerné, Lionnel Luca, député-maire LR de Villeneuve-Loubet, a annoncé qu’il se conformerait à la décision de la juridiction administrative suprême, n’étant « pas un rebelle« . « J’appliquerai bien sûr, la décision du Conseil d’Etat, quoi qu’on en pense« , a réagi M. Luca, tout en se disant favorable à une loi sur cette question, à l’instar de nombreux élus de droite et d’extrême droite.

Toutefois, de nombreux maires – notamment ceux sur la Côte d’Azur de Nice, Menton, Fréjus, Mandelieu-la-Napoule, ou encore de Sisco en Haute-Corse, de Leucate (Aude) ou du Touquet (Pas-de-Calais) – ont fait savoir que leurs arrêtés demeuraient en vigueur.

Une prise de position symbolique puisque ceux-ci ont une durée d’application limitée à fin août, mi-septembre, selon les cas, et que les verbalisations ont été rares.

« Tous ces arrêtés, s’ils sont maintenus, vont être attaqués« , a averti samedi Me Patrice Spinosi, avocat de la Ligue des droits de l’Homme qui avait saisi le Conseil d’Etat. « La LDH a d’ores et déjà prévu de demander le retrait de ces différents arrêtés« , a-t-il souligné sur France Inter, rappelant qu’ils « ne sont pas conformes aux libertés fondamentales« .

-« polémique qui n’a plus lieu d’être« –

Me Spinosi a dit encore avoir « du mal à comprendre comment des hommes politiques continuent à argumenter sur une polémique qui n’a plus lieu d’être« .

Le Premier ministre Manuel Valls estime pour sa part que la décision du Conseil d’Etat « n’épuise pas le débat qui s’est ouvert dans notre société » sur cette question. « Rester silencieux, comme par le passé, c’est un petit renoncement. Une démission de plus« , a-t-il dit sur sa page Facebook, au moment où le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve prônait « l’apaisement« .

A Nice, la mairie a toutefois fait savoir que les femmes portant un burkini « continueront d’être verbalisées« , tant que l’arrêté n’est pas invalidé. Le maire FN de Fréjus David Rachline a affirmé que l’arrêté qu’il a pris reste « toujours valable« , jusqu’au 12 septembre, n’étant sous le coup d' »aucune procédure« .

Le député-maire LR du Touquet Daniel Fasquelle juge que son arrêté visant à « assurer la sécurité sur la plage » n’a été que « partiellement invalidé » par la décision du Conseil d’Etat et « continuera de s’appliquer« .

Le maire d’Eze, une petite commune des Alpes-Maritimes, Stéphane Cherki (DVD) a, lui, décidé d’annuler l’arrêté « par respect du Conseil d’Etat« , précisant qu’aucune femme en burkini n’avait été verbalisée dans sa commune.

« J’avais peut-être été un peu vite car, personnellement, j’ai fait cet arrêté pour défendre la liberté des femmes, mais on constate que beaucoup de gens demandent à pouvoir le porter, a-t-il dit à l’AFP. Je ne vais pas restreindre les libertés individuelles, sinon on va finir par prendre un arrêté anti-seins nus ou autres. Et enfin, ça ne gêne pas grand monde » a-t-il affirmé.

Sur le littoral azuréen, Antibes est la seule grande commune à ne pas avoir pris de mesure d’interdiction. Le député-maire LR, Jean Leonetti, proche d’Alain Juppé, avait affirmé que ces arrêtés étaient « faciles à prendre mais très difficiles à mettre en oeuvre« .

Dans ce débat, les deux principaux candidats à la primaire de la droite ont défendu des lignes divergentes, l’ancien président Nicolas Sarkozy appelant à une interdiction du burkini tandis que l’ex-Premier ministre Alain Juppé se dit opposé à « une loi de circonstance« .

Tout juste élu, le nouveau Grand maître du Grand Orient de France, Christophe Habas, a dit vendredi à Marselle « craindre que ce burkini ne soit instrumentalisé par le politique et ajoute à la confusion dans l’esprit des Français sur ce qu’est ou ce que n’est pas la laïcité« .

VIDÉO. Séisme en Italie: le bilan s’alourdit à 120 morts

Un tremblement de terre de magnitude 6,2 a frappé le centre de l’Italie tôt ce mercredi. De nombreuses personnes sont disparues et seraient toujours prisonnières des décombres.

Le séisme était d’une magnitude de 6,2 selon l’Institut américain de géologie (USGS), 6.0 selon son équivalent italien. Ce mercredi, une violente secousse a frappé le centre de l’Italie, détruisant de nombreux bâtiments et ensevelissant des habitants. Le bilan provisoire donné par le chef du gouvernement Matteo Renzi fait état de 120 morts.

PHOTOS ET VIDEOS >> Des maisons entières rasées à Pescara del Tronto

« Ce sont des séismes sévères, avec cette magnitude, on a des écroulements (de bâtiments) », a déclaré Fabrizio Curcio, le chef de la protection civile.

La France a déclaré se tenir prête à apporter aux autorités italiennes « tout le soutien qui pourrait s’avérer nécessaire dans les heures et les jours qui viennent ».

La ville de Pescara del Tronto compte pour l’instant 10 morts

C’est à Pescara del Tronto, commune qui dépend d’Arquata dans la région des Marches, que le bilan était le plus lourd mercredi matin avec dix morts, selon la protection civile régionale.

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L’agence italienne Agi a évoqué une centaine de disparus, pris au piège dans leurs maisons qui se sont écroulées alors qu’ils dormaient à poings fermés.

Le maire d’Accumoli, l’une des communes les plus touchées car située tout près de l’épicentre du séisme, a de son côté fait état de deux morts, décrivant une ville à moitié détruite. Selon l’édile de ce petit village de moins de 1000 habitants, au moins quatre personnes d’une même famille seraient encore prisonnières des décombres. « Ici, c’est une tragédie, nous avons des morts et des bâtiments détruits », a-t-il déclaré à l’agence italienne Agi.

EN IMAGES >> Séisme en Italie: « La moitié de la ville a disparu »

Une journaliste qui dormait la nuit dernière à Accumoli a indiqué sur Rainews24 avoir été réveillée par une très forte secousse qui a creusé une brèche dans le mur de sa chambre.

« On entend des voix provenant des décombres »

Six personnes auraient été retrouvées sans vie dans les décombres à Amatrice, une ville de 2500 habitants, dans la région du Latium, non loin de l’épicentre du séisme, selon le président de la région Nicola Zingaretti. Il s’agirait de la seconde ville la plus touchée. Les aiguilles de l’horloge du clocher sont restées bloquées sur l’heure de la plus violente secousse à 3H39 du matin.

Là encore, des scènes de destruction totale ont été racontées par les habitants de ce village pittoresque, encore envahi de touristes à cette période de l’année.

Le maire d’Amatrice, Sergio Pirozzi, a indiqué sur Rainews24 que son petit village avait été partiellement détruit et que des habitants étaient bloqués sous les décombres. « On entend des voix provenant des décombres », a-t-il déclaré sur cette chaîne d’informations en continu. Deux jeunes Afghanes, réfugiées à Amatrice, ont été entendues appeler à l’aide sous les décombres. Les secouristes s’efforçaient mercredi matin de les sauver, selon Agi.

Le maire de la ville très touristique de Norcia, Nicola D’Alemanno, a assuré qu’il n’y avait pas eu de victimes chez ses administrés, seulement quelques blessés légers, et des dégâts matériels limités.

Les secousses ont réveillé les Romains

Le fort séisme a atteint la magnitude 6,2, selon l’Institut américain de géologie (USGS). Il a secoué le centre de la péninsule italienne mercredi vers 3h30 (1h30 GMT) et a été ressenti jusqu’à Rome. Les secousses ont réveillé de nombreux Romains.

L’épicentre se trouvait à 10 km au sud-est de Norcia, une ville de la région d’Ombrie, à environ 150 km au nord-est de Rome, a précisé l’USGS, qui a assorti son communiqué d’une alerte rouge, suggérant d’éventuels dommages importants.

La protection civile italienne a diffusé deux numéros d’urgence: le 800 840 840 et le 803 555.

De précédents séismes très meurtriers

Plusieurs répliques ont suivi ce séisme, dont une de magnitude de 3,9 dans la province de Pérouse, et une autre de magnitude 5,3 ressentie vers 4h30 (2h30) dans la capitale italienne, faisant trembler les palais de la ville éternelle.

En 2009, un séisme de magnitude 6,3, dont l’épicentre a été identifié dans la région de l’Aquila dans le centre de l’Italie, avait fait 308 morts. Là aussi, la secousse avait été ressentie jusqu’à Rome, à 90 km de là, mais l’épicentre était situé tout près de la ville de l’Aquila, chef-lieu important de la région, ce qui n’est pas le cas cette fois, a indiqué ce mercredi le chef de la protection civile italienne.

Mais c’est le 23 novembre 1980 que l’Italie a connu son séisme le plus meurtrier du siècle. La secousse principale, d’une magnitude de 6,9, avait duré plus d’1 min 30, dans la province d’Avellino, en Italie du Sud. Plus de 2700 personnes étaient décédées et près de 9000 autres avaient été blessées.

Canicule: la vigilance orange étendue à 37 départements

Les fortes chaleurs vont durer sur tout le pays jusqu’à vendredi, atteignant jusqu’à 38 degrés. Météo-France a placé ce mercredi après-midi 37 départements en vigilance orange canicule.

Météo France a placé 37 départements en vigilance orange canicule. Sont concernés: l’Aisne, l’Allier, les Ardennes, l’Aube, la Charente, le Cher, la Côte-d’Or, la Creuse, l’Eure-et-Loir, la Gironde, l’Indre, l’Indre-et-Loire, les Landes, le Loir-et-Cher, la Loire, le Loiret, le Lot, la Marne, la Haute-Marne, la Meuse, la Nièvre, le Nord, le Pas-de-Calais, le Puy-de-Dôme, le Rhône, la Saône-et-Loire, Paris, la Seine-et-Marne, les Yvelines, la Vienne, la Haute-Vienne, l’Yonne, l’Essonne, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et enfin le Val-d’Oise. L’alerte est maintenue au moins jusqu’à jeudi, 16h.

Mercredi chaud et ensoleillé

De l’ouest de la Bretagne et du Cotentin au littoral du Pas de Calais, les températures atteignent 25 à 30 degrés, 22 à 25 sur la pointe bretonne. Mais dans l’après-midi, le ciel deviendra menaçant sur la Bretagne et le Cotentin avec un risque d’averse localement orageuse.

Sur les côtes atlantiques et les plages de Méditerranée, la chaleur reste raisonnable avec 27 à 31 degrés.

Sur l’ouest de la Lorraine, l’Alsace et la Franche-Comté, il fera 29 à 32 degrés.

Partout ailleurs, les thermomètres grimpent entre 32 et 35 degrés en général, et jusqu’à 35 à 37 de l’Ile de France à l’Aquitaine. Localement, ils pourront monter jusqu’à 38 dans le Centre.

Vague de chaleur jusqu’à vendredi matin

Météo-France précise que les fortes chaleurs prendront fin « au plus tôt » vendredi, à 7h. Jeudi, la chaleur s’annonce de nouveau écrasante.

Le temps prévu pour jeudi après-midi.

Le temps prévu pour jeudi après-midi.

Météo France

Si les nuages, quelques averses, voire un orage pourront se déclencher sur l’ouest de la Bretagne, la pointe du Cotentin, les côtes de l’Atlantique, de la Manche et les plages du Languedoc-Roussillon, le reste du pays profitera du plein soleil avec des températures entre 15 et 20 degrés le matin.

Au coeur de l’après-midi, il fera 24 à 28 degrés sur l’ouest de la Bretagne et les côtes de Manche, 28 à 32 près de l’océan et de la Méditerranée. Ailleurs, prévoyez 32 à 35 degrés, 35 à localement 37/38 de l’Ile-de-France et de la Champagne jusqu’au Centre, le nord de l’Auvergne, le Poitou-Charentes et le Sud-Ouest.

Paris, qui prévoit un pic de pollution à l’ozone, a annoncé que le stationnement résidentiel sera gratuit.